5G : les opérateurs veulent rendre compatibles les équipements de Huawei, Nokia et Ericsson
Face à l’indécision internationale sur le traitement à accorder à l’équipement réseau de Huawei, les opérateurs imaginent une solution logicielle open source pour créer des réseaux hétérogènes où les éléments d’origine diverse sont compatibles entre eux. Deux associations d’opérateurs ont été créées. Nokia et Ericsson y participent. L’annonce officielle devrait avoir lieu dans les prochains jours.
Comme vous le savez, Huawei fait l’objet d’une forte polémique internationale. Les États-Unis ont décidé de bannir la firme chinoise de son écosystème et d’empêcher les constructeurs de s’adresser à ce dernier pour construire leurs réseaux 5G. En Europe, la position est plus modérée. Le Royaume-Uni et la France, par exemple, ont décidé d’accepter l’usage des équipements Huawei dans leurs réseaux.
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Le problème concerne en premier lieu les opérateurs qui doivent donc composer avec les décisions de chaque gouvernement, tout en sachant que les différents éléments qui constituent un réseau mobile ne sont pas compatibles entre constructeurs. Une antenne Huawei ne fonctionne pas avec un routeur Nokia ou Ericsson. Et inversement. Les opérateurs sont donc obligés de choisir un fournisseur, en espérant que ce dernier obtienne les faveurs des dirigeants des pays.
Intercompatibilité entre les équipementiers
Cependant, pour ne pas en être tributaire, les opérateurs ont décidé de s’associer pour développer une plate-forme logicielle standardisée et open source qui rendrait compatible les différents éléments constitutifs d’un réseau. Pour mener ce projet, deux associations vont s’associer à en croire une information rapportée par Bloomberg. La première est O-RAN, créé par Deutsche Telekom et AT&T, et la seconde est Telecom Infra Project, développé par Facebook, Deutsche Telekom et Intel. L’alliance et le projet commun seront officialisés dans les prochains jours, selon l’agence de presse économique.
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Le but de ce projet est d’offrir plus de souplesse aux opérateurs dans la construction de leurs réseaux. Chacun d’eux pourra choisir un fournisseur et en changer si le besoin s’en fait sentir, même si cela ne concerne qu’un élément matériel. Si un gouvernement décide qu’un routeur Huawei, Nokia ou Ericsson constitue une menace pour sa souveraineté, les opérateurs locaux auront alors simplement à changer cet élément contre un autre, puisque la plate-forme logicielle garantira la compatibilité.
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Deuxième conséquence, les opérateurs maitriseront davantage la partie logicielle de leur réseau. Enfin, ils auront de nouveaux moyens de négociations avec les constructeurs et pourra changer de fournisseur plus facilement en cas de problème. Ce qui pourrait être bénéfique à Nokia et Ericsson qui participeront au projet.
Source : Bloomberg