OLED, QLED, LCD, Micro-LED, Mini-LED : quelles différences entre les technologies d’écran ?
OLED, QLED, LCD IPS, VA, Mini-LED, Micro-LED… Difficile de s'y retrouver entre tous les types de dalles et leurs caractéristiques – d'autant que les constructeurs semblent choisir des dénominations précisément pour brouiller les pistes ! On vous propose donc dans ce dossier de faire la synthèse des différences entre les technologies, histoire d'y voir plus clair !
TN, VA, IPS, OLED, LCD, Micro-LED, QLED, Mini-LED… En matière d'écran, les technologies sont très nombreuses. Si bien qu'il est aisé de s'y perdre et de ne pas comprendre les distinctions entre les différents standards utilisés dans l'industrie. Dans ce dossier, nous allons tenter de vous aider à y voir plus clair et enfin lever le flou sur ce qui sa cache vraiment derrière tous ces acronymes.
Les écrans LCD
Sur smartphone, un écran LCD est forcément de type IPS. Cette technologie a définitivement supplanté les dalles TN sur mobile. Mais il existe bien d'autres genres de LCD, que nous vous détaillons plus loin et qui sont utilisés par exemple sur les moniteurs pour PC et les téléviseurs.
Quelques mots sur le LCD en général : LCD signifie “Liquid Crystal Display“, ou écran à cristaux liquides en français. Les débuts de la technologie remontent aux années 70, mais il faut attendre le milieu des années 80 pour que des avancées sérieuses soient réalisées, avec notamment l'arrivée de la couleur.
Les écrans à cristaux liquides exploitent la polarisation de la lumière pour l'affichage. C'est-à-dire qu'ils jouent sur la transparence, mais n'émettent pas directement de la lumière. C'est pourquoi ils doivent être équipés d'un dispositif de rétroéclairage.
Le LCD a surtout été lancé dans les télévisions à la fin des années 90, et le succès ne démord pas depuis. Il faut dire que la technologie est désormais bien maîtrisée quelle que soit la taille de la dalle et les améliorations successives n'impliquent pas de construire de nouvelles unités de production, ce qui est un atout pour réduire les coûts en comparaison d'autres technologies.
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Les dalles TN
Les écrans reposant sur la technologie Twisted Nematic (TN) sont les premiers LCD à apparaître sur le marché et continuent d'exister jusqu'à aujourd'hui. La qualité de l'image n'est pas son point fort, avec un rendu des couleurs et des contrastes inférieurs à ce que l'on retrouve sur d'autres types de LCD. Les angles de vue sont également très en dessous de la moyenne. C'est pourquoi le TN est à proscrire pour un téléviseur. Pour un moniteur d'ordinateur, il faut s'assurer que l'écran sera à bonne hauteur et dans l'axe avant de se lancer dans un achat. Évitez donc le TN pour un setup à plusieurs écrans.
Si le TN existe encore en 2020, c'est qu'il offre tout de même des avantages non négligeables. Son prix d'abord : les écrans TN font partie des moins chers du marché. Vous pouvez acquérir du 27 pouces TN au même tarif qu'un VA ou IPS de 22 pouces. Ces dalles sont aussi extrêmement rapides pour du LCD. Même sur des modèles d'entrée de gamme, elles peuvent proposer des temps de réponse très bas, inférieurs à 5 ms. Ce sont également les écrans TN qui permettent de profiter d'une fréquence de rafraîchissement élevée (120, 144 ou 240 Hz) à tarif contenu.
Les dalles VA
La technologie VA (pour Vertical Alignment) a été l'objet de bien des upgrades depuis ses débuts. Par conséquent, elle se décline en plusieurs versions, dont certaines sont encore utilisées aujourd'hui. On retrouve notamment les technologies MVA (multi-domain vertical alignment) et PVA (Patterned Vertical Alignment), qui ont permis d'améliorer la profondeur des noirs et les contrastes par rapport à ce que proposaient les dalles VA précédentes. La meilleure sur ces deux critères est la PVA, conçue par Samsung. En contrepartie, elle est plus souvent l'objet de fourmillements à l'image.
D'une manière générale, les écrans VA sont appréciés car ils bloquent plus facilement le passage de la lumière du rétroéclairage que les autres types de dalles LCD. Cela se concrétise par les meilleurs contrastes et la meilleure qualité des noirs sur du LCD. Mais cette technologie a aussi ses faiblesses. Les angles de vision sont plus réduits que sur de l'IPS, c'est pourquoi il ne s'agit pas de la meilleure solution pour un téléviseur, alors que le VA est bien plus acceptable pour un écran de PC. L'autre inconvénient est la lenteur de ces dalles (surtout les MVA), qui n'en font pas une bonne solution pour les joueurs en quête de performance.
