Huawei : MediaTek demande l’accord des États-Unis pour fournir des puces au constructeur
MediaTek se dit prêt à fournir Huawei en puces, mais ne veut le faire sans l'accord des États-Unis. Le fondeur vient de soumettre une demande à l'administration Trump afin d'obtenir une licence dérogatoire.
MediaTek devient le premier candidat déclaré pour sortir Huawei de l'impasse. Le fondeur taiwanais souhaite continuer à livrer des puces au constructeur qui a vu toutes les issues d'approvisionnement se fermer avec le durcissement des sanctions américaines. Plus tôt ce mois-ci, l'administration Trump a décrété de nouvelles sanctions qui obligent les potentiels fournisseurs à solliciter une licence spéciale sous peine de se voir révoquer tout accès aux technologies américaines.
En mai dernier, TSMC cédait aux pressions des États-Unis en annonçant mettre un terme à sa collaboration avec Huawei. Le principal fabricant des puces Kirin ne livrera plus le constructeur à partir du 15 septembre. Samsung de son côté rechignerait à voler au secours de son rival. MediaTek est ainsi – pour l'heure – la seule entreprise disposée à agir.
MediaTek est durement affecté par l'embargo anti-Huawei
Huawei s'était tourné vers MediaTek pour remplacer TMSC. Début août, des sources chinoises annonçaient que le constructeur avait commandé 120 millions de puces au fondeur taiwanais pour équiper ses futurs smartphones. Les nouvelles mesures américaines tombées quelques jours plus tard sont venues compromettre ce nouvel accord. Résultat, l'action de MediaTek plongeait de plus de 20% à la mi-août.
Sans surprise, la firme a annoncé avoir officiellement soumis une demande d'autorisation au gouvernement américain. Bien qu'elle ne dépende pas de la juridiction américaine, elle préfère ainsi éviter tout bras de fer avec les États-Unis. Dans un communiqué de presse, MediaTek affirme par ce geste réitérer « son respect de l'ordre et des règles applicables au commerce international ».
L'entreprise espère désormais une réponse favorable de l'administration Trump. Les chances que la demande aboutisse sont toutefois très minces si les États-Unis s'en tiennent à leur logique actuelle. Les nouvelles restrictions annoncées ce mois-ci visent à combler les failles potentielles des sanctions annoncées en mai dernier et qui auraient pu permettre à Huawei de continuer à se fournir en puces via des tiers.
Pour rappel, Google attend toujours une dérogation pour accorder à nouveau une licence Android au constructeur. La demande formulée depuis plus d'un est restée sans suite à ce jour.