Nouveau PlayStation Plus : nous avons testé la nouvelle formule, voilà nos premières impressions
Le PlayStation Plus de Sony évolue pour mieux contrer le Game Pass de Microsoft. Nous avons pu essayer cette nouvelle offre et sommes en mesure de donner un premier avis. Vraie plus-value pour le joueur ou simple ravalement de façade ?
Le PlayStation Plus existe depuis l’époque de la PS3 et s’il a su évoluer avec les années, il n’a jamais vraiment connu de révolution jusqu’à maintenant. Face à un Game Pass de Microsoft de plus en plus puissant sur le marché, Sony se devait de tout retravailler en profondeur. C’est chose faite avec une formule revue et corrigée. Le nouveau PlayStation Plus est désormais disponible sur PS4 et PS5 et nous pouvons donner un premier avis.
Avant de commencer, sachez que nous livrons ici nos impressions à chaud sur ce service tel qu’il est à son lancement. Précisons que nous l’avons essayé sur PS5. Bien entendu, le PlayStation Plus est amené à évoluer avec les mois (avec l’ajout de jeux supplémentaires) et nous modifierons ce test en conséquence si nécessaire.
Le PlayStation Plus passe d’une offre unique à trois différentes
Le PlayStation Plus tel qu’on l’a connu jusque-là proposait une offre claire : contre 8,99 euros par mois, nous avions accès au jeu en ligne, à des titres offerts chaque mois, à la sauvegarde dans le cloud et à un catalogue de classiques PS4 (la PS Plus Collection). Désormais, trois offres sont disponibles. La première est le PlayStation Plus Essential (8,99 euros par mois, 59,99 euros par an). Elle s’avère en tout point identique à l’abonnement susmentionné. Ceux qui en profitent déjà ne verront aucune différence.
https://www.youtube.com/watch?v=sEpbdKxNrao&ab_channel=PlayStation
Le deuxième abonnement est le PlayStation Plus Extra. Celui-ci comprend tous les avantages du précédent, mais y ajoute de nombreux jeux PS4 et PS5 jouables sans surcoût. Le tarif affiché est de 13,99 euros par mois ou 99,99 euros par an.
Enfin, le PlayStation Plus Premium est l’offre la plus haut de gamme, celle pensée pour attaquer de front le Game Pass. Elle inclut (en plus des avantages précédents), un catalogue de jeux rétros PS1, PS2, PSP et PS3, une sélection de titres PS4 jouables en streaming, ainsi que les derniers hits PS5 en version d’essai. Pour en profiter, il faut débourser 16,99 euros par mois ou 119,99 euros par an.
Sony nous a permis d’essayer cette version Premium, et nous pouvons maintenant livrer un premier avis.
Le PlayStation Plus Extra, la vraie bonne affaire
Inutile de s’attarder sur le PS Plus Essential, on le connaît. La vraie nouveauté démarre avec l’offre Extra. Cette dernière propose, contre cinq euros de plus par mois, un vaste catalogue de jeux PS4 et PS5 à télécharger. Ici, le modèle est clairement le Game Pass de Microsoft.
Nous avons dénombré 358 jeux au total. On y retrouve les titres cultes de la PS4 déjà présents dans l’offre Essential (God of War, Bloodborne, Days Gone), mais pas que. On remarque que Sony a pris soin de proposer une sélection éclectique, avec des titres PS4 phares d’éditeurs tiers jusque-là absents (DOOM, Kingdom Come, Red Dead 2, Death Stranding), mais également des œuvres moins connues, mais tout aussi intéressantes (Pillars of Eternity, Man of Medan ou encore Frostpunk). Plus encore, le catalogue comprend quelques jeux PS5 qui ont fait le succès de la jeune console, comme Spider Man Miles Morales, Demon’s Souls, Death Stranding Director’s Cut, Les Gardiens de la Galaxie ou encore l’excellent Returnal. On apprécie.
On rappelle que le principe de l’abonnement est qu’il n’est pas nécessaire de payer ses jeux. Tout ce que l’utilisateur a à faire, c’est de les télécharger et d’y jouer comme s’ils lui appartenaient. Attention, ils ne seront plus accessibles si l’abonnement est annulé.
Cet abonnement pourrait se montrer extrêmement intéressant pour les joueurs de PS5 qui veulent jouer sans se ruiner ou qui ont pour envie de tester plein de titres à moindre coût. Il représente un excellent compromis qui nous semble aussi juste que prometteur. Rappelons que Sony a pour intention de rajouter régulièrement du contenu. En revanche, il souffre forcément de la comparaison avec le Game Pass, plus fourni, moins cher et mais aussi accessible sur de nombreux supports (PC, Xbox, Android, iOS, SmartTV).