À noter que Sharp a introduit une nouvelle gamme de dalles VA avec l'UV²A. Elle offre des angles de vision corrects (mais toujours pas à la hauteur de l'IPS), conserve les bénéfices du VA en termes de contraste et se montre plus rapide que les MVA et PVA. C'est la meilleure solution Vertical Alignment du moment, mais elle n'a pas encore été démocratisée sur des produits grand public jusqu'ici. Sharp estime qu'elle est trop coûteuse pour être vraiment rentable et qu'un consommateur qui veut mettre le prix pour un écran devrait plutôt se tourner vers l'OLED.
Les dalles IPS
Si vous avez entendu parler d'une technologie d'affichage, c'est sans doute celle-ci. L'IPS (In-Plane Switching) est devenu très populaire auprès des fabricants pour son rapport qualité-prix et ses caractéristiques équilibrées. Ce standard se démarque notamment par ses angles de vision très larges. Pour cela, l'IPS constitue une très bonne solution pour les téléviseurs, qu'on regarde rarement juste en face, que ce soit horizontalement ou verticalement. Même constat pour les smartphones : l'IPS permet d'avoir une bonne qualité d'image même si le mobile est en biais, posé sur la table, ou toute autre situation où il n'est pas juste en face des yeux.
L'IPS, ce sont aussi des couleurs chatoyantes dignes des écrans VA. Le point faible de la technologie se trouve au niveau des contrastes, qui ne sont pas très convaincants. Les noirs tirent plus sur le gris très foncé qu'un véritable noir. Vous avez d'ailleurs peut-être constaté la différence entre des noirs affichés par un écran IPS et ceux affichés par un écran OLED sur téléviseur ou smartphone.
Les écrans IPS bénéficient aussi d'une meilleure rapidité que celles offertes par les écrans VA. Beaucoup d'entre eux à bas prix peuvent atteindre les 75 Hz. Par contre, le tarif a tendance à s'envoler pour les consommateurs qui cherchent de l'IPS avec une fréquence de rafraîchissement plus élevée (120, 144 ou 240 Hz). Un écran IPS 120 Hz sera ainsi très souvent plus cher qu'un écran TN 120 Hz, le premier cité alliant performances et qualité d'affichage.
Les dalles QLED
Attention ici, beaucoup d'utilisateurs ont tendance à s'embrouiller. Le QLED (Quantum-dot Light Emitting Diode) est exclusivement utilisé par Samsung, qui a usé de stratégies marketing pour imposer dans l'esprit des utilisateurs que le QLED serait “l'OLED de Samsung”. En réalité, le QLED fonctionne aujourd'hui grâce à une technique de rétroéclairage par LED, comme n'importe quel autre écran LCD. Il fait donc partie de cette famille de dalles. L'OLED, avec ses pixels qui émettent leur propre lumière, n'a donc finalement rien à voir avec le QLED.
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Ceci étant dit, le QLED demeure très intéressant, tout LCD qu'il soit. La promesse de cette technologie de filtres à puits quantiques : des couleurs lumineuses et fidèles, une richesse des détails, un haut niveau de contraste et une luminance pouvant potentiellement atteindre jusqu'à 4000 nits. Le QLED est capable d'afficher 100 % de l'espace colorimétrique de la norme DCI-P3 utilisée pour le cinéma numérique et permet de profiter de noirs plus profonds que sur les autres technologies LCD.
Le QLED se réfère également à une technique de rétroéclairage optimisée. Les téléviseurs QLED utilisent en fait une dalle VA, qu'ils améliorent avec des filtres à puits quantiques. Ainsi, le taux de rafraichissement et les angles de vision proposés par le QLED ne sont pas parfaits, même s'ils sont meilleurs que sur un écran VA classique. À noter tout de même que le QLED se distingue par une consommation énergétique plus faible que la moyenne.
Le discours de Samsung concernant sa technologie QLED est le suivant. D'après le constructeur sud-coréen, le QLED a une bien meilleure durée de vie que l'OLED, dont les composants organiques se dégradent irrémédiablement. Un argument difficile à vérifier pour plusieurs raisons. D'abord, nous manquons encore de recul sur ces deux technologies relativement récentes pour juger en bonne et due forme la durée de vie qu'elles assurent. Ensuite, l'OLED évolue et si les premiers téléviseurs équipés de cette technologie pouvaient souffrir de problèmes sur le long terme, les fabricants se sont adaptés et ont intégré des fonctionnalités pour pallier ce souci.
