5G : l’UFC-Que Choisir craint déjà les abus des opérateurs

Le déploiement de la 5G en France ainsi que la commercialisation des forfaits associés inquiète grandement l’UFC-Que Choisir. L'association ne digère pas le plan de régulation de l'Arcep, qu'elle estime laisser bien trop de champ libre aux opérateurs.

forfait 5g

Alors que les premiers forfaits commerciaux 5G en France devraient être lancés en 2020, l'UFC-Que Choisir tire déjà la sonnette d'alarme. L'association estime que le projet de régulation de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) à l'égard des abonnements qui seront vendus par les opérateurs est loin d'être suffisant. Elle dénonce la présence de “nombreuses failles” et craint aussi bien des “dérives marketing” qu'un accès inégal à la 5G.

L'UFC-Que Choisir critique le projet de régulation de l'Arcep sur la commercialisation des abonnements 5G

L'institution rappelle qu'avec la 5G, les opérateurs vont probablement proposer des débits très différents les uns des autres. “Les enchères entre opérateurs pourront aboutir à ce que l’un d’entre eux n’ait que 40 MHz à exploiter, quand un autre pourra en obtenir jusqu’à 100 MHz”, rappelle Que Choisir. Cela pourrait se traduire par des débits maximaux deux fois plus élevé chez un opérateur que chez un autre. Et cela, ce n'est que pour le début de l'attribution des fréquences. Quand la bande 700 MHz sera utilisée pour la 5G, “cet écart deviendra en réalité abyssal puisque les débits théoriques pourront alors s’échelonner de 30 Mbit/s à plus d’1 Gbit/s”, prévient l'association.

Cela engendre des risques pour les consommateurs si les opérateurs ne sont pas contrôlés et qu'on les laisse recourir à toute leur créativité pour vendre leurs abonnements 5G. L'UFC-Que Choisir souhaite que les fournisseurs aient obligation de communiquer clairement que la qualité de la 5G qu'ils proposent. Certains utilisateurs pourraient même se retrouver avec une 5G moins performante que la 4G+. “L'Arcep doit interdire aux opérateurs de prétendre offrir de la 5G si celle-ci ne garantit pas – pas seulement en théorie mais aussi en pratique – des débits supérieurs à ceux de la 4G”, assène l'organisation.

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Autre inquiétude, les inégalités de couverture avec la 5G. Une problématique déjà bien connue avec les générations réseau précédentes. Pour bénéficier de la vraie 5G, celle qui va booster nos débits, il va falloir capter les fréquences 3490-3800 MHz. Problème, l'Arcep a accepté pour la première fois d'imposer aux opérateurs seulement une couverture en termes de nombre de sites émetteurs, et non en couverture de la population. Et comme la portée de la bande de fréquence 5G 3490-3800 MHz est plus limitée que celles utilisées pour la 4G, on peut craindre qu'une part non négligeable des Français soient exclus de la 5G. L'UFC-Que Choisir estime que sans hausse des objectifs, moins de 90% des consommateurs y auront droit sur le long terme. Et réclame ainsi “le rétablissement d’un calendrier basé sur l’évolution de la part de la population couverte, couplé à un objectif à terme de couverture intégrale en 5G de qualité”. Peu avant le début des enchères des bandes de fréquence, il demeure donc de grandes incertitudes quant au déploiement de la 5G en France.

Source : Que Choisir


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