5G : tous les opérateurs vont pouvoir s’écharper pour récupérer de nouvelles fréquences, game on !
Avec la fin imminente de Bolloré Télécoms, la tentative infructueuse du milliardaire dans le secteur, des fréquences jusqu'alors occupées pour le WiMax vont être à nouveau disponibles. De quoi susciter le vif intérêt des opérateurs qui vont y voir une opportunité d'obtenir plus de fréquences 5G.
Bolloré Télécoms, cela vous dit quelque chose ? En 2005, le milliardaire Vincent Bolloré tente à son tour une incursion dans le secteur des télécoms. Pour garantir son succès, l'industrie mise tout sur le WiMax, une nouvelle technologie censée révolutionner l'internet mobile et supplanter le Wi-Fi. Il faut dire que la norme était prometteuse, avec des débits nettement supérieurs à ceux offerts par la 3G et l'ADSL.
En 2009, Bolloré Télécoms étaient à la tête de 20 licences régionales (10 de plus par la suite), et Free s'était positionné comme l'unique fournisseur d'accès. Mais la sauce n'a jamais vraiment pris. La faute notamment à Intel. En effet, l'entreprise s'était engagée à rendre compatible avec le WiMax l'ensemble de ses microprocesseurs pour smartphones et PC portables. Une promesse finalement non-tenue.
Le WiMax, la fausse bonne idée de Vincent Bolloré
Alors que Bolloré Télécoms espérait imposer massivement le WiMax, la technologie est devenue minoritaire, exploitée par seulement 21 000 clients particuliers et 1500 professionnels (notamment des ports et des aéroports) à la fin d'année 2010. Comme le rappellent nos confrères de l'Informé, les déploiements ont fatalement pris du retard, à un tel point que l'Arcep a été contrainte de rappeler la société à l'ordre.
Pour relancer la machine, Bolloré Télécoms a essayé d'utiliser les fréquences du WiMax pour faire de la 4G, puis de la 5G. Mais problème, ses licences empêchent tout usage en mobilité. Résultat, le chiffre d'affaires de la société a fondu entre 2011 et 2022, passant de 2,36 millions d'euros à 147 000 €… De quoi annoncer la mort imminente de l'entreprise.
Des fréquences inoccupées et bientôt convoitées par les opérateurs
De ce que l'on savait, Bolloré Télécoms restait encore maître des fréquences allouées jusqu'en 2026, mais d'après l'ARCEP, le milliardaire a choisi d'accélérer les choses. En effet, le magnat des médias a rendu l'intégralité de ses fréquences. Situées sur la bande 3,4-3,8 GHz, ces fréquences devraient susciter un vif intérêt pour Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom. Pour cause, elles sont très proches sur le spectre de celles utilisées pour le déploiement de la 5G.
Pour les opérateurs, il s'agit d'une opportunité supplémentaire pour augmenter leurs fréquences 5G. Concrètement, 90 MHz sont maintenant inoccupés. Nous avons contacté l'ARCEP pour avoir de plus amples informations sur le sujet. D'après l'institution, la bande 3410-3490 MHz sera disponible sur tout le territoire métropolitain dès le 25 juillet 2026. Concernant l'attribution des nouvelles fréquences et la mise en place de nouvelles enchères, l'ARCEP nous a confirmé qu'il n'était pas encore “possible de répondre à cette question à ce stade“.