Test Oppo Reno 8 : élégant, équilibré, mais bien trop cher
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Quelques mois seulement après le Reno 7, Oppo revient avec le Reno 8, accompagné d’une version Lite et d’une version Pro. S’appuyant sur une esthétique inspirée de la série Find X5, le Reno 8 se veut offrir une expérience complète et qualitative pour un prix théoriquement maitrisé, malgré une belle augmentation de tarif. Est-ce le cas ? Le Reno 8 est-il un meilleur rapport qualité-prix que ses prédécesseurs ? Réponse dans ce test.
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Nous le savons depuis longtemps : certains Find sont en fait des Reno. Ce fut le cas du Find X3 Neo, du Find X3 Lite, du Find X2 Neo ou encore du Find X2 Lite. Pourquoi ? Parce que les Reno, qui couvrent les segments milieu de gamme chez Oppo, sont renouvelés deux fois par an en Chine, mais une seule fois en France, pour éviter qu’une gamme vienne en phagocyter une autre.
Lire aussi – Test OnePlus 10T : vous reprendrez bien un peu de T ?
Évidemment, les utilisateurs avertis ne sont pas dupes : oui, les Reno reprennent des technologies des Find, mais ils ne sont pas aussi aboutis. Cette année, Oppo a décidé de séparer véritablement les gammes Find et Reno pour plus de clarté. Résultat : pas de Find X5 Neo (mais quand même un Find X5 Lite rémanent) et un Reno lancé en France dès le premier semestre 2022 : le Reno 7.
Il est suivi de trois nouveaux smartphones : le Reno 8, le Reno 8 Pro et le Reno 8 Lite que nous vous avons présenté le 24 août dernier. Ils répondent (plus ou moins) à la même définition que les Find Neo et Lite : une expérience complète, des inspirations venues du haut de gamme et un prix maitrisé. Mais compte tenu de la pénurie et de la hausse des prix générale, est-ce toujours vrai ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet du Reno 8 « standard ».
Fiche Technique
Oppo Reno8 | |
---|---|
Dimensions et poids | 160,6 x 73,4 x 7,7 mm 179 grammes |
Ecran | 6,44" AMOLED FHD+ (2400 x 1080 pixels) 411 pixels par pouce Rafraichissement 90 Hz Echantillonnage : 180 Hz DCI-P3 |
Chipset | MediaTek Dimensity 1300 (6 nm) |
OS | Android 12 + ColorOS 12 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Non |
Capteur principal | Principal : 50 MP, f/1.8, 1 µm, PDAF Grand-angle : 8 MP, f/2.2, 112˚ Macro : 2 MP, f/2.4 Vidéo 4K @ 30 ips |
Capteur selfie | 32 MP, f/2.4 |
Batterie | 4500 mAh Charge rapide filaire 80 watts |
5G | Oui |
Biométrie | Scanner d’empreinte optique sous l'écran |
Audio | Simple haut-parleur Dirac |
Résistance à l'eau | IP54 |
Prix et disponibilité
Le Reno 8 est proposé à 599 euros, soit la fourchette haute du segment milieu de gamme. Cela représente une hausse de 100 euros par rapport au Reno 6 de 2021, auquel le Reno 8 succède directement (ce qui explique pourquoi nous allons davantage comparer le Reno 8 au Reno 6 et non au Reno 7). Il s’agit là d’une très grande augmentation de prix : 20 %. Oppo explique qu’elle est due à la hausse des coûts de production et la pénurie des composants. Mais est-ce vraiment tout ?
À 599 euros, le Reno 8 est l’un des smartphones les plus chers sur sa catégorie. Le Nothing Phone (1) est proposé à partir de 469 euros. Les Pixel 6a et Galaxy A53s à 459 euros. Le Realme GT Neo 3T à partir de 430 euros. Le Vivo V23, le Oneplus Nord 2T et l’iPhone SE 5G à 529 euros. Le Motorola Edge 30, qui est pourtant considéré comme un modèle premium, ne dépasse pas les 500 euros.