Le deuxième argument avancé par Samsung est que si l'OLED offre une fabuleuse expérience dans des environnements sombres, il perd en intérêt quand il y a de la lumière, comme c'est souvent le cas dans nos salons. Dans ce cas, la luminance des QLED prend un avantage. Surtout que selon le discours du groupe, l'OLED perd rapidement ses couleurs et sa luminosité au cours du temps (là encore, c'est de moins en moins vrai). Pour Samsung, l'intérêt de l'OLED se justifie principalement pour les écrans à petit format. Il utilise d'ailleurs sa technologie AMOLED sur ses smartphones milieu et haut de gamme.
Enfin, sachez que la technologie qui se cache derrière le QLED n'est pas seulement exploitée par Samsung. L'équivalent sur la gamme Sony Bravia se nomme Triluminos, alors que LG a choisi la dénomination NanoCell (ou LED SuperHD).
Les écrans Mini-LED
Le Mini-LED… ressemble à s'y méprendre à la technologie QLED. On y retrouve un filtre à puits quantique, et un local dimming poussé. L'appellation Mini-LED concerne les écrans Quantum Dot utilisés dans des produits Apple.
N'empêche qu'avec une taille inférieure à un millimètre, les Mini-LED sont bien plus petites que les LED classiques. On peut ainsi en positionner plus de 15 000 sous un écran de 65 pouces. Avec une telle répartition des LED, cette technologie LCD n'a plus rien à voir avec les solutions classiques. On retrouve ainsi des noirs et des contrastes bien plus convaincants, même si on n'atteint pas le niveau de l'OLED ou du Micro-LED en la matière, qui peuvent eux éteindre complètement les pixels. La luminosité est aussi bien plus forte. Si on n'arrive pas à ce que propose le Micro-LED, le Mini-LED fait mieux que l'OLED en la matière, dont il s'agit de la principale faiblesse.
Le Mini-LED doit débarquer à terme sur les iPhone, MacBook, Apple Watch et iPad Pro. D'autres constructeurs doivent dérouler des technologies similaires, bien que sous des dénominations différentes. Il y aura par exemple les télévisuers LG QNED, qui sont là encore une déclinaison de la technologie Quantum Dot + local dimming poussé.
Les types de rétroéclairage LCD
Nous n'évoquerons ici que les technologies de rétroéclairage LED, qui sont les seules encore utilisées de nos jours.
Il existe de nombreuses techniques permettant d'exciter les cristaux liquides des écrans LCD par rétroéclairage, mais toutes ne se valent pas. Les meilleures actuellement sont justement celles exploitant la technologie de filtres à boîtes quantiques (Quantum Dots) détaillée dans la partie précédente : QLED, Triluminos, NanoCell.
Panasonic parvient également à tirer son épingle du jeu avec sa technologie Wide Colour Phosphor. Celle-ci consiste en un rétroéclairage LED optimisé avec un nouveau système de filtre couleur permettant de restituer jusqu’à 98 % de l’espace colorimétrique DCI-P3, s'approchant ainsi de la couverture à 100% proposée par le QLED.
Mais tout ceci ne représente qu'une goutte d'eau très haut de gamme du marché LCD. La plupart des téléviseurs ne sont pas équipés de toutes ces fonctionnalités et reposent sur des mécanismes plus anciens et moins coûteux.
Rétroéclairage LCD Edge LED
Avec cette technique, les diodes LED sont intégrées dans des barres situées sur les bords de la dalle, il n'y en a donc pas sous toute la surface de l'écran. Ce sont ensuite des réflecteurs de lumière qui rendent possible la diffusion de la lumière des LED (et donc de l'image) sur l'ensemble de la dalle. Ce n'est pas la meilleure solution en termes de qualité, mais cela permet de réduire l'épaisseur des écrans et d'avoir un appareil moins gourmand en énergie.
