Test Sony Xperia 1 V : l’humilité d’accepter le changement
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Sans réelle surprise, le Xperia 1 V arrive pour remplacer le Xperia 1 IV. S’appuyant sur les forces de son prédécesseur, le nouveau porte-étendard de Sony démontre comment la firme japonaise a pris le temps de se remettre en question. Notamment dans un domaine où sa fierté mal placée l’a amenée à sombrer dans les classements des meilleurs smartphones en photo. Le Xperia 1 V est-il le messie tant attendu ? Réponse dans ce test complet.
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En 2022, nous n’avons pas été toujours tendres avec Sony et ses Xperia. Notamment avec le Xperia 1 IV. Avec un positionnement trop élitiste, que ce soit au niveau fonctionnel ou tarifaire, ce modèle n’a pas réussi à nous convaincre. Nos arguments ? Un prix très élevé, même si cela se justifiait techniquement. Le retrait de tous les accessoires dans la boîte, imposant à l’utilisateur ne soin de s’équiper pour profiter de toutes les fonctionnalités. Et surtout une prise en main orientée vers les experts, notamment en photo et en vidéo, délaissant l’aspect instantané de la photo mobile.
Lire aussi – Test Honor Magic Vs : un concurrent du Galaxy Z Fold 4 à parfaire
Au final, même si le Xperia 1 IV est capable d’offrir l’une des meilleures expériences audiovisuelles et photographiques du marché, les choix de Sony (ergonomiques, logiciels et commerciaux) jouent en sa défaveur. Et nous espérions vraiment une remise en question. Les premiers signes d’une vraie réflexion de fond sont apparus avec le Xperia 5 IV, avec davantage de soin apporté à l’expérience photo pour les néophytes. Tous les problèmes ergonomiques n’ont pas été réglés, certes. Mais des efforts ont été consentis, alors que Sony nous avait plutôt habitués à une certaine fierté prononcée.
Le Xperia 1 V, successeur du Xperia 1 IV annoncé en mai 2023, prolonge-t-il cette stratégie de changement ? En lisant la fiche technique du produit, la réponse semble être positive. Design. Performances. Logiciel. Et surtout photo. De nombreux éléments ont été changés, même si certains fondamentaux restent, pour le plus grand bonheur des amateurs de film et de musique. Mais est-ce que l’expérience est-elle meilleure ? Où est-elle encore réservée aux utilisateurs experts ? Réponse dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Xperia 1 V est commercialisé au prix public conseillé de 1399 euros. Il n’y a pas d’augmentation de prix entre ce téléphone et son prédécesseur. La politique tarifaire de Sony reste donc très élevée, mais la firme japonaise ne profite pas de l’inflation pour augmenter ses marges, contrairement à une grande partie de la concurrence sur le haut de gamme. Il n'y a qu'une seule configuration.
Comparé aux autres smartphones haut de gamme, Sony se situe dans la fourchette haute du segment. Le Xperia 1 V est aussi cher qu’un Xiaomi 13 Pro et il est très légèrement moins cher qu’un Galaxy S23 Ultra (même à volume de stockage égal). Il est plus cher qu’un Vivo X90 Pro, qu’un Magic5 Pro de Honor, qu’un Motorola Edge 40 Pro, qu’un ROG Phone 7 (sauf en version Ultimate) et même qu’un P60 Pro (à volume de stockage égal). Il est moins cher qu’un iPhone 14 Pro Max. Mais qui est plus cher qu’un iPhone 14 Pro Max (hormis les téléphones pliants) ?
Le Xperia 1 V sera disponible à la fin du mois de juin, après une période de précommande qui a démarré le 1er juin 2023. Durant cette période et même un peu après (puisque l’offre s’arrête le 16 juillet), un casque XM5 d’une valeur de 400 euros est offert pour tout achat d’un Xperia 1 V. Une combinaison qui a du sens compte tenu de l’orientation audiovisuelle du téléphone.
Dans la boîte, il n’y a que le téléphone, une habitude prise avec le Xperia 1 IV. C’est dommage. Cette boîte est en grande partie en carton recyclé. Et elle est entièrement recyclable. En outre, elle n’est pas scellée par un film plastique.
