5G : les opérateurs français sauront en février s’ils peuvent utiliser ou non des antennes Huawei
Les opérateurs auront enfin une réponse à leurs demandes d’autorisation d’utiliser des antennes de l’équipementier Huawei pour véhiculer des signaux 5G. L’ANSSI émettra ses premiers avis, positifs ou négatifs, dans le courant du mois de février. Critiquée par les opérateurs, l’agence française rappelle qu’elle dispose de deux mois pour émettre une réponse.
La semaine dernière, nous rapportions dans nos colonnes l’inquiétude des opérateurs quant aux autorisations d’utiliser tel ou tel équipement pour créer leur réseau 5G. En effet, selon la loi de juillet 2019 sur la « préservation des intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles », les opérateurs doivent obtenir de l’ANSSI une autorisation concernant le choix de leur équipementier pour installer ou réutiliser des antennes pour créer un réseau 5G (et seulement un 5G). Que ce soit Nokia, Huawei ou un autre. Bien sûr, c’est Huawei qui pose problème.
Les opérateurs pointent du doigt les trop nombreuses demandes de précision de la part de l’agence, risquant de retarder l’émission des autorisations, lesquelles seront nécessaires pour participer aux enchères de l’attribution des fréquences 5G. Ces enchères auront lieu en avril prochain. Et l’échéance arrive rapidement. Selon les opérateurs, ces demandes de précision retarderont forcément le déploiement des réseaux 5G et des offres associées, les premières ayant été promises par Orange dans le courant de l’été 2020.
Responsabiliser les opérateurs
Pour répondre aux inquiétudes et aux questions des opérateurs, le directeur de l’ANSSI, Guillaume Poupard, a accordé une interview au quotidien Les Échos. Ce dernier rappelle quelques règles vis-à-vis des autorisations. D'abord, l’agence dispose de deux mois pour répondre aux demandes. Si celles des opérateurs français ont été déposées en décembre, l’ANSSI peut donc émettre son avis, positifs ou négatifs, jusqu’à la fin du mois de février. Le directeur confirme d’ailleurs que les réponses arriveront dans ce délai.
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Il explique aussi que les autorisations, si la réponse est positive, ne durent que 8 ans. Cela veut dire que les opérateurs devront les renouveler et choisir leur partenaire équipementier avec précaution. « À eux de faire leur choix et de gérer leurs risques en connaissance de cause ». Guillaume Poupard rappelle aussi le rôle de l’ANSSI. L’agence est nécessaire pour garantir la souveraineté de la France sur les questions de sécurité. Car, quand il s’agit de négociation commerciale, ces questions ne sont pas forcément prioritaires.
Source : Les Echos