Pour trouver des smartphones au prix du Reno 8, il faut donc monter en gamme. Realme GT 2. Poco F4 GT. Pixel 6 (à seulement 50 euros de plus). Moto G200. Tous ont un petit plus à l’intérieur ou à l’extérieur de leurs châssis. Bien sûr, le Reno 8 a lui aussi des arguments. Mais ils sont plus souvent pertinents face à des smartphones à 500 euros qu’à 600 euros. Nous le verrons dans ce test.
Le Reno 8 est d’ores et déjà disponible. La commercialisation a démarré le 31 août 2022. Le lancement du smartphone est accompagné d’une offre : pour l’achat d’un Reno 8, vous pouvez recevoir une paire d’écouteurs Enco X2. Il s’agit d’une ODR. Cela veut dire que vous devez acheter le téléphone avant de renvoyer un bon à Oppo pour recevoir vos écouteurs.
Dans la boîte, vous retrouvez trois accessoires : un outil pour ouvrir le tiroir de la SIM, un câble USB type-C vers USB type-A et un chargeur adapté à la puissance acceptée par le smartphone. Il n’y a pas de coque de protection dans la boîte. C’est assez rare dans la gamme Reno pour le signaler. Nous aimerions également signaler qu’Oppo offre en France une garantie constructeur de 3 ans sur le Reno 8 (et sur ses deux déclinaisons). Rares sont les constructeurs à le proposer, même de nos jours.
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Design
Commençons ce test avec l’extérieur du téléphone. Nous remarquons dès la première prise en main une volonté de la part d’Oppo d’uniformiser, comme chez Samsung, le design de ses téléphones. Nous le remarquons notamment à l’arrière où le module photo a été intégré à la coque arrière, comme sur le Find X3 Pro et le Find X5 Pro. Il y a une légère bosse à l’arrière avec une douce pente qui monte jusqu’aux capteurs photo.
Bien évidemment, cette intégration est légèrement différente de celle des modèles haut de gamme. Mais elle donne un cachet premium au téléphone dès le premier regard. La face arrière est donc recouverte d’un alliage mat de polycarbonate et de fibre de verre qui ne retient pas les traces de doigts et qui ne glisse pas. Le Reno 8 est aussi très agréable une fois en main. Il y a plusieurs coloris : noir, sobre et élégant, et doré, qui habille notre exemplaire de test et qui profite d’un effet irisé façon « Oppo Glow ».
Le choix du matériau est dicté par un double objectif : améliorer la solidité du mobile tout en conservant une certaine légèreté. Le téléphone ne dépasse ainsi pas les 180 grammes, malgré un léger embonpoint face au Reno 6 (mais aussi face au Reno 7) : il gagne 3,8 mm en hauteur, 1,3 mm en largeur et 0,1 mm en épaisseur. Il n’y a pas de quoi changer la prise en main pour autant. De même, vous retrouvez du polycarbonate sur les tranches et non de l’aluminium. C’est plus léger et c’est moins cher.
Toujours sur les tranches, vous retrouvez les habituels éléments techniques : haut-parleur, microphone, port USB et tiroir de SIM en bas, mise en marche à droite, contrôle du volume à gauche, micro secondaire en haut. Une disposition très similaire à celle du Find X5 Pro, par exemple. Petite différence en revanche avec le porte-étendard, les tranches sont droites et non arrondies. Un choix qui avait déjà été fait pour le Reno 6.
À l’avant, nous retrouvons une grande dalle tactile dont les bordures sont plutôt fines, que ce soit sur les côtés ou le dessus de l’écran. C’est la finesse de cette dernière qui est la plus intéressante : Oppo a pris le parti d’intégrer l’écouteur téléphonique dans le cadre du téléphone et non dans la bordure au-dessus de l’espace d’affichage. L’écran est plat, bien sûr, et comprend un poinçon en haut à gauche pour le capteur selfie. Du verre Gorilla Glass 5 protège la face avant.
Dans l’ensemble, le Reno 8 offre une prise en main et une ergonomie assez classiques, tout en restant efficaces. Bien sûr, c’est le design de son dos qui fait la différence et apporte une homogénéité avec les modèles haut de gamme qu’il n’y avait pas avec les générations 6 et 7. C’est très bien. Notez enfin que le Reno 8 est certifié IP54 contre les éclaboussures.