Test vidéo complet du Xperia 1 V :
Design
Commençons par faire le tour du propriétaire : visuellement, le Xperia 1 V ressemble beaucoup au Xperia 1 IV. Mêmes lignes au niveau du design. Même matériau pour la coque et le châssis. Même emplacement pour les éléments techniques. Même orientation verticale pour le module photo. Et même dimension, comme l’année dernière. Les plus pointilleux argumenteront que le Xperia 1 V gagne 0,1 mm en épaisseur et 2 grammes sur la balance. Ce n’est pas ça qui va vraiment faire la différence.
En revanche, une fois en main, c’est le choc. Les doigts découvrent toutes les textures qui étaient jusqu’alors presque invisibles. Le dos du téléphone est légèrement granuleux. Les tranches sont toutes striées. Nous avions l’habitude que le déclencheur photo soit le seul élément texturé dans les Xperia. Il s’agit même d’une caractéristique ergonomique quasi historique destinée aux photographes pour qu’ils puissent distinguer ce bouton des autres sans avoir à le regarder. Désormais, les tranches sont aussi travaillées (mais le déclencheur reste suffisamment différent).
Si l’aspect du Xperia 1 V est toujours monolithique, cette nouvelle texture lui donne un accès plus minéral qu’avant. Plus brut. La prise en main s’en trouve étrangement changé, sans pour autant modifier la manipulation. Voilà déjà une belle surprise. Autre bonne surprise, le travail sur la texture, à l’avant et sur la tranche, permet au Xperia d’être beaucoup moins glissant, même avec les mains mouillées, et encore moins salissant. Nous avions noté que le Xperia 1 IV retenait moins les traces de doigt que son prédécesseur. C’est davantage le cas encore ici.
Le positionnement des boutons reste bon, sans grand changement. Il y a plusieurs années, Sony a revu à la baisse l’emplacement du contrôle du volume pour qu’il soit plus facile à atteindre avec le pouce. Le Xperia 1 V reprend cette bonne idée. Il reprend aussi le lecteur d’empreinte sur la tranche de droite, le tiroir de SIM qui se retire sans outil sur la tranche inférieure et le port jack 3,5 mm sur la tranche supérieure. Le tout en conservant l’étanchéité (certification IP68).
À l’arrière le module photo conserve un design proche des années précédentes, avec un léger changement au niveau du module photo. Ce dernier intègre désormais le flash Dual LED. Il prend la place laissée par la caméra ToF qui servait à accélérer la mise au point des photos, notamment le soir. Nous verrons quelles sont les conséquences à l’usage de ce retrait. Ce module est toujours déporté sur le côté, provoquant un léger déséquilibre du produit quand il est posé de dos sur une table.
À l’avant, pas de réel changement physique. Et c’est tant mieux. L’écran est toujours aussi plat qu’à l’accoutumée. Les deux haut-parleurs frontaux sont de retour, cachés entre le verre minéral de l’écran et le contour en métal. Et les bordures en haut et en bas de l’écran sont bien présentes. L’un d’eux continue d’héberger le module selfie et les différents capteurs en façade. Bien sûr, ces bordures rallongent le téléphone, l’empêchant de rentrer facilement dans une poche. Mais déporter les haut-parleurs et créer un poinçon seraient deux concessions trop importantes sur l’expérience audiovisuelle.
Écran
Restons en façade et étudions l’écran de plus près. Une dalle qui n’a techniquement pas beaucoup évolué avec toujours les mêmes forces et les mêmes petites faiblesses. Et cela fait plusieurs années que nous faisons la même remarque. L’écran du Xperia 1 V est presque identique à celui du Xperia 1 IV qui était lui-même un héritage du Xperia 1 III, du Xperia 1 II et… du Xperia 1 originel. Eh oui, cela fait maintenant 5 ans que Sony propose un affichage aux caractéristiques similaires avec ces téléphones haut de gamme.
Tempérons cette dernière remarque taquine par un constat : tous les Xperia 1 offrent une excellente expérience audiovisuelle. Une dalle de 6,5 pouces pour que cela reste facile à utiliser à une main. Un ratio 21/9e idéal pour regarder des films. Et la technologie OLED pour offrir des taux de contraste infinis. Alors, pourquoi vouloir changer ? Tout simplement parce que cette expérience est optimisable. Illustrons ce propos avec deux exemples. : la définition de l’écran et le taux de rafraichissement.
D’abord, la définition de l’écran. La définition maximale est, comme avant, du « faux 4K » : 3840 pixels en hauteur pour 1644 pixels en largeur. Soit une résolution maximale de 643 pixels par pouce. Seulement, dans 99 % des cas, vous ne profiterez pas de cette définition hors norme. Pour économiser de la batterie, la définition par défaut est Full HD+. Et, dans de rares cas, avec Bravia Core par exemple, vous allez passer en 4K.
