Test Google Pixel 8 : vous reprendrez bien un peu d’IA ?
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Présenté le 4 octobre 2023, à l’occasion d’une keynote organisée à New York, le Pixel 8 est le remplaçant du Pixel 7, l’une des très bonnes affaires de 2022. Mais son successeur subit une forte augmentation de 150 euros. Un tarif difficile à justifier malgré certaines améliorations sur la fiche technique au niveau de l’écran, du processeur et de la batterie. Nourri plus encore à l’intelligence artificielle, le Pixel 8 marche-t-il encore sur les traces de son prédécesseur ? Réponse dans ce test.
Avec le Pixel 6 et le Pixel 7, Google semblait tenir sa recette. Une expérience Android pure. Une fiche technique sans extravagance, misant sur l’équilibre. Un écran très soigné. Une expérience photo redoutable. Avec en toile de fond une intégration poussée de l’intelligence artificielle. Le Pixel 7 aurait pu faire partie de notre sélection de 2022, même si nous lui avons reproché une autonomie moyenne et une puissance plus faible que la concurrence, accompagnée d’une légère surchauffe.
Lire aussi – Test Motorola Edge 40 Neo : une bonne alternative aux Galaxy A de Samsung
Un an plus tard, Google revient donc avec le Pixel 8. Le smartphone a été présenté, avec le Pixel 8 Pro, lors d’une keynote organisée à New York le 4 octobre dernier. Une conférence que nous avons bien évidemment suivi en direct avec vous. Et force est de constater que Google n’a pas changé sa recette en profondeur. La firme privilégie toujours l’usage à la fiche technique. Une recette qui n'a pas changé, mais qui a tout de même subi une forte inflation : 150 euros supplémentaires.
Un nouveau tarif qui place ainsi le Pixel 8 en concurrence frontale avec le Galaxy S23 et l'iPhone 15. Est-ce le bon choix ? Y a-t-il une justification technologique ? Le Pixel 8 reste-t-il une bonne affaire sur son nouveau segment de marché ? Réponse dans ce test complet.
Prix et date de disponibilité
Le Pixel 8 est commercialisé à 799 euros ou 859 euros, selon le volume de stockage interne que vous choisissez. La première déclinaison profite de 128 Go de stockage. Et la seconde est pourvue du double. Rappelons que les Pixel n’intègrent pas de lecteur de carte mémoire pour étendre le stockage interne. Sachant que les applications, les photos et les vidéos pèsent de plus en plus lourd, sans oublier la taille d’Android, nous ne vous conseillons pas la version 128 Go.
A 799 euros, le Pixel 8 subit une inflation de 150 euros par rapport au Pixel 7 (à configuration identique). Soit une augmentation de 23 %, ce qui est énorme. Ainsi Google rapproche un peu plus le Pixel 8 de ses principaux concurrents : le Xiaomi 13 (999 euros), l’iPhone 15 (969 euros) et le Galaxy S23 (959 euros). Certes, la proposition de Google reste 150 euros à 200 euros moins chers. Mais l’argument « tarif » n’est plus aussi important. D’autant qu’Apple a, cette année, dédié de baisser le prix de l’iPhone 15, le rendant un peu plus séduisant.
Le rapport qualité-prix du Pixel 7 était imbattable, même en comparaison des marques alternatives asiatiques. Désormais, ce n’est plus toujours le cas. OnePlus 11, ZenFone 10 ou autre Edge 40 Pro propose des expériences au moins similaires, voire plus riches, à des prix équivalents (entre 799 et 899 euros). Bien sûr, tous ne partagent pas les mêmes atouts. Mais le constat est là : Google n’est plus aussi agressif.
Le Pixel 8 est disponible en France depuis le 12 octobre 2023. Il est sorti en même temps que la Pixel Watch 2 et le Pixel 8 Pro, après une semaine de précommande. Le smartphone se décline en trois coloris : vert sauge, rose et noir volcanique (notre version de test). Dans la boîte, vous retrouvez un câble USB-C vers USB-C pour la recharge et un adaptateur USB-C mâle vers USB-A femelle. C’est très utile pour brancher un disque dur externe, par exemple.
