Test Honor Magic6 Pro : de vraies améliorations qui ont du sens
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Avec son nouveau porte-étendard, le Magic6 Pro, Honor joue la carte de l’audace. Audace dans le design. Audace dans l’expérience. Audace dans la fiche technique. Et audace dans le prix. Prenant le contre-pied des deux leaders du marché, la marque chinoise choisit d’augmenter à nouveau ses tarifs. Est-ce que cela se justifie ? Le Magic6 Pro est-il un bon smartphone ? Réponse dans ce test complet.
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En 2023, Honor a présenté le Magic5 Pro, un smartphone que nous avons beaucoup aimé à la rédaction. Tant et si bien que vous pouvez le retrouver dans la vidéo consacrée aux meilleurs téléphones de l’année passée sur notre chaîne YouTube, au côté du Galaxy S23 Ultra et de l’iPhone 15 Pro Max, deux de ses principaux concurrents. Le Magic5 Pro confirmait, entre autres, que la marque Honor avait les épaules assez larges pour prétendre à une place parmi les plus grands en lieu et place de Huawei.
Lire aussi – Test Samsung Galaxy S24 : un classique amélioré là où il faut
Un an est passé depuis le lancement du Magic5 Pro. Lors du Snapdragon Summit de Qualcomm organisé en octobre dernier, son successeur a été annoncé officiellement par le patron de la marque. Cinq mois plus tard, le Magic6 Pro est enfin arrivé à la rédaction pour un test complet. L’occasion idéale pour confirmer si Honor peut prétendre à remplacer entièrement Huawei dans le cœur des fans du mythique P30 Pro.
Prix et disponibilité
Le Magic6 Pro sera disponible le 14 mars 2024. Les précommandes démarrent aujourd’hui (25 février 2024). Le prix public conseillé du Magic6 Pro est de 1299 euros avec 12 Go de RAM et 512 Go de stockage. Il n’existe qu’une seule version. Cela représente une hausse de 100 euros par rapport au Magic5 Pro qui avait déjà subi une inflation de 100 euros en comparaison du Magic4 Pro.
Cette augmentation est la première grande audace du Magic6 Pro. Pour deux raisons. D’abord, la concurrence la plus directe (Apple, Samsung et Xiaomi) n’a pas augmenté les prix de ses téléphones premium en 2024. Pire, Apple a même baissé ses tarifs, rendant ses iPhone 15 plus séduisants. L’iPhone 15 Pro Max, par exemple, est en moyenne 140 euros moins cher que l’iPhone 14 Pro Max. Seconde raison, les ventes de smartphones ont baissé en 2023. Il va donc falloir être plus agressif pour vendre des téléphones en 2024.
À 1299 euros, le Magic6 Pro reste tout de même moins cher que la concurrence directe. Un iPhone 15 Pro Max avec la même quantité de stockage est proposé à 1729 euros. Un Xiaomi 14 Ultra, tout juste officialisé, sera vendu en France à 1499 euros. Et le Galaxy S24 Ultra est vendu 1589 euros avec la même configuration que ce Magic6 Pro. Cependant, d’autres marques pourraient être plus agressives encore. Nous pensons à Motorola ou Asus dont les modèles haut de gamme se positionnent généralement sous la barre des 1000 euros.
Dans la boîte, c’est la mauvaise surprise : les accessoires que nous avons croisés avec le Magic5 Pro ont disparu. Il n’y a donc plus de coque en plastique ni de chargeur. Vous retrouvez simplement un câble USB-C vers USB-C. C’est dommage que ces accessoires disparaissent de plus en plus des boîtes des smartphones haut de gamme. Et c’est d’autant plus triste quand cela concerne un téléphone 100 euros plus cher que son prédécesseur et qu’un chargeur adapté est facturé 70 euros par Honor…
Test vidéo complet du Honor Magic6 Pro
Design
Démarrons ce test complet avec le design, deuxième grande audace du Magic6 Pro. En effet, le smartphone est visuellement ostentatoire. Des lignes arrondies en façade et dans le dos. Un énorme bloc photo cerclé de métal inspiré des montres de luxe. Une coque texturée pour la version verte (que vous pouvez découvrir dans ce test). Et une coque lisse et plus classique pour la version noire. Nous sommes face à un produit répondant aux codes du haut de gamme.