Mais est-ce vraiment utile ? Si cet écran était Full HD+, la définition serait déjà supérieure à 400 pixels par pouce. Cela serait largement suffisant pour offrir une bonne expérience. Sony pourrait également offrir la possibilité, comme Huawei avec le P60 Pro, de brider la définition en permanence.
Ensuite, le taux de rafraichissement. Cet écran est capable d’atteindre 120 Hz, ce qui offre une grande fluidité pour surfer sur le web, par exemple. Mais cette fréquence est désactivée par défaut pour économiser de la batterie. Donc, si vous n’accédez pas au paramètre, vous n’en profitez donc… jamais ! Vous restez à 60 Hz. Et si vous l’activez, il restera en permanence, sauf pour les applications qui ne sont pas compatibles ou qui vont forcer le passage à 60 Hz (Bravia Core par exemple).
Notez que l’optimisateur de jeu et mode économie d’énergie est le seul réglage qui va supplanter le paramètre du rafraichissement. Il peut alors monter jusqu’à 240 Hz (rajoutant artificiellement une image noire entre deux images de jeu) ou descendre à 40 Hz.
Il existe aujourd’hui des algorithmes qui changent le taux de rafraichissement en fonction des usages et de la charge de la batterie. Cela aurait été intéressant ici. En outre, il est aujourd’hui dommage que Sony n’adopte pas de technologie permettant de passer sous la barre des 60 Hz. Nombreux sont maintenant les concurrents qui optent pour des écrans LTPO dont le taux descend jusqu’à 1 Hz, conjuguant ainsi économie d’énergie avec fluidité.
La colorimétrie aussi est optimisable. Nous avions remarqué l’année dernière quelques soucis de calibrage, l’écran ne respectant pas tout à fait l’échantillon sRGB. Et cela se confirme encore cette année, à en croire les résultats obtenus avec notre sonde. Plus proches de l’échantillon DCI-P3, les couleurs sont plus saturées, avec une prédominance du bleu qui flatte les yeux. Avec le profil standard, le Delta E moyen et la température moyenne des couleurs sont assez élevés (3,3 et 7549° respectivement). Heureusement, le profil « créateur », qui peut être activé automatiquement par les applications compatibles, est plus respectueux, avec un Delta E moyen de 2,2 et une température moyenne des couleurs de 6841°. Ce n’est pas parfait, certes, mais c’est déjà bien.
Pour contrebalancer cette colorimétrie bonne, mais imparfaite, Sony offre des réglages inspirés de ceux proposés avec les Bravia. C’est davantage destiné aux experts, mais ça vaut la peine de s’y intéresser. L’écran conserve aussi sa très bonne luminosité. Nous avons relevé une luminosité manuelle maximale de 596 nits avec le profil standard et 605 nits avec le profil créateur. En mode automatique, la luminosité frôle les 1000 nits, offrant une bonne lisibilité en plein jour sous le soleil. Au global, cet écran est bon. Il mériterait juste d’être plus « adaptable ».
Interface
L’interface du Xperia 1 V reprend aussi tous les acquis des smartphones précédents, notamment la mise en avant plus particulière des applications liées au multimédia. Sur l’écran principal, vous retrouvez ainsi Video Pro, Music Pro et l’Optimisateur de jeu. Sur l’écran secondaire, même chose : Cinema Pro, Tidal (avec qui Sony a signé un accord) et le lecteur de MP3 (un peu old school, mais très pratique pour profiter de votre collection de morceaux). Sans oublier Photo Pro, qui se situe dans la barre des raccourcis en bas de l’interface, et Bravia Core, qui se trouve dans le tiroir des applications.
Music Pro et Bravia Core ne sont pas installés par défaut sur le Xperia 1 V. Mais vous êtes tout de même obligé de les installer au premier démarrage du téléphone. Et c’est troublant. D’autres applications sont proposées en installation facultative : Headphone Connect (pour contrôler des écouteurs Sony), Booking, Amazon, News Suite, PlayStation App, Creators’ App, ainsi qu’une ribambelle de logiciels signés Google. Mais vous n’avez aucune obligation de les installer. Ca, c’est chouette. Notez tout de même que, outre Tidal, le téléphone embarque deux autres partenaires commerciaux : Linkedin et Facebook.
