Test TV Sony XH95 : le LCD au meilleur de sa forme
Annoncée au CES de Las Vegas, la nouvelle gamme de téléviseurs LCD de Sony est désormais disponible. Avec le XH95, le nippon promet de venir se frotter aux dalles OLED grâce à de multiples technologies de son cru. Nous avons testé le modèle de 65 pouces.
Commençons par les présentations. Dévoilée au CES 2020, la gamme XH95 s’annonce comme la Rolls Royce des téléviseurs LCD. Dotée de la technologie Full Array LED et équipée d’une dalle 10 bits 100 Hz, elle promet le meilleur taux de contrastes sur cette technologie d’écran. Mieux, les premières prises en main à Las Vegas indiquaient que Sony réussissait presque à égaler certains téléviseurs OLED.
Positionné comme le modèle le plus premium dans la famille des LCD, le XH95 est compatible HDR10 (pas de HDR10+), Dolby Vision et IMAX. Avec Acoustic Multi Audio (héritée de la technologie Acoustic Surface de la gamme OLED), Sony promet une qualité de son incomparable. Le tout tourne sous Android TV avec quelques ajustements bienvenus.
Prix et date de sortie
Le Sony XH95 est dores et déjà disponible sur le site officiel de la marque et chez les distributeurs partenaires. Le téléviseur se décline en cinq tailles : 49 pouces (1299 euros), 55 pouces (1699 euros), 65 pouces (1999 euros – notre version de test), 75 pouces (3499 euros et 85 pouces (4399 euros).
Design et conception
Fidèle à sa réputation, Sony livre un XH95 résolument premium. Si le constructeur ne joue pas la carte de la finesse (un choix assumé), il soigne les détails et opte pour des matériaux de qualité. Au dos, le traitement du polymère donne l’illusion d’un aluminium brossé. Seules les deux zones accueillant les haut-parleurs latéraux sont constituées d’un polymère brillant. À l’avant, Sony ajuste l’intégration de la dalle avec des bordures noires très discrètes et un fin bandeau noir sur la partie inférieure accueillant son logo et deux micros. Le contour métallique brossé finit de convaincre.
Sony donne du caractère au XH95 grâce à deux pieds en métal reprenant la teinte du cadre. Leur forme géométrique et épurée confère au téléviseur un aspect résolument moderne. Le constructeur a d’ailleurs particulièrement travaillé sur cet élément afin de répondre au plus large public possible.
Son TV étant décliné dans des formats géants (jusqu’à 85 pouces tout de même), Sony a développé un système de pieds ajustables. Pourquoi ? Pour pouvoir s’adapter à tout type de mobilier. Notre modèle de 65 pouces par exemple est déjà très imposant. Aussi, un meuble d’au moins 150 centimètres de long serait indispensable si les pieds ne pouvaient s’insérer qu’aux extrémités (146 cm entre chaque support). Grâce à ce système ajustable, les pieds peuvent se rapprocher à moins de 100 cm ce qui devrait convenir à la majorité des meubles déjà installés dans les foyers français.
Enfin, le XH95 dispose de la connectique indispensable à tout bon TV haut de gamme : 2 USB, un port optique audio, quatre HDMI dont un compatible ARC (pour les barres de son), un ethernet et trois ports analogiques. Tous sont regroupés à l’arrière, à gauche de l’écran.
Qualité d’image
Non l’OLED n’a pas tué le LCD. Sony le démontre avec sa technologie Full Array LED qui, au lieu de projeter la lumière depuis les côtés de la dalle, repose sur des LED qui s’activent sur plusieurs zones de l’écran (Sony ne communique pas de nombre exact). Cette technologie permet au XH95 d’afficher d’excellents contrastes, très proches de ce que l’on peut obtenir avec l’OLED. Enfin presque. Car les sources lumineuses puissantes (une lampe-torche par exemple) sur des fonds noirs laissent apparaître un léger halo autour de la lumière blanche. Un petit défaut que l’on ne retrouve pas sur des dalles OLED. Reconnaissons-le, nous chipotons un peu.
Propulsé par le processeur X1 Ultimate, le XH95 a fait l’objet d’une optimisation remarquable. Grâce à la puissance de calcul du processeur, le téléviseur ajuste la qualité de l’image en un temps réel selon les contenus affichés. Pour y parvenir, Sony utilise une flopée d’images (il ne précise pas combien) issues de différentes banques de données. Puis, le X1 Ultimate analyse et traite jusqu’à 100 objets sur une seule image et affine l’ensemble pour un rendu plus homogène.
Pour se rapprocher toujours plus de l’OLED, le XH95 embarque la technologie X Motion Clarity. L’un des principaux défaut du LCD réside dans la persistance rétinienne des images plus claires et/ou avec des mouvements rapides. En résumé, si votre contenu passe d’une lumière claire à une lumière sombre votre oeil peut encore percevoir subrepticement l’image précédente. Jusqu’à maintenant, les constructeurs assombrissaient l’image pour corriger ce problème. Avec X Motion Clarity Sony intercale des images noires sur les zones en mouvement. Cela lui permet de réduire l’assombrissement tout en conservant la fluidité du contenu.