Vidéo Test des Google Pixel 8 et Pixel 8 Pro
Design
Entrons maintenant dans le vif du sujet avec l’aspect extérieur du téléphone. Un design qui n’a pas beaucoup changé entre le Pixel 7 et le Pixel 8 : il s’agit avant tout d’affiner le travail effectué depuis le Pixel 6. Nous retrouvons donc le même langage design avec l’écran plat en façade, le châssis en aluminium, la barre horizontale dans le dos pour le module photo dont les arêtes sont très acérées, le verre minéral incurvé à l’arrière, le poinçon centré en façade, la certification IP68. Nous sommes en terrain connu.
Il y a bien évidemment quelques petits changements qui n’échappent pas à un oeil averti. Le premier d’entre eux est la taille de l’écran. Elle passe de 6,3 pouces à 6,2 pouces, rapprochant donc le Pixel 8 de l’iPhone 15 et du Galaxy S23 qui proposent un écran de 6,1 pouces. Une taille que Google pourrait atteindre avec le Pixel 9 si la firme continue sur cette voie. Le ratio de l’écran est toujours 20/9e, alors que la concurrence préfère un format très légèrement différent : 19,5/9e.
Notez aussi sur cet écran que les bordures autour de l’affiche sont moins épaisses. Chaque année, Google grignote de l’espace d’affichage. La firme profite de ces quelques changements pour réduire les dimensions et le poids du Pixel 8 : 5 mm de moins en hauteur, 2,5 mm de moins en largeur et 10 grammes de moins sur la balance. En revanche, l’épaisseur augmente parce que la batterie est plus grande. Nous en reparlerons.
Deuxième changement : l’ouverture ovoïde du module photo est plus large que précédemment. Nous verrons dans la partie photo quels sont les changements au niveau technique. Le flash et le micro secondaire sont toujours excentrés sur la droite. Troisième retouche : les angles. Ceux du Pixel 8 sont plus arrondis que ceux du Pixel 7, pour un effet moins rectangulaire. Enfin, dernière petite différence, le tiroir de la carte SIM est plus bas sur la tranche de gauche.
Continuons sur les tranches où vous retrouvez tous les éléments habituels. Sur la tranche inférieure, vous pouvez voir sur notre photo deux grilles. L’une d’elles cache le haut-parleur et l’autre le microphone principal. Comme toujours, Google préfère inverser la position du bouton de mise en marche et du contrôle du volume sur la tranche de droite. Chez tous les concurrents, le premier est sous le second. Ici, c’est le contraire.
Et ce n’est pas une mauvaise idée a priori : vous utilisez probablement plus le contrôle du volume que le bouton de mise en marche (surtout si le téléphone s'allume automatiquement quand vous le prenez dans la main). Et il est plus pratique que les boutons les plus utiles soient le plus proche du centre de la tranche, à hauteur du pouce pour les droitiers (les gauchers n’ont pas ce problème, puisque l’index et le majeur se complètent admirablement). Toutefois, si vous êtes habitué à une position plus classique, vous aurez certainement besoin d’une petite période d’adaptation.
Globalement, la prise en main du smartphone est qualitative. Il est facile à utiliser avec une seule main et les matériaux sont agréables au toucher. Le dos est moins qualitatif que celui du Pixel 8 Pro : la finition est brillante et non mate. Le téléphone glisse donc un peu plus et il retient les traces de doigt (notamment dans cette version noire). C’est dommage.
Ecran
Etudions maintenant le nouvel écran, appelé par Google Actua Display, mais qui n’est autre qu’un écran AMOLED signé Samsung. Celui-ci a reçu la meilleure note (à date) du classement DXOMARK, avec 154 points, loin devant l’iPhone 15 Pro Max. Outre le changement de taille observée plus tôt (avec les conséquences que cela a sur la résolution), l’écran du Pixel 8 profite de quelques petites améliorations bienvenues. Notamment deux : l’augmentation significative de la luminosité et la hausse du taux de rafraîchissement maximal.