Le Xperia 1 V fonctionne sur Android bien évidemment, ici en version 13, bien évidemment. Le passage à Android 13 s’illustre par une petite mise à jour de certaines icônes et par l’arrivée d’options très pratiques, comme un raccourci vers les paramètres généraux du téléphone à partir du volet des réglages rapides. Volet où vous retrouvez aussi un widget « statut du son et de l’écran » qui permet de savoir à chaque instant quels sont le mode d’affichage et le profil audio en cours d’utilisation. Voilà une initiative à 100 % cohérente.
L’interface Sony conserve sa fluidité et sa légèreté. La firme japonaise s’appuie grandement sur la version AOSP d’Android et ajoute quelques fonctions au système : gestion de l’écran, gestion de l’audio, amélioration des performances en jeu, la barre latérale pour le multitâche et les applis en fenêtre contextuelle, ou encore les thèmes. Notez d’ailleurs que Sony préinstalle un fond d’écran qui rappelle le travail effectué par la firme sur le dos texturé. C’est la classe.
Notez que l’unité de test que nous avons reçue est un prototype. Si l’interface est quasi identique à celle d’une unité commerciale, il y a tout de même un risque que certaines différences subsistent. Nous avons également noté quelques légers bugs (des applications qui ne se ferment pas, par exemple) qui disparaîtront logiquement. Enfin, finissons sur les mises à jour : Sony promet 2 mises à jour majeures d’Android (donc Android 14 et Android 15) et 3 ans de patch de sécurité. Sur le haut de gamme, cette durée est clairement insuffisante aujourd’hui.
Performances
Nous allons maintenant parler des performances. Il s’agit d’un sujet très critique pour Sony qui a souvent eu des difficultés à trouver le bon équilibre entre puissance, stabilité et gestion de la chaleur. Le Snapdragon 8 Gen 1, utilisé l’année dernière dans le Xperia 1 IV, souffrait justement d’un problème de surchauffe. Et nos tests de téléphones équipés de Snapdragon 8 Gen 2 montre une nette amélioration dans ce domaine. Et c’est bien évidemment ce composant que vous retrouvez ici. Le contraire aurait été décevant.
Le dernier rejeton haut de gamme de Qualcomm est associé ici à 12 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage. Espace que vous pouvez étendre avec une carte mémoire : ça, c’est vraiment chouette, parce que cela devient très rare en haut de gamme. Notre unité de test étant un prototype, l’installation de la plupart des benchmarks est bloquée. Vous ne trouverez donc pas l’ensemble des résultats que nous produisons habituellement. Ils suffisent cependant à nous faire une idée des capacités réelles du téléphone.
Le Xperia 1 V est un téléphone a la puissance améliorée par rapport à son prédécesseur et au Xperia 5 IV. La hausse est de 40 % environ sur Geekbench ou sur AnTuTu. Face à la concurrence munie du même composant, Sony est généralement en retrait. Mais la différence n’est pas assez significative pour être pénalisante. Nous sommes toujours face à un smartphone puissant et fluide. C’est une bonne nouvelle. Autre bonne nouvelle, le Xperia 1 V maitrise enfin sa chaleur. Cela se ressent aussi bien dans les benchmarks qu’en usage quotidien. Auparavant, prendre des photos pouvait amener le SoC à chauffer plus que de raison. Ici, ce n’est (quasiment) jamais le cas.
Si la chaleur est toujours présente, elle n’est plus gênante ou inquiétante. C’est beaucoup mieux ! Comment est-ce possible ? Pour trois raisons. D’abord, parce que le Snapdragon 8 Gen 2 gère lui-même mieux sa chaleur. La charge est mieux répartie. L’intelligence artificielle optimise les flux. Ensuite, Sony a retravaillé la dissipation de chaleur passive à l’intérieur et à l’extérieur du téléphone. Les stries des tranches ne sont pas là que pour faire joli : elles aident à éloigner la chaleur du CPU.
Troisième raison : Sony a opté pour une stratégie prudente sur les performances du Snapdragon 8 Gen 2. Nous le voyons avec les jeux où la fluidité baisse de temps en temps. Cela traduit des limitations de puissance en fonction d’un niveau de température. C’est une stratégie courante en téléphonie haut de gamme. Et cela n’occasionne aucune gêne en usage standard. En revanche, les joueurs, notamment les compétiteurs, pourraient être frustrés par certaines baisses de frame rate.
