5G : Stéphane Richard (Orange) s’insurge contre l’exclusion de Huawei en Europe
En matière de 5G, Stéphane Richard ne veut surtout pas entendre parler d'une exclusion de Huawei en Europe, encore moins en France. Le patron d'Orange s'insurge contre les propos quelques jours plus tôt de Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur, qui estimait que privilégier les équipementiers européens ne retarderait pas le déploiement du réseau.
« Je suis contre l'exclusion de Huawei », a déclaré Stéphane Richard jeudi 23 janvier lors de la présentation de ses voeux. Le PDG d'Orange réagissait à l'actu mouvementée autour du géant de télécommunications chinois. Mais aussi et surtout à une déclaration de Thierry Breton, ex-responsable de France Télécom et ministre, désormais Commissaire européen au Marché intérieur. Ce dernier avait en effet estimé il y a quelques jours que le fait de privilégier des équipementiers européens comme Nokia et Ericsson ne retarderait pas le déploiement des réseaux 5G en Europe.
L'exclusion de Huawei, “contraire aux intérêts de l'Europe”
Des propos interprétés comme un signal en faveur de l'exclusion d'équipementiers chinois, notamment Huawei. « J'espère que ça ne va pas conduire à une exclusion de fait des Chinois et notamment de Huawei sur la scène européenne” a estimé Stéphane Richard. Et d'ajouter que ce serait “contraire aux intérêts de l'Europe et par ailleurs poserait des problèmes importants à la plupart des opérateurs européens”. Selon lui, il y a un fossé entre le fait de privilégier des équipementiers européens, et exclure complètement Huawei des appels d'offres.
Les déclarations du Commissaire et du dirigeant interviennent dans un contexte complexe. Huawei est accusé par les Etats-Unis de servir les intérêts du gouvernement voire des services de renseignements chinois. Et l'administration Trump fait tout ce qu'elle peut pour mettre ses partenaires sous pression pour qu'ils excluent Huawei de leurs appels d'offres. Le Royaume-Uni, en particulier, est dans une posture très inconfortable. Le pays est en effet empêtré dans la sortie de l'Union européenne, et son premier ministre Boris Johnson espère nouer un accord commercial ambitieux avec les Etats-Unis une fois le Brexit acté.
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La décision autour des équipementiers réseau en Grande Bretagne a été plusieurs fois repoussée, mais à l'approche d'une décision, les américains ont envoyé une délégation dans le pays pour tenter de convaincre les autorités des risques entourant les technologies Huawei.