Des scientifiques recyclent les masques usagés pour en faire des batteries
Créer des batteries à partir de masques en papier usagés, c’est possible. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’université MISIS qui, grâce à un procédé de désinfection et de compression, sont parvenus à transformer ces derniers en électrodes. Les performances obtenues sont relativement proches de celles des batteries actuelles.
Devenus objets de notre quotidien au même titre que nos clés de voiture ou notre smartphone, les masques chirurgicaux sont des alliés cruciaux dans la lutte contre le COVID-19. Pourtant, ils présentent problème de taille : pour être efficace, ils doivent nécessairement être facilement remplaçables. Or, dans notre société, cela veut nécessairement dire qu’ils sont la source d’énormément de gaspillage. On estime ainsi que 129 milliards de masques ont été jetés durant les premiers mois de la pandémie. Beaucoup d’entre eux finissent par polluer les océans et même l’air lorsqu’ils sont brûlés.
Aussi, des scientifiques de l’université MISIS ont souhaité trouver une solution. Plutôt que de jeter les masques à la poubelle, ils ont décidé de les transformer en batterie. Ces dernières font en effet l’objet de nombreuses expérimentations, cherchant tour à tour à s’adapter aux besoins actuels des appareils et à réduire leur impact environnemental. C’est donc ce dernier domaine qui a intéressé l’équipe de MISIS, en mettant au point un procédé capable de donner une nouvelle vie aux masques.
Des chercheurs créent des batteries à partir de masques usagés
Avant toute chose, il est bien sûr essentiel de désinfecter les masques. Pour cela, les scientifiques utilisent les ultrasons avant de les plonger dans une encre à base de graphène. Ils compressent ensuite les masques et les font chauffer à une température de 140 °C pour obtenir de petites granules capables de conduire l’électricité. Ce sont ces granules qui forment les électrodes de la batterie.
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Il faut alors les séparer à l’aide d’une couche isolante fabriquée à partir d’autres masques. Pour finir, le tout est plongé dans une solution électrolytique avant d’être recouvert par une coque de protection faite à base de blisters de médicaments. Grâce à ce procédé, les scientifiques obtiennent des batteries ayant une densité énergétique de 99,7 Wh/kg, soit relativement proche des performances des batteries classiques — entre 100 et 265 Wh/kg.
Les chercheurs notent qu’il est même possible de doubler ce chiffre en ajoutant des nanoparticules d’oxyde de calcium-cobalt aux électrodes. La batterie maintient 82 % de ses capacités après 1500 cycles tout en permettant l’alimentation d’un appareil pendant une dizaine d’heures. Sans compter les autres avantages : moins chères, elles sont également plus minces et flexibles.