Boîtier IPTV pirate : cinq personnes arrêtées en Europe à l’issue d’une vaste opération

La popularité des boîtiers IPTV pirate permettant de regarder illégalement des centaines de chaînes payantes progresse – les enquêtes des services de police aussi : cinq personnes, toutes accusées d'être responsables d'un de ces services IPTV pirates, ont été arrêtées en Espagne, au Danemark et en Grande-Bretagne. Plusieurs serveurs ont été saisis, mettant fin au service illégal chez ses destinataires. Les prévenus doivent répondre de plusieurs crimes dont le recel de propriété intellectuelle et blanchiment d'argent. 

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Depuis quelques années, un nouveau type de piratage progresse : les boîtiers IPTV. Ces derniers proposent, pour quelques dizaines d'euros par mois un accès illimité à des contenus à la demande et chaines de télévision dont l'abonnement coûte normalement beaucoup plus cher. Bien sûr, l'argent versé aux pirates reste dans les mains de ces derniers qui n'ont strictement aucun lien avec les ayant-droits. Et acheter et utiliser ces boîtiers est donc strictement illégal.

Une vaste opération coup de poing met fin à un important service IPTV Pirate

Ces boîtiers IPTV pirates connaissent néanmoins une popularité sans précédent : on les trouve sur des sites douteux du net, et même désormais sur certains marchés en France, dans les plus grandes agglomérations. Une progression qui fait de la lutte contre ces services une priorité grandissante. Une tâche qui nécessite une coopération internationale des services de police, puisque les pirates gèrent souvent leurs opérations dans plusieurs pays pour mieux brouiller les pistes.

Ce qui ne signifie pas qu'ils peuvent échapper indéfiniment à la justice. Ainsi, TorrentFreak rapporte qu'une opération coup de poing sans précédent vient d'avoir lieu en Europe pour mettre fin à l'un de ces services. L'enquête remonte à 2015, et le service en question se déclinait en une vingtaine de sites. Le coeur des opérations avait lieu en Espagne et à Gibraltar.

Tout commence donc quatre ans plus tôt lorsque les ayant droits de la Premier League britannique portent plainte contre un site internet basé à Malaga et proposant des offres d'abonnement fournissant un accès à de nombreux services premium. En tout, ce service donnait accès à plus de 800 chaînes et services de vidéo à la demande. Le prix des offres allait de 40 € par trimestre à 460 € pour la durée la plus longue disponible.

Le train de vie des pirates a alerté la police

La police espagnole explique : “la stratégie des prévenus était d'utiliser une multitude de serveurs et de les changer périodiquement, créant graduellement des nouvelles pages web pour former un réseau, qui, sur le papier, n'entretenait pas de liens. De cette manière, le but était de ne pas être détecté par la police nationale et pouvoir continuer à profiter du crime”.

Et d'ajouter : “après une enquête poussée, la police a découvert un lien entre les holding [basées en Espagne et à Gibraltar, ndlr] et les comptes en banque des bénéficiaires des abonnements, appartenant toujours à des membres de l'organisation”. Les membres de ce réseau disposaient de vitrines légales leur permettant de blanchir cet argent. Mais leur train de vie a fini par alerter les autorités.

La police a fini par organiser 14 raids simultanés, dont 8 en Espagne (Malaga, Madrid, Alicante), 4 au Danemark et deux au Royaume-Uni. Ainsi 5 personnes ont été arrêtées et doivent répondre de recel de propriété intellectuelle et blanchiment d'argent. 10 autres prévenus ont témoigné devant la police. 66 serveurs ont été déconnectés mettant fin au service pour une partie des utilisateurs. Mais la police pense pouvoir arrêter complètement ses opérations ayant identifié 11 fermes contenant plus de 44 serveurs.

Lire également : Hadopi s'avoue désarmée face aux nouveaux moyens de piratage

La police estime que les responsables de l'opération ont réalisé depuis 2013 un profit d'environ 8 million d'euros dont 1,6 millions d'euros redirigés vers des entreprises à l'étrangers.


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