Depuis l’arrivée de Free Mobile sur le marché de la téléphonie mobile, les opérateurs sont entrés dans une guerre féroce pour se distinguer les uns des autres. Leur cheval de bataille, l’accès à un réseau mobile toujours plus rapide et à une couverture toujours meilleure.

Dans cette guerre pour la 4G, une nouvelle bataille va s’ouvrir très bientôt : celle des bandes de fréquences 700 MHz. Pour faire simple, les opérateurs vont enchérir pour avoir le droit d’exploiter ces bandes jusqu’à maintenant réservées à la diffusion de la TNT.

Hier, l’Arcep a consulté les acteurs du secteur lors d’une consultation publique, et une synthèse a été publiée, synthèse qui définira les modalités d’attribution de ces fréquences à Free, Orange, SFR et Bouygues Telecom. C’est un peu flou tout ça ? On vous explique tout.

Les fréquences 700 MHz, qu’est ce que c’est ?

Pour faire simple, l’Etat est propriétaire d’un réseau de fréquences permettant d’émettre les communications. Pour pouvoir les exploiter, les opérateurs doivent participer à une vente aux enchères, organisée par l’Etat, qui attribuera des lots de ces fréquences à chaque opérateur. Il y a quatre an, l’Etat a par exemple utilisé ce procédé pour que les opérateurs utilisent les bandes de 800 MHz.

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Pourquoi les fréquences 700 MHz sont si importantes ?

Si les opérateurs sont prêts à entrer dans une véritable bataille pour les fréquences 700 MHz, c’est parce que ces fréquences basses ont un avantage considérable : elles peuvent à la fois améliorer le réseau mobile dans les grandes villes et les campagnes. Dans les villes importantes, les fréquences 700 MHz permettent au réseau de mieux pénétrer dans les immeubles puisque les ondes traversent le béton.

Dans les zones rurales, le gros avantage de ces fréquences est qu’elles permettent une meilleure couverture avec moins d’antennes. Un tel réseau permettrait de répondre à la demande de Manuel Valls de mettre fin aux zones blanches.

Quel est l’enjeu pour les opérateurs ?

Pourquoi les opérateurs sont-ils prêts à investir plusieurs centaines de millions d’euros pour obtenir leurs lots de fréquences 700 MHz ? Parce que stratégiquement c’est un pari sur l’avenir à court, moyen et long terme.

L’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations. – Arcep –

Vous le constatez chaque jour, nous consommons de plus en plus de données internet sur mobile, et pour assurer un service de qualité, les opérateurs doivent proposer des débits toujours plus importants.

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Les fréquences 700 MHz sont donc la solution pour déployer encore plus efficacement la 4G mais aussi pour les débits plus rapides comme la 4G+ et la 5G. Le gros avantage de ces fréquences est qu’elles existent déjà ailleurs, en Asie et aux Etats-Unis, et que beaucoup de smartphones et tablettes que nous utilisons sont déjà compatibles.

Quel opérateur en a le plus besoin ?

Pour attribuer les fréquences deux possibilités sont envisagées par l’Arcep. La première, c’est de procéder à des enchères classiques : le plus offrant obtient les lots. L’autre possibilité serait de réserver un lot à Free Mobile. Pourquoi ? Parce qu’à l’heure actuelle, Free Mobile ne détient aucune fréquence basse et qu’il ne peut donc pas être compétitif notamment dans les zones denses.

Evidemment, Free serait ravi, et si l’on se souvient bien, il ne s’agirait pas vraiment d’un cadeau attribué injustement. Bouygues Telecom avait pu bénéficier de cet avantage non négligeable alors qu’il souffrait d’un manque cruel de fréquences.

Cela ne surprendra personne, les autres opérateurs ne voient pas ce cadeau accordé à Free d’un bon oeil. D’une part, parce que le quatrième opérateur est le plus rentable d’Europe et a donc les moyens de se payer des fréquences sans l’aide de personne. D'ailleurs il aurait pu selon eux faire une offre pour les fréquences 800 MHz.

D’autre part, Orange, SFR-Numericable et Bouygues Telecom estiment que ce serait une entrave à une concurrence saine et loyale. Pourquoi Free et pas eux alors que le quatrième opérateur est le “seul qui ne souffre pas dans un contexte difficile”.

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Dans tous les cas de figure, le grand gagnant sera l’Etat puisque cette vente aux enchères des fréquences 700 MHz lui rapportera au total 2,1 milliards d’euros. Si chaque opérateur obtient un lot, la facture s’élèvera donc à 500 millions d’euros en fin d’année 2015. Les opérateurs feront leurs propositions dans la deuxième partie de l'année, pour une attribution en décembre 2015. La guerre est déclarée.

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