90 % des jeux vidéo voués à disparaitre, l’avenir est-il au piratage ?

C’est un véritable coup de massue qui a frappé l’industrie du jeu vidéo ces derniers jours, avec la publication d’une étude édifiante sur le sujet. Cette dernière estime que 87 % des titres dits « classiques » ont déjà complètement disparu des radars. De quoi poser la question de légitimité du piratage dans la conversation d’un bien culturel, quand les entreprises ne daignent pas s’en charger elles-mêmes.

Crédits : 123rf

Depuis hier, une certaine ambiance de deuil plane au-dessus du monde du jeu vidéo. En cause, la conclusion pour le moins alarmante de la dernière étude du Software Preservation Network, commandée par la Video Game History Foundation. L’organisme, particulièrement impliqué dans le sujet difficile de la préservation du jeu vidéo, a souhaité prendre la température de l’industrie sur ce projet. Le résultat est édifiant : 87 % des jeux vidéo classiques ne sont plus en vente ou risquent de bientôt disparaître.

Précision d’abord que sont considérés comme « classiques » les titres sortis avant 2010, à savoir « l’année où la distribution numérique de jeux a commencé à décoller », selon la VGHF. Autre précision, les remakes ne sont pas pris en compte. L’étude cite notamment l’exemple de Yakuza Kiwami, réinterprétation du premier Yakuza sur PS2 sortie en 2016, mais considéré comme un titre à part entière. Toutefois, mettons les choses au clair tout de suite : malheureusement, personne n’est surpris par ce constat.

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Le piratage apparaît comme la seule solution viable pour la préservation du jeu vidéo

En effet, le sujet est régulièrement remis sur la table, bien souvent suite à la décision d’un constructeur de couper l’accès à ses jeux les plus anciens. Nintendo a notamment fait les gros titres en la matière en ce début d’année en fermant définitivement son eShop pour la Wii U et la 3DS au mois de mars. « Lorsque l’eShop a fermé la ludothèque Game Boy, [le nombre de jeux disponibles] est passé d’environ 11 % à 4,5 % », note d’ailleurs Kelsey Lewin, auteur de l’étude, dans un entretien avec Kotaku, avant d’ajouter : « Il ne devrait pas y avoir qu’une raison unique pour la disparation de tous ces jeux ».

Face à cette catastrophe, à laquelle les constructeurs — Nintendo n’étant pas le seul à blâmer dans ce cas précis — ne semblent accorder que peu d’importance, la VGHF ne voit plus que deux solutions pour limiter les dégâts : « rechercher et entretenir des jeux et du matériel vintage de collection, traverser le pays pour visiter une bibliothèque, ou… pirater ». Il faut bien se rendre à l’évidence : les consoles rétro capables de faire tourner les jeux classiques finiront par lâcher tôt ou tard. Se pose alors la question de la véritable manière de préserver le jeu vidéo.

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Certains ont déjà trouvé la réponse, et arguent que le plus important est d’archiver le code des jeux. Et lorsque les constructeurs et développeurs ne tiennent pas à se lancer dans un tel projet, le piratage, qu’il soit destiné à l’émulation ou simplement à la conservation, apparaît comme la dernière solution viable. Autant dire que la chose n’est pas aisée pour les fervents défenseurs de la préservation du jeu vidéo.

Depuis plusieurs années, les sites mettant à disposition des émulateurs ainsi que de ROMs de jeux rétro se retrouvent régulièrement face au tribunal, alors que leur activité est théoriquement légale. Problème, nombre de joueurs ne disposent pas d’une copie physique du titre qu’ils souhaitent émuler et se contentent de télécharger la ROM à laquelle ils ont accès gratuitement. Mais, là encore, quand près de 9 jeux sur 10 ne sont plus disponibles à la vente, peut-on vraiment leur jeter la pierre ?

Source : Video Game History Foundation

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