Amazon, Google, Apple : les enceintes connectées, un danger comparable à la “cigarette” ?
Amazon, Google et Apple utilisent leur assistant et enceintes à des fins de “surveillance”, selon l'investisseur et fondateur de Betaworks John Borthwick. Ce dernier alerte sur le peu de droits dont jouissent utilisateurs lorsqu'il s'agit de cette collecte – en référence aux récents scandales soulevés par l'écoute de conversations privées par des employés de ces firmes. Et les met pour l'heure plutôt dans la case des “mauvaises technologies” qu'il compare à la “cigarette”.
Les utilisateurs d'enceintes connectées Amazon Echo, Google Home ou de l'assistant Siri sur les iPhone sont “surveillance”, à en croire l'investisseur américain John Borthwick – qui a notamment contribué au lancement de firmes comme Twitter et AirBnB était au coeur d'une vidéo publiée par Yahoo Finance. Celui-ci était invité à s'exprimer sur les travers d'internet – et à dire comment selon lui les start-ups pourraient améliorer la situation. John Borthwick s'est souvent montré critique de l'action des géants d'internet. Au détour de l'entretien d'une trentaine de minutes, il revient à la charge sur la question des enceintes connectées.
Amazon, Google, Apple : les utilisateurs d'assistants vocaux n'ont pas assez de droits selon John Borthwick
“Je pense qu'en 2019 […] la technologie est une solution à certains problèmes, mais est aussi une source de certains problèmes dans notre société”, commence John Borthwick. Et d'ajouter que ce qu'il appelle la mauvaise technologie “ressemble à un polluant, c'est toxique, comme la cigarette”. Et en guise d'exemple, l'entretient passe très rapidement à la question des enceintes connectée et des écouteurs intelligents. L'homme concède la révolution qu'elles représentent : “nous considérons qu'il s'agit d'une nouvelle catégorie d'interface”. Mais nuance immédiatement en soulignant la réalité de ce que représentent ces nouveaux appareils et services, tels que l'ont conçu les GAFA :
“Je dirais que ces nouvelles enceintes et écouteurs sont problématiques à deux ou trois niveaux. Et le premier c'est que, du point de vue du consommateur, de l'utilisateur, c'est que ces appareils sont utilisés pour ce qui n'est autre chose – c'est difficile de l'appeler autrement – que de la surveillance”. John Borthwick fait ici référence aux scandales qui ont récemment émergé de l'écoute de conversations privées par des employés Amazon, Google mais aussi Apple. Dans les trois cas, les firmes assuraient avoir eu recours à ces pratiques pour améliorer la reconnaissance vocale de leurs enceintes.
Mais on a appris que ces employés, et parfois des sous-traitants, ont pu avoir accès à des conversations très privées, souvent sensibles, avec dans certains cas des informations permettant d'identifier l'adresse et/ou la personne propriétaire de l'enceinte. Depuis, certains comme Apple et Google ont décidé de mettre fin à leur programme d'écoute. Mais ce n'est pas encore le cas chez Amazon. Or le problème n'est pas, selon John Borthwick, tant que cette écoute ait lieu – que le fait que les utilisateurs n'en aient pas été bien informés au préalable et que des données personnelles soient ainsi transmises à des tiers sans leur consentement.
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“Je pense à titre personnel que vous, en tant qu'utilisateur et que personne qui aime la technologie, devriez avoir beaucoup plus de droits autour de l'utilisation de vos données que vous en avez aujourd'hui”, estime-t-il. Pensez-vous comme John Borthwick que les assistants actuels sont “un polluant toxique comme la cigarette” ? Partagez votre avis dans les commentaires. La totalité de l'interview est également disponible (en anglais) dans la vidéo que nous avons reprise en fin d'article.