Test Xiaomi Pad 6 : la nouvelle reine des tablettes milieu de gamme ?
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Xiaomi revient sur le marché des tablettes de milieu de gamme avec la Pad 6. Alors que la Pad 5 se montrait très convaincante, cette version a la lourde tâche de lui succéder. Pari réussi ?
Xiaomi revient sur le marché des tablettes de milieu de gamme avec la Xiaomi Pad 6. Il s'agit d'une ardoise tactile qui veut offrir le meilleur à un prix abordable. Reprenant logiquement la suite de la Pad 5, elle cherche à séduire les utilisateurs qui se contentent d'un usage simple : regarder ses mails, aller sur Internet ou naviguer sur les réseaux sociaux.
Reste à savoir si cette Xiaomi Pad 6 remplit son contrat. Est-elle la tablette idéale pour qui veulent juste une ardoise d'appoint ? Réponse tout de suite.
Prix et disponibilité
Le Xiaomi Pad 6 est déjà en vente sur le site officiel du constructeur et chez les détaillants habituels au prix public de 399,90 euros pour la version 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage. Une autre version plus musclée avec RAM 8 Go et espace mémoire de 256 Go est également disponible au tarif conseillé de 499,90 euros.
Le constructeur chinois conserve les mêmes tarifs que le Pad 5 à sa sortie. C’est remarquable de garder des tarifs stables alors que près de 24 mois sont passés et l’inflation a augmenté. En revanche, les nouveautés ne sont pas folles en deux ans. De plus, le Xiaomi Pad 5 est encore en vente pour 50 euros de moins, uniquement en 128 Go de stockage.
Xiaomi Pad 6 | |
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Poids | 490 g |
Dimensions | 253,95 x 165,18 x 6,51 mm |
Ecran | 11 pouces LCD IPS 16/10 HDR 10 Définition 2880 x 1800 pixels |
Photo arrière | Capteur 13 MP |
Photo (avant) | Capteur 8 MP |
OS | Android 13 avec surcouche MIUI 14 pour Pad |
SoC | Snapdragon 870 |
GPU | Adreno 650 |
stockage | 128 ou 256 Go |
microSD | non |
RAM | 6 ou 8 Go |
Batterie | 8840 mAh / charge 33 W |
Recharge rapide | oui |
Connectivité | USB-C Bluetooth Wi-Fi |
Comme chez Apple iPad Pro, le stylet est l’outil presque indispensable pour tirer parti de son Pad 6. Il n’est toujours pas fourni avec la tablette. Et pour cause, Xiaomi vend le Smart Pen 89,90 euros. Il ne coutait «que » 69,90 euros il y a deux ans… Entre temps, le constructeur a proposé un « fantastique » stylet de 2e génération, adapté au Pad 6 (et compatible Pad 5) pour la modique somme de 99,99 euros. C’est encore 30% moins cher que la référence Apple Pencil 2e génération. Toujours 4096 niveaux de sensibilité à la pression, mais plus sensible qu’avant et plus réactif (meilleure latence) que le premier Pen.
Un design très sage, mais efficace
Il y a deux ans, Phonandroid qualifiait le design du Pad 5 de « très classique » et soulignait la bordure autour de l’écran de 9 mm. Et en deux ans, rien n’a changé. On retrouve toujours une bordure de 9 mm. Pourtant, ce ne sont pas les mêmes châssis entre Pad 5 et Pad 6. Ne vous attendez pas à des différences flagrantes. Le Pad 6 perd seulement 1mm en largeur, 0.8 mm en longueur et 0.6 mm d’épaisseur. Autrement dit, rien de perceptible pour l’œil humain et en même temps, les étuis du Pad 5 ne seront pas compatibles. Avec cette mini cure minceur, le Xiaomi Pad 6 perd également un peu de poids : une fonte de 21 grammes.
Est-ce que Xiaomi a fait l’effort de changer fondamentalement le design ? Non plus. Les tranches sont les mêmes : plates et métalliques. Garder ce dos métallique est toutefois une bonne option, car il dissipera mieux la chaleur en cas de canicule ou de jeu tout en assurant une meilleure résistance aux chocs. Le bloc photo a tout de même été redessiné. On retrouve le squircle (un carré avec des coins arrondis) qui caractérise la gamme de smartphones 13, exception faite du premium 13 Ultra. On notera par ailleurs la présence de trois points métallisés brillants à côté du logo Xiaomi. C’est l’autre rares nouveautés de ce design. Xiaomi aurait pu en profiter pour les concevoir plus grands et servir de miroir pour aider au cadrage des selfies. Ils sont purement esthétiques.