Commençons avec le taux de rafraîchissement. Il passe donc de 90 Hz à 120 Hz. Soit une belle augmentation de 33 %. Par défaut, le smartphone est réglé par défaut en mode dynamique. Le Pixel 8 va donc faire varier automatiquement le taux de rafraîchissement selon les contenus et l’usage. En vérité, le taux ne varie que très peu. Pour les films et les photos, par exemple, le taux est fixé à 60 Hz. Si vous utilisez l’interface ou naviguez sur Internet, vous passez à 120 Hz. Il n’y a pas de granularité ni d’amplitude, le Pixel 8 étant dépourvu de la technologie LTPO que Google réserve aux versions Pro de ses Pixel. Et cela n’aurait pas été de trop pour optimiser la batterie.
L’autre amélioration concerne la luminosité. Officiellement, elle passe de 1000 nits à 1400 nits au global en mode automatique. Et en pointe locale, elle passe de 1400 nits à 2000 nits. Google affirme qu’en extérieur, sous le soleil, vous pouvez parfaitement profiter de vos contenus HDR. Et c’est vrai. Pour preuve, en mode manuel, nous avons mesuré une luminosité maximale de 1041 nits, une valeur que nous n’avons jamais atteinte en téléphonie, même le boost de luminosité des Galaxy S23. C’est un très bel argument, même si nous nous doutons bien que ce confort visuel se paie au niveau de la consommation d’énergie.
Nous l’avons vu : la dalle mesure 6,2 pouces. Mais la définition reste la même : Full HD+. Soit, au format 20/9, 1080 pixels en largeur et 2400 pixels en hauteur. La résolution progresse , passant de 416 pixels par pouce à 428 pixels par pouce. Bien sûr, la différence est négligeable à l’oeil nu… et même à l’usage. Face aux concurrents, le Pixel 8 est presque à égalité avec le Galaxy S23 et derrière l’iPhone 15. Mais, une fois encore, même un oeil très averti ne voit pas différence.
La dalle est compatible HDR10+. Elle offre, grâce à la technologie OLED, des taux de contraste infinis. Et la dalle est très bien calibrée. Le Pixel 8 profite de deux modes d’affichages des couleurs : couleurs adaptatives et couleurs naturelles. Le premier mode est activé par défaut. C’est un mode qui va adapter la colorimétrie de la dalle en fonction des conditions de lumière ambiantes. Ce qui veut dire que le Delta E peut augmenter ou diminuer selon votre environnement afin que les couleurs vous paraissent toujours bonnes. C’est intéressant. D’autant que le blanc reste parfaitement blanc, même dans ses conditions.
Avec le mode couleurs naturelles, vous bénéficiez d’un profil colorimétrique constant. Et celui-ci est particulièrement bon, comme ce fut le cas avec le Pixel 7. Le Delta E moyen atteint 1,5 seulement et la température moyenne de la dalle est quasi parfaite (nous avons mesuré 6531°). Rares sont les écrans à offrir de tels résultats. Parmi eux, vous retrouvez tout de même celui de l’iPhone 15 (Delta E moyen de 1,2) ou encore celui de l’iPhone 14 Pro Max et de l’iPhone 15 Pro Max (Delta E moyen de 0,9). Le Pixel 8 prouve qu’il est l’un des meilleurs écrans de smartphone à ce jour.
Interface
En allumant le téléphone, vous arrivez directement dans l’écosystème Google. Le Pixel 8, tout comme le Pixel 8 Pro, embarque dès son lancement la dernière version du système d’exploitation de la firme : Android 14. Une version qui bénéficie de nombreuses nouveautés au niveau fonctionnalité et au niveau sécurité. Nous vous conseillons la lecture de notre dossier dédié à Android 14 pour en savoir davantage.
Le Pixel profite d’une version extrêmement épurée d’Android 14. Contrairement aux ROM customisées et autres surcouches des constructeurs, vous avez ici l’expérience pure avec uniquement des applications développées par Google. Vous y retrouvez les grands classiques comme le Play Store, YouTube, Gmail, Google Photos, Chome, Google Drive, etc.
L’échantillon est même plus large que celui d’autres smartphones, puisque le Google Home, Watch, Wallet, Google TV et Google One sont également préinstallés. Et Fitbit est également présent pour gérer vos exercices quotidiens. Vous avez même une application appelée Sécurité qui n’a rien à voir avec la sécurité informatique : il s’agit d’un moyen simple d’appeler du secours, de partager une position si vous êtes en danger ou d’afficher vos informations médicales. Elle inclut la détection d’accident.