Écran
Restons sur la face avant et observons d’un peu plus près l’affichage du Reno 8 qui reprend dans les grandes lignes les caractéristiques techniques de ses deux prédécesseurs, le Reno 6 et le Reno 7. La principale différence, qui est presque imperceptible, est la taille : nous passons de 6,43 pouces à 6,4 pouces. Voilà qui ne va pas radicalement changer nos habitudes ! Ce qui est peut-être dommage est que cette légère baisse n’est pas assortie d’un châssis plus petit puisque le téléphone est 0,7 mm plus haut, 0,2 mm plus large et 0,2 mm plus épais. Bon.
La définition de la dalle reste identique : un bon vieux classique Full HD+. Le ratio de l’écran étant 20/9e, nous retrouvons 1080 pixels en largeur et 2400 pixels en hauteur. La résolution atteint 411 pixels par pouce, soit 2 pixels par pouce de mieux que le Reno 6 puisque l’écran du Reno 8 est très légèrement plus petit. Encore une fois, cela ne change rien au quotidien : cette résolution est bien suffisante pour tous les usages usuels.
Le taux de rafraichissement de cet écran est de 90 Hz. Et nous aurions préféré une dalle 120 Hz, parce que certains concurrents apportent cette technologie à ce niveau de prix et parce que le Reno 6 offrait déjà du 90 Hz. La différence entre 60 Hz et 120 Hz est clairement perceptible : les animations sont plus fluides, notamment les transitions entre les différents écrans du système d’exploitation. En revanche, il est plus difficile de constater la différence entre un écran 60 Hz et 90 Hz. La fréquence d’échantillonnage atteint 180 Hz, soit deux fois le taux de rafraichissement. C’est dans la moyenne.
La dalle est AMOLED. Ce n’est pas une surprise dans la mesure où pratiquement tous les smartphones sur cette gamme de prix en sont équipés. Les contrastes sont infinis. La dalle est compatible sRGB, NTSC et DCI-P3. Officiellement, elle affiche 16,7 millions de couleurs différentes. Mais le fait-elle bien ? Nous avons posé la question à notre sonde et le résultat est correct, sans être particulièrement élevé. Le Delta E moyen en mode naturel, le plus respectueux des deux proposés ici, atteint 2,8. C’est 0,7 point de plus que le mode naturel du Reno 6. De même, le Delta E du mode vif atteint 3,9 contre 3,1 pour le même mode du Reno 6. Nous avons donc une légère dégradation.
La température moyenne des couleurs est assez stable entre les deux modes : environ 7100° kelvin. Cela veut dire que le blanc tire vers le bleu. Il y a ici une légère amélioration par rapport au Reno 6. Enfin, la luminosité est très correcte. En mode naturel, la luminosité manuelle maximale est de 495 cd/m2. Et en mode vif, cela monte à 506 cd/m2. Le Reno 8 fait donc mieux que le Reno 6 ici. Dans l’ensemble, cet écran est donc agréable à regarder et à utiliser, même si la colorimétrie perd en précision.
Interface
Sans surprise, à la mise en marche du smartphone, nous tombons sur ColorOS 12, version de l’interface d’Oppo basée sur Android 12. Il s’agit même très précisément de la version 12.1 de ColorOS. Bien évidemment, le smartphone sera mis à jour vers Android 13, dont vous pouvez d’ores et déjà retrouver une prise en main complète dans nos colonnes effectuée à partir du Find X5 Pro.
ColorOS est une interface que nous connaissons désormais très bien. Elle reprend de nombreux atouts d’Android, tout en apportant quelques petites retouches ergonomiques et fonctionnelles. Vous retrouvez notamment davantage d’options de personnalisation dans ColorOS que dans la version open source d’Android (voire même la version des Pixel). Dans le menu de paramétrage, si vous cliquez sur Personnalisation, vous pouvez changer les fonds d’écran, l’iconographie, la couleur des aplats, les informations de l’écran Always-On ou encore l’animation du lecteur d’empreinte.