Pour réduire les couts, le constructeur chinois a rationalisé la diversité des robes, pour des teintes plus foncées. Le blanc et blanc perlé disparaissent. Gris stellaire (gris très foncé), bleu brume et or constituent la palette chromatiques 2023. Ces choix de couleurs ne sont pas sans rappeler ceux de l’iPad Air.
Un écran qui mise sur le 144 Hz
Pour la dalle de sa Pad 6, Xiaomi conserve le format 16/10 avec une diagonale de 11 pouces. Comme, la tablette est légèrement plus compacte, la surface utilisée est également plus importante (84 contre 82%), mais rien de spectaculaire. La définition 1600 x 2560 passe à 2880 x 1800 pixels, soit une résolution augmentée de 34 pixels. Un verre Gorilla Glass 3 de Corning vient protéger la dalle.
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En termes de rendu colorimétrique, la Xiaomi Pad 6 garde toujours le protocole DCI-P3 et Dolby Vision. La luminosité ne change guère, elle gagne seulement 50 nits. En fait, en plus de la définition, c’est la fréquence de rafraichissement qui s’avère innovante. Comme pour sa gamme de smartphones 13T, Xiaomi inaugure des dalles très réactives, sauf que l'on reste sur une technologie IPS (non adaptative) et non OLED comme les smartphones. Oublier les 120 Hz de la génération précédente, place au 144 Hz.
C’est fantastique… si et seulement si vous jouez sur votre tablette. Et encore, à des jeux avec beaucoup d’animations ou mouvements comme un simulateur ou un FPS. Pour les joueurs de Candy Crush ou Clash of Clans, l’intérêt est minime pour ne pas dire absent. Par défaut, MIUI 10 assure une actualisation dynamique de la dalle. De cette manière, elle ne monte jusqu’à 144Hz que lorsque c’est strictement nécessaire. En temps normal elle sera à 60 Hz ou 90 Hz, économisant de la batterie. Pour prolonger la durée de vie de l’accumulateur ou au contraire plus de confort visuel, l’utilisateur a également le loisir de forcer le taux de rafraîchissement en 60, 90 ou 144 Hz.
Pour rester dans les paramètres d’affichage, l’interface de MIUI autorise quelques raffinements. On a l’habitude de voir le profil colorimétrique vif (s’adaptant au contenu affiché) ou saturé, mais le profil Couleur original PRO est plus rare. Il procède à l’étalonnage des couleurs. Il est également possible de personnaliser la colorimétrie en activant « Paramètres avancés ». Dès lors, on accède à l’espace colorimétrique DCI-P3, appelé ici « P3 » et déjà présent sur la génération précédente Pad 5. Il est aussi possible de choisir l’espace sRGB. Dans tous les cas, l’utilisateur méticuleux pourra régler la teinte, la saturation, la valeur, le contraste et la gamme de ces espaces de couleur. La petite nouveauté se trouve dans la rubrique Moteur d’activation. L’intelligence artificielle autorise l’amélioration du HDR (du détail dans les blancs et dans les noirs) ainsi que l’interpolation de plus d’images dans les scènes dynamiques.
En somme, ce Xiaomi Pad 6 contient des novations technologiques par rapport à la génération précédente, aussi bien matérielles que logicielles. Cependant, c’est plutôt l’augmentation de la résolution qui apporte un réel gain pour la majorité des utilisateurs.
Une interface correcte
Cette tablette tourne sous Android 13. Comme on pouvait s’y attendre, Xiaomi a mis à jour sa surcouche logicielle MIUI dans sa version 14. Il y a toujours pléthore de menu dans les paramètres et d’apps préinstallées, mais les habitués de la marque chinoise ne seront pas dépaysés. Comme sur la génération précédente, Xiaomi n’a pas intégré de lecteur d’empreinte digitale pour la sécurisation de cette tablette Pad 6. Il faudra donc se contenter du code PIN ou de la reconnaissance faciale.
Du coté de la connectivité, il n’y pas de prise en charge du réseau téléphonique mobile (4G/5G) comme sur le Pad 6 Pro, pas encore officiellement commercialisé en France. On devine toutefois la trappe (non extractible) destinée à la carte SIM. Le Xiaomi Pad 6 se connecte à internet via WiFi 6. Contrairement à ses derniers smartphones exploitant le protocole Bluetooth 5.4, le Pad 6 n’utilise que la version 5.2 pour les communications à courtes distances.
