Amazon pourrait devenir opérateur mobile : Free Mobile a-t-il du soucis à se faire ?
Amazon pourrait devenir également opérateur de téléphonie mobile : le site de e-commerce s'intéresse au rachat d'un opérateur aux Etats-Unis. Un opérateur MVNO – qui ne dispose pas, donc, de son propre réseau d'antennes. Mais Amazon serait aussi intéressé par des fréquences – et nous a par ailleurs habitué à des modèles économiques innovants, en synergie avec ses autres activités. Suffisant pour donner des sueurs froides à Free Mobile, dans le cas où le service serait, à terme, lancé à en France ?
Amazon pourrait devenir opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis : le site de eCommerce leader du marché s'intéresse au rachat du MVNO Boost Mobile selon Reuters. Un opérateur actuellement filiale de l'opérateur de plein droit Sprint, et qui pourrait se retrouver bientôt disponible : Sprint et T-Mobile on en effet l'intention de fusionner, et se sépareraient de Boost Mobile si l'opération – à 26 milliards de dollars – était menée à son terme.
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Amazon est très intéressé par le rachat de Boost Mobile
Boost Mobile est on vous le disait un MVNO, spécialisé dans les cartes prépayées. Or, Amazon serait également intéressé par le rachat de fréquences, qui seraient mises sur le marché dans la foulé de l'opération de fusion. Avec un opérateur, et des fréquences, Amazon pourrait ainsi à terme devenir un opérateur mobile de plein droit. Bien qu'il soit beaucoup trop tôt pour déduire les intentions de la firme, on peut déjà se demander ce que Amazon pourrait faire de cette nouvelle activité.
Le plus évident, c'est que la firme se lance à la conquête des parts de marché d'acteurs plus établis – aux Etats-Unis, il s'agit surtout de Verizon et AT&T. On peut imaginer par exemple qu'Amazon inclut d'une manière ou d'une autre le service à son offre Amazon Prime, qui lui permet de stimuler des synergies. Pour rappel, Amazon Prime, c'est déjà des livraisons plus rapides et gratuites, mais aussi l'accès à Amazon Prime Music, Prime Video, et à quantité d'autres services différents.
Amazon pourrait tailler des parts de marché à ses concurrents en incluant le service à Prime
Ce modèle synergique est potentiellement un avantage pour Amazon qui peut profiter de la popularité de ses autres services pour financer au moins en partie son activité d'opérateur mobile. En ce sens, si le service était lancé en France, même des acteurs disruptifs du marché, comme Free Mobile, auraient de quoi s'inquiéter. Notons néanmoins que le marché est complexe et d'autres facteurs encore inconnus sont à prendre en compte pour savoir avec certitude ce que cela signifie potentiellement pour les opérateurs concurrents.
Or, même si c'est sans conteste le marché smartphone grand public auquel on pense en premier, le potentiel futur opérateur mobile d'Amazon pourrait avoir en réalité une toute autre finalité. Se lancer comme un opérateur grand public sur un seul marché est en effet déjà très complexe et coûteux. Et il semble donc peu probable, même pour une entreprise aussi puissante qu'Amazon, que cette dernière lance partout dans le monde ses offres mobile. Cette impression est renforcée par des tentatives passées des GAFAM.
L'opérateur mobile Amazon a peu de chance d'être “grand public”
Il y a par exemple le projet Google Fi, qui prétendait dès le départ à de grandes ambitions, mais qui ne s'est concrétisé que par un MVNO sur les réseaux Sprint et T-Mobile, aux Etats-Unis. Ensuite, relevons qu'Amazon a des projets dans les cartons qui pourraient en réalité être les principaux destinataires de ce rachat. Les camions de livraison autonomes, drones, robots et autres objets connectés que la firme espère prochainement déployer pourraient tous s'appuyer sur un réseau propre de la firme.
A l'échelle où Amazon mène ses activités, ce rachat pourrait en réalité lui permettre de réaliser au fil du temps des économies d'échelle par rapport à un scénario où elle s'appuierait sur les réseaux concurrents. Plusieurs autres indices laissent également penser qu'Amazon ne viendra pas trop bouleverser le marché mobile grand public, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe.
Cette activité est en effet beaucoup moins rentable que certaines de celles déjà développées par Amazon. Le site YCharts montre ainsi que la marge opérationnelle qu'Amazon dégage par exemple avec sa plateforme de Cloud AWS était de 29,1% sur les 12 derniers mois. Or les marges réalisés par AT&T, Verizon, Sprint et T-Mobile sont nettement en-dessous. Arriver aussi tard, signifie donc plus d'investissements qui rendront la rentabilité du service plus incertaine.
Enfin, Amazon est déjà très puissant dans de nombreux domaines, et il y a fort à parier qu'aussi bien le régulateur américain que celui d'autres pays comme la France ne laisse pas Amazon faire comme bon lui semble… Ainsi, pour l'instant, il semble que l'on puisse dire sans trop se mouiller que Xavier Niel (et ses homologues chez Orange, Bouygues et SFR) peut dormir sur ses deux oreilles.
Que pensez-vous de l'incursion possible d'Amazon sur le marché mobile ? Partagez votre avis dans les commentaires.
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