Test Honor Magic Vs : un concurrent du Galaxy Z Fold 4 à parfaire
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Après un rendez-vous manqué avec le Magic V, son successeur, le Magic Vs arrive en France. Proposé au prix de 1599 euros, le téléphone doit se faire une place face au Galaxy Z Fold 4, la référence des smartphones pliants type « Fold ». Reposant sur une fiche technique typique d’un flagship de 2022, le Magic Vs n’en est pas moins un produit séduisant. Mais au-delà du premier regard, peut-il se mesurer vraiment à la référence ? Réponse dans ce test.
En 2021, nous avions cru que le Magic V, premier smartphone pliant de Honor allait connaitre une carrière internationale. Il n’en fut rien. La séparation avec Huawei était encore très récente. Et la marque ne voulait pas bruler les étapes. Elle voulait d’abord se reconnecter avec son public avec le Honor 50, puis prouver sa légitimité sur le haut de gamme avec le très bon Magic4 Pro. Ce n’est donc qu’en fin d’année 2022 que la marque a confirmé le lancement d’un smartphone pliant en Europe.
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Ce smartphone, c’est le Magic Vs. Officialisé en Chine en novembre 2022, il y est commercialisé depuis le début du mois de décembre. Deux mois plus tard, à l’occasion du Mobile World Congress, Honor a confirmé son arrivée en France. Nous avions alors publié notre première prise en main du produit (dont vous pouvez également retrouver une déclinaison vidéo sur notre chaîne YouTube), avec une première estimation de son prix : 1500 euros « environ », selon les responsables locaux de la marque.
Trois mois plus tard, le Magic Vs arrive enfin à la rédaction de PhonAndroid et sur les étals des boutiques. Et plusieurs questions se posent quant à la pertinence de lancer ce téléphone à cette date. En effet, le Magic Vs est affublé d’une plate-forme haut de gamme, certes, mais à présent dépassée. Et le futur Galaxy Z Fold de Samsung arrivera dans trois mois seulement. Même si ce dernier sera commercialisé plus cher, la proposition de Honor est-elle aujourd’hui pertinente ? C’est à cette question que nous répondrons dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Magic Vs est disponible en précommande à partir d’aujourd’hui chez les enseignes spécialisées et il sera présent sur les étals le 13 juin 2023. Il n’existe qu’une seule configuration en France du Magic Vs. Elle est affublée de 12 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage. Le Magic Vs en offre donc tout autant que la version médiane du Galaxy Z Fold 4. Le Magic Vs se décline en deux coloris en France : bleu et noir. La version orange avec la coque en cuir végétal n’est pas proposée hors de Chine.
Le Magic Vs est proposé au prix de 1599 euros. C’est, évidemment, le smartphone le plus onéreux du catalogue français de la marque. Il est 400 euros plus cher que le Magic5 Pro, l’actuel flagship de Honor, que nous avons testé en profondeur en avril 2023. Il est 500 euros plus cher que le Magic4 Pro, prédécesseur du Magic5 Pro que nous testé en 2022. Vous devez évidemment cette différence de prix au form factor qui est différent. Il est donc normal que le tarif ne soit pas le même, même si certains composants sont communs avec le Magic4 Pro.
Comparons donc plutôt ce prix avec celui de son principal concurrent, le Galaxy Z Fold 4, lancé à 1799 euros en version 256 Go, mais son prix monte à 1919 euros en version 512 Go et 2159 euros en version 1 To. Le Magic Vs se révèle moins cher. 320 euros séparent le modèle de Samsung et le Magic Vs à volume de stockage égal. Une différence similaire à celui qui sépare le S23 Ultra et le Magic5 Pro, par exemple.
Le Magic Vs est donc une bonne affaire quand il est comparé au prix de départ du Z Fold 4. D’autant que les deux téléphones partagent une partie de leurs fiches techniques. Seulement, le smartphone pliant de Samsung est commercialisé depuis août 2022. Et, évidemment, il profite depuis de baisses de prix : la version 256 Go est au prix du Magic Vs et la version 512 Go est vendue 120 euros plus cher. Et c’est sans ODR. Des offres de précommandes améliorent grandement ce constat.