Rétroéclairage LCD Edge LED avec Local Dimming
On reprend le principe des diodes LED placées uniquement sur les bords avec la présence de réflecteurs pour diffuser la lumière, mais en y ajoutant la technologie d'éclairage dynamique LED connue sous le nom de “local dimming“. Celle-ci consiste en une intelligence artificielle gérant l'allumage et l'extinction automatique de chaque diode en fonction des besoins en luminosité. Cela offre un rendu des images bien plus convaincant et des noirs plus profonds qu'avec le Edge LED classique. Cette combinaison est assez rare étant donné que le
Rétroéclairage LCD Direct LED (ou Full LED)
Ici, tout l'arrière de la dalle est recouvert de diodes. Cela offre un rétroéclairage plus homogène que ce que propose le Edge LED. Sur les modèles qui ont recours à l'utilisation des trois LED RVB (rouge, vert et bleu), ce système permet aussi d'obtenir une colorimétrie plus juste. En contrepartie, la présence de toutes ces LED engendre une consommation énergétique supérieure et oblige à une certaine épaisseur de l'écran.
Rétroéclairage LCD Direct LED (ou Full LED) avec Local Dimming
On retrouve la technologie de rétroéclairage Direct LED (ou Full LED) décrite ci-dessus, mais avec l'intégration du Local Dimming dont on a déjà parlé un peu plus haut. Souvent abrégé en FALD pour Full Array Local Dimmming, il s'agit actuellement de la meilleure technologie de rétroéclairage disponible. La qualité du FALD varie grandement selon le nombre de zones de l'écran indépendantes : plus il est élevé, plus le résultat sera satisfaisant.
Les écrans OLED
On en entend de plus en plus parler, l'OLED a la cote. Il faut dire que cette technologie offre un rapport avantages-inconvénients extrêmement intéressant par rapport aux solutions LCD classiques. Aujourd'hui, seul son prix freine son expansion. On le retrouve tout de même dans sa variante sur la plupart des smartphones haut de gamme et même sur certains milieux de gamme chez quelques constructeurs, Samsung et Xiaomi en tête. La variante Super AMOLED est très utilisée par Samsung pour les petits formats. Sur les téléviseurs, l'OLED est réservé aux appareils premium. Pour les moniteurs PC ou les écrans de laptop, ce type de dalle est très rarement utilisé. Les appareils qui en sont équipés coûtent très cher.
OLED signifie “Organic Light-Emitting Diode”. Un nom qui résume parfaitement ses caractéristiques principales et son mode de fonctionnement. Cette technologie repose sur la présence de polymères organiques capables d'émettre leur propre lumière. On est donc sur un procédé totalement différent que ce qu'on retrouve sur le LCD : ici, pas de cristaux liquides ni de rétroéclairage.
Les propriétés de l'OLED rendent possible la conception d'écrans particulièrement fins et légers puisque ceux-ci n'ont pas besoin des systèmes rétroéclairants ni de filtres pour fonctionner. Ce type d'écrans est donc bien plus pratique et peut notamment être facilement positionné sur un mur plutôt qu'un meuble TV. Les dalles OLED sont aussi plus flexibles, facilitant la création d'écrans incurvés, voire pliables ou enroulables.
En termes de performances pures et de qualité d'image, cette technologie fait un presque sans faute. Les angles de vision étant très larges, l'affichage reste très bon même quand l'utilisateur n'est pas en face de l'écran, là où la luminosité, le contraste et la colorimétrie peuvent se dégrader très fortement sur des écrans LCD. Bien entendu, le contraste de l'OLED est inégalable, avec l'affichage de véritables noirs qu'une dalle LCD est incapable de produire de par la nature même de son fonctionnement. Les nuances sont également mieux gérées par l'OLED.
Avec un temps de réponse inférieur à 0,1 ms, les écrans OLED sont également bien plus rapides que n'importe quel écran LCD, même TN. On ne retrouve donc pas les effets de flou ou de traînées qu'on constate parfois quand il y a du mouvement à l'image. Enfin, parlons consommation électrique. Sans rétroéclairage, l'OLED est moins gourmand que ses collègues ayant recours à la technologie LCD. De plus, l'affichage d'un pixel noir est énergivore sur LCD, alors qu'il ne l'est pas sur OLED puisque le pixel est éteint.
L'OLED est capable d'offrir une bonne luminosité, souvent aux alentours des 800-850 nits. Si ce niveau de luminance est correct, il constitue tout de même l'un des principaux points faibles de l'OLED, bien moins performant sur ce point que des technologies concurrentes comme le QLED, le Mini-LED ou le Micro-LED. La situation s'améliore tout de même avec Panasonic qui est parvenu à atteindre les 1000 nits dès 2020 grâce à l'installation d'un meilleur système de refroidissement. En contrepartie, le téléviseur est plus épais et plus lourd que la plupart des autres OLED. Et en 2021, LG et Sony annoncent eux aussi dépasser la barre symbolique des 1000 nits (pic). Pour la plupart des usages, une telle luminosité est suffisante, mais si une fenêtre donne directement sur la TV, des gênes peuvent être ressenties.
