Piratage : le créateur du site pirate Seriefr.eu écope de 6 mois de prison
Le créateur du site pirate Sériefr.eu, un étudiant en informatique de 23 ans de Besançon, vient d'être condamné à 6 mois de prison avec sursis. En 2016, le jeune homme a mis sur pied un vaste site de streaming illégal proposant un accès gratuit à 37000 épisodes de 479 séries différentes. Avec l'aide de trois complices, il aurait empoché plus de 200 000 euros en l'espace de deux ans.
Ce mercredi 15 janvier 2020, le tribunal correctionnel de Besançon a condamné le créateur de Sériefr.eu à 6 mois de prison avec sursis, rapportent nos confrères de France Bleu. Trois complices, chargés de mettre en ligne du contenu sur site de streaming, ont écopé d'une peine de 2.000 euros d'amende avec sursis.
En 2016, cet étudiant en master 2 d'informatique et robotique à Besançon a lancé une vaste plateforme de streaming illégal. Le site permettait d'accéder gratuitement à plus de deux millions de fichiers vidéo, dont des séries Tv comme Game of Thrones. Pour éviter d'être identifié, l'étudiant s'appuyait sur 12 sites miroirs et sur des serveurs basés aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Malgré ses précautions, le site a été démantelé en avril 2019 par la justice au terme d'une minutieuse enquête judiciaire.
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Le site pirate générait 18 000 euros par mois
Tous les mois, Sériefr.eu attirait jusqu'à 700 000 internautes. Grâce aux revenus générés par la publicité, le site rapportait jusqu'à 18 000 euros en Bitcoin par mois. En seulement deux ans d'activité, Sériefr.eu aurait rapporté plus de 200 000 euros à son créateur, estime le procureur de la République. Pour maximiser ses revenus, le site minait aussi des cryptomonnaies à l'insu des internautes. Cette pratique aurait rapporté 30 000 euros supplémentaires.
L'étudiant assure ne pas avoir dépensé cet argent. L'essentiel du butin est passé dans les frais de serveurs et dans la rémunération des contributeurs, assure le jeune homme, domicilié chez son père. “En 2014, j’ai créé un site d’hébergement de vidéos à usage domestique, Speedvid, sans l’idée de pirater des séries” explique le jeune homme lors d'une première audience en novembre dernier. “J'ai créé un truc qui m'a complètement dépassé” justifie l'étudiant. La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et le syndicat de l'édition vidéo numérique estime le préjudice à plusieurs centaines de milliers d'euros. Une audience prévue en avril fixera le montant des dommages et intérêts dûs par le pirate.
Source : France Bleu