Le Magic Vs est livré dans une boîte premium façon écrin de bijou. Dans celle-ci, vous retrouvez plusieurs accessoires : un câble de chargement USB-A vers USB-C, un chargeur adapté à la puissance acceptée par le smartphone, et une coque de protection en plastique rigide. Celle-ci se positionne sur la partie extérieure du téléphone où est positionné le module photo. Elle permet de protéger le mobile dès la sortie de la boîte.
Design
Commençons ce test par la partie design. Le Magic Vs s’appuie sur un form factor typique des smartphones pliants de type « Fold » : le produit est divisé en deux parties jointes grâce à une charnière amovible et l’écran principal flexible. D’un côté, vous retrouvez l’écran externe et l’un des capteurs selfie. De l’autre, vous avez le module photo. Il n’y a aucune surprise dans ce design.
Vous pouvez découvrir ici la version noire du smartphone. Une version qui est glissante (attention donc aux mains humides) et salissante : les deux faces externes gardent très facilement les traces de doigt. Et il est difficile de les effacer. Les matériaux de la coque sont résolument premium. Vous retrouvez du verre minéral sur les faces externes des deux parties du téléphone, du magnésium (et non de l’aluminium) sur les tranches et le châssis, ainsi que du titane pour la charnière.
Une charnière qui a été retravaillée par rapport au Magic V : elle est beaucoup plus légère et plus solide. Cela est dû à l’utilisation du titane, plus léger que l’acier inoxydable et plus solide que l’aluminium. Mais pas seulement : Honor indique que le nombre de pièces détachées de la charnière a été fortement réduit. Résultat, le Magic Vs est plus léger que son prédécesseur : 267 grammes (…). Le Z Fold 4 atteint 263 grammes. Cette charnière permet de plier entièrement le smartphone : il n’y a pas d’écart entre les deux parties, contrairement au Z Fold 4.
En revanche, la charnière n’est pas crantée comme celle du Z Fold 4. Cela a plusieurs conséquences. D’abord, vous ne pouvez pas choisir finement un angle pour plier en partie le téléphone. Ensuite, une fois qu’il est plié en partie, le téléphone a tendance à ne pas rester en position. Il va s’ouvrir ou se fermer. Ce n’est pas systématique. Souvent, il reste en place quand vous avez trouvé un bon angle. Mais, il y a toujours une petite incertitude. En outre, le module photo change le centre de gravité du téléphone. S’il est trop ouvert, le Magic Vs va basculer… et s’ouvrir en grand. L’équilibre est précaire.
Sur l’une des faces extérieures, vous retrouvez un écran 2.5D (comprenez légèrement surélevé) qui recouvre toute la façade. Sa proportion quasi standard (21,3/9e), lui offrant une prise en main très classique. Cette dalle peut donc être utilisée tous les jours, réduisant le nombre de fois où vous aurez besoin d’ouvrir l’écran interne. Un poinçon est placé au centre de la bordure supérieure. Vous y retrouvez l’un des deux capteurs selfies du produit.
Sur l’autre face extérieure, vous avez un module photo rectangulaire et vertical. Remarquez que les coins adjacents de ce module ne sont pas identiques : l’un est arrondi quand l’autre est droit. Cela donne un certain cachet à l’ensemble. En revanche, le téléphone est légèrement bancal quand il est posé (ouvert ou fermé) sur une table : difficile d’écrire un texto dans cette position. Le module est flanqué d’un double flash LED. Seul autre élément visible sur cette face, la griffe de la marque. Dans cette version noire, ce marquage est doré pour rappeler les codes du luxe.
Sur la face intérieure, vous retrouvez un grand écran flexible protégé par des bordures en polycarbonate qui empêchent la poussière de s’infiltrer. Nous pouvons également voir une protection d’écran préinstallée que vous ne devez enlever sous aucun prétexte. Remarquez la pliure assez marquée, malgré le fait que le smartphone soit dans un état presque neuf (nous l’avons utilisé deux semaines seulement). Sur la bordure supérieure, vous retrouvez un poinçon pour un capteur selfie. Ce poinçon est légèrement décentré à droite, comme sur le Galaxy Z Fold 4 et le Vivo X Fold+.
