50 ans après, la mission Apollo 16 révèle des secrets sur l’histoire de la Lune
Les échantillons récupérés par la mission Apollo 16 en 1972 livrent aujourd'hui des secrets sur la Lune et son histoire, 52 ans après. Les découvertes permettront entre autres de mieux envisager l'installation de bases lunaires.
En 1972, les astronautes John Young, Charles Duke et Ken Mattingly atterrissent sur la Lune dans le cadre de la mission Apollo 16. Plus précisément dans la région de hauts plateaux appelée Descartes. Avant de repartir, ils récoltent environ 96 kg d'échantillons, parmi lesquels se trouvent des fragments de météorites type “regolith breccia“. Ils se forment lorsque la poussière lunaire (le régolithe) fusionne avec des rochers suite à l'impact d'un astéroïde. Leur particularité est de conserver la composition chimique de la régolithe au moment de leur formation.
Plus de 50 ans après, les scientifiques de la NASA ont analysé certains des derniers échantillons scellés rapportés par Apollo 16 en utilisant des techniques de spectrométrie de masse. Cela leur a permis de répertorier les gaz rares emprisonnés dans les fragments ainsi que leur quantité. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais grâce aux résultats, nous en savons désormais bien plus sur l'histoire de la Lune.
Les échantillons récupérés sur la Lune par Apollo 16 en 1972 dévoilent encore des secrets
“Nous pouvons dresser un tableau beaucoup plus complet de l'histoire de cette partie de la Lune au début du système solaire, où des impacts plus importants sur la surface lunaire au cours de son premier milliard d'années ont cédé la place à des périodes moins intenses il y a environ deux milliards d'années“, explique Mark Nottingham de l'Université de Glasgow dans un communiqué. Ces découvertes n'ont pas qu'un intérêt théorique. Elles faciliteront la construction de colonies humaines sur la Lune.
“L’un des défis liés à l’établissement d’habitats humains à long terme sur la Lune est de prendre des décisions sur la manière dont nous pouvons utiliser ses ressources naturelles […] afin [que l'on n'ait] pas à emporter avec [nous] tout ce dont [on aura] besoin depuis la Terre. Des études comme celle-ci enrichissent notre base de connaissances sur l’endroit où des éléments utiles tels que les gaz rares peuvent être trouvés dans le régolithe lunaire, et sur leur abondance”, conclut le docteur Nottingham.