Les écrans Micro-LED
Comme nous vous l'avons expliqué un peu plus tôt, Samsung n'est pas le supporter numéro 1 de l'OLED pour les appareils équipés de dalles aux longues diagonales, comme les téléviseurs. Mais son QLED n'est pas la solution parfaite non plus puisque cette technologie continue d'avoir recours au rétroéclairage, qui présente plusieurs défauts déjà décrits plus haut. Le fabricant sud-coréen mise donc désormais sur le Micro-LED pour l'avenir.
Contrairement à l'OLED, le Micro-LED ne repose pas sur des composants organiques, mais électroniques (un semi-conducteur nommé nitrure de gallium), garantissant une durée de vie bien plus importante que celle offerte par son concurrent. Samsung évoque 100 000 heures de fonctionnement, soit environ 11 ans d'utilisation en continu. Autre atout du Micro-LED : une réactivité à toute épreuve avec des temps de réponse inférieurs à la 1 ms.
Ces écrans sont composés de milliers de LED microscopiques qui forment les pixels. Pour chaque pixel, on retrouve une LED rouge, une LED verte et une LED bleue, ce qui permet de bénéficier d'une excellente colorimétrie. Lorsqu'un pixel doit “afficher” du noir, celui-ci s'éteint. Le Micro-LED parvient ainsi à proposer des contrastes et des noirs profonds à la hauteur de ce que l'on peut voir avec l'OLED.
Par contre, la promesse de luminosité du Micro-LED surpasse très largement celle de l'OLED, et même du QLED. Samsung fait savoir que ses premiers appareils équipés de Micro-LED atteignent les 4000 nits, mais que la technologie est facilement capable de franchir le seuil des 10 000 nits. Pour rappel, l'OLED atteint difficilement les 1000 nits. Le Micro-LED, c'est donc l'assurance d'avoir une image d'excellente facture même avec les rayons du soleil entrant dans le salon et d'exploiter au maximum les technologies de traitement de l'image comme le HDR10+ ou le Dolby Vision.
Devant tous ces arguments en sa faveur, comment se fait-il que le Micro-LED ne s'impose pas plus sur le marché aujourd'hui alors ? Récente, cette technologie est encore extrêmement coûteuse. À tel point que nous ne sommes pas encore sûr qu'elle puisse un jour être viable pour le marché grand public. La miniaturisation est toujours un procédé très cher, et le nombre élevé de LED microscopiques (taille d'environ 30 μm) qui sont requises avec ce procédé font invariablement monter le prix du produit final. À l'heure actuelle, Samsung n'est même pas en capacité de lancer une production de masse tant le procédé de fabrication est compliqué.
Nous ne sommes donc pas près de voir des écrans de PC ou des téléviseurs équipés de Micro-LED à notre domicile dans un futur proche. Il est par contre possible que cette technologie débarque prochainement sur des appareils embarquant des dalles plus petites, comme les smartphones ou les montres connectées, et pas forcément pas l'intermédiaire de Samsung. Affaire à suivre.
LCD vs OLED vs Micro-LED : quelle est la meilleure technologie ?
Maintenant que nous avons passé en revue les principaux types de dalles, nous vous proposons un résumé sous la forme de tableau afin d'identifier en un coup d’œil les forces et faiblesses de chaque technologie.
Rendu des couleurs | Contraste | Réactivité | Luminosité | Angles de vision | |
---|---|---|---|---|---|
TN (LCD) | Moyen | Moyen | Excellent | Moyen | Mauvais |
VA (LCD) | Bien | Bien | Moyen | Moyen | Bien |
IPS (LCD) | Bien | Moyen | Moyen | Moyen | Excellent |
QLED (LCD) | Excellent | Bien | Bien | Excellent | Excellent |
OLED | Excellent | Excellent | Excellent | Moyen | Excellent |
Micro-LED | Excellent | Excellent | Excellent | Excellent | Excellent |
Mini-LED (LCD) | Excellent | Bien | Excellent | Excellent | Excellent |
Comme vous pouvez le constater, aucune technologie n'est parfaite. Celle qui s'en rapprocherait le plus serait le Micro-LED, mais la production de masse n'est pas pour tout de suite et les prix sont prohibitifs pour le grand public.
Comment bien choisir son écran ?
