8 ou 10 processeurs dans votre smartphone, à quoi ça sert
Aujourd'hui dans le monde des smartphones, il est courant de disposer de SoC quad-core mais nous assistons depuis un an à une explosion des cores, il n'est maintenant plus rare de parler d'octo-core et probablement demain de 10 processeurs dans son smartphone préféré. Cette évolution notable est pourtant souvent incomprise par les utilisateurs qui confondent souvent puissance et meilleure consommation énergétique.
En pratique, plus il y a de cores, plus la puissance n'augmente pas forcément, c'est même un tout autre scénario qui se produit, sans que l'utilisateur n'en pâtisse comme nous allons le voir au cours de ce petit dossier.
Les CPU des ordinateurs et des smartphones, deux mondes très différents
A force de parler de CPU à plusieurs cores, la comparaison avec le monde des ordinateurs de bureau est inévitable, pourtant une telle analogie présente bien vite ses limites. Pour simplifier, actuellement dans le monde des PC nous avons le Core i3, le Core i5 et le Core i7. Le premier est un processeur de type dual-core, tandis que les deux autres sont des quad-core (avec 4 coeurs virtuels en hyperthreading).
Dans le monde PC, i5 et i7 sont encore très représentés (avec quelques déclinaisons depuis leurs naissances respectives), et Intel n'a pas encore fondamentalement changé les choses. A la lumière de ces quelques éléments, nous pouvons déjà dire que les smartphones ont dépassé les ordinateurs. Avec l'avènement des SoC octo-core, faut-il donc comprendre que nos chers smartphones sont désormais plus puissants que nos machines de bureau ?
La réalité se veut assez différente et réserve quelques surprises aux idées reçues comme nous allons le voir dans la suite.
Du quad-core à l'octo-core, un nouveau standard
L'année dernière, en 2014, la star de l'année était le Snapdragon 801. Le fameux SoC qui équipait la plupart des smartphones haut de gamme (parmi lesquels le Galaxy S5, le OnePlus One …) n'était autre qu'un quad-core. En l'espace d'une petite année seulement, les flagships les plus en vue viennent de passer sur une architecture de type octo-core pour quel gain de puissance effectif ?
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Cette année, le SoC haut de gamme de Qualcomm, le Snapdragon 810 est un octo-core. Ce dernier, malgré les controverses sur sa chauffe et ses performances en berne, équipe plusieurs flagships parmi lesquels le LG G Flex 2, le HTC One M9 et supposément le OnePlus 2, pour n'en citer que 3. Même son de cloche du côté du Exynos 7420 qui propulse le Galaxy S6. Ce dernier exploite aussi une architecture octo-core.
Lorsqu'un tel bond en avant se produit, la première remarque qu'on se fait c'est : “y'a-t-il un gain de performance supplémentaire ?”. A cette question, la réponse pourrait être oui, mais. L'augmentation de la fréquence de fonctionnement ainsi que qu'une puce GPU revue à la hausse permettent en effet d'expliquer une hausse générale. Mais plus de coeurs ne sont pas pour autant synonymes de surpuissance.
8 coeurs, ça sert à quoi
Mais à quoi peuvent-ils donc servir ces coeurs ? Si la vitesse d'exécution n'est pas le but premier alors quel est-il. Relevons un premier indice pour comprendre. Dans le cas du Galaxy S6, il y a ainsi 4 CPU A57 cadencés à 2,1 Ghz et 4 CPU A53 à 1,5 Ghz. Tous les coeurs ne tournent ainsi pas à la même fréquence, de même qu'il ne s'agit pas de processeurs totalement identiques.
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Ici réside l'astuce utilisée par l'architecture big.LITTLE. Derrière ce nom se cache une idée. Il est préférable d'utiliser les coeurs les plus efficaces à la tâche voulue tout en limitant un maximum la consommation énergétique. Dans les faits, il est logique d'utiliser un processeur moyennement puissant pour Candy Crush qui n'affiche pas des graphismes 3D de dernière génération.
Et c'est sur ce point précis que réside tout l'intérêt du système. Plus il existe de coeurs, plus il est possible de faire preuve de polyvalence et d'adapter au mieux l'utilisation des CPU pour obtenir la meilleure expérience utilisateur tout en préservant l'autonomie de l'appareil. On pourrait ainsi aisément imaginer l'utilisation d'un processeur lorsque le smartphone est en veille pour les applis en arrière-plan, un processeur pour les applications de type texto-web-mails. Vous voyez le principe.
Conclusion
Au delà du discours strictement marketing entretenus par les marques, il existe donc bien un intérêt à pousser le nombre de processeurs. Et personne ne sera surpris d'apprendre que les modèles à 10 coeurs ne vont pas tarder à débarquer. Jusqu'où irons-nous ? Difficile d'y répondre avec exactitude tant ce paramètre dépendra des capacités d'adaptation des processeurs mobiles.
En l'état actuel des connaissances technologiques, mieux vaut donc pousser le nombre de coeurs afin de gagner en efficacité au quotidien, c'est semble-t-il la voie choisie sur Snapdragon 820. Mais rien n'interdit de penser que la donne soit complètement différente d'ici 5 ans quand le procédé sera arrivé à saturation. Et n'oublions pas non plus que la finesse de gravure (où Samsung excelle) intervient aussi, mais … ceci est une autre histoire.