Parlons enfin des tranches. Vous y retrouvez les contrôles du volume, un bouton de mise en marche qui cache également un lecteur d’empreinte digitale (très facile à utiliser par ailleurs), deux haut-parleurs symétriques (dont nous reparlerons ultérieurement), un port USB type-C, un port infrarouge (pour le contrôle d’une télévision par exemple), le tiroir de la carte SIM et deux microphones. Le premier pour capter votre voix pendant les appels. Le second pour réduire les bruits ambiants. Quand le téléphone est fermé, le contrôle du volume et le lecteur d’empreinte sont rassemblés à droite. Quand il est ouvert, ils sont sur des tranches opposées.
À l’usage, le Magic Vs est très agréable à utiliser comme une petite tablette ou une liseuse. En revanche, sur tous les usages posés sur la table, le Magic Vs va atteindre certaines limites à cause de sa charnière et du déséquilibre provoqué par son module photo.
Écrans interne et externe
Passons à deux éléments très importants de ce produit : les écrans. Ce sont deux écrans de bonnes qualités qui sont largement comparables à ceux de la concurrence, notamment Vivo ou Xiaomi. La stratégie de Honor vis-à-vis de l’écran externe est légèrement différente de celle de Samsung : cette dalle s’utilise comme celle d’un téléphone standard. Vous pourriez ne jamais avoir besoin d’ouvrir le téléphone, l’écran interne devenant davantage un outil de confort visuel et tactile.
L’écran externe mesure 6,45 pouces, soit un peu plus petit que l’écran cover du X Fold+ (6,53 pouces) et un peu plus grand que celui du Z Fold 4 (6,2 pouces). Le ratio est 21,3/9e. Ce ratio est presque similaire à celui d’un téléphone standard (comme les Xperia de Sony, par exemple). La différence est vraiment imperceptible. Il est moins allongé que celui du Z Fold 4 qui opte pour un ratio 23,1/9e.
La définition de l’écran est Full HD+ (1080 x 2560 pixels) pour une résolution de 441 pixels par pouce. Ce sont des chiffres dans la bonne moyenne du marché. L’écran est OLED bien sûr. Il est compatible HDR10+, mais pas Dolby Vision. Le taux de rafraichissement atteint 120 Hz avec la possibilité de descendre à 60 Hz selon les besoins.
Côté couleurs, Honor annonce que la dalle est compatible DCI-P3 et affiche 1 milliard de couleurs différentes. Il y a deux profils : couleurs vives et couleurs normales (par défaut). Notre sonde nous indique que le calibrage de cet écran est exemplaire avec un Delta E de 1,8 seulement en mode normal et une température moyenne de 6524°, avec un blanc presque parfait. Enfin, côté luminosité, l’écran cover monte à 1200 nits en automatique sous le soleil. En mode manuel, elle monte à 572 nits en mode couleurs vives et 558 nits en mode couleurs normales.
Ouvrons le téléphone et regardons l’écran interne dont le ratio se rapproche du carré. Plus encore que le Galaxy Z Fold 4. Il est également plus grand : 7,9 pouces, contre 7,6 pouces. Et cela a son importance, car cet écran se révèle très intéressant pour travailler et surfer sur le web. Il est compatible avec un stylet tactile, mais ce dernier n’est ni fourni ni intégré dans le châssis. Certaines applications le prennent en charge, comme Honor Note qui profite d’un OCR.
La définition de l’écran est similaire au Full HD+ : 1984 pixels en largeur et 2272 pixels en hauteur. La résolution atteint donc 382 pixels par pouce. C’est très bien pour tous les usages, même si certains pourraient reprocher un certain crénelage aux caractères quand vous surfez sur Internet. Cette définition est légèrement supérieure à celle de l’écran interne du Samsung. Mais, à l’usage, la différence n’est pas significative.
Cette dalle est OLED, comme l’écran externe. Elle est également compatible HDR10+. Son taux de rafraichissement maximal n’est que de 90 Hz (contre 120 Hz chez Samsung). La différence entre l’écran interne et externe n’est pas flagrante à l’usage. En outre, vous pouvez bloquer les deux écrans à 90 Hz, voire à 60 Hz, pour plus d’homogénéité. Par défaut, le taux des deux dalles est paramétré sur automatique.
Côté colorimétrie, vous retrouvez sur l’écran interne les mêmes profils que sur l’écran externe. Le Delta E y est moins bon puisqu’il atteint 2,7 en mode couleurs normales. Mais le blanc est toujours presque parfait. Enfin, la luminosité automatique peut monter à 800 nits, tandis que la luminosité manuelle peut aller jusqu’à 604 nits en mode couleurs normales et 635 nits en mode couleurs vives. C’est moins que chez Samsung en automatique, mais Honor rattrape Samsung en manuel. Et la lisibilité en extérieur est bonne. D’autant que les reflets sont moins accentués.
Interface
Parlons maintenant interface. Le Magic Vs fonctionne sur Magic OS 7.1. Cette version est basée sur Android 13 et elle inclut bien évidemment tous les services de Google. Petite anecdote : le Magic Vs est sorti en Chine en novembre 2022. A cette date, Magic OS n’avait pas encore migré vers cette version du système d’exploitation. Les modèles chinois embarquent donc tous par défaut Magic OS 7.0, basé sur Android 12. Voilà un argument pour pardonner le retard de la version européenne.
Magic OS 7.1 est une interface qui continue de s’appuyer sur les acquis d’EMUI, l’interface de Huawei (que vous retrouvez par exemple dans le P60 Pro également testé dans nos colonnes). Vous le voyez avec les icônes soulignées qui permettent d’accéder rapidement à un widget en glissant du haut vers le bas. Le design des icônes est également très proche (vous pouvez le constater avec Thèmes, Gestionnaire Système, Calculatrice, Enregistrement sonore, etc.). Le menu « paramètres » offre également le même découpage et une iconographie très (très, très, …) proche. La séparation entre Huawei et Honor n’est pas encore totalement consommée.
L’interface semble également très épurée. Nous retrouvons de nombreuses applications système et les logiciels de Google. En revanche, le nombre de partenaires commerciaux est très restreint : nous n’avons remarqué que Facebook. Ce n’était pas le cas avec le Magic5 Pro qui en comptait beaucoup plus. Nous pensons que cela ait dû au fait que notre version de test du Magic Vs est un prototype. Il est donc possible que le logiciel ne soit pas celui qui sera proposé aux acheteurs du téléphone.
En revanche, plusieurs applications attendues dans un tel appareil sont absentes lors de la première initialisation. Nous pensons par exemple à la suite bureautique de Google : Docs, Sheet et Slides. Bien sûr, vous pouvez le faire depuis le Play Store. Mais leur absence de Magic OS au premier démarrage est un signe.
Toute l’interface (menu et applications système) tire parti du format du téléphone et s’adapte très bien quand vous passez d’un écran à l’autre. De même, de nombreuses applications peuvent transiter d’un écran à l’autre en ouvrant ou en fermant l’appareil. Attention, ce n’est pas systématique : de rares applications, notamment ludiques, refusent le passage, parce qu’elles ne peuvent dynamiquement changer la définition d’affichage.
En revanche, toutes les applications peuvent s’afficher dans une fenêtre flottante ou en écran scindé. Ce téléphone se prête très bien au multitâche et à l’affichage simultané de plusieurs applications (jusqu’à trois). Cette fonction est compatible avec les deux écrans (même si c’est moins pertinent avec l’écran cover). Également, l’application photo intègre une fonction pour afficher la prévisualisation sur l’écran externe. Intéressant, mais pas si pratique.
Certains éléments de l’interface ont été visiblement définis pour un usage portrait et non paysage. C’est le cas du clavier système qui ne s’adapte pas à la largeur de l’écran. En portrait, c’est parfait. En paysage, ce n’est pas le cas, avec un écart visible entre la bordure de l’interface et le bord gauche du clavier (voir ci-dessus). Un clavier qui, sur l’écran flexible, est découpé en deux (façon dactylographie) et qui redevient classique sur l’écran externe. Dernière remarque : rares sont les applications compatibles avec l’écran partiellement ouvert. C’est le cas de YouTube. Mais c’est bien le seul exemple que nous avons trouvé. Cela reste LA grande force de Samsung face à la concurrence.
Côté mise à jour, Honor a entendu nos critiques sur le Magic5 Pro. La marque a décidé de porter à 3 ans les mises à jour d’Android et à 5 ans les patches de sécurité. C’est un an de plus que la Magic5 Pro à son lancement, mais Honor a également étendu la durée du support sur son flagship. Voilà donc une très bonne nouvelle, même si Samsung propose quatre ans, luttant ainsi un peu plus contre l’obsolescence. C’est donc mieux… mais pas top.
Performances
Passons maintenant sous les écrans et parlons des performances du Magic Vs. Vous retrouvez une plate-forme qui n’est pas à la pointe de 2023. Le cœur du système est le Snapdragon 8+ Gen 1, le SoC haut de gamme de Qualcomm du second semestre de 2022. Le même anime le Galaxy Z Fold 4 et le X Fold+ de Vivo. Autant dire que les performances attendues sont très similaires… pour ne pas dire identiques.
Et sans surprise, les résultats que nous obtenons avec nos benchmarks montrent des chiffres proches de ceux des plates-formes concurrentes testées dans nos colonnes, que ce soit des téléphones pliants ou des smartphones plus classiques. Ils sont même un peu en dessous, montrant une stratégie prudente de la part de Honor, que ce soit sur la consommation d’énergie ou la gestion de la chaleur. Cette dernière n’est d’ailleurs presque jamais accentuée, sauf en jeu.
Avec une telle plate-forme, vous avez toute la puissance nécessaire pour des usages bureautiques, avec multitâches, multimédias et ludiques. Genshin Impact tourne d’ailleurs très bien, même avec les graphismes très élevés. Certes, vous n’aurez pas la dernière plate-forme haut de gamme en date. Mais elle n’est finalement pas nécessaire pour assumer vos différents usages. Rappelons que la principale différence entre le Snapdragon 8+ Gen 1 et le Snapdragon 8 Gen 2 n’est pas tant la puissance, mais la gestion de cette puissance, grâce à l’intelligence artificielle.
Côté chauffe, cette dernière aurait pu être meilleure. En effet, le Magic Vs a tendance à chauffer dans les coins proches du module photo. Nous pensons que le processeur n’est pas très loin. La température est de 46° au global. Et AIDA64 nous indique que les cœurs du Snapdragon 8+ Gen 1 montent à plus de 50°, ce qui n’est pas inhabituel avec ce SOC. Cette légère chauffe a une légère incidence sur la stabilité de la plate-forme. Elle atteint les 75 % environ, un score dans la bonne moyenne des smartphones dotés du même processeur. Ce résultat montre que le Magic Vs n’est pas un produit pour les gamers, mais qu’il peut vous donner satisfaction avec la plupart des jeux du Play Store.
Batterie
Une belle plate-forme technique et deux écrans, cela demande évidemment un apport énergétique considérable. Deux batteries ont été installées dans ce téléphone, une dans chacune des parties. La capacité de chaque batterie n’est pas identique, mais l’ensemble offre une capacité totale de 5000 mAh, ce qui est plutôt bien, notamment sur le segment des smartphones pliants. Samsung est largement en dessous, avec 4400 mAh. Xiaomi avec le MiX Fold 2 est légèrement au-dessus de Samsung avec 4500 mAh. Vivo est un peu derrière Honor avec 4730 mAh.
Honor est donc au-dessus de la mêlée avec ses 5000 mAh. Et cela se ressent à l’usage puisque l’autonomie est meilleure avec le Magic Vs qu’avec les concurrents, même si nous nous attendions à une différente plus notable entre le Magic Vs et le Galaxy Z Fold 4. En usage standard et en utilisant alternativement les deux écrans, le téléphone tient plus d’une journée et demie, mais ne parvient pas aux deux jours. Avec l’écran cover uniquement, nous sommes arrivés à tenir deux journées complète. Avec l’écran interne uniquement, l’autonomie s’approche plutôt de la journée et demie.
Bien sûr, vous pouvez jouer avec le Magic Vs, que ce soit avec l’écran externe ou interne, même si nous avons peut-être une préférence pour l’écran interne pour la fluidité et la prise en main. Comptez sur une autonomie comprise entre 3 heures et 6 heures selon la qualité des graphismes du jeu, les paramètres d’affichage du système (colorimétrie, luminosité et taux de rafraichissement) et selon l’écran que vous utilisez. Plutôt trois heures avec Diablo Immortal, quel que soit l’écran. Un peu plus de 5 heures avec Genshin Impact avec les graphismes par défaut et l’écran cover.
Une fois la batterie déchargée, vous passez à la recharge. Et là encore, Honor tente de se démarquer face à Samsung qui manque clairement d’ambition dans ce domaine. Le Magic Vs est compatible charge rapide 66 watts en filaire. C’est moins bon que Vivo. Mais cela reste largement meilleur que les 25 watts du Z Fold 4. Grâce au chargeur inclus dans la boîte, qui est compatible avec la puissance acceptée par le téléphone, vous rechargez le téléphone 44 minutes et 40 secondes précisément. Vous atteignez les 50 % en 15 minutes et les 85 % en 30 minutes.
L’expérience de charge filaire est donc bonne. Et vous avez quelques petites options pour améliorer encore cette expérience en fonction de vos habitudes, notamment la charge programmée qui évite que les batteries soient en surcharge trop longtemps. En revanche, le téléphone n’est pas compatible avec la charge sans fil, contrairement à certains concurrents.
Audio
Passons à la partie audio. Comme nous l’avons vu précédemment, le Magic Vs est équipé de deux haut-parleurs quasi symétriques. Quand vous tenez le téléphone ouvert et en mode paysage (même si ce n’est pas très flagrant compte tenu du format du mobile), vous profitez d’une véritable expérience stéréo. C’est du « quasi symétrique » : cela veut dire que les haut-parleurs ne sont pas totalement identiques. Celui qui est situé à côté du port USB-C est conventionnel, tandis que celui qui est à l’opposé profite d’une double sortie : une sur la tranche et en façade, là où se trouve l’écouteur téléphonique. À l’écoute, il n’y a pas de vraie différence entre les deux.
Et le son est bon, avec des médiums très présents, des aigües qui ne manquent pas de détail et des basses assez profondes (toutes proportions gardées, bien entendu). Quand vous poussez le son à 50 % du curseur, vous continuez à avoir de bons détails sonores. Il n’y a pas de distorsion. Si vous poussez le son au maximum, la qualité audio ne baisse que très peu. C’est une bonne expérience offerte ici par le Magic Vs qui sera parfait pour appeler en visio en mains libres, pour jouer à jeu ou pour regarder une série ou un film. D’ailleurs, le Magic Vs est l’un des rares smartphones compatibles IMAX Enhanced.
En revanche, pour écouter de la musique, nous continuons de préférer un casque audio. D’autant que le Magic Vs a quelques atouts dans ce domaine. Bien sûr, point de port jack 3,5 mm ici, mais un port USB-C pour les écouteurs filaires et une connexion Bluetooth 5.2 et de l’aptX HD. Mais pas seulement, le Magic Vs est également compatible DTS X Ultra et tout ce que cela comporte en termes d’optimisation audio. Dans l’interface, vous retrouvez tous les réglages du codec : des profils sonores pour les principaux types de contenu, ainsi qu’un profil personnalisable où vous avez la main sur tout (profil stéréo, amélioration audio et égaliseur complet). Les spécialistes vont se régaler.
Le smartphone est équipé de deux microphones offrant une expérience confortable pour les appels. Nous aurions bien aimé qu’un troisième micro soit présent à côté du module photo (ou dedans, directement). Cela aurait amélioré le rendu sonore en captation vidéo. Cependant, compte tenu de l’équipement photo du Magic Vs, cela ne nous surprend guère. Et justement, nous allons aborder ce sujet.
Photo
Finissons ce test avec la photographie. Après un excellent Magic5 Pro dans ce domaine (il est resté quelques semaines numéro 1 du classement DxO Mark avant de se faire détrôner successivement par le Find X6 Pro et le P60 Pro), nous avons désormais de fortes attentes sur cette marque. Mais, il faut aussi se rappeler que le Magic Vs est sorti en Chine avant le Magic5 Pro. Le Magic Vs est donc logiquement en dessous du dernier flagship de la marque… alors que ce dernier est moins cher. Une petite déception qui n’est pas due qu’au retard commercial de ce produit.
Avant d’expliquer ces propos, entrons d’abord dans le détail et observons les cinq capteurs photo du produit :
- Principal : 54 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.9, autofocus à détection de phase
- Ultra grand angle : 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.0, autofocus standard, angle de vue 122°
- Téléobjectif : 8 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique, zoom optique 3x
- Selfie externe : 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.5
- Selfie interne : 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.5
Vous pouvez le constater, la configuration du Magic Vs ne s’inspire pas du Magic5 Pro ni de son prédécesseur, le Magic4 Pro. Elle s’inspire davantage du Honor 70 que nous avons bien aimé à la rédaction, mais qui est vendu trois fois moins cher que le Magic Vs. En étudiant plus précisément ces capteurs, il apparait que le Magic Vs reprend l’équipement principal du Honor 70 Pro qui n’est pas proposé en France. Pour le capteur selfie, le Magic Vs préfère celui du Magic4 Lite. Nous sommes donc bien face à une configuration « milieu de gamme plus ».
Cela sous-entend que les objectifs ne sont pas très lumineux, notamment les capteurs selfies. Cela veut dire que les autofocus sont plutôt standards (pas d’autofocus laser ni de double autofocus à détection de phase). Cela veut dire aussi que les stabilisateurs sont rares : ici, il n’y en a qu’un sur le téléobjectif. Comme Samsung, Honor choisit de ne pas soigner la configuration photo à la hauteur du tarif du produit. Et c’est triste.
Même s’ils ne sont pas à la hauteur d’un Magic5 Pro, les résultats de nos tests photo ne sont pas mauvais. D’ailleurs, le Honor 70 s’est révélé être un bon photophone dans sa gamme de prix : il n’y a pas de raison qu’un téléphone, doté de la même configuration, fasse moins bien. De jour, vous avez donc de bons résultats avec le capteur principal, mais également avec les capteurs secondaires. Les couleurs ne sont pas exagérément contrastées. La netteté est élevée et l’autofocus du capteur principal est suffisamment rapide pour capturer des sujets en mouvement. La lumière est bien gérée, même en contre-jour.
Le téléobjectif offre un rapport de zoom 3x, ce qui est plutôt correct. Le zoom numérique monte jusqu’à 30x. Et ce rapport reste propre en pleine journée. En revanche, la nuit, le grain s’installe fortement. Nous avons déjà testé des téléphones avec un zoom numérique 30x moins bon, mais ils sont tous vendus moins cher. Et face à d’autres modèles vendus à 1200 euros ou plus, nous aurions espéré un peu mieux. Préférez donc rester avec le zoom numérique 10x (qui profite d’un raccourci dans l’interface de l’application photo). D’ailleurs, le mode nuit dédié ne propose pas de zoomer au-delà. De même en mode vidéo : vous ne pouvez pas zoomer au-delà du rapport 10x, que ce soit en 4K ou en 1080p.
Le capteur ultra grand-angle est très correct la journée, mais il est moins qualitatif la nuit, avec une vraie différence de luminosité face aux deux autres capteurs. Attention aussi aux distorsions qui ne sont pas parfaitement gérées et aux artefacts optiques. Heureusement il est équipé d’un autofocus (à mesure de contraste) qui est très utile pour que les sujets en premier plan soient nets. Et c’est utile pour les macros.
Notez d’ailleurs que le mode « Super macro » est compatible avec les trois capteurs présents à l’arrière du Magic Vs. Et c’est certainement avec le téléobjectif que vous aurez les meilleurs résultats, même si la prise de vue y est assez lente. En vidéo, nous constatons un léger changement de format entre l'ultra grand-angle et le capteur principal. Résultat, quand vous passez d'un capteur à l'autre, vous avez une saccade très franche.
Les capteurs selfies sont des jumeaux : ils ont la même définition et le même objectif. Leurs résultats sont globalement similaires, avec du naturel, de belles couleurs, de la lumière bien gérée, même en contre-jour, et une bonne netteté. Attention cependant avec le capteur selfie de l'écran principal : il peut facilement être voilé à cause des traces de doigt. En outre, prendre un selfie avec ce capteur n'offre pas la prise en main la plus naturelle. Nous vous conseillons de . La nuit, les résultats sont moins élégants si vous manquez de lumière, à cause d’une optique qui n’ouvre pas très grand.
Le smartphone est doté d’un mode portrait qui est compatible avec quatre des cinq capteurs photo : le capteur principal, le téléobjectif et les deux capteurs selfies. Tous proposent de bons portraits, avec un détourage très propre et une bonne gestion du bokeh. Bokeh qui est désactivé par défaut et qu’il faut activer une première fois avec le bouton dédié dans l’interface. Heureusement, vous n’avez à faire cela qu’une seule fois avant que le mode portrait enregistre le réglage.
Le mode nuit n’est pas toujours très utile. La raison est simple : le mode automatique adapte le temps de pause à la luminosité ambiante, comme le ferait un mode nuit standard. Résultat : avec ou sans mode nuit, le résultat est similaire (avec un temps de pause qui semble plus court en mode automatique qu'en mode nuit dédié). Un constat que nous faisons aussi bien avec le capteur principal, mais aussi avec les capteurs secondaires, même si des différences se font sentir sur la balance des blancs. Ce qui nous laisse perplexe : pourquoi brider le zoom numérique avec le mode nuit si le mode automatique offre les mêmes résultats ? Mystère.
Conclusion
Dans le cahier des charges de Honor, lors du développement du Magic Vs, il y avait certainement une ligne qui demandait aux ingénieurs de se rapprocher le plus possible de l’expérience de Samsung, tout en promettant une fiche technique plus agressive et un prix moins élevé. Et ils y sont arrivés. La fiche technique du Magic Vs est aussi pointue que celle du Galaxy Z Fold 4. Elle est même supérieure dans certains domaines, notamment la batterie et la charge. En parallèle, le prix, qui reste élevé pour un smartphone Honor, est plus doux que celui pratiqué par Samsung, malgré la baisse tarifaire dont bénéficie le Galaxy Z Fold 4.
Le Magic Vs offre-t-il pour autant le meilleur rapport qualité-prix ? Dans certains domaines, ce n’est pas le cas. Samsung maitrise mieux les éléments qui comptent. L’optimisation du processeur. Le calibrage des dalles tactiles. La charnière et l’équilibre du smartphone. Sans oublier la partie logicielle qui tient vraiment compte du form factor. L’écran pliant n’est pas une feature supplémentaire chez Samsung : c’est le cœur de l’expérience. Ici, ce n’est pas encore le cas.
Alors pourquoi acheter un Magic Vs et non un Z Fold 4 ? Pour trois raisons qui peuvent avoir de l’importance selon votre profil. D’abord, parce que la partie autonomie et recharge est réussie (d’autant que les accessoires pour en profiter sont fournis). Ensuite parce que l’expérience photographique est de meilleure qualité, Honor n’ayant fait que peu de concessions par rapport au Magic4 Pro qui a certainement servi de base ici. Enfin parce que le prix est quand même plus doux, malgré les baisses tarifaires sur le Z Fold 4. Plus encore si vous bénéficiez de l’offre de précommande.
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Rakuten900€
le Magic Vs profite certes d'un prix de départ moins élevé que son principal concurrent, le Galaxy Z Fold 4, mais il arrive aussi un peu tard. A quelques mois de l'arrivée d'un successeur au smartphone pliant de Samsung, ce Magic Vs offre une peut-être une bonne expérience globale, mais ses quelques petits défauts ergonomiques (logiciels et matériels), cumulés avec son retard, nous refroidissent un peu. Et ce malgré de très belles qualités au niveau des matériaux, des écrans et de la recharge.
- Les beaux matériaux de la charnière et du châssis
- Le design très sympa à l'oeil
- L'écran externe très fluide et bien calibré
- la bonne luminosité de l'écran interne
- La batterie plus généreuse et la recharge plus rapide que les concurrents
- Les bons résultats en photo du capteur principal
- Le prix moins élevé que la concurrence
- L'expérience audio
- La sortie commerciale trop tardive en France
- La coque noire très salissante
- La charnière qui n'accepte pas tous les angles d'ouverture
- Le module photo qui déséquilibre le produit
- L'interface pas toujours très bien optimisée...
- ... et le manque d'applications qui tirent parti du form factor
- La configuration photo un peu légère pour ce niveau de prix