Les iPhone et Apple sont désormais boycottés par la Turquie, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan, qui estime qu'il y a de quoi faire avec Samsung. Une nouvelle attaque dans la guerre diplomatique et commerciale qui oppose les États-Unis et la Turquie, dont la valeur de la monnaie s'est effondrée.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé ce mardi 14 août 2018 un appel à ses citoyens afin de boycotter les appareils électroniques conçus par les groupes industriels américains, rapporte l'AFP. “S’ils ont des iPhone, il y a des Samsung de l’autre côté”, a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé dans la capitale du pays, Ankara.

iPhone et Apple boycottés par la Turquie

Une sortie qui s'explique par la dégradation des relations entre la Turquie et les États-Unis au cours des derniers mois, qui ont continué de s'envenimer en juillet suite à la mise en détention du pasteur américain Andrew Brunson en Turquie. Les deux pays ont multiplié les sanctions diplomatiques l'un envers l'autre, notamment à l'encontre de ministres des deux gouvernements. La bataille s'est aussi portée sur le terrain économique, avec l'annonce de Donald Trump le 10 août 2018 du doublement des taxes à l’importation de l’acier et de l’aluminium turcs. En 2018, la livre turque a perdu plus de 40% de sa valeur face au dollar et à l’euro, note Le Monde.

Avant même cette annonce, une campagne de boycott commençait à s’organiser sur les réseaux sociaux via le hashtag, #ABDyeReklamVerme, qu'on peut traduire par “Ne faites pas de publicité aux Etats-Unis”, explique l'AFP. La puissante compagnie aérienne Turkish Airlines a notamment répondu à l'appel et annoncé qu'elle allait faire le nécessaire pour ne pas mettre en avant les États-Unis dans ses agences.

L'AFP rappelle que l'iPhone est un produit très populaire en Turquie et souligne le fait que durant la tentative de coup d’État de juillet 2016, Recep Tayyip Erdogan avait communiqué avec ses soutiens via l'application d'Apple FaceTime. Cet appel au boycott du président pourrait en tout cas avoir de grosses conséquences sur la part de marché de la firme de Cupertino en Turquie, qui compte environ 80 millions d'habitants.