Android : Google est visé par une enquête antitrust, quelles conséquences pour l’OS ?
Une vaste enquête antitrust engagée contre Google aux États-Unis va s'étendre à Android. Les cinquante juges fédéraux en charge du dossier ont décidé de conduire des investigations sur les pratiques de la firme en matière de concurrence et de déterminer si elle a abusé de ses privilèges pour asseoir sa domination au détriment d'entreprises concurrentes.
Depuis septembre, Google subit une enquête antitrust menée par un collège de juges américains. L'objectif initial était de passer au peigne fin les pratiques de la division de Google consacrée au pôle publicitaire de l'entreprise. Contre toute attente, les juges ont décidé d'étendre l'enquête à Android, nous apprend le média CNBC de sources proches du dossier. Le développement n'est pas étranger au contexte politique actuel aux États-Unis.
De plus en plus de personnalités venant surtout du bord démocrate appellent au démantèlement des grandes entreprises technologiques qui selon elles contreviennent aux lois antitrust du pays en annihilant l’innovation et le développement d'entreprises concurrentes.
Quel impact sur Android ?
Une telle enquête n'est pas la première du genre pour Google. La procédure est quasiment la même que celle engagée par la Commission européenne il y a quelques années. Si Android est exploité gratuitement par les constructeurs, il l'est sous conditions puisque ceux-ci sont forcés d'installer une multitude d'applications Google par défaut, y compris son moteur de recherche et le navigateur Chrome, une pratique jugée anticoncurrentielle et nuisible aux éditeurs tiers. Pour la firme, les conséquences ont été une amende record de 4,3 milliards d'euros pour abus de position dominante assortie d'une mise en demeure l'obligeant à ouvrir davantage son système d'exploitation.
La condamnation de Google ne l'empêche visiblement pas d'imposer la pré-installation de ses applications en Europe, mais la firme invite désormais explicitement les utilisateurs à installer des moteurs de recherche et navigateurs concurrents sur Android en plus de Google Search et de Chrome. Si Google venait à être condamné aux États-Unis, les aboutissants de la décision des juges devraient être similaires à ceux de la Commission européenne. À moins qu'ils décident d'aller encore plus loin en obligeant Google à ne plus forcer la main aux constructeurs, auquel cas la firme pourrait mettre sa menace à exécution en faisant payer les marques pour utiliser Android, chose qu'elle s'est gardée de faire jusqu'à présent en Europe après sa condamnation.
Source : CNBC