Des performances qui laissent à désirer
Deux ans après la sortie du Pad 5, on s’attendait à un Pad 6 avec une jolie puce récente et surtout puissante. Malheureusement, Xiaomi écluse un Qualcomm Snapdragon 870. Un SoC commercialisé décembre 2019, avant COVID ! C’est dire qu’il sent la naphtaline ! On aurait espéré une technologie de gravure plus jeune, avec donc moins de chaleur dissipée et aussi plus d’économie d’énergie.
Evidemment, on est loin de la puissance d’un Snapdragon 7 comme le Huawei MatePad 11.5, mais c’est suffisant pour la majorité des usages. Nos test sur 3DMark, PCMark ou Geekbench confirment un gain substantiel en performance par rapport au Pad 5. Autant la vélocité en bureautique n’est pas surprenante, autant la célérité dans le jeu vidéo est plus étonnante. Sur le Xiaomi Pad 6, le très gourmand jeu Genshin Impact se cale par défaut en moyen, mais accepte la qualité élevé.
Le Xiaomi Pad 6 est proposé avec 6 Go de mémoire vive, comme le Pad 5 en entrée de gamme (128 Go de stockage). Toutefois, la version 256 Go (non disponible sur Pad 5) abrite 8 Go de RAM. Xiaomi oblige, en allant dans Paramètres supplémentaires > extension de mémoire, l’utilisateur peut tirer parti de mémoire vive supplémentaire. En la prenant depuis l’espace de stockage, 2 Go (par défaut), 3Go ou 5 Go de mémoire étendue sont disponibles.
Une partie audio réussie
Passons à la partie audio du Xiaomi Pad 6. On trouvait deux haut-parleurs sur les tranches supérieures et inférieures de la génération précédente. Xiaomi a maintenu le statu quo et la puissance sonore est toujours au rendez-vous. Le partenariat avec Dolby autorise toujours de profiter de l’expertise américaine. Mais cette fois, c’est indiqué sur la tranche supérieure « Dolby Vision Atmos». Rappelons que la technologie Dolby Atmos traite et amplifie le son. Etouffé lors qu’il est désactivé, musiques, mais également vidéos prennent une belle ampleur une fois la case adéquate cochée. Certains constructeurs en font l’impasse pour économiser quelques euros, mais l’amélioration est incontestable.
La grande majorité des tablettes entrées et moyenne de gamme (voir haut de gamme) a délaissé la partie sonore, moins prestigieuse que la partie vidéo. Pourtant, la tablette sert souvent de second écran à la maison pour regarder des vidéos ou même pour écouter de la musique avec ou sans enceintes portables. Et la Xiaomi Pad 6 est précisément dans ces cas d’usages. Aussi à l’aise pour suivre un cours en distanciel que pour bingewatcher une série au fond de son lit.
Après, ça reste une tablette moyenne gamme et non une enceinte avec des gros haut-parleurs. Le son est plus puissant que la moyenne, mais on perçoit une distorsion des aigus au-delà de 60% de volume environ. Grace à MIUI 14, on peut choisir un profil audio (dynamique, vidéo, musique ou voix) pour booster tel ou tel bande de fréquences. Pour les mélomanes, il est également possible de sélectionner un des 8 paramétrages sonores dans l’égaliseur graphique ou même façonner le sien.
Avec des écouteurs ou casque Bluetooth, le plaisir sonore est maximisé. Pour peu que votre matériel audio soit HD, le Xiaomi Pad 6 diffusera vos musiques et vidéos en haute définition puisque les codes LDAC, LDDC (jusqu’en V5) sont acceptés. Pour les autres, puce Qualcomm oblige, les codecs apX HD, aptX Adaptative, aptX TWS+ sont également présents.
Une autonomie qui aurait pu être meilleure
Le châssis du Xiaomi Pad 6 est légèrement plus compact et pourtant il contient une batterie de 8840 mAh, soit 120 mAh de plus que la génération précédente. L’accumulateur offre une capacité guère plus élevée alors que la motorisation est plus gourmande. Le constructeur asiatique préfère garder des mensurations sveltes. La récente Huawei MatePad n’embarque qu’un accumulateur de 7700 mAh alors que l’écran est un peu plus grand et le moteur plus puissant.
Le Xiaomi Pad 6 propose une autonomie de 10h29 (WiFi activé) en effectuant une simulation de taches bureautiques sur Work 3 (rétroéclairage à 50%, volume sonore à 50%). Avec le WiFi désactivé, on peut gagner encore 1 heure. En fixant le taux de rafraîchissement de l’écran à 60Hz, on doit encore grappiller quelques minutes d’autonomie. On est donc bien en dessous de ce que proposait le Pad 5. Avec un accumulateur de pratiquement même capacité mais avec un moteur plus puissant et un écran plus réactif, le Xiaomi Pad 6 laisse des plumes. Malgré tout, l’autonomie reste dans la moyenne des tablettes de ce format.
Pour recharger cette batterie, Xiaomi fourni un câble USB type C de 50 cm ainsi qu’un bloc chargeur de 33 W. Cette puissance électrique est plus élevée qu’un dispositif ordinaire mais c’est faible par rapport à celle des smartphones actuels de la marque (67 à 120 W).
Temps de charge avec bloc secteur fourni (33W) :
- 0 mn : 1%
- 35 mn : 46%
- 50 mn : 64%
- 90 mn : 100%
Une partie photo peu convaincante
Dans cette partie, circulez il n’y a rien à voir. Enfin, il n’y a rien de nouveau à voir. Les caractéristiques du module photo/vidéo sont strictement les mêmes sur Xiaomi Pad 6 que sur Pad 5. Pour rafraîchir votre mémoire, il s’agit d’un capteur de 13 millions de pixels à l’arrière et 8 millions de pixels à l’avant.
Ce n’est pas un capteur de pacotille mais il est bien en retrait face aux capteurs équipant les smartphones de la marque. La caméra sera utile, scanner un document administratif ou pour dépanner mais ne remplacera jamais les capteurs de votre smartphone. Après tout, le capteur dorsal d’une tablette n’est pas souvent utilisé, sauf pour des usages professionnels.
Avec une définition de 13 mégapixels, on peut recadrer ou redresser une photo. Même remarque que sur le Pad 5, le mode tiltshifting est amusant sur ce Pad 6. Il ne remplace pas les véritables optiques tilitshift, à mise au point décentrée, de réflex mais ajoute en créativité. Au lieu d’avoir un mode portrait avec un flou sur l’arrière-plan, le tiltshifting créera un flou de profondeur sur n’importe quelle zone de l’image. On peut ainsi réaliser des effets « diorama » ou « miniatures » sur des scènes du quotidien.
En vidéo, même constat que pour le Pad 5. Le Xiaomi Pad 6 autorise certes la prose de vue en 4K mais il faudra se contenter de 30 images par seconde. Pour les 60 IPS, seul les définition 1280×720 et 1920×1080 (HD) sont acceptées. Le mode téléprompteur est nouveau. Il déroule lentement un texte de votre choix de bas en haut, comme les présentateurs TV.
On achète ou pas ?
Alors, on achète ? Question cornélienne. A part sur l’autonomie, le Xiaomi Pad 6 s’améliore partout, même si les différences sont subtiles que ce soit en poids, dimensions, écran ou puissance. Pour un étudiant ou un usage familial, cette tablette cumule les avantages, face à des Honor moins performants et des Samsung souvent plus chers.
Cependant, les possesseurs de Pad 5 n’auront pas de gain magistral en acquérant cette nouvelle génération. Seuls les gamers trouveront un avantage de bénéficier d’une dalle avec 144 images par seconde et un peu plus de puissance. A à ce jour, pour 50 euros de moins, on préférera acheter le « vieux modèle », adapté à la 90% des usages. Pour regarder des vidéos, butiner le web, c’est amplement suffisant.
Encore plus que le Pad 5, l’avantage comparatif de cette tablette Android se situe dans son stylet pour du dessin numérique ou de la prise de note manuscrite. A ce tarif, le Xiaomi Pad 6 écrase son concurrent direct le combo Apple iPad Air & Pencil 2e vendus 938 euros avec seulement 64 Go. En d’autres termes, cette tablette et son Smart Pen 2e Gen coute actuellement presque 440 euros de moins pour des technologies très très similaires. Une belle affaire !
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Xiaomi ne révolutionne pas le marché avec cette Pad 6, mais elle est une solide référence dans le petit monde des tablettes de milieu de gamme. Le rapport qualité-prix est intéressant même si on s’attendait à plus (performances, autonomie…) par rapport au modèle précédent. Elle ne génère pas un choix de coeur pour son innovation technologique, mais de raison. Elle contentera aussi bien les étudiants, les familles que les travailleurs nomades. Une polyvalence garantie malgré un tarif contenu.
- Bel écran 144 Hz
- Finitions soignées
- Bon rapport qualité-prix
- Expérience avec stylet proche d'un iPad Air & Pencil
- Autonomie en baisse
- Peu d’améliorations
- Qualité photo passable
- Puce vieillotte