YouTube : mettre des extraits de vidéo peut vous conduire en prison pour piratage
La justice japonaise vient de condamner trois personnes à des peines de prison avec sursis et à des amendes. Les trois prévenus étaient accusés d'avoir téléchargé et diffusé sur YouTube des “fast movies”, des versions raccourcies de films accompagnées de commentaires qui dévoilent toute l'intrigue.
YouTube a fait de la lutte contre la violation des droits d'auteur une priorité sur sa plateforme. Depuis mars 2021 par exemple, YouTube peut désactiver la monétisation d'une vidéo avant publication si une atteinte aux droits d'auteur est repérée. Dans la même optique de protéger au maximum les ayant-droits, YouTube traque et bloque toutes les vidéos relatives au piratage de films ou de logiciels, mais aussi à la triche dans les jeux vidéo par exemple.
Seulement, les équipes de YouTube ne sont pas omniscientes et parfois c'est à la justice de prendre des sanctions contre les utilisateurs qui bafouent les droits d'auteur. En effet, les autorités japonaises viennent de condamner trois personnes à des peines de prison avec sursis et à des amendes. Ils ont été reconnus coupables d'avoir téléchargé et diffusé sur la plateforme des “fast movies”.
Il s'agit de versions raccourcies de films d'une dizaine de minutes tout au plus, qui sont accompagnées de commentaires qui dévoilent toute l'intrigue. Ce type de format connaît un succès fulgurant au Japon, avec des chaînes YouTube dédiées qui accumulent des millions de vues. Très rapidement, les ayants droit ont considéré ces chaînes comme une menace majeure pour l'industrie cinématographique.
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4 ans de prison pour avoir illégalement diffusé des vidéos sur YouTube
“Les fast movies sont clairement une violation du droit d'auteur et un crime grave qui va au-delà de la portée de la citation légalement autorisée, aussi mineur que chaque acte puisse paraître. Les fast movies incluant des spoilers décourageraient les spectateurs de regarder les films originaux et auraient donc un effet négatif grave sur les titulaires de droits”, explique le groupe antipiratage CODA à nos confrères de TorrentFreak.
D'après le jugement, les trois accusés ont téléchargé cinq fast movies sur YouTube entre juin et juillet 2021. Bien entendu, il leur est reproché d'avoir violé les droits d'auteurs de la société de distribution de chaque long-métrage. Le trio a plaidé coupable. Kenya Takase, 25 ans, considéré comme le créateur de ses chaînes de fast movies, a écopé de quatre ans de prison avec sursis et d'une amende de deux millions de yens (soit 15 438 €).
Ses deux complices ont écopé de trois ans de prison avec sursis. L'association CODA estime que le jugement est équitable et espère qu'il constituera un message dissuasif pour les personnes qui envisagent de télécharger des “fast movies” sur des plateformes comme YouTube.