Free : licenciements, fichage, pressions, harcèlement, les dessous du “système Free”
Une enquête choc a été menée concernant les pratiques de Free vis à vis de ses salariés. Un constat édifiant ! Licenciement pour fautes fictives, fichage des salariés, pressions, harcèlement. Voici les dessous du “système Free”.
C’est le site Politis qui a mené l’enquête. Et ses révélations sont édifiantes. Free aurait même mis en place un plan baptisé “Marco Polo” visant à fermer progressivement un site situé à Marseille.
Fichage des salariés et licenciements abusifs
Le premier élément révélé par Politis est le fichage des salariés. Le site s’est procuré un listing de 45 salariés “fichés par les ressources humaines et progressivement poussés vers la sortie”.
Dans ce document sont répertoriés les noms, situations des salariés (personnelles et professionnelles) ainsi que les méthodes utilisées pour les licencier sans cause réelle et sérieuse. Il est par exemple indiqué que pour tel salarié un dossier pour faute grave doit être construit, comprenez monté de toute pièce. Pour un autre on s’appuiera sur une clause de mobilité.
Un ancien responsable RH balance
Ce plan “Marco Polo”, c’est un ancien responsable RH qui l’a balancé. Giorgio Mariani n’en pouvait plus de participer à de telles manoeuvres. Le déclic ? Le licenciement d’une ingénieure “qui n’avait rien à se reprocher”, “broyée psychologiquement”, écrasée par “une machine à broyer”.
Un tableau extrêmement détaillé, évaluant les pertes aux prud’hommes en comparaison de ce qu’aurait coûté un plan de licenciement conforme à la loi. Le résultat est sans appel : économiquement, mieux vaut harceler, licencier et être condamné que respecter la loi.
Après avoir dévoilé le plan, qui a fonctionné, à la CFDT il a été licencié pour faute grave et obtient gain de cause après avoir attaqué Free.
Pressions et harcèlement
Giorgio Mariani explique qu’il lui était demandé de faire pression sur les salariés pour les pousser à bout, les mener à la faute. Il explique même que certains de ces salariés ont accepté de commettre volontairement des fautes moyennant une somme d’argent. Parmi les moyens de pression utilisés, le harcèlement était la méthode favorite :
Détérioration des conditions de travail, isolement physique et moral, demandes floues et répétées suivies de reproches, jeu sur la mobilité (…) Ils nous faisaient déplacer le dimanche sans nous payer, nous ont fait monter à Paris pour une demi-heure de formation : c’était ridicule !
#Les condamnations pour licenciements abusifs et harcèlement pleuvent
Toujours selon le dossier récupéré par Politis, un second programme avait été mis en place pour éjecter les salariés, programme dit de “centralisation”. Politis explique :
Depuis 2010, affirme Politis, les condamnations pour des faits de licenciements abusifs et de harcèlement moral pleuvent.
Par ailleurs, Free mettait en place tout un système visant à donner le moins de poids possible aux syndicalistes. Il n’hésitait pas à leur proposer des sommes d’argent pour qu’ils refusent soit de se syndiquer soit de se présenter comme syndicalistes.
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Le site Rue89 a contacté Free pour obtenir des réponses à leur questions. Pour le moment l’entreprise reste silencieuse. Comme lorsque SFR faisait polémique suite à l'enfer vécu par ses salariés, il ne fait aucun doute que les retombées de l’enquête pourraient être vraiment néfastes pour Free.