Nous regrettons également que Sony ait choisi de ne pas inclure dans son catalogue ses derniers gros jeux dès le premier jour, comme le fait Microsoft. Inutile de chercher Gran Turismo 7, Horizon Forbidden West ou encore Ratchet and Clank Rift Apart, ils n’y sont pas. Pour en profiter, il faudra les acheter plein pot, c’est-à-dire à 80 euros. Une décision assumée par le constructeur, qui ne veut pas « brader » ses jeux. Quand on voit le succès des grosses exclus Game Pass (Forza, Halo), nous avons du mal à comprendre l’argument.
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Si nous trouvons de l’intérêt à l’offre Extra, force est de constater que l’offre Premium a du mal à convaincre. En plus des jeux mentionnés ci-dessus, cet abonnement à 17 euros par mois donne accès à un catalogue de jeux rétro PS1, PS2, PSP et PS3.
L’idée est de miser sur la longue histoire de la PlayStation pour offrir un catalogue extrêmement fourni. Le problème, c’est qu’il souffre justement du manque de contenu (un comble) mais aussi d’autres soucis un peu pénibles.
Le catalogue rétro se montre ainsi très fouillis, donnant l’impression que les jeux ont été rangés un peu n’importe comment. Trois catégories émergent : les jeux classiques (PS1, PS2 et PSP), les jeux PS3 (mis à part car seulement accessibles en streaming) et les Remasters.
Commençons par les Remasters. Sony a choisi de proposer certains titres rétro dans leur version remastérisée pour la PS4. Par exemple, c’est The Last of Us Remastered, la Uncharted Collection ou encore God of War 3 Remastered qui sont disponibles ici. Même chose pour les jeux d’éditeurs tiers, comme Mafia, BioShock ou Crysis. Si ces titres sont plus beaux que leur version de base (PS2 ou PS3) on aurait tout de même aimé avoir le choix. Certains adeptes de rétrogaming souhaitent se plonger dans les versions des jeux tels qu’ils étaient à leur sortie.
Le catalogue PS3, pour sa part, fonctionne exclusivement en streaming. Rien à redire de ce côté-là, tout marche à la perfection pour peu que l’utilisateur ait une bonne connexion. Fait intéressant, les titres joués s’épinglent automatiquement à votre page d’accueil, ce qui permet d’y accéder plus facilement. Le reste est géré comme un jeu en local, avec la possibilité de mettre la partie en suspens en revenant sur la home (partir trop longtemps ou mettre la console en repos quitte le jeu) ou -évidemment- de sauvegarder. Nous sommes ici dans les conditions de l’époque (donc souvent limité à 30 FPS et avec des chargements longs qui ne profitent pas du SSD), mais nous l’acceptons volontiers.
Si cette partie du catalogue se montre fournie, incluant les grands succès de la PS3, on déplore que certains titres cultes ne soient pas disponibles (pour une question de droits, on imagine). C’est le cas de GTA 4 ou des Call of Duty de la grande époque. Il est aussi impossible de prendre des captures d’écran ou d’enregistrer des vidéos pour les partager sur les réseaux sociaux. Dommage.
Signalons également que l’abonnement Premium permet de jouer à une vaste sélection de jeux PS4 en streaming (PS5 ou PC via l’application), remplaçant de facto le PS Now. Le tout fonctionne exactement de la même manière que la ludothèque PS3.
C’est le catalogue des « classiques » qui déçoit le plus, en réalité. Sony avait la capacité de proposer une ludothèque gigantesque pour attirer un public avide de rétrogaming, mais loupe quelque peu le coche.
La première chose qui nous interpelle, c’est que les titres PS1, PS2 et PSP sont tous rangés dans la même catégorie, sans indication supplémentaire. Impossible de savoir de quelle console est issue le jeu que nous lançons. Cela coule peut-être de source pour les vieux de la vieille comme nous, mais pas forcément pour les plus jeunes. Il faut savoir qu’ici, tous les titres sont émulés sur PS4, sans grande distinction. Beaucoup sont aussi jouables à la fois en local et en streaming.
Seuls 37 jeux sont disponibles dans cette catégorie, ce qui est peu. Très peu, même. Pire encore, certains grands classiques brillent par leur absence ! Si ne pas avoir un Metal Gear Solid, un Silent Hill ou un Soul Reaver dans le catalogue peut éventuellement se comprendre (ce ne sont pas des jeux Sony), l’absence des premiers Gran Turismo, des Tenchu, des God of War ou même de Killzone 1 étonne. Ce sont des titres du constructeur qui ont fait l’histoire de la PS1 et de la PS2, après tout ! D’ailleurs, signalons que c’est la PS2 qui est mise en avant dans ce catalogue, les titres PS1 se comptant sur les doigts d’une main.
Sur les titres présents, force est de constater que l’émulation fonctionne bien (même s’il faut se réhabituer au 50 Hz, la norme européenne de l’époque). Sony a d’ailleurs eu la bonne idée de proposer divers filtres pour se rapprocher le plus possible du visuel d’origine, ainsi qu’un menu dédié qui permet de faire machine arrière en pleine partie (seulement sur les titres PS1).
Il y a même des trophées pour certains ! Toutefois, il faudra se réhabituer aux contrôles de l’époque. Difficile de jouer sereinement à Syphon Filter avec sa Dual Sense !
Pour finir, l’abonnement Premium permet d’essayer certains titres pendant 5 heures ou 2 heures selon le jeu avant de se décider à acheter. Seuls quinze sont proposés ici. Si nous avons des jeux très récents (Horizon Forbiden West, Uncharted Legacy of Thieves Collection ou Tiny’s Tina Wonderlands), nous sommes étonnés de ne en trouver certains, comme GT7 ou Rift Apart.
Le principe est simple : vous téléchargez (en entier) le jeu gratuitement et il fonctionne comme s’il était à vous. Il se bloque après cinq heures et si vous souhaitez continuer, il faudra mettre la main au portefeuille. Pour être honnête, on ne comprend pas vraiment ce que cette fonctionnalité fait dans l’abonnement le plus cher. Il aurait eu plus de sens dans le PlayStation Plus Extra, voire dans l’Essential. Après tout, ce n’est pas un cadeau, mais des démos améliorées ! Il aurait été encore plus malin de la part de Sony d’inclure ces jeux directement et sans surcoût dans le catalogue Extra.
Un service prometteur, mais qui fait encore pâle figure face au Game Pass
Nos premières impressions concernant ce nouvel abonnement proposé par Sony sont donc mitigées, vous l’aurez compris. Si le PlayStation Plus Extra apporte réelle plus-value aux joueurs PS4 et PS5, il se montre encore trop juste par rapport au mastodonte Game Pass, qui a l’avantage d’être installé sur le marché depuis plusieurs années. Il reste tout de même intéressant pour les adeptes de la console de Sony.
Nous ne pouvons pas en dire autant de la version Premium. Les 17 euros par mois ne sont en effet justifiés ni par le catalogue famélique des jeux rétros PS1 et PS2, ni par le streaming. Seule la présence d nombreux titres PS3 pourraient, à la rigueur, être un argument. La version d’essai des derniers blockbusters n’est pas non plus une killer feature pour convaincre, à notre humble avis. Toutes ces fonctionnalités n’auraient pas choqué dans l’abonnement Extra.
Enfin, il faut aussi admettre que l’offre peut paraître floue pour l’utilisateur peu averti, qui peut ne pas comprendre certaines spécifiés de tel ou tel abonnement (nous-mêmes, nous étions perdus lors de l’annonce !). Le PlayStation Plus aurait grandement gagné en clarté à se passer du Premium.
Il y a donc encore du travail, beaucoup de travail, mais le nouveau PlayStation Plus est rempli de promesses qui ne demandent qu’à être tenues. Nous recommanderons d’attendre avant de prendre un abonnement Premium, qui a encore besoin d’ajustements. Cependant, l’abonnement Extra est un excellent deal si vous souhaitez essayer plein de jeux pour pas cher.
Premier pas encourageant, le PlayStation Plus Extra propose un contenu intéressant pour un abonnement au prix juste. S’il souffre forcément de la comparaison avec le Game Pass, il n’a toutefois pas à rougir face à son concurrent. En revanche, les choses sont un peu plus difficiles pour l’abonnement Premium, qui a du mal à justifier son tarif de 17 euros. Nous attendons maintenant de voir comment le service va évoluer dans les mois qui viennent. Il faut cependant saluer le travail technique impeccable de Sony sur tous les points (interface, streaming, émulation).
- L’abonnement Extra, la vraie bonne affaire
- Un large catalogue de jeu
- Streaming, émulation, interface… un service techniquement impeccable
- Une ludothèque PS3 bien fournie
- Un abonnement Premium qui manque de contenance
- Une bibliothèque de jeux PS1, PS2 et PSP famélique, et qui manque de gros hits
- Les versions d’essai, une fausse bonne fonctionnalité
- Pas de gros jeux day one comme chez Microsoft