Le dos de la version noire est en verre minéral, tandis que celui de la version verte est en « cuir végan ». En réalité, c’est du silicone avec un traitement pour obtenir le toucher du cuir. Le résultat est bon, mais il n’est pas aussi qualitatif qu’avec d’autres smartphones premium. Nous pensons par exemple au Find X2 Pro (ça ne nous rajeunit pas !). Le Magic6 Pro, comme ses prédécesseurs, est certifié IP68. Il résiste donc à une immersion totale si vous voulez prendre des photos dans la piscine cet été.
L’élément ergonomique le plus intéressant est le module photo. Il est carré avec des bords arrondis sur la partie extérieure et circulaire sur la partie intérieure. Il est protubérant, bien évidemment, mais cet écart d’épaisseur est lissé grâce à une intégration progressive dans la coque du téléphone. L’intégration n’est pas aussi poussée que chez Oppo avec les Find X3 Pro et Find X5 Pro. Mais nous notons tout de même l’effort.
La protubérance du module photo n’est pas gênante, car elle ne déséquilibre pas le téléphone. Quand il est posé sur une table, il n’est pas bancal. Et c’est une bonne nouvelle. En outre, vous pouvez vous en servir pour améliorer la prise en main. Le téléphone est d’ailleurs assez grand, mais pas davantage que tous les concurrents. Il est même un peu plus petit que son prédécesseur en largeur et en longueur. Il est quelques grammes plus lourd, mais rien de bien méchant.
Les tranches sont couvertes de métal. Vous y retrouvez les éléments habituels, sans aucune surprise. Remarquez sur la tranche du haut l’ouverture pour le haut-parleur secondaire (nous y reviendrons) et le capteur infrarouge (une lubie des consommateurs chinois). Les boutons mécaniques sont bien positionnés. À l’avant, nous retrouvons une grande dalle tactile incurvée sur les quatre côtés. Le poinçon allongé a été déplacée du côté vers le centre de la bordure supérieure. Et cela a une conséquence au niveau de l’interface.
Enfin, l’écran est protégé par un nouveau verre minéral appelé « Nanocrystal Shield » par Honor. Il serait plus résistant encore que celui du Magic6 Lite (lequel peut planter des clous sans causer de dommage). Au quotidien, s’il protège bien, il offre aussi une bonne réactivité à la couche tactile. Notez que Honor installe aussi par défaut une petite protection supplémentaire que vous pouvez aisément enlever.
Écran
Restons en façade et étudions l’écran. Le Magic6 Pro profite d’une dalle qui, dans l’ensemble, conserve les mêmes caractéristiques techniques que celles du Magic5 Pro, hormis sur quelques points que nous allons détailler ici. Sachez cependant que ces changements ne sont pas significatifs dans un usage quotidien. Mais ils peuvent faire la différence dans des cas précis.
La taille de l’écran illustre bien ce propos : elle passe de 6,81 pouces à 6,8 pouce exactement. Le ratio (19,5/9e) étant le même, les conséquences sont anecdotiques sur la définition et la résolution de l’écran. La première est de 1280 pixels en largeur et 2800 pixels en hauteur. Et la seconde est de 453 pixels par pouce, soit 7 pixels par pouce de moins qu’auparavant. Ce n’est évidemment pas perceptible à l’œil nu. Notez que Honor est l’une des seules marques à proposer plusieurs réglages de définition pour réduire la consommation d’énergie.