De multiples paramètres entrent en compte au moment d'acheter un moniteur PC, un téléviseur, ou un autre appareil embarquant une dalle. Les technologies décrites plus haut ont chacune leurs points forts et leurs points faibles, il faut donc bien anticiper la consommation que l'on va avoir de l'appareil pour trouver le produit correspondant le mieux à ses besoins tout en prenant en compte les contraintes de budget. Nous vous détaillons ci-dessous quelques éléments à prendre en compte avant de passer à l'achat. Nous nous attardons ici sur les caractéristiques directement liées à la dalle, il y a bien sûr d'autres éléments à prendre en compte en fonction de l'appareil, comme sa taille, son design ou la connectique qu'il embarque.
Temps de réponse
Les fabricants communiquent beaucoup sur cette caractéristique, surtout pour les écrans de PC. Ils visent notamment les joueurs en leur promettant un temps de réponse très faible. Il s'agit trop souvent d'une ruse marketing. Pour commencer, beaucoup de consommateurs ont tendance à confondre le temps de réponse avec l'input lag. Ce dernier temps représente le délai dont a besoin le téléviseur pour traiter et afficher une information. Pour le jeu en ligne, un input lag important peut être fatal.
Le temps de réponse est la rapidité à laquelle un écran peut faire changer un pixel de couleur pour afficher une nouvelle image tout en effaçant les traces de l'image précédente. En théorie, le temps de réponse est mesuré ainsi : il s'agit du temps que prend un pixel pour passer du blanc au noir puis revenir au blanc. En pratique, la plupart des fabricants mesurent un temps de réponse “gris à gris”, c'est-à-dire le temps que prend un pixel pour passer d'une nuance de gris à une autre, afin de communiquer un temps de réponse plus faible. C'est pourquoi il faut se méfier des indications sur les fiches techniques à cet égard pour les écrans LCD (le temps de réponse en OLED est quoiqu'il arrive toujours très faible).
Dans tous les cas, plus le temps de réponse est élevé, plus vous aurez tendance à constater des défaut (effets de flou et traînées de pixels) dans l'image lors de brusques mouvements. Cela se produit notamment sur les jeux au gameplay nerveux ou lors de brusques changements de caméra.
Définition
Vous devez être attentif à la définition d'image proposée par l'écran de l'appareil que vous souhaitez acquérir. Pour juger quelle est la définition qui vous convient, plusieurs paramètres entrent en compte. La taille de la dalle d'abord : plus elle est grande, plus la résolution est faible pour une même définition. La “course aux pouces” peut donc s'avérer dangereuse pour la qualité de l'image.
Ensuite, il faut également considérer la distance qui va sous séparer de l'écran. Un téléviseur est généralement situé à plusieurs mètres de nous, mais un écran de PC ou de smartphone est bien plus près des yeux, et une définition trop basse peut alors amener à distinguer les pixels et se rendre compte que la qualité n'est pas incroyable (faites le test en vous rapprochant de votre téléviseur par exemple).
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Sur smartphone, une définition HD (720p) est à réserver seulement aux petits écrans, en dessous de 5,5 pouces. Le Full HD+ est largement suffisant pour n'importe quel mobile. Certes, nous tenons notre smartphone souvent près des yeux, mais cette quantité de pixels pour des écrans de cette taille est suffisante. Le QHD+ offre une différence de qualité, mais on peut s'en passer aisément, surtout que les mobiles qui embarquent du QHD+ sont toujours très chers. La 4K n'a pas grand intérêt sur un smartphone. D'ailleurs, ils sont très peu à la proposer (quelques Sony Xperia).
Sur les laptops et moniteurs pour ordinateur, la diagonale d'écran est plus longue que sur mobile. Oubliez le HD, même sur un petit format de 13 pouces. 1080p est un minimum, et c'est la définition qui est très largement majoritaire. La QHD ou la 2K restent relativement chères sur des produits de ce type, mais les prix vont à la baisse, surtout à 60 ou 75 Hz. Mais vous allez devoir y passer pour bénéficier d’une très bonne qualité d'image sur un écran supérieur à 27 pouces et que vous vous tenez à une faible distance de celui-ci. La 4K est également de plus en plus abordable sur les écrans PC, mais surtout pour les professionnels ou les artistes. Le prix explose sur vous désirez un moniteur 4K avec une haute fréquence de rafraichissement, un temps de réponse bas ou une compatibilité FreeSync et G-SYNC.
C'est sans doute sur la question du téléviseur que les besoins varient le plus. Que votre canapé soit situé à deux ou quatre mètres de la TV change absolument tout, il est ainsi difficile de couvrir toutes les situations possibles pour vous guider. Veillez simplement à ne pas tomber dans le piège du grand téléviseur à faible définition. Bannissez la HD sur un écran 32 pouces ou supérieur et la Full HD sur un écran supérieur à 43 pouces. La 4K est désormais relativement abordable sur ce secteur, n'hésitez pas à investir dans un téléviseur compatible si vous en avez les moyens, là où le rapport intérêt-prix de la 4K sur les autres types d'écrans est bien plus contestable.
Depuis 2020, le grand public peut aussi se procurer des téléviseurs 8K. L'investissement peut avoir un vague intérêt si vous comptez conserver votre TV 10 ans ou plus, mais la 8K n'a que peu d'intérêt pour l'instant au vu du peu de contenus compatibles et des capacités limitées des téléviseurs en matière d'upscaling. Vous avez encore beaucoup de temps devant vous pour penser à la 8K.
Les technologies vidéo
Le type de dalle utilisé et la définition ne font pas tout. Si vous êtes intéressé par le top du top et souhaitez bénéficier d'une expérience haut de gamme, vous devez également vous assurer que certaines fonctionnalités améliorant encore le rendu de l'image soient présentes.
Le HDR (High Dynamic Range) est une technologie d'imagerie à grande gamme dynamique. Le support du HDR garantit au consommateur une qualité en termes de colorimétrie, de luminosité, de contraste, et donc de niveau de détails dans l'image. Il existe de nombreuses normes HDR, l'une des plus connues étant le HDR10, qu'on retrouve même sur certains écrans de smartphones haut de gamme. Le HDR10+ va encore plus loin en apportant une notion de dynamisme. C'est-à-dire que le téléviseur va calculer les meilleurs réglages pour l'affichage de chaque image, là où le HDR10 standard est statique : les paramètres pour un même contenu vidéo sont les identiques du début à la fin.
Vous avez sans doute également entendu parler de Dolby Vision, sans vraiment savoir ce à quoi cela se réfère. Cette technologie a les mêmes mérites que le HDR (boost de la qualité générale de l'image en jouant sur les couleurs, le contraste et la luminosité), mais va encore plus loin. Le Dolby Vision peut par exemple en théorie exploiter au mieux une luminance de 10 000 nits (il n'existe pour le moment aucun produit grand public avec offrant une telle luminosité). Avec son encodage 12-bit (contre 10-bit pour le HDR10), ce standard offre une qualité d'image supérieure au HDR, notamment avec une colorimétrie encore plus avancée. Si le HDR est de plus en plus répandu, le Dolby Vision reste une fonctionnalité réservée aux appareils premium.
Notez que chaque service de streaming vidéo à la demande développe ou non le support de ces technologies. Par exemple, Netflix est focalisé sur le Dolby Vision et ne propose pas de HDR10+, seulement du HDR10. Amazon Prime Video est quant à lui compatible HDR10+ et même HDR10+ Adaptative, l'équivalent du Dolby Vision IQ. Ces deux dernières permettent, en plus de profiter d'une optimisation dynamique des images scène par scène, d'adapter également l'image automatiquement en fonction des conditions de luminosité de la pièce. Choisissez aussi votre téléviseur en fonction de la provenance des contenus vidéo que vous visionnez, donc.
La fréquence de rafraîchissement
Vous pouvez aussi retrouver cet élément sous la dénomination “Taux de rafraîchissement“. Celui-ci est mesuré en Hz, indiquant le nombre de fois auquel l'image est recalculée par seconde. Plus la valeur est élevée, plus l'écran sera fluide et agréable à l’œil. Les constructeurs le mettent généralement bien en avant pour attirer les joueurs, une haute fréquence de rafraîchissement prenant tout son sens avec les jeux vidéo. Mais elle se ressent également pour bien d'autres tâches, même une simple navigation web. Le défillement est notamment bien plus doux. Attention, ce n'est pas parce qu'un écran offre une fréquence de rafraîchissement élevée que vous allez forcément en profiter en jeu. Il faut pour cela que les jeux soient bien optimisés et que votre ordinateur ou console soient suffisamment puissants.
Le taux de rafraîchissement de base standard pour un écran est généralement de 60 Hz. Cela peut descendre à 50 Hz sur un téléviseur.
Sur smartphone, les écrans à fréquence de rafraîchissement supérieure à 60 Hz n'existaient pas avant 2019. Leur démocratisation est donc très récente et pour l'heure, seuls les modèles orientés haut de gamme en profitent. Les fabricants proposent soit du 90 Hz soit du 120 Hz (à l'heure à laquelle ces lignes sont écrites, seul le Nubia Red Magic 5G offre une dalle 144 Hz). Gardez bien à l'esprit qu'un écran 90 Hz ou 120 Hz consomme plus d'énergie qu'un écran 60 Hz, une telle fonctionnalité a donc des répercussions sur l'autonomie du mobile (elle peut être désactivée pour repasser à 60 Hz et ainsi économiser de la batterie.) Notons aussi que les jeux disponibles sur smartphone ne sont généralement pas optimisés pour profiter au mieux d'un rafraîchissement si rapide, si bien que les effets ne sont pas toujours aussi époustouflants qu'on ne pourrait le penser. Mais même pour scroller, changer d'écran ou pour les animations, on note une meilleure fluidité à 90 Hz et 120 Hz.
Sur les moniteurs PC, la course aux hertz a commencé depuis bien longtemps déjà. Comme expliqué plus haut, les dalles TN atteignent facilement les 75 Hz, alors que les dalles IPS ou VA sont plutôt à 60 Hz de base sur le premier prix. Ensuite, chacune de ces technologies peut atteindre une fréquence de rafraîchissement très haute, mais cela coûtera moins cher sur TN. Les moniteurs dits “gamers” proposent généralement 120, 144 ou 240 Hz, cette dernière étant encore assez chère et peu répandue.
Sachez que Nvidia et AMD, les deux leaders sur le marché des puces graphiques, ont mis au point des solutions afin d'améliorer la qualité de l'image, notamment en jeu : G-SYNC pour le premier cité et FreeSync pour le second. Leur mission est de synchroniser l'affichage du contenu (les images par seconde, ou fps) avec les capacités de l'écran (fréquence de rafraîchissement) dans le but de réduire les problèmes de ralentissement ou de saccade des images. La présence de l'une ou l'autre de ces technologies est indispensable pour un moniteur gaming digne de ce nom.
Pour les téléviseurs, augmenter la fréquence de rafraîchissement pour aller au-delà du classique 50/60 Hz coûte bien plus cher que sur un moniteur pour ordinateur. On trouve des modèles à 100/120 Hz, mais on tape clairement sur du haut de gamme ici. Pour le gaming, très peu de modèles disposaient de port HDMI 2.1 indispensable pour jouer en 120 images par seconde sur sa console en 2020, ils sont plus nombreux en 2021. Mais là encore, il faut mettre le prix. Les arrivées de la PS5 et de la Xbox Series X, toutes deux compatibles 4K 120 fps sur le papier, devrait booster la disponibilité de TV 120 Hz avec HDMI 2.1. Ce dernier est aussi un moyen d'accéder à des fonctionnalités jeu vidéo avancées, comme le Variable Refresh Rate (VRR) pour limiter la distorsion et améliorer la netteté de l'image ou l'Auto Low Latency Mode (ALLM), qui permet de réduire l'input lag.
Dalle mate ou brillante ?
Un élément souvent oublié, mais qui doit être pris en compte. Les écrans mats ont l'avantage de moins souffrir des reflets et de réduire la fatigue oculaire des utilisateurs. Ils sont donc à privilégier pour de la bureautique, ou même pour les joueurs qui passent beaucoup de temps devant l'écran et qui ne donnent pas une grande importance à la qualité visuelle.
Les écrans brillants proposent quant à eux une meilleure luminosité ainsi que des couleurs plus vives. Pour regarder des contenus vidéo ou le jeu vidéo, la qualité de l'image est donc supérieure à celle des dalles mates. La différence est d'autant plus visible que l'environnement dans lequel se trouve l'écran est lumineux.
Plat ou incurvé ?
Les constructeurs proposent de plus en plus de dalles courbées sur leurs appareils. De quoi renforcer l'immersion en donnant un peu plus la sensation de se trouver au cœur de l'action. Elles sont surtout utiles pour le jeu vidéo, d'où le fait que la plupart d'entre elles sont intégrées dans des moniteurs estampillés gaming. Les écrans incurvés sont par contre plus chers que des équivalents plats.
Dans le cas de moniteurs pour ordinateur, il vaut parfois mieux se tourner vers des dalles plates pour constituer un setup à plusieurs écrans, mais des dalles incurvées peuvent s'envisager en fonction de la configuration que vous désirez donner à votre bureau.