4G : 74% des tours de bureaux sont mal couvertes en France à cause des matériaux isolants
D'après une étude menée par HubOne, une filiale télécoms du groupe Aéroports de Paris, 74% des tours de bureau en France sont mal couvertes par la 4G. Cette situation ne risque pas de s'arranger avec la 5G, qui pénètrent moins bien dans les bâtiments que la précédente génération de réseau mobile.
Comme vous le savez, la 5G commence à se démocratiser en France. Doucement, mais sûrement. Pour l'heure, l'Hexagone compte près de 10 000 antennes opérationnelles, comme en atteste le dernier observatoire de l'ANFR, l'Agence nationale des fréquences. En attendant que la 5G devienne la norme, la 4G reste le réseau le plus utilisé en France. Avec 455 488 antennes 4G opérationnelles en France, le pays bénéficie d'une excellente couverture, entre 97 et 99 % de la population selon l'ARCEP.
Seulement certaines zones blanches demeurent, comme en atteste la dernière étude menée par HubOne, la filiale télécom du groupe Aéroports de Paris. Selon l'agence, les trois quarts des tours de bureau de France (74%) ont une couverture médiocre ou insuffisante en 4G pour travailler et télétravailler dans de bonnes conditions (recherche sur le Web, visioconférences, etc.).
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Les tours HQE, un rempart contre la 4G
Ce chiffre passe à 95% concernant les tours à haute qualité environnementale, les HQE. En effet, ces structures sont bâties avec des matériaux isolants, qui ont la particularité de bloquer les signaux des antennes 4G installées à proximité. Après avoir analysé les débits de 61 tours de plus de 100 mètres de hauteur, HubOne fait la conclusion suivante : les tours sont les dernières zones blanches de la couverture mobile en France.
De multiples facteurs expliquent ses débits faibles ou inexistants dans les tours de bureau : la proximité des bâtiments qui gênent la propagation des signaux, la saturation des réseaux aux heures de pointe, et l'utilisation de matériaux isolants dans la fabrication des bâtiments. Selon HubOne, ces matériaux divisent par 100 la puissance du signal.
“La rénovation d'un bâtiment en HQE fait régresser la couverture. Or, les attentes de connectivité sont constamment en hausse. Aujourd'hui, on veut surtout du débit, mais demain, on exigera de la latence très faible. Les bâtiments écologiques sont des remparts aux ondes. Or, aujourd'hui 85 % des bâtiments neufs ou en rénovation sont HQE”, assure Frédéric Forestier, responsable du pôle couverture indoor chez Bouygues Telecom dans les colonnes du site Les Échos.
Cerise sur le gâteau, la 5G ne risque pas d'améliorer la situation, puisque les fréquences 5G pénètrent encore moins bien dans les bâtiments. Une des solutions envisagées serait de recourir à des DAS, des réseaux d'antennes distribuées, pour diffuser le signal au sein même des tours de bureau. Seulement, ces systèmes coûtent cher et représentent un investissement conséquent pour les entreprises.
Source : Les Échos