Microsoft : un rachat de Electronic Arts pour relancer la Xbox ?
Et si Microsoft rachetait Electronics Arts ? Une hypothèse crédible compte tenu de la situation de Microsoft d'un côté et d'EA de l'autre. Mieux, il s'agirait même du moment parfait pour passer à l'action. Plusieurs analystes estiment que le géant américain doit réagir pour relancer sa console Xbox et un rachat d'EA prendrait sens. Surtout que Microsoft dispose largement d'assez de cash pour réaliser l'opération, entre autres grâce aux réductions d'impôts de la réforme fiscale de Donald Trump.
Microsoft doit agir pour relancer sa Xbox. C'est la conclusion de quatre analystes interrogés par Polygon. Si les chiffres exacts ne sont pas communiqués par Microsoft, on estime à 35 millions le nombre de Xbox One vendues, alors que Sony dépasserait les 73 millions avec sa PlayStation 4. De son côté, Nintendo a repris du poil de la bête en 2017 avec la sortie de la Switch, qui est un véritable carton. Découvrons ensemble en quoi la Xbox souffre actuellement et pourquoi un rachat de Electronic Arts semble être une possibilité loin d'être farfelue.
Microsoft est conscient du problème en ce qui concerne la Xbox et selon les analystes, cherche déjà un poids lourd du jeu vidéo à racheter. Des rumeurs font état d'un intérêt pour Valve, un pilier du jeu vidéo et éditeur de la plateforme Steam et de jeux comme Counter Strike et Dota 2. Bien moins ambitieux, des échos font mention de contacts avec PUBG Corporation, qui a développé un des jeux les plus populaires de de 2017, Playerunknown's Battlegrounds. Dernière indiscrétion en date, d'une source de confiance et proche de Microsoft, selon Polygon, le potentiel rachat de EA.
Microsoft intéressé par un rachat de Electronic Arts
La Xbox One a déçu les joueurs en termes d'exclusivités, même si Microsoft a réussi à l'obtenir pour PUBG sur les consoles de salon. Il tente de faire des efforts en ajoutant par exemple tous ses jeux exclusifs à l'abonnement Xbox Game Pass et il a été annoncé que Microsoft allait “sortir le chéquier” pour investir dans les exclusivités en 2018. Mais cela semble encore insuffisant face à la concurrence féroce de Sony et Nintendo.
Récupérer et s'accaparer le catalogue de jeux d'EA serait un énorme coup pour Microsoft, qui “donne l'impression que son portfolio d'exclusivités est bien maigre”, estime Joost van Dreunen, PDG de SuperData Research, une société spécialisée dans l'analyse de données et de marché sur le jeu vidéo. “Ils n'ont pas un catalogue de contenus consistent comme Sony et je les vois en retard. Et plusieurs de leurs titres n'ont pas fonctionné”. Pour devenir comme il le souhaite le Netflix du jeu vidéo, Microsoft a besoin revoir son catalogue d'exclusivités, ce qu'EA peut lui fournir.
Avec des licences comme FIFA, Battlefield ou Star Wars Battlefront, EA a de sérieux arguments à faire valoir. Il s'agit du type de jeux qui peuvent justifier à eux-seuls l'achat d'une console. Autre argument, Microsoft pourrait apprécier la vision du marché du jeu vidéo d'EA sur le plan économique. L'éditeur est directement associé à la notion de “Game as a service”. Le principe est de proposer aux joueurs du nouveau contenu régulièrement et tout faire pour le garder sur le jeu. Mais pour en profiter, il faut soit passer par les microtransactions, soit acheter un season pass ou des DLC.
La Xbox One en concurrence avec la PS4 et la Switch
De son côté, EA traverse une période de troubles. La valeur de son action a chuté après la polémique des microtransactions sur Battlefront II et le jeu n'a même pas été le succès commercial espéré. Mass Effect : Andromeda et Need For Speed : Payback ont également déçu du point de vue des ventes. Microsoft pourrait en profiter pour convaincre l'éditeur d'accepter le rachat et de redresser ces très puissantes licences.
“Microsoft en général a connu une très bonne année”, explique David Cole, propriétaire de DFC Intelligence. “Mais ça n'a rien à voir avec la Xbox One”. Un rachat coûterait une fortune : EA est valorisé à 36,23 milliards de dollars en bourse. Financièrement, Microsoft prendrait bien sûr un risque mais peut se le permettre. Il dispose de 130 milliards de dollars de fonds propre et peut profiter des réductions d'impôts de la réforme fiscale de Donald Trump pour encore augmenter le montant de cash qu'il a à disposition.
Toutes les conditions semblent réunies pour ce qui serait un des rachats les plus importants de ces dernières années. Après le rachat record de 21st Century Fox par Disney pour 52,4 milliards de dollars, tous les espoirs semblent permis. D'après les analystes, la conjoncture est favorable à ce type de transactions entre géants de la tech. En 2018, certains d'entre eux prévoient même un rachat de Netflix par Apple.