Officiellement, le changement le plus notable concerne la luminosité de l’écran. Selon Honor, cet écran peut projeter 1600 nits de lumière sur l’ensemble de sa surface et, ponctuellement et selon les conditions, jusqu’à 5000 nits (contre 1800 nits précédemment). L’objectif est que l’écran reste lisible dans toutes les situations. Notre sonde n’a jamais atteint ces chiffres. En mode manuel, nous avons cependant obtenu d’excellents résultats : plus de 700 nits. Le Magic5 Pro dépassait également cette limite.
La dalle est toujours AMOLED, promesse de contrastes infinis. Le Magic6 Pro perd la certification HDR10+, mais il gagne la certification Dolby Vision et HDR Vivid. Ce dernier est un standard HDR développé en Chine qui permet, notamment, d’améliorer le rendu colorimétrique des sources vidéo standard. Cet écran est également LTPO. Le taux de rafraichissement maximal est 120 Hz, sans changement. Et l’écran est capable de descendre jusqu’à 1 Hz. Vous avez trois réglages de ce taux dans MagicOS pour brider à 90 Hz ou 60 Hz le taux maximum.
Parlons enfin de la reproduction des couleurs. Le Magic6 Pro est compatible DCI-P3 et sRGB. Il est capable d’afficher 1,07 milliard de teintes différentes. Et vous avez deux modes de couleur : vif ou naturel. Quand cette dalle est comparée à l’échantillon sRGB, elle s’en sort très bien, presque comme l’écran du Magic5 Pro. Le Delta E moyen du mode naturel atteint 1,8 et la température moyenne des couleurs est de 6216°. Cela veut dire que le blanc tire légèrement vers le jaune. Le mode vif présente un Delta E moyen de 2,5 avec une température moyenne de 6840° (le blanc est très légèrement bleu). Quelques réglages vous permettent d’améliorer encore le rendu des couleurs et de rapprocher le blanc du vrai blanc.
Interface
Une fois le smartphone allumé, vous accédez à MagicOS, ici en version 8.0. Celle-ci est basée sur Android 14, naturellement. Elle inclut certains des changements apportés par Google au système d’exploitation. Mais, comme toujours avec MagicOS, ceux-ci sont cachés derrière l’interface customisée par la marque chinoise. Une interface qui ressemble encore beaucoup à HarmonyOS / EMUI, mais qui parvient peu à peu à s’en détacher.
Comme précédemment, MagicOS est une interface qui conserve de nombreux acquis d’Android. Vous retrouvez donc les deux écrans d’accueil par défaut, les volets dissociés pour les réglages rapides et les notifications, ainsi que ’écran Discover. Par défaut, vous n’avez pas de tiroir pour les applications. Mais il est possible de l’activer dans les réglages.
Comme MagicOS 7, vous avez quelques applications maison pour enrichir l’expérience : Game Center (pour gérer les jeux), Honor Health (à associer à une montre connectée), le Gestionnaire Système (avec un antivirus intégré), Thèmes (pour personnaliser l’interface), Galerie, Gestionnaire de fichiers, etc. Honor ajoute également l’App Market, une boutique d’application, et My Honor, un accès à la boutique et au service client de la marque.
Outre la brochette de logiciels de Google, vous retrouvez quelques applications commerciales. Netflix. TikTok. Booking. Facebook. Trip.com. WPS Office. Ainsi que Swiftkey de Microsoft (activé par défaut). La liste est légèrement moins longue que celle du Magic5 Pro, mais c’est toujours trop pour un smartphone vendu 1299 euros. Nous ne serons satisfaits que quand cette liste n’en comptera qu’un ou deux.
Dans la version 8 de MagicOS, nous avons pu observer plusieurs nouveautés. Certaines devraient arriver dans les modèles précédents de la marque, tandis que d’autres resteront exclusives au Magic6 Pro (en attendant un éventuel successeur). Dans la première catégorie, citons les nouveaux widgets du mode Always-On qui viennent enrichir l’expérience quand le téléphone est éteint, ainsi que le Mode Réveil, directement inspiré par iOS16 et les iPhone 15.