Batterie
À l’intérieur du Xperia 1 V, vous retrouvez une batterie de 5000 mAh, comme en 2022. Nous sommes ravis de retrouver une telle capacité dans le Xperia 1, compte tenu de la configuration de ce smartphone. Nombreux sont les smartphones haut de gamme à proposer des batteries dont la capacité oscille entre 4400 et 4800 mAh. Bien sûr, des optimisations ont été faites pour que la plate-forme soit plus efficace au niveau de la consommation d’énergie, contrebalançant des usages plus gourmands.
Nous nous attendons donc, a priori, à une autonomie générale assez proche du précédent Xperia 1. Et c’est le cas. Le Xperia 1 V offre une autonomie globale de deux jours et demi. Et c’est très bien. C’est autant qu’un Magic5 Pro de Honor. C’est mieux qu’un Xiaomi 13 Pro. Mais cela n’atteint pas les scores d’autonomie du Galaxy S23 Ultra. Nous notons que le Xperia 1 V est moins bien optimisé que la concurrence (avec une batterie équivalente) pour lire des vidéos. C’est dommage, compte tenu de son positionnement.
Pour le jeu, le Xperia 1 V offre également une autonomie très correcte pour le jeu. Avec Genshin Impact, le smartphone perd 3 % de batterie avec les graphismes par défaut et les réglages standard (performances dynamiques). Nous avons également essayé Honkai Star Rail, le dernier jeu de Hoyoverse (les créateurs de Genshin Impact). Avec ce jeu, nous avons perdu 4 % de batterie sous les mêmes conditions. L’autonomie en jeu est donc de 6 heures environ. Si vous souhaitez augmenter la qualité d’affichage, vous perdrez bien évidemment plus d’énergie. Avec les meilleurs réglages (graphisme, fps et effets) de ces deux jeux, le Xperia perd 8 % à 10 % de batterie en moyenne. Soit une autonomie maximale de 3 heures.
Une fois la batterie totalement déchargée, il faut la recharger. Pour cela, vos options restent les mêmes que les deux années précédentes, Sony n’ayant pas fait évoluer les puissances acceptées par le téléphone. Ce dernier profite de la charge rapide 30 watts avec un chargeur compatible avec la norme Power Delivery (dit aussi PD, ici en version 3.0) et de la charge sans fil (5 watts). Notez que le téléphone accepte aussi les chargeurs PPS (Programmable Power Supply).
Sachant cela, il y a donc trois scénarios possibles. Soit vous disposez d’un chargeur standard. Et vous rechargez le téléphone en charge lente. Cela prend trois heures environ pour passer de 0 à 100 %, comme les années précédentes. Soit vous disposez d’un chargeur sans fil type Qi. Et vous profitez d’une expérience similaire. Soit vous disposez d’un chargeur PPS et/ou PD 3.0, comme le modèle que vous pouvez voir sur la photo ci-contre. Dans ce dernier cas, vous pouvez recharger le Xperia 1 V en 75 minutes. Voici quelques étapes intermédiaires :
- 50 % en 32 minutes
- 63 % en 45 minutes
- 85 % en 60 minutes
Bien sûr, votre expérience dépendra de votre bon vouloir. En effet, il n’y a pas d’accessoire dans la boîte, résultat de la nouvelle politique « écologique » (pour ne pas dire économique) de Sony. C’est à vous de vous équiper en conséquence. Et nous trouvons cela terriblement injuste de faire porter la charge de la complétude de l’expérience sur le client. Parce que le smartphone coûte quand même 1400 euros. Et que pour bénéficier de 100 % de l’expérience promise par Sony, ce montant n’est toujours pas suffisant. Les plus heureux sont ceux qui sont déjà équipés d’un chargeur PPS et/ou PD.
Audio
Côté audio, nous retrouvons tous les atouts et les atours de la marque Sony. Et ça fait vraiment plaisir. Et cela démarre avec le double haut-parleur en façade. Des haut-parleurs symétriques pour une configuration stéréo vraiment très convaincante. Pour le Xperia 1 V, Sony a changé l’amplificateur audio, pour un résultat non seulement plus maitrisé, même en passant au-dessus des 50 % du volume sonore, mais aussi plus riche, avec des basses plus profondes et des médiums plus détaillés. L’effet est excellent, que ce soit pour regarder un film ou jouer à un jeu.
Si vous souhaitez une meilleure immersion encore, vous avez à votre disposition le fameux port jack 3,5 mm typique des smartphones de Sony. La firme japonaise a fait le choix de ne pas abandonner cette connectique. C’est même tout le contraire : le connecteur est qualitatif et l’amplificateur est haut de gamme, pour une expérience quasi inégalée en téléphonie (seuls les ROG Phone d’Asus rivalisent avec les Xperia dans ce domaine). En outre, le Xperia 1 V tire parti des technologies audio intégrées aux casques de Sony. Un bel effet de groupe.
Sony a également soigné la partie logicielle de l’expérience audio. Vous retrouvez l’upscaling des sources en qualité standard, pour redécouvrir vos anciens morceaux préférés en MP3. Vous retrouvez la spatialisation du son avec les deux sorties. Vous retrouvez la vibration dynamique du moteur haptique en fonction de la piste audio de votre contenu (musique, film ou jeu). Et vous avez bien évidemment le codec Dolby Atmos. Un codec qui modifie le profil audio du smartphone en fonction du contenu et qui intègre un égaliseur complet comme nous les aimons. Notez que le codec Dolby Atmos est activé par défaut. Et c’est tant mieux compte tenu de la profondeur supplémentaire qu’il apporte.
Dernier élément à aborder ici : le micro pour la captation vidéo. Il s’agit de l’une des améliorations apportées au Xperia 1 V. En effet, Sony n’a jamais proposé de microphone dédié à la prise de vue en vidéo, malgré une proposition logicielle très marquée sur cette discipline (avec Cinema Pro et Video Pro). Signe que la firme a repensé sa copie avec humilité, le micro oublié est désormais bien présent. Il est logé dans le module photo. Résultat : le son de vos vidéos produites avec le Xperia 1 V est bien meilleur. Voilà un très bon point. D’autant que la concurrence ne fait pas toujours l’effort sur ce point.
Photo
Parlons maintenant de la photo. Un sujet extrêmement délicat : malgré l’omniprésence des capteurs Exmor dans tous les smartphones haut de gamme, Sony ne parvient plus à placer l’un de ses smartphones dans les classements des meilleurs photophones. Chez DxO Mark, la marque s’améliore d’année en année. Mais le Xperia 5 IV, meilleur téléphone pour faire des photos selon le laboratoire français, est classé 61e avec 119 points. Et le Xperia 1 IV est juste derrière. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Xperia 1 V n’a pas été testé par DxO Mark.
Présentation matérielle
Pourrait-il rejoindre l’iPhone 14 Pro Max, le P60 Pro, le Find X6 Pro et le Magic5 Pro au top du classement ? Certains arguments nous laissent penser que la marque va effectivement progresser de quelques places cette année. Mais d’autres vont clairement freiner cette ascension. Et nous allons évidemment entrer dans le détail. Mais, avant cela, regardons la configuration photo de ce smartphone :
- Principal : 48 mégapixels, objectif 24 mm ouvrant à f/1.9, taille du pixel à 1,12 micron, autofocus Dual Pixel, stabilisateur optique
- Grand-angle : 12 mégapixels, objectif 16 mm ouvrant à f/2.2, autofocus Dual Pixel, angle de vue 124°
- Téléobjectif : 12 mégapixels, objectif 85-125 mm ouvrant à f/2.3-2.8, autofocus Dual Pixel, stabilisateur optique, zoom optique continu 3,5x-5,2x
- Selfie : 12 mégapixels, objectif 24 mm ouvrant à f/2.0
Nous retrouvons dans cette configuration de nombreux éléments en provenance du Xperia 1 IV : le module panoramique, le module selfie et le module téléobjectif. Rien ne bouge jusque-là. Il y a deux éléments qui changent : le module principal et la caméra ToF. Cette dernière, présente dans le Xperia 1 IV, disparaît ici. Et c’est bien dommage pour l’autofocus (notamment de nuit). Pour combler son absence, Sony compte sur le nouveau module photo, doté d’un capteur 48 mégapixels, contre 12 mégapixels auparavant. Plus grand que celui du Xperia 1 IV, le capteur mesure 1/1,35 pouce. Donc, combinés quatre à quatre, les pixels sont plus gros (2,24 microns).
L’arrivée de ce capteur n’est qu’une demi-surprise. C’est une surprise, parce que Sony a longtemps défendu son choix technologique, rappelant qu’utiliser uniquement des capteurs 12 mégapixels offrait une bonne homogénéité (même si la taille des capteurs et la qualité des objectifs n’étaient pas égales). La marque s’est donc remise en question. Et c’est une excellente nouvelle. En revanche, ce n’est pas une si grande surprise, parce qu’Apple a pris la même décision avec les iPhone 14 Pro et Pro Max. Et, en photo, Sony aime bien faire comme Apple.
Côté logiciel, vous retrouvez Photo Pro qui combine un mode basic pour les clichés « point and shoot » et les modes experts (Auto, P, S et M) hérités des APN Alpha. Si vous pouvez utiliser le déclencheur mécanique avec tous les modes (basic ou experts), ce n’est pas le cas du déclencheur virtuel, proposé uniquement en mode basic. Et c’est dommage : il y a plus de risque que le téléphone bouge en utilisant le déclencheur mécanique, occasionnant des flous. Proposer les deux options avec tous les modes serait bienvenu. Également, le capteur selfie n’est pas disponible avec les modes experts.
Quelques petites retouches ont tout de même été apportées à l’interface, notamment l’apparition d’un mode nuit. Voilà une seconde preuve que Sony peut se remettre en question, la marque ayant toujours refusé d’intégrer un mode nuit à Photo Pro. C’est désormais chose faite. Non seulement en mode basic, mais aussi en mode P. Et ce n’est pas la seule nouvelle option que vous retrouvez dans le mode basic. Vous pouvez maintenant choisir un « look créatif », comme chez Huawei, Apple ou Samsung. Il s’agit d’un filtre qui va changer artificiellement la balance des blancs. Vous avez le choix entre six styles, comme standard (sans filtre), naturel, vif, etc. Ces deux réglages viennent s’ajouter aux cinq existants : bokeh, balance des blancs, flash, retardateur et format d’image.
Résultat des tests
Regardons maintenant les résultats de nos tests. Notez que toutes les photos ci-contre ont été produites avec le mode basic, sauf quelques exceptions (qui sont indiquées). Et premier constat : le mode basic gagne non seulement en pertinence, grâce à ces nouvelles options, mais aussi en qualité. Les photos sont désormais bonnes dans de nombreuses situations, que ce soit de jour ou de nuit. Bien sûr, le mode basic va se contenter d’offrir une expérience point & shoot. Mais l’essentiel est là. Et pour tout le reste, il faut chercher du côté des modes experts.
Ensuite, la prévisualisation du mode basic est souvent inexacte en comparaison des résultats, notamment la nuit. Quand vous regardez une scène, elle apparait très sombre. Puis, quand vous prenez la photo, elle s’éclaire tout d’un coup. Si le phénomène était systématique, ce ne serait pas si grave : on s’adapte. Mais, justement, ce n’est pas le cas. Et c’est frustrant. Notez que nous avons rencontré le phénomène avec tous les capteurs, mais le plus récurrent est le téléobjectif.
Changer le capteur principal du Xperia 1 V est une sacrée bonne idée. Cela apporte de la netteté à la photo, avec un autofocus dual pixel intégré, tout en conservant de la lumière. Le mode basic prouve enfin sa pertinence, mais seulement quand la luminosité est bonne : paysage, détails, portrait, vous avez enfin une bonne expérience point & shoot. En plus, l’autofocus est assez rapide. Il est moins saisissant que la caméra ToF, notamment la nuit. En vidéo également, le changement qualitatif est considérable.
En revanche, dans des environnements plus complexes (en intérieur, en contre-jour, avec de forts contrastes entre ombre et lumière), les résultats sont bons, mais moins pêchus : les détails vont se perdre dans les ombres et les contrastes seront moins marqués. Il faut alors faire appel aux modes experts, notamment le mode Auto qui va privilégier les détails et le mode P qui va préférer améliorer les couleurs. Voyez la différence sur les couleurs de la péniche ci-dessous.
L’ajout du mode nuit est positif, certes, mais pas autant qu’attendu. Pour rappel, les anciens Xperia optent pour une reconnaissance de scène qui va détecter la faible luminosité et augmenter le temps de pause sans demander votre avis. Ici, vous avez deux réglages : désactiver le mode nuit, pour conserver une scène naturelle, ou opter pour un mode nuit automatique, qui va choisir le temps de pause. Comme avant. Grâce à l’amélioration de la luminosité du capteur principal, vous n’aurez pas toujours besoin du mode nuit. La différence entre activé et désactivé le mode nuit est sensible, notamment sur la maitrise des sources de lumière (comme les lampadaires) ou dans de rares cas pour accentuer la netteté. Mais ce n’est pas un « game changer ».
Les capteurs secondaires sont également bons. L’ultra grand-angle offre de bonnes photos, le jour ou la nuit. Le mode nuit n’est pas toujours utile, mais il peut sauver certains clichés avec une scène nocturne trop contrastée. Attention, ils ne gèrent pas très bien les contre-jours : passer sur le capteur principal est plus que recommandé.
Côté zoom, l’interface vous propose 5 réglages : 2x (en numérique avec le capteur principal), 3,5x et 5,2x avec le zoom optique continu, 10x et 15,6x. Le rapport de zoom peut frustrer. Mais la qualité n’étant déjà pas au rendez-vous avec le zoom 15x, cela aurait été déceptif de proposer davantage.
Finissons avec le capteur selfie qui peut vous tirer de beaux portraits dans de nombreuses situations. Le grain de peau reste naturel, comme avec le capteur principal, et les couleurs sont plutôt bien respectées dans de nombreuses situations (notamment en journée). Le bokeh s’active avec une touche virtuelle de l’interface photo, comme avec les Xperia précédents : le détourage est alors efficace. Naturellement, le mode portrait n’est pas compatible avec l’ultra grand-angle, mais avec tous les autres capteurs du smartphone. Il est dommage qu’un équivalent 50 mm (zoom numérique 2x) ne puisse être utilisé ici.
Conclusion
Le Xperia 1 V prouve que rien n’est impossible. Il démontre que Sony a enfin eu l’humilité de se remettre en question sur des points importants. Et c’est tant mieux, parce que tous les éléments sur lesquels la firme a réfléchi ont été améliorés dans le bon sens. Le nouveau capteur photo principal. Le nouveau design. Le micro pour la captation vidéo. La dissipation de chaleur. Le mode photo basic. Tous ces éléments étaient auparavant des points faibles qui réduisaient l’attractivité du Xperia 1 V face aux concurrents. Ils sont aujourd’hui des points forts.
À cela s’ajoutent tous les éléments positifs de l’expérience Xperia, que ce soit au niveau de l’audio, de l’autonomie ou de l’écran. Ce Xperia 1 V est donc un pas en avant. Presque une bouffée d’air après plusieurs années d’un certain immobilisme sur l’expérience. Nous sommes encore loin d’une copie parfaite. Le calibrage de l’écran. La variation du taux de rafraichissement. La recharge rapide. Le nombre de mises à jour majeures d’Android. L’abandon de la caméra ToF. La prévisualisation souvent faussée par les traitements du coprocesseur d’image. Et toujours cette absence rageante d’un accessoire de charge dans la boîte alors que le prix du téléphone frôle les 1400 euros.
Malgré cela, le Xperia 1 V est un bon smartphone. Il est aisément le meilleur Xperia 1. Peut-être même le meilleur Xperia depuis longtemps. Et tout cela grâce à une remise en question qui a pris plusieurs années à arriver. Et c’est dommage qu’elle n’arrive que maintenant. Car, entre temps, la concurrence, elle, avance à grands pas.
Le Xperia 1 V est un bien meilleur smartphone que son prédécesseur. Et ce n'est pas uniquement une question technique. C'est avant tout parce que la proposition est plus en phase avec les attentes d'un utilisateur de téléphone. Le positionnement tarifaire reste élevé, certes, mais le Xperia 1 V offre un meilleur rapport qualité-prix. Nous sommes toujours déçus par certains défauts, dont le nombre de mises à jour promises, le calibrage de l'écran, la puissance de la recharge et l'absence d'accessoires dans la boîte. Mais Sony semble vouloir opérer une modernisation de sa stratégie. Et c'est tant mieux.
- Le design texturé qui ne retient pas les traces de doigt
- Le format de l'écran toujours idéal pour regarder des films
- La gestion de la chaleur enfin maitrisée...
- ... tout en offrant une bonne puissance
- La bonne autonomie
- L'expérience audio hyper qualitative
- Le mode photo basic enfin amélioré
- Le nouveau capteur photo principal très lumineux
- Le micro pour la captation vidéo enfin adopté
- Le calibrage de l'écran bon mais pas top
- La gestion archaïque du taux de rafraichissement
- La recharge un peu trop lente, comme toujours
- Le manque d'accessoires dans la boîte, surtout pour la recharge
- La netteté un peu juste du téléobjectif en zoom numérique
- La prévisualisation en photo pas toujours fidèle
- L'absence de déclencheur virtuel en mode expert
- L'abandon de la caméra Time of Flight pour la mise au point la nuit
- Le nombre de mises à jour d'Android promises