L’intelligence artificielle est omniprésente dans ce téléphone. Écrire un brouillon de message. Créer un fond d’écran personnalisé. Améliorer les photos en supprimant un grossissant un objet ou en modifiant le visage d’une personne. Le Pixel 8 regorge de fonctionnalités boostées à l’IA. Et cela ne fera que s’améliorer avec l’arrivée de Bard directement dans le téléphone. À l’heure où nous écrivons ce test, Bard n’est toujours pas disponible sur le Pixel 8, mais il devrait être l’un des premiers smartphones à en bénéficier.
Plus que dans d’autres smartphones Android, les Pixel sont la porte d’entrée privilégiée à l’ensemble des services de la firme, que ce soit son moteur de recherche, son gestionnaire de mail, son gestionnaire de photo, sa plate-forme de streaming vidéo et musicale ou encore sa boutique d’applications. Vous avez bien évidemment la possibilité d’ajouter d’utiliser des services concurrents : DuckDuckGo, Brave Browser, Thunderbird, Deezer ou Twitch. Mais, comme chez Apple, les services Google sont optimisés pour fonctionner entre eux.
Le Pixel 8 propose, comme en 2022, la double authentification biométrique : lecteur d’empreinte digitale sous l’écran et reconnaissance de visage avec le capteur selfie. La reconnaissance de visage est efficace en journée, mais peine à débloquer le mobile en soirée. Pour pallier à cela, vous avez le lecteur d’empreinte digitale, lequel marche également plutôt bien (quel que soit la luminosité).
Performance
Etudions maintenant les performances du smartphone. Vous le savez, le Pixel 8 est propulsé par le Tensor G3, troisième génération de SoC développé en interne chez Google. Il remplace le Tensor G2 du Pixel 7, tout simplement. La firme de Mountain View conserve donc son positionnement : le Tensor G3 est optimisé pour l’intelligence artificielle et les usages quotidiens.
Il se voit doter d’un nouveau processeur dédié à l’intelligence artificielle assez puissant pour faire fonctionner Google Bard sans avoir besoin d’utiliser le cloud. Voilà qui va clairement démocratiser l’utilisation des IA générative. Il profite aussi d’une mise à jour au niveau connectivité, avec notamment le WiFi 7 (ce qui n’est pas encore, à l’heure où nous écrivons ces lignes, un argument assez important pour justifier son achat).
C’est un composant plus puissant que son prédécesseur, bien évidemment, que ce soit au niveau CPU ou GPU. Mais, comme les Tensor G1 et G2, le G3 n’est pas le foudre de guerre que vous pourriez attendre d’un SoC haut de gamme de chez Qualcomm ou de chez Apple. Les benchmarks le confirment bien évidemment, comme vous pouvez le voir grâce aux captures d’écran ci-contre.
Globalement, le Tensor G3, ici associé à 8 Go de mémoire vive, atteint des scores similaires à un Snapdragon 8 Gen 1 ou un Dimensity de la série 9000. Nous retrouvons notamment des scores très similaires sur les smartphones haut de gamme de 2022 chez Motorola ou Xiaomi, par exemple. Une constatation faite aussi bien sur la partie CPU (avec Geekbench) que la partie GPU (avec 3DMark). Et, sans surprise, le Tensor G3 maîtrise mieux les tests intégrant de l’intelligence artificielle (AITuTu par exemple).
Concernant la chaleur, le Pixel 8 va chauffer quand il est sollicité. Ce n’est pas une surprise : tous les SoC modernes haut de gamme vont produire de la chaleur qui sera dissipée par le châssis en aluminium, ainsi que par le module photo métallique. Cette chaleur est prononcée, le téléphone montant jusqu’à 44°C. Vous la ressentez sous les doigts, c’est vrai. Mais ce phénomène n’est pas inquiétant pour autant. En revanche, il montre une efficacité un peu moindre : pour une même diffusion de chaleur, le Tensor G3 développe moins de puissance. Voilà qui nous rappelle certains problèmes du Tensor G2…
Autre remarque sur le comportement de la plate-forme, les performances du Tensor G3 ne sont pas très stables. Sur tous les stress tests, le smartphone voit sa puissance baisser de 40 % environ entre le début et la fin du test. Contrairement à d’autres smartphones, cette baisse est linéaire : il n’y a pas une forte baisse au bout de quelques minutes, puis une stabilisation. Les performances sont élevées au départ et, graduellement, vont baisser jusqu’à atteindre une limite basse. C’est bien pour les joueurs : la perte de puissance sera moins abrupte, même si, sur la longueur, la baisse est tout de même importante.
Batterie
Passons à un autre élément important d’un smartphone : la batterie. Dans ce domaine, les Pixel de petites tailles n’ont jamais démérité, offrant en moyenne 4500 mAh dans un smartphone de petite taille : 4611 mAh avec le Pixel 6, 4355 mAh avec le Pixel 7 (plus petit et plus fin) et 4575 mAh avec ce Pixel 8 qui voit son encombrement encore réduit. Mais il est aussi marqué par un embonpoint de 0,2 mm, une concession vite pardonnée grâce aux 5 % supplémentaires.
Et ces 200 mAh ne seront pas de trop dans le Pixel 8. En effet, plusieurs éléments consomment plus d’énergie. L’écran est plus lumineux et plus fluide. Le SoC est plus puissant. Le système d’exploitation s’appuie plus encore sur l’intelligence artificielle. Résultat : la consommation d’énergie est en augmentation. Et l’autonomie en pâtit, évidemment. Le test PCMark nous indique que le Pixel 8 dispose d’une autonomie continue de 15 heures en usage standard. Ce que nous traduisons par une journée et demie d’autonomie si vous utilisez le téléphone « normalement » : messagerie, appel, réseaux sociaux, web, un peu de casual gaming, un peu de streaming audio et vidéo.
Si vous êtes joueur, l’autonomie du Pixel 8 est bonne : nous atteignons 5 heures avec Honkai Star Rail avec les paramètres graphiques par défaut et un peu plus de 3 heures avec la meilleure qualité visuelle (et 60 images par seconde). Compte tenu de l’autonomie en usage standard, nous nous attendions à pire dans ce domaine. Évidemment, ces chiffres ne concernent que ceux qui jouent à des jeux exigeants sur leur portable (ou aux émulateurs).
Une fois la batterie déchargée, il faut passer par la case recharge. Dans ce domaine, Google continue d’appliquer sa stratégie adoptée pour le Pixel 6 et le Pixel 7 : une charge moyennement rapide et sécurisée. Cela sous-entend que la puissance acceptée par le Pixel 8 est inférieure à 30 watts. Ici, il s’agit d’une charge 27 watts, un chiffre assez proche de ceux d’Apple et Samsung. La promesse est d’ailleurs identique : 30 minutes suffisent pour retrouver la moitié de sa batterie. Le Pixel 8 est d’ailleurs compatible Power Delivery 3.0.
Et la promesse est tenue, puisque nous avons réussi à atteindre les 50 % en 27 minutes très précisément, à condition que le téléphone reste éteint (pas de redémarrage). Le Pixel 8 se recharge entièrement en 75 minutes environ. L’expérience est donc correcte, même si nous avons vu mieux, même à ce niveau de prix. Voici les mesures obtenues avec un chargeur Samsung compatible Power Delivery :
- 25 % en 12 minutes
- 50 % en 27 minutes
- 75 % en 44 minutes
- 90 % en 60 minutes
- 100 % en 75 minutes
Si vous n’avez pas de chargeur compatible, le Pixel 8 prend plus de temps pour remplir sa batterie. Certains chargeurs seront tout de même plus rapides que d’autres. Les plus rapides (chargeur de MacBook Pro, par exemple) atteignent les 50 % en 40 minutes, tandis que les plus lents prennent une heure et demie environ pour atteindre le même pourcentage. C’est le temps que nous avons mis avec un chargeur Oppo 65 watts, par exemple. C’est suffisant pour une charge nocturne par exemple, mais les plus pressés trouveront cela trop lent.
Le Pixel 8 profite de la charge sans fil, comme son prédécesseur. La puissance acceptée reste réduite (18 watts). Là encore, c’est bien suffisant si vous avez l’habitude de recharger votre téléphone la nuit. Pour soigner la batterie et améliorer sa longévité, le Pixel 8 ne propose que très peu d’outils. Vous n’avez que la recharge adaptative, laquelle est adaptée par défaut. Il n’y a pas d’options pour brider la puissance de la charge. Il n’y a pas non plus d’option qui bloque la charge à 80 %.
Audio
Parlons maintenant de la partie audio. C’est une discipline qui n’a jamais été particulièrement travaillée dans les Pixel. Et force est de constater que ce n’est toujours pas une priorité chez Google, même si des efforts ont été consentis cette année. Nous en voulons pour preuve la prise en charge du Bluetooth 5.3 qui vient améliorer encore la qualité du son et la maîtrise de la consommation d’énergie des écouteurs et casques sans fil.
Cette mise à jour du protocole Bluetooth vient s’ajouter à la prise en charge du codec aptX HD de Qualcomm, déjà pris en charge par les précédents Pixel. Ce codec est l’un des plus utilisés en téléphonie mobile, devant Dolby Atmos, DTS-X, LDAC et autre Apple Lossless. Le codec de Qualcomm est quasiment un passage obligé pour tous les smartphones sous Snapdragon. Nous sommes ravis de voir que Google l’utilise aussi, sans en avoir vraiment l’obligation. Notez que le Pixel 8 est compatible audio spatial. Mais les accessoires compatibles semblent assez limités.
Autre élément repris du Pixel 7 : les haut-parleurs. Nous retrouvons ici une configuration stéréo asymétrique avec un haut-parleur principal sur la tranche inférieure et un haut-parleur secondaire caché dans l’écouteur téléphonique. La puissance de ces deux haut-parleurs n’est pas très élevée, en comparaison d’autres smartphones sur la même gamme. Nous pensons notamment à l’iPhone 15. Il faut régler sur le volume sur 50 % pour entendre clairement le contenu.
En revanche, une fois le bon réglage sonore trouvé, la qualité audio est au rendez-vous. Bien sûr, vous manquerez un peu de basse. Bien sûr, vous n’aurez pas une stéréo équilibrée : les basses d’un côté, les aiguës de l’autre (impliquant comme toujours un choix cornélien à faire sur certains morceaux : quel haut-parleur choisir à gauche et à droite). Mais, globalement, le Pixel 8 offre de beaux détails. Les grésillements restent maîtrisés, même quand le volume est à 100 % (conséquence heureuse du volume sonore globalement plus bas que la concurrence).
Dernier point à signaler : le Pixel 8 intègre, comme ses prédécesseurs, d’un troisième micro intégré dans le module photo. Ce micro se charge de la captation vidéo et permet notamment, mais pas uniquement, de créer l’effet zoom audio. Et l’effet est assez prononcé, le Pixel 8 réduisant considérablement les voix proches et accentuant les voix éloignées à mesure que vous zoomez. C’est l’un des rares smartphones à proposer cette fonction. Et c’est un plus.
Photo
Dernière étape de notre test : la photographie. Ou plutôt l’imagerie assistée par intelligence artificielle. Car, plus encore que ses prédécesseurs, le Pixel 8 s’appuie lourdement sur les algorithmes pour prendre des photos. Bien sûr, vous disposez de plusieurs capteurs pour créer ces images : deux à l’arrière et un dernier à l’avant. Voici la configuration du Pixel 8 :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.7, stabilisateur optique, autofocus laser et autofocus omnidirectionnel à détection de phase
- Panorama : capteur 12 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 126°, focale fixe
- Selfie : capteur 10,5 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, autofocus à détection de phase
La configuration du Pixel 8 s’appuie en très grande partie sur celle du Pixel 7. Les trois capteurs sont peu ou prou identiques. Il y a cependant deux changements intéressants. D’abord, le capteur principal profite d’un objectif qui ouvre à f/1.7 au lieu de f/1.9. Cela veut dire plus de lumière dans le capteur. Ensuite, l’angle de vue du capteur secondaire est plus large, passant de 114° à 126°. Les panoramas sont donc plus larges.
Mais, plus encore que Huawei, Samsung ou Apple, Google préfère déconstruire ce que les cellules photosensibles capturent pour analyser chaque élément et appliquer des réglages adaptés à chacun d’eux pour produire une photo « optimisée ». Le ciel est plus bleu. Les fruits sont plus lumineux. Les visages sont plus détaillés. Les ombres révèlent leurs secrets. Les photos en mouvement sont plus souvent nettes. Tout cela grâce à l’intelligence artificielle. Les principales nouveautés du Pixel 8 sont donc logicielles.
Regardons les résultats de cette combinaison avec nos propres clichés. En journée, les résultats sont particulièrement propres. Les couleurs sont vibrantes. Les détails sont nombreux, même dans les ombres. La netteté est élevée. Il y a un très bel équilibre dans les clichés, même à contre-jour : les détails restent nombreux dans le ciel ou sous le pont dans la photo ci-contre. La colorimétrie va en revanche être plus terne. Avec un beau soleil, le résultat gagne en naturel et les algorithmes se font plus discrets.
En soirée, vous avez la possibilité d’activer le mode vision de nuit, lequel est activé par défaut en mode basic. Il faut aller dans les paramètres si vous souhaitez le désactiver. Pourquoi le désactiver ? Pour gagner un peu plus en naturel. Le mode vision de nuit a un gros avantage et un gros défaut. D’un côté, il accentue la luminosité (avec le HDR) pour créer une scène plus détaillées, tout en conservant la maîtrise des sources lumineuses externes (néon, lampadaire, LED d’extérieur). Et de l’autre, il lui manque une certaine constance dans la balance des blancs, tirant ainsi vers le jaune, voire le bleu. De fait, quand la luminosité est bonne, le mode vision de nuit perd en pertinence. Nous vous conseillons de le désactiver en mode automatique pour le réserver dans les scènes complexes.
Le Pixel 8 propose un mode portrait, même si ce dernier peut aussi s’activer automatiquement en mode basic s’il détecte une personne ou un animal. Il y a deux distances focales : 35 mm et 50 mm. Et les résultats sont très bons. Le bokeh est très bien calculé et les erreurs sont assez rares. Le flou d’arrière plan est élégant. Les détails du visage sont nombreux. Et les teintes sont plutôt naturelles, Google ayant fait un gros travail sur la colorimétrie des visages. Nous constatons en revanche que le Pixel 8 est lui aussi victime d’une baisse de luminosité sur le visage en mode portrait.
Le Pixel 8 utilise son capteur principal pour le zoom numérique. L’interface propose un raccourci vers le rapport 2x, mais il peut monter jusqu’à 8x. En journée, le zoom numérique reste excellent jusqu’à 5x et il se dégrade entre 5x et 8x. Nous pouvons observer un lissage assez prononcé en journée, ainsi que des artefacts qui vont amoindrir la qualité de l’image. En soirée, le zoom numérique reste très correct avec le rapport 2x. Mais les détails deviennent granuleux dès le rapport 5x. Le mode vision de nuit permet d’éclaircir la scène et d’obtenir une colorimétrie plus pétillante. Mais vous perdez aussi en naturel.
Deux remarques sur la mise au point qui combine ici un autofocus laser et un autofocus multi-directionnel à détection de phase. Tout d’abord, vous pouvez appliquer une mise au point extrêmement précise afin de flouter le reste de la photo. Rares sont les smartphones à proposer un tel contrôle sur la focale. Ce contrôle vous permet notamment de produire des macros d’excellentes qualités. Attention, c’est l’afflux de lumière qui va permettre une mise au point précise. Quand les conditions sont moins bonnes, le Pixel 8 perd en piqué… et même parfois en réactivité.
Ensuite, la combinaison des deux autofocus apporte de la rapidité, ce qui est très utile quand le sujet est en mouvement. Le Pixel 8 va même anticiper la prise de vue pour assurer que le sujet est dans le cadre (l’anticipation est parfois même un peu trop élevée) et que le mouvement est figé. Comme sur la photo de la fontaine, ci-contre. Profitons en pour évoquer « Best Take » (ou « Top Shot » dans la version française), une fonction qui peut sauver certaines prises de vue quand il y a du mouvement. Celle-ci ne prend pas une photo : elle va filmer pendant 1 ou 2 secondes et choisir le meilleur moment. Le « Best Take ». Attention, cela double le poids de la photo.
Le capteur ultra-grand angle est moins bon que le principal, ce n’est pas une surprise. Mais il s’en sort admirablement bien en journée. En soirée, en revanche, il va rapidement montrer ses limites. Non seulement les photos sont bien plus sombres, mais elles perdent aussi en éclat, en couleurs et en piqué. Le grain s’installe. Avec le mode vision de nuit, vous allez retrouver une colorimétrie plus juste et un meilleur équilibre de la lumière. Voire même un peu plus de détails. Mais rien ne peut sauver la mauvaise netteté.
Le capteur selfie offre également de jolis portraits, avec un détourage précis, un bokeh élégant et de nombreux détails. La colorimétrie est bien moins chaleureuse avec le capteur selfie qu’avec le capteur principal. Ce défaut, vous le ressentez la journée, mais surtout en soirée. Quand le capteur principal garde des teintes naturelles, le capteur selfie dérape, les blancs devenant jaunes. L’interface propose deux focales pour les auto-portraits, dont l’une est plus propice aux selfies de groupe.
Côté vidéo, vous retrouvez les mêmes qualités qu’en photo : belles couleurs, belle maîtrise de la lumière, quelques artefacts disgracieux dans les zooms, des résultats très moyens avec le capteur ultra grand-angle, notamment en soirée avec des différences flagrantes de colorimétrie. Vous pouvez en Full HD et en 4K, de 24 à 60 images par seconde (avec un mode dynamique qui va changer le framerate en fonction de l’action). Attention : le HDR n’est pas compatible avec la 4K @ 60 ips. C’est là la seule limitation technique. Vous avez plusieurs modes interessants, notamment le mode portrait en vidéo (avec un autofocus constant sur le sujet) qui ressemble beaucoup au mode cinématique de l’iPhone.
Conclusion
Le Pixel 8 est un smartphone très agréable à utiliser. Son design amélioré. Son format compact et son châssis étanche. Son excellent écran. Son interface entièrement dépourvue du superflu, mais agrémentée de services pratiques. Ses belles prestations en photo, malgré un rendu artificiel. Le Pixel 8 a de très bons atouts pour vous convaincre de ne pas acheter un S23 ou un iPhone 15, malgré quelques faux pas vus dans ce test.
Mais face à son prédécesseur, les améliorations ne sont pas si significatives. Et, surtout, elles ne sont pas assez significatives pour justifier les 15 euros d’écart entre les deux générations. S’il était resté à 649 euros, le Pixel 8 aurait certainement été le meilleur rapport qualité-prix de l’année, malgré ses défauts. A 799 euros, ces petits défauts sont plus difficiles à expliquer.
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Avec le Pixel 8, Google conserve son positionnement : créer un smartphone fonctionnel, efficace, sans extravagance (sauf son design) et plus intelligent que jamais. S'appuyant sur une ergonomie éprouvée, un écran impeccable, une interface fluide et une partie photo solide, le Pixel 8 veut s'adresser au plus grand nombre. Mais, en lorgnant sur le terrain du S23 et de l'iPhone 15, Google en oublie l'accessibilité qui qualifiait tant ses deux dernières générations de smartphone. Résultat : ses défauts sont davantage regardés. Et le rapport qualité-prix en pâtit, même si son tarif reste un cran en dessous des concurrents.
- Le design facilement reconnaissable
- Le design compact et étanche
- Le calibrage de l'écran
- La luminosité de l'écran
- L'absence totale d'applications commerciales dans l'interface
- Le très bon mode portrait
- Le très bon mode macro
- Les outils de retouche photo
- Les 150 euros supplémentaires à payer
- La finition brillante salissante et glissante
- Les performances du Tensor G3 face aux concurrents
- L'autonomie moyenne
- La faible puissance sonore des haut-parleurs
- L'inconstance de la balance des blancs avec le mode nuit
- Les artefacts prononcés en zoom numérique
- La qualité du capteur ultra grand-angle en retrait