Vous retrouvez aussi toutes les applications et fonctions habituelles de ColorOS. Quelques exemples typiques : la barre latérale intelligente pour lancer rapidement les applications quotidiennes, le lancement rapide qui transforme le lecteur d’empreinte en raccourci vers les applications les plus utilisées, Oppo Relax qui permet de prendre quelques instants pour soi pour se reposer, se concentrer et se recentrer. Parmi les applications préinstallées, outre les brochettes d’Oppo et Google, vous retrouvez une poignée d’applications commerciales, dont TikTok, Facebook, LinkedIn, Netflix et Booking.
Il y a bien sûr quelques nouveautés intéressantes dans le Reno 8 qui font la différence vis-à-vis du Reno 6 (et de certains concurrents). Ce smartphone adopte les gestes aériens pour contrôler le téléphone sans le toucher (pratique quand vous avez les mains mouillées et que vous ne voulez pas salir le téléphone). Il dispose d’une option qui protège son extinction grâce à un mot de passe (pratique en cas de vol pour tracer le téléphone ou supprimer les données qu’il contient). Il profite d’une version améliorée de PC Connect qui peut afficher non plus un, mais trois écrans différents : l’écran d’accueil et deux applications. Une fonction qui est dans l’air du temps.
Performances
Le Reno 8 est un smartphone milieu de gamme. Il s’appuie donc sur une plate-forme milieu de gamme. Nous retrouvons donc, sans surprise, un MediaTek Dimensity 1300 pour remplacer le Dimensity 900. Le SoC est toujours gravé en 6 nm. Il est toujours compatible 5G. Et il compte toujours 8 cœurs. La répartition de ces cœurs est différente : un cœur très puissant, cadencé à 3 GHz, trois cœurs puissants et quatre cœurs moins gourmands (un peu comme le Snapdragon 778G+ que vous trouvez chez certains concurrents).
Ce n’est pas la première fois que nous testons le Dimensity 1300, puisque vous le retrouvez aussi dans le OnePlus Nord 2T. Et nous en avons plutôt un bon souvenir. Le SoC est ici accompagné de 8 Go de RAM, comme chez OnePlus. Ils sont rehaussés de 3 Go de mémoire virtuelle. Et, sans surprise, les résultats offerts par le Reno 8 sont plutôt bons, même s’ils ne sont pas comparables à ceux d’un modèle haut de gamme. Et quand ils sont comparés aux Reno 6 et au OnePlus Nord 2T, ils sont supérieurs. Et la différence est loin d’être négligeable.
Le Reno 8 est donc un smartphone capable de faire tourner des applications lourdes, même certains jeux gourmands comme Genshin Impact qui est bien optimisé. Le jeu se positionne sur les graphismes moyens par défaut, comme pour le Snapdragon 8 Gen 1. Le Reno 8 n’a donc pas trop à rougir. Bien sûr, si vous activez les graphismes les plus élevés, vous aurez quelques ralentissements. Côté stabilité, le smartphone est également excellent, avec des scores supérieurs à 95 %. Cela veut dire que les performances sont bonnes dès le départ de votre partie. Et elles le restent, même si la partie traine en longueur.
Le Reno 8 a cependant un point faible : la gestion de la température, que ce soit en jeu, en captation vidéo et en photo. En effet, si le Dimensity 1300 encaisse bien les montées en charge, il n’arrive pas à empêcher la chaleur de monter, malgré la présence d’un graphite superconducteur pour rediriger la chaleur vers l’extérieur (notamment l’écran). Nous avons constaté durant nos tests que le smartphone monte bien au-dessus des 45° en interne (pour frôler les 50°). Cela se ressent bien sûr. Et cela se voit aussi, puisqu’une sécurité s’est même activée, stoppant le test. Le choix du polycarbonate ici n’est pas forcément le plus judicieux, puisque le matériau n'est pas fait pour dissiper la chaleur.
Autonomie
Le Reno 8 est donc assez puissant et il chauffe quand il est fortement sollicité. Avec ces deux données, nous craignions que cela impacte l’autonomie de la batterie. Mais ce n’est pas totalement le cas (oui, il y a une perte d’énergie, mais elle ne se ressent que dans certaines situations). Et Oppo a eu deux bonnes idées. La première est le renforcement de la batterie. Elle passe de 4300 mAh dans le Reno 6 à 4500 mAh (comme le OnePlus Nord 2T, encore lui). Cela explique en partie l’embonpoint pris par le téléphone cette année.
Grâce à cette nouvelle batterie, l’autonomie du Reno 8 en usage classique (réseaux sociaux, web, messagerie, streaming, application en tout genre) est en augmentation. Ce n’était certes pas très difficile : le Reno 6 ne tenait qu’une journée avec les réglages par défaut (90 Hz et colorimétrie vive). Et c’était l’un de ses points faibles. Le Reno 8 quant à lui dépasse la journée et demie, dans les mêmes conditions. Il n’atteint pas les deux jours dans ces conditions, mais pourrait y arriver en faisant quelques concessions (taux de rafraichissement, bridage du CPU, réduction de la luminosité, etc.).
Pour les joueurs, en revanche, le bilan n’est pas aussi bon. En effet, le Dimensity 1300 est plus gourmand que le Dimensity 900. Donc l’autonomie en jeu est en baisse. Elle passe de 6 à 5 heures avec les jeux moyennement gourmands. Genshin Impact avec les graphismes par défaut, par exemple, consomme 5 % de la batterie en 15 minutes. Et l’autonomie passe de 4 à 3,5 heures avec les jeux très gourmands.
En début de chapitre, nous parlions de deux bonnes nouvelles. La première est la capacité de la nouvelle batterie. Et la deuxième est la compatibilité avec la charge rapide 80 watts (contre 65 watts précédemment). Selon Oppo, le Reno 8 se recharge entièrement en 28 minutes à partir de 0%. Nous n’avons pas pu atteindre ce chiffre : nous avons totalement rechargé le téléphone en 31 minutes très exactement. La différence n’est pas assez importante pour être pénalisante. Notez aussi que nous avons atteint les 50 % en 11 minutes seulement, comme promis. Oppo offre donc ici une expérience de recharge qualitative.
Audio
Abordons maintenant un sujet où le Reno 8 n’est pas à son aise : l’audio. Il n’est pas très à l’aise pour deux raisons. La première est l’absence de port jack 3,5 mm. Il est vrai que cette connectique se fait rare au-dessus de la barre des 400 euros et qu’elle est plus courante en dessous. Mais le port jack 3,5 mm revient sensiblement à la mode grâce à l’intégration de décodeurs hi-fi très qualitatifs. Ici, il faudra se contenter du port USB-C.
Seconde raison, il n’y a qu’un seul haut-parleur. Du son « mono » dans un téléphone à 600 euros, ce n’est pas très qualitatif. D’autant que certains concurrents, comme le Honor 70, proposent une expérience stéréo. Le composant est situé sur la tranche inférieure. Le son qu’il propose est de bonne facture, mais la puissance délivrée est moyenne. Si vous montez le son au-dessus des 50 %, vous entendrez quelques distorsions. Rien de bien gênant pour des appels vocaux ou visio. En revanche, pour regarder un film, jouer à un jeu ou écouter de la musique…
Nous aurions également pu ajouter à cette liste l’absence d’outils logiciels pour optimiser le son avec des écouteurs. Nous pensons par exemple à la compatibilité Dolby Atmos, que vous retrouvez dans des modèles à peine plus chers chez Oppo (ou Realme et OnePlus). Mais, le Reno 8 pallie cette absence avec une version allégée de Real Sound, un égaliseur que vous retrouvez dans certains modèles premium de la marque. Ici, l’adaptation du son se résume à trois profils préconfigurés : film, jeu et musique. Un mode intelligent permet de passer automatiquement d’un profil à l’autre. C’est déjà ça.
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Photo
Terminons ce test complet avec la photographie. À l’arrière du Reno 8 nous retrouvons trois capteurs dont la configuration nous rappelle étrangement d’autres smartphones du « groupe » Oppo. Le Realme 9 Pro+, par exemple. Mais ce n’est pas le seul terminal à opter pour un triptyque avec un capteur principal 50 MP, un ultra grand-angle et un capteur macro. Voici les spécifications techniques complètes :
- Principal : capteur 50 MP, autofocus omnidirectionnel à détection de phase, objectif ouvrant à f/1.8 et non stabilisé
- Panorama : capteur 8 MP, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 112°
- Macro : capteur 2 MP, objectif ouvrant à f/2.4
- Selfie : capteur 32 MP, objectif ouvrant à f/2.4
Cette configuration est très classique, mais révèle quelques petits défauts, notamment quand elle est comparée soit à des smartphones de même prix, soit à des modèles offrant la même configuration. Pourquoi ? Parce que les premiers en offrent plus et les seconds sont moins onéreux. C’est un peu juste : capteur ultra grand-angle moyen sans aufocus, capteur macro inutile, objectif principal non stabilisé. À 600 euros, ce sont des détails qui fâchent.
Pour pardonner ces écarts, il faudrait que le capteur principal soit irréprochable. Est-ce le cas ? Regardons en détail le résultat de nos tests en commençant par le capteur principal, qui capture les photos en 12,5 MP par défaut. Les photos de jour sont souvent très agréables, avec de belles couleurs, des détails, du contraste et du relief. Le HDR est rarement trop présent (mais cela arrive quand même). Et la luminosité n’est pas toujours bien maitrisée, avec une perte en détail dans les contre-jour ou les scènes avec des ombres très prononcées. L’autofocus omnidirectionnel est quant à lui assez rapide pour capturer des sujets en mouvement et réaliser des photos nettes.
De nuit, les résultats sont également souvent très satisfaisants. Les photos sont souvent nettes. Les couleurs sont franches. Le contraste est bon, et ce malgré des conditions de lumière difficiles. Attention cependant au piqué qui n’est pas toujours précis, avec de nombreux détails perdus et du flou disgracieux. Le mode nuit apporte beaucoup aux photos nocturnes ici, mais il a cependant un défaut : il s’active systématiquement en soirée en mode automatique (avec le capteur principal ou le capteur panoramique). À quoi sert dans ces conditions le mode nuit dédié ? Nous aurions préféré garder un peu de contrôle.
Le capteur principal est en charge des portraits et des zooms. Les premiers sont plutôt bons en journée, avec un détourage assez net (quelques petits défauts au niveau des oreilles, par exemple), un flou d’arrière-plan élégant, de nombreux détails et une bonne reproduction des textures du visage. La nuit, nous retrouvons ces qualités, mais le piqué est, ici aussi, moins précis. La peau est davantage lissée et les détails se perdent.
Le zoom, numérique uniquement, monte jusqu’à 20 fois (avec un bridage à 10x avec le mode nuit). Ici, le mode nuit ne s’active pas automatiquement. Vous devrez passer en mode nuit pour profiter de ses atouts (notamment sur la lumière). Le jour, cela reste bon jusqu’à 5x et correct jusqu’à 10x. En soirée, avec le mode nuit et sans stabilisation, c’est bon jusqu’à 2x et pas terrible à partir de 5x. Nous vous déconseillons de zoomer en soirée sans le mode nuit. L’absence de stabilisateur baisse considérablement l’intérêt d’un zoom numérique 10x ou 20x.
Passons au capteur panoramique. Nous retrouvons ici des résultats très similaires à ceux du Reno 6 et à ceux d’autres capteurs 8 MP ultra grand-angle croisés dans nos tests. Les résultats de jour sont plutôt bons, même en contre-jour. Les couleurs sont fidèles, même si certaines sont clairement exagérées, comme le bleu du ciel. Les contrastes sont élevés. Et les détails sont généralement nombreux. Attention à la mise au point comme toujours : avec une focale fixe, les sujets trop proches sont souvent flous.
En soirée, les résultats sont pauvres : contraste, couleurs, netteté, luminosité. Le mode nuit s’active automatiquement : vous n’avez donc aucun intérêt à l’activer manuellement. Nous nous doutons que cela aurait été pire encore sans. Le Reno 8 aurait clairement mérité un capteur de meilleure qualité ici. Quant au capteur macro, il n’apporte de bons résultats qu’en journée. Et comme toujours, vous devrez faire la mise au point avec les mains pour obtenir quelques détails nets. Mieux vaut parfois faire un zoom manuel 2x.
Finissons avec le capteur selfie. Il s’agit d’un capteur Sony IMX709 32 MP. Oppo en a l’exclusivité temporaire (comme l’IMX766) en 2021. C’est un capteur qui dispose de 4 sous-pixels : rouge, vert, bleu et blanc. Et les résultats sont très satisfaisants. La colorimétrie est bonne. Le HDR n’est pas trop prononcé. Les détails sont bien présents, même si nous aurions pu nous attendre à plus de piqué pour un capteur 32 MP.
Le mode portrait sublime l’ensemble avec un joli bokeh. Dans ce mode, le travail sur la peau est plus prononcé et a tendance à l’éclaircir un peu. En soirée, vous aurez le choix entre le mode automatique, le mode nuit (qui n’est pas automatique) et le mode portrait. Assez logiquement, vous avez moins de détails qu’en journée, quel que soit le mode. Et le teint de la peau ne sera pas le même avec le mode nuit. Le mode portrait est clairement notre préféré ici.
Conclusion
Le Reno 8 est n’est pas un mauvais smartphone. Il offre une expérience complète et équilibrée. Mais il est loin d’être irréprochable, surtout quand il est positionné face à ces concurrents directs. Certains de ses défauts ne sont pas rebutants. Nous pensons notamment à l’écran qui, même s’il n’est pas parfaitement calibré, offre une bonne expérience visuelle. Nous pensons aussi à l’autonomie qui dépasse la journée et demie, mais aurait aussi aller plus loin. Nous pensons enfin à l’audio, avec son haut-parleur mono.
Pour effacer ces faux pas, le Reno 8 s'appuie sur de belles qualités que nous avons pu observer tout au long de ce test. Au niveau de la puissance offerte par la plate-forme, laquelle offre aussi une stabilité très élevée pour les joueurs. Au niveau de la recharge, vraiment qualitative et en phase avec ce que nous attendons de la part d’Oppo. N’oublions pas non plus la luminosité de l’écran renforcée, ainsi que la partie photo, supportée à bout de bras par l'IMX766 et l'IMX709.
Et il y a le design bien sûr, son plus gros atout et un point très différenciant face à la concurrence. Mais la « belle gueule » du Reno 8 est-elle suffisante pour occulter son plus gros défaut : le prix. Presque 600 euros pour une expérience certes complète, équilibrée et qualitative, mais sans éclat, sans passion et souvent malmenée par les adversaires. Le Reno 8 n’est pas un mauvais smartphone. Mais il est trop cher sur un segment de prix extrêmement compétitif.
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Le Reno est trop cher. C'est vraiment là son seul défaut. Oui il offre une expérience complète et équilibré. Oui il a un beau design. Et oui il apporte des améliorations significatives face au Reno 6. Mais en offre-t-il plus pour le même prix que la concurrence ? Non. Certains font mieux. Nous l'avons vu tout au long de ce test, d'autres smartphones font mieux au même prix ou tout aussi bien à des prix agressifs. Le prix du Reno 8 correspond au positionnement "premium" d'Oppo, institué par la gamme Find. Et cela dessert le Reno 8.
- Un design très élégant, belle intégration du module photo
- Un écran plus lumineux qu'avant
- Une bonne puissance pour tous les usages, même le jeu
- Très bonne stabilité de la plate-forme
- Très bonne expérience de recharge
- Un capteur photo principal qualitatif
- Des selfies plutôt réussis
- Le prix élevé par rapport à la concurrence
- La colorimétrie moins bien calibrée
- Le taux de rafraichissement coincé à 90 Hz
- La plate-forme qui chauffe vraiment quand elle est sollicitée
- La partie audio survolée
- Les capteurs photo secondaires quelconques
- L'autonomie qui n'atteint pas les deux jours sans jouer
- Pas de coque de protection dans la boîte