Dans la seconde catégorie, nous retrouvons une autre fonction inspirée d’iOS : la Magic Capsule. Il s’agit d’une adaptation pure et simple de Dynamic Island. En lançant certaines applications en arrière-plan, des notifications s’affichent autour du poinçon allongé de l’écran. En appuyant dessus, vous ouvrez un widget qui permet d’interagir avec l’application sans avoir à ouvrir entièrement cette dernière. Nous avions adoré cette fonction avec l’iPhone 14 Pro Max, puis l’iPhone 15 Pro Max. Elle est tout aussi excellente ici, même si elle mériterait d’être prise en charge par davantage de logiciels.
Dernier point sur l’interface : les mises à jour. Honor prévoit de maintenir le système d’exploitation pendant quatre ans. C’est deux ans de plus que le Magic5 Pro et un an de plus que le Magic V2 : voilà une très bonne nouvelle. Et la marque ajoute un an pour le support des patchs de sécurité. Si la marque peine encore à atteindre les meilleurs dans ce domaine (Apple, Samsung et Google), elle n’est pas la pire élève de la classe non plus.
Performances
Passons sous le capot et étudions le moteur de l’engin. Nous retrouvons ici un Snapdragon 8 Gen 3, sans grande surprise. Il est accompagné de 12 Go de RAM (avec 8 Go de RAM virtuelle activés par défaut qu’il n’est pas possible de désactiver). Il s’agit d’une configuration assez classique, mais équilibrée : vous en avez assez pour tous les usages et la facture reste maitrisée. C’est clairement un bon choix, même si l’arrivée prochaine de l’intelligence artificielle pourrait être extrêmement gourmande.
Les performances offertes par le Magic6 Pro sont dans la fourchette habituelle des scores obtenus par les plates-formes sous Snapdragon 8 Gen 3. Pas de contre-performance donc, ni de bonnes surprises. Le Magic6 Pro n’est pas un smartphone gaming comme peuvent l’être les ROG Phone ou les Red Magic. Cela veut dire que Honor mise sur une expérience équilibrée, laissant une marge de manœuvre à la plate-forme pour s’exprimer.
Une expression qui reste cependant mesurée. La gestion de la chaleur est plutôt bonne, même si nous avons pu ressentir, pendant les benchmarks très gourmands, un petit pic de chaleur dans le coin juxtaposant le processeur. Le téléphone ne dépasse jamais les 45°C selon les benchmarks (hormis au niveau du CPU et du GPU bien évidemment). La chambre à vapeur de 5052 millimètres cubes y est pour quelque chose.
Mais ce n’est pas la seule raison : quelques sécurités ont été placées. Celles-ci engendrent une instabilité modérée des performances. La stabilité mesurée ici oscille autour des 70 % selon les tests et les conditions. En jeu, le smartphone se comporte très bien, que ce soit avec Genshin Impact ou Honkai Star Rail, deux jeux très gourmands. Les émulateurs s’en sortent également très bien.
Notez également que ce téléphone est compatible WiFi 7, Bluetooth 5.3, USB 3.2 et bien évidemment 5G. Le Magic6 Pro intègre également l’équipement nécessaire à une connexion satellite d’urgence, pour rivaliser avec Apple. Vous avez en outre un lecteur optique d’empreinte digitale sous l’écran et la reconnaissance faciale avancée grâce au capteur ToF en façade.
Batterie
Pour alimenter une telle plate-forme, vous avez naturellement besoin de beaucoup d’énergie. Pour cela, à l’intérieur de ce smartphone, vous retrouvez une batterie de 5600 mAh. Trois remarques sur ce composant. D’abord, il s’agit d’une batterie Silicone Carbone, comme sur Magic V2. L’avantage de cette technologie, ici dans sa deuxième génération, est d’offrir une densité énergétique plus élevée qu’une batterie Lithium Ion. Pour une batterie de même taille, vous avez plus d’énergie.
Deuxième information, la batterie du Magic6 Pro international est identique à celle de la version chinoise. