Jeux vidéo : voici comment l’UE veut protéger les mineurs contre l’addiction et les abus
Via un rapport adopté ce 18 janvier 2023, les députés européens veulent renforcer la protection des joueurs, et notamment des mineurs, contre les pratiques manipulatrices et l'addiction. Pour ce faire, le Parlement européen a plusieurs mesures en tête.
La dépendance aux jeux vidéo est une question de santé publique sur laquelle se penche de nombreux pays. En Chine, un territoire particulièrement touché par ce phénomène, les autorités assurent avoir résolu le problème. En effet, grâce aux multiples mesures instaurées comme la limitation du temps de jeu à 3 heures par semaine et l'interdiction de jouer après 22h, la Chine aurait atteint ses objectifs.
En Europe, la question de la dépendance envers le jeu vidéo vient de faire l'objet d'un nouveau rapport du Parlement européen. Adopté à 577 voix pour, 56 contre et 15 abstentions, ce rapport exige de nouvelles mesures spécifiques pour renforcer la protection des mineurs envers les pratiques abusives et offrir plus de transparence aux parents.
Des informations plus transparentes sur les jeux vidéo
Pour ce faire, les députés européens réclament notamment des informations claires sur le contenu, les politiques d'achat et la tranche d'âge ciblée par les jeux, et évoquent une éventuelle modification du système PEGI (actuellement en vigueur dans plus de 38 pays).
Par ailleurs, le Parlement européen souhaite que les développeurs mettent en place des protections efficaces pour les mineurs contre les incitations à effectuer des achats in-game avec de l'argent réel. Selon l'institution, cette pratique “peut être liée à la criminalité financière et aux violations des droits humains”. En outre, les studios de jeu vidéo devront “éviter de concevoir des jeux qui alimentent l'addiction et doivent tenir compte de l'âge, des droits et des vulnérabilités de l'enfant”.
Plus d'accessibilité et d'inclusion
Toujours dans l'optique de tendre vers un modèle plus sain, l'organe législatif de l'UE invite l'industrie vidéoludique à “donner la priorité à la protection des données, à l'équilibre entre les genres, à la sécurité des joueurs”, et ce sans discriminer les personnes handicapées.
Concernant la question de l'accessibilité, de plus en plus de studios proposent dans leurs jeux de nombreuses options à destination des personnes en situation de handicap. C'est notamment le cas de God of War : Ragnarok et ses 60 options différentes. Dernièrement, Sony a également présenté Project Leonardo, une manette conçue spécialement pour les personnes en situation de handicap. Chez Microsoft, la manette adaptative existe maintenant depuis 2018.
Enfin, le Parlement européen appelle à la simplification des procédures de remboursement et de retour, mais aussi à la fin des pratiques illégales qui permettent aux joueurs d'échanger, de vendre ou de parier sur des sites de jeux vidéo. “Notre rapport souligne les aspects positifs de cette industrie pionnière, mais aussi les risques sociaux que nous devons garder à l'esprit, comme l'impact des jeux vidéo sur la santé mentale. Cela peut toucher particulièrement les jeunes joueurs”, a déclaré la rapporteuse Adriana Maldonado López en session plénière.