Enfin, Sony applique un filtre X-Wide Angle pour obtenir des angles de vision plus larges. Selon la division française, “les angles de vision du XH95 atteignent 170°, soit presque les mêmes qu’une dalle OLED (180°)”. Ajoutons à cela un capteur de luminosité s’ajustant automatiquement à la lumière ambiante et on obtient un TV LCD au rendu très proche de l’OLED.
Films et séries
On ne le dit jamais assez, un TV aussi bon soit-il n’exploite vraiment son potentiel qu’avec des contenus optimisés. Comme ses concurrents le XH95 affiche tous les contenus en 4K, peu importe la source d’origine, en procédant à un upscaling. Reste que plus le fichier de base est qualitatif meilleur est le rendu final.
Pour offrir la meilleure expérience possible, Sony a donc scellé plusieurs partenariats (et non des moindres) avec un objectif précis en tête : se rapprocher le plus possible des oeuvres originales. Le XH95 intègre donc un mode Netflix qui affiche les contenus de la plateforme tels que les réalisateurs les ont imaginés. Nous avons par exemple regardé Ozark (série où le travail sur la photographie est particulièrement important) avec et sans ce mode. La différence est clairement notable.
Sony a également certifié son TV Dolby Vision (comme beaucoup de ses rivaux) et IMAX (beaucoup plus rare). Malheureusement, les contenus prenant en charge cette technologie ne sont disponibles que sur Rakuten ou en Blu-Ray.
Enfin (et c’est ce qui devrait vous intéresser le plus), le japonais a signé un partenariat avec Canal+, un privilège réservé à Samsung jusqu’à maintenant. Sony fait même mieux puisque l’abonnement n’est pas rattaché au téléviseur (contrairement au coréen). Les contenus du groupe sont diffusés en 4K sans passer par un upscaling. Canal envoie le flux directement en 4K ce qui améliore encore la qualité d’image. Pour obtenir cette exclusivité, les ingénieurs de Sony ont fait le nécessaire pour intégrer les DRM les plus sécurisés et répondre aux exigences de Canal+. Pari réussi : MyCanal s’est définitivement imposé comme notre plateforme centrale durant notre test.
Jeu vidéo
Le XH95 n’étant pas compatible avec le HDMI 2.1, les joueurs devront se passer du Variable Refresh Rate (taux de rafraîchissement variable) ou encore de l’Auto Low Latency Mode qui réduit la latence. L’absence de 4K 120 Hz (plafonnée à 100 Hz sur le LCD) ne présente pas de problème actuellement, les consoles de salon ne permettant pas d’atteindre cette fréquence d’affichage. Aussi, les limites du LCD restent un détail pour le moment mais devraient se faire sentir dans les années à venir.
Pour le reste, le XH95 devrait satisfaire la plupart des joueurs. Sony intègre un mode jeu avec une calibration HDR et un upscale de l’affichage pour les consoles non compatibles 4K (PS4, Xbox One). Nous avons fait le test avec une PS4, la différence est là encore bien visible.
Par ailleurs, le nippon fournit le package complet de fonctionnalités sympathiques : la TV s’allume automatiquement lorsqu’on lance la console, la télécommande peut contrôler une PS4 et les émulateurs disponibles dans le Play Store devraient ravir les amateurs de rétrogaming d’autant que l’on peut connecter n’importe quelle manette en bluetooth. Enfin, si Stadia n’est pas encore disponible sur Android TV, la compatibilité Google Cast permet de projeter les jeux de votre smartphone directement sur le TV.
Audio
Pour renforcer l’immersion, Sony mise sur la technologie Acoustic Multi Audio héritée de l’Acoustic Surface disponible sur les modèles OLED haut de gamme de la marque. Dès la première utilisation, le téléviseur lance un outil de calibrage le son. Le processus est relativement simple : vous vous asseyez dans votre canapé et le téléviseur émet un son strident et puissant. Les micros du téléviseur et celui de la télécommande captent alors la réverbération du son pour optimiser la qualité audio en fonction de votre pièce et de votre mobilier.
Décidé à ne rien faire comme les autres, Sony dispose ses haut-parleurs en haut et en bas de son téléviseur (99% des TV ne diffusent que par le bas assure la marque). Objectif : donner l’impression que le son vient du centre du téléviseur. Mission accomplie. Si les haut-parleurs positionnés en bas diffusent toutes les fréquences, les amplis placés en haut, sur les côtés, diffusent principalement des aigus et des médiums. Bien entendu, le Sony XH95 diffuse un son stéréophonique.
Enfin, Sony propose six profils audio (Standard, Dialogue, Cinéma, Musique, Sports et notre préféré Dolby Audio) pour optimiser la qualité du son selon le contenu que vous visionnez.
L’ensemble de ces éléments permet au XH95 de délivrer un son de très bonne qualité qui évitera à la plupart des consommateurs de remettre la main au portefeuille pour une barre de son.
Interface
Les habitués d’Android TV ne seront pas dépaysés, Sony misant sur l’OS de Google dans sa version 9. On retrouve donc une interface constituée de tuiles et de bandeaux défilants. Simple et intuitive, elle brille ici par sa grande fluidité. Les différents services et applications sont disponibles dès lors que l’on rentre ses identifiants Google et s’il vous en faut plus, le Google Play Store saura répondre à vos attentes. Notons que pour plus de polyvalence le XH95 est compatible Google Assistant mais aussi Alexa, AirPlay et Google Cast (équivalent d’un Chromecast Ultra). Vous pourrez donc envoyer vos contenus depuis un iPhone ou un iPad sans avoir recours à une Apple TV.
De manière générale, on ne peut pas vraiment dire que les interfaces de nos TV brillent par leur simplicité. Si les constructeurs font des efforts pour améliorer l’expérience, les résultats sont encore loin de nos espérances. Conscient que la qualité d’un téléviseur passe aussi par son ergonomie, Sony a donc travaillé l’interface de son TV comme celle d’un smartphone ou d’une tablette. Le pari : allier simplicité et polyvalence.
Les menus apparaissent donc dans un bandeau positionné en bas de l’écran. Entièrement personnalisable, il permet d’accéder rapidement (un appui sur la touche « Paramètres » de la télécommande) à tout une série de réglages (Mode de l’image, Luminosité, Mode son, Notifications Bravia, etc.). Malin, le constructeur ne vous oblige pas à rentrer dans des sous-menus complexes pour ajuster ces paramètres. Chaque tuile laisse apparaître un petit menu déroulant permettant d’optimiser les réglages à l’envie en un tour de main. Simple et efficace.
Cette simplicité n’empêche pas le XH95 de proposer une personnalisation poussée. Certes, Sony intègre des réglages simples comme le Mode d’image automatique (qui s’adapte au contenu que vous visionnez) ou le mode Netflix (qui affiche les films et séries comme les réalisateurs les ont imaginés) destinés à un public lambda.
Mais le constructeur pense aussi aux utilisateurs plus avertis. Ces profils plus experts auront donc tout le loisir d’ajuster la température des couleurs, la netteté, le contraste, le gamma, le niveau de noir ou encore d’activer ou non le X-tended Dynamic Range. Mieux, Sony apporte des explications sur l’effet que produira tel ou tel ajustement sur l’image afin de rendre ces paramètres poussés plus accessibles aux utilisateurs non-experts mais curieux (ou téméraires).
Sony réussit donc à rendre l’interface de son XH95 assez simple et intuitive pour se passer de box alternatives mais également assez complète pour satisfaire les utilisateurs avertis. On aime beaucoup.
Télécommande
Bonne nouvelle, la télécommande du Sony XH95 est rétroéclairée, une première pour le constructeur. Longue et fine, elle se distingue par son habillage en aluminium brossé lui conférant un aspect résolument premium. Sa prise en main est confortable et la disposition des touches intelligente : les commandes les plus utilisées sont positionnées au centre.
Sony intègre un bouton dédié au lancement direct de Netflix, un autre pour Google Play. La touche TV ainsi que les petits boutons colorés peuvent être configurés pour lancer vos services favoris. Enfin, une touche « micro » permet d’activer Google Assistant ou Alexa. Grâce à une connectivité infrarouge et bluetooth, la télécommande fonctionne sans que l’on ait besoin de la pointer vers l’écran, un détail appréciable. Aussi, cette double compatibilité permet de piloter d’autres appareils comme les box SFR, Orange et Canal+ ou encore les Playstation 4 et 4 Pro.
Pari réussi pour Sony ! Avec le XH95 (KD-65XH95 pour notre modèle de test), le constructeur rend une copie presque irréprochable. Sony parvient à corriger la plupart des défauts des dalles LCD et intègre une technologie audio de grande qualité. Ajoutons à cela une interface à la fois simple et complète, des partenariats avec Netflix et MyCanal ainsi qu’une nouvelle télécommande enfin rétroéclairée et on obtient le meilleur téléviseur LCD du moment. On regrette néanmoins l’absence de compatibilité avec le HDMI 2.1 empêchant l’intégration d’un mode 4K 120 Hz. Mais là, on chipote un peu.
- Système de pieds ajustables
- Qualité d’image
- Qualité audio
- Interface ergonomique et complète
- Partenariats avec Netflix et MyCanal
- Télécommande (enfin) rétroéclairée
- Design basique
- Pas de HDMI 2.1 dont pas de 4K 120 Hz
- Prix un peu élevé