5G : le Royaume-Uni autorise les équipements Huawei, même si ça contrarie Trump

Les équipements 5G Huawei pourront être utilisés par les opérateurs du Royaume-Uni pour déployer le réseau national 5e génération. Londres donne ainsi l'impression de résister aux pressions américaines dont la campagne anti-Huawei semble désormais patiner. Il y a néanmoins trois concession : Huawei a été officiellement désigné comme fournisseur à “haut risque”, sera cantonné aux équipements moins critiques du réseau, et ses équipements ne pourront représenter plus de 35% du réseau. 

Huawei Londres

Le Royaume-Uni a tranché : les opérateurs britanniques pourront utiliser des équipements Huawei pour déployer leur réseau 5G. Ce qui est pour autant très loin d'être un blanc seing pour le constructeur : ce dernier a été désigné comme étant un “fournisseur à haut risque”, les acteurs du marché ne pourront pas employer d'équipements Huawei de coeur de réseau, et le secteur militaire ne pourra pas, dans tous les cas, se fournir chez Huawei.

Pour autant 10 Downing Street estime qu'il faut donner à Huawei l'opportunité de déployer le reste des équipements, dans la limite d'une part de marché de 35%. Cette décision des britanniques peut être lue d'au moins trois manières. D'abord, c'est une défaite pour la diplomatie de Trump qui a redoublé de pression avec force d'envoi de délégations en Grande-Bretagne pour tenter de convaincre les autorités du risque Huawei en matière d'espionnage.

Huawei, fournisseur “à haut risque” mais autorisé

Trump peut néanmoins présenter les nombreuses concessions des britanniques, notamment le qualificatif de “fournisseur à haut risque” et l'interdiction d'utiliser Huawei dans les équipements de coeur de réseau, comme des victoires – son message est en tout cas passé. Enfin, pour la Grande-Bretagne, cette conclusion est sans conteste l'une des meilleures possibles sur un terrain aussi miné que celui-ci depuis des mois par la diplomatie américaine. Mais aussi la diplomatie Britannique elle-même.

Le gouvernement américain a utilisé les mêmes stratégies avec d'autres alliés en Europe, comme l'Allemagne ou la France. Mais le Royaume-Uni est dans une position particulière. D'abord parce que ses services de renseignement sont intégrés dans l'organisation anglophone Five Eyes qui collabore très étroitement avec les Etats-Unis. Egalement parce que le pays espère nouer un accord commercial avec les Etats-Unis dès sa sortie de l'UE.

Accord dont le pays a besoin ce qui réduit donc les marges de manoeuvre des autorités britanniques. Pour ne rien arranger, les Etats-Unis ont agité par la voix d'un politique proche de Trump la menace de réévaluer l'accès des Etats utilisant les équipements Huawei au renseignement américain. Une menace dont le destinataire principal, membre de Five Eyes, fait peu de doute.

Lire également : Les technologies 5G Huawei ne représentent pas une menace selon le renseignement britannique

Ainsi, en s'opposant même partiellement à la volonté des Etats-Unis, la Grande-Bretagne envoie par la même occasion un signal fort à ses autres partenaires de l'alliance Five Eyes : le tonnerre de Washington n'est pas forcément suivi de foudre…

Source : The New York Times


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