Twitter refuse désormais de travailler avec l’Europe contre la désinformation

Thierry Breton, commissaire européen, a confirmé officiellement que Twitter a quitté la liste des signataires du code européen de bonnes pratiques contre la désinformation. Il indique que même si Twitter ne participe plus de façon proactive à cette charte, le réseau social devra se plier à la loi sur la modération du contenu qui entrera en vigueur en Europe en août 2023, sous peine d’une amende qui peut s’élever jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires d’une société.

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La désinformation (ou fake news dans le jargon) est une pratique devenue courante sur les réseaux sociaux. Il est maintenant très difficile de démêler le vrai du faux. Et l’avènement de l’intelligence artificielle ne va évidemment pas arranger la situation. Pour élaborer les lois qui aideront à lutter contre la désinformation, l’Europe a créé en 2018 un groupe de travail dont le but était de créer le « Code de bonnes pratiques contre la désinformation ».

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Dans ce groupe, vous retrouviez de grands noms des réseaux sociaux, de la publicité et d’Internet : Meta, Google, Microsoft, TikTok, Twitch, Vimeo ou encore Twitter. L’intérêt de créer un groupe de travail était double. D’abord, écrire les idées directrices de ce qui deviendra le DSA (Digital Services Act) le 25 août 2023. Ensuite, impliquer ceux qui devront l’appliquer, notamment les grandes firmes américaines. Seulement, la participation à ce groupe est volontaire. Chaque signataire peut donc sortir du groupe quand il le souhaite.

Twitter ne veut plus lutter avec l'Europe contre la désinformation

Et c’est justement ce qu’a choisi de faire Twitter. Dans un message posté sur son compte officiel (que vous pouvez retrouver en fin de cet article), Thierry Breton, commissaire européen, confirme que le réseau social d’Elon Musk a quitté le groupe de travail. Une décision qui intervient pile trois mois avant la mise en application du DSA auquel la firme américaine devra répondre pour éviter des amendes astronomiques : jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel pour une première condamnation, jusqu’à 20 % en cas de récidive. Voire même à un blocage du service en Europe.

Le retrait de Twitter du groupe de travail sur le Code européen des bonnes pratiques contre la désinformation envoie un message qui est tout sauf positif. Est-ce un message de défiance vis-à-vis de la loi qui entrera en vigueur cet été et qui oblige les réseaux sociaux à lutter activement contre la désinformation ? Ou est-ce un nouveau pied de nez d’Elon Musk aux autorités européennes, confirmant que la plate-forme américaine continuera de faire ce qu’elle veut ? Une chose est sûre : ça ne sent pas bon. Twitter, pointé du doigt à propos des fake news comme tous les autres réseaux sociaux, a participé pendant cinq ans à un projet qui vise à lutter contre ce phénomène. Et voilà que la direction décide d’en partir quelques mois avant une mise en application répressive.


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