5G : le déploiement en France sera surement retardé par la situation de Huawei
Suite aux questions soulevées par l’affaire Huawei, les opérateurs français doivent obtenir une autorisation pour déployer leur réseau 5G avec des antennes du constructeur chinois. Mais les autorisations ne sont pas émises. Ce qui aura certainement une incidence sur la date de lancement des offres 5G en France.
Orange a promis le lancement des premières offres 5G en France dans le courant de l’été 2020. Mais cette promesse est-elle tenable ? Pas vraiment, selon un article du quotidien économique Les Échos. Les opérateurs auraient des difficultés à obtenir certaines autorisations, notamment celles qui leur permettraient d’utiliser des antennes Huawei pour véhiculer des signaux 5G. Et tant que les autorisations ne sont pas émises, les opérateurs ne peuvent avancer sur le déploiement. Ce qui retarderait d’autant la commercialisation des premiers forfaits.
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L’origine du problème est évidemment la situation de Huawei vis-à-vis des États-Unis. La France a en effet voté un texte en juillet 2019 (publié au journal officiel en aout 2019) une loi « visant à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Une loi communément appelée « Anti-Huawei » qui oblige les opérateurs à obtenir des autorisations pour l’utilisation d’équipements dans le but de créer un réseau 5G (le texte initial prévoyait même des autorisations rétroactives sur les technologies de générations précédentes).
Des autorisations qui n'arrivent toujours pas
Bien sûr, chaque opérateur a envoyé fin décembre 2019 les demandes d’autorisation nécessaires à ce déploiement à un organisme appelé l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Or, selon le quotidien économique, cette agence multiplie les demandes de précision avant de prendre sa décision. Fonctionnalités de l’équipement qui seront utilisées. Carte de déploiement des équipements ? Etc. Selon les opérateurs n’ont obtenus aucune autorisation. Et ils devront en avoir avant l’ouverture des enchères pour l’attribution des fréquences 5G qui auront lieu en avril. Certains observateurs, interrogés par le quotidien, affirment que ce statuquo pourrait même avoir une incidence sur le déroulement des enchères.
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Le problème est relevé principalement par Bouygues Telecom, Orange et SFR. Leur point commun : ils souhaitent utiliser des antennes produites par Huawei dont les accusations de la part des États-Unis soulèvent des inquiétudes au sein des autorités réglementaires françaises. SFR et Bouygues Telecom utilisent des antennes Huawei et souhaitent en installer de nouvelles (jusqu’à 50 % de leurs parcs). Si l’autorisation leur est refusée, ils pourraient être contraints de ne pas utiliser les antennes Huawei existantes pour véhiculer de la 5G.
Quant à Orange, l’opérateur historique n’en utilise pas encore, mais souhaiterait en utiliser pour déployer son réseau dédié. Free, de son côté, ne semble pas trop inquiet. En effet, le trublion d’Internet a choisi de s’adosser à Nokia pour déployer son réseau 5G. Les autorisations, obligatoires pour lui aussi, seront certainement plus rapides à obtenir. Ce qui pourrait offrir à Free un avantage concurrentiel.
Source : Les Echos