Stadia n’est pas écologique : l’impact environnemental est catastrophique
Stadia n'est pas écologique et aura un impact environnemental catastrophique. Le site Greenit.fr vient de publier un rapport sur la pollution et la destruction environnementale dues par les technologies de l'information. Selon ces spécialistes, le service de cloud gaming ne fera qu'empirer la situation.
Google Stadia, le service de cloud gaming de Google est disponible depuis le 19 novembre avec une vingtaine de jeux. Une bonne nouvelle pour les joueurs puisqu'ils vont pouvoir jouer à leurs jeux préférés sur Android, iOS, PC et sur leurs TV via un ChromeCast Ultra. Tous vos titres seront stockés sur les serveurs de Google, pour que vous puissiez y accéder sans besoin de les télécharger ou de les installer. Pour la planète en revanche, la nouvelle est nettement moins bonne. Le site Greenit.fr a publié un rapport le 19 novembre intitulé “Empreinte environnementale du numérique mondial”.
Dans cette analyse, le site Greenit.fr nous rappelle que nos usages numériques (Internet, jeux vidéo, smartphones, TV, etc.) ont tous une empreinte écologique très lourde. Ces documents dévoilent toute la pollution, la consommation de ressources, et la destruction environnementale causés par les technologies de l'information.
Pour vous donner un ordre d'idée, les experts de Greenit ont imagé l'impact écologique du numérique mondial, en le comparant à différentes actions que nous faisons tous les jours :
- Emission Gaz à effet de serre du numérique mondial : représente 1.5 milliard de salariés français allant travailler pendant un an
- Consommation d'eau du numérique mondial : représente 242 milliards de packs d'eau minérale de 9 litres
- Consommation en électricité du numérique mondial : représente 82 millions de radiateurs électriques (1000 watts) allumés en permanence
Comment expliquer ces chiffres aussi délirants ? Comme le précise Greenit, cette pollution nous la devons aux 4,1 milliards d'utilisateurs, et aux 34 milliards d'équipements numériques vendus à travers le monde. Comme le précise le site internet, en raison de cette course effrénée au plus gros écran, à la meilleure qualité d'image, la construction d'appareils connectés s'enchaînent à vitesse grand V, tout comme les dégâts environnementaux liés à leur fabrication (extraction des terres rares, pollutions des sols, de l'air et des eaux, gaz à effet de serre, etc.).
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La catastrophe du gaming pour tous
Frédéric Bordage, rédacteur principal du rapport de Greenit.fr, revient sur les conséquences potentiellement désastreuses de l'arrivée de Stadia : “Que ce soit Google Stadia ou toute autre solution équivalente, cela va permettre aux éditeurs de jeux vidéo de vendre plus d'heures de jeux vidéo qu'ils n'en vendaient alors. Ces systèmes vont permettre de toucher des publics qui n'avaient pas de console de jeu ou un PC de gamer, jusque-là. L'industrie ne s'attend pas à une substitution. Les joueurs continueront à jouer avec leur matériel haut de gamme, mais il va s'ajouter des milliards d'heures de jeu supplémentaires de nouveaux joueurs, qui pourront le faire depuis leur smartphone, leur téléviseur”, explique-t-il.
Les inquiétudes de Frederic Bordage sont fondées. Google compte bien profiter du gigantesque nombre d'utilisateurs Android à sa disposition, près de 2,5 milliards, pour faire de Stadia un succès planétaire. Google prévoit d'ailleurs d'attendre les 2 milliards d'abonnés Stadia d'ici 2025 : “C'est un chiffre énorme. Avec Stadia on consomme du jeu vidéo avant la friction qui limitait l'industrie, celle de l'achat d'une console ou d'un PC de gamer. Cela va créer un effet de rebond, et avec ces centaines de milliards d'heures de jeux vidéo supplémentaire, il y aura forcément un accroissement de l'impact écologique”, conclut-il.
Les résultats de l'étude sont néanmoins à relativiser. Google Stadia va supprimer l'étape du renouvellement de matériel, puisque le service de Google sera constamment mis à jour. Il faut également rappeler que la fabrication d'une console de jeu est loin d'être écologique. Le processus de fabrication d'une PS4 ou d'une Xbox One représente 21 kg de CO2, un ordinateur portable gaming 43 kg. Ajoutez à cela le transport pour acheminer les consoles chez les revendeurs, vous qui prenez votre voiture pour aller la chercher ou qui vous faites livrer à domicile, sans oublier que la grande majorité des consoles ne se recyclent pas, et vous obtenez également un impact environnemental tout aussi lourd.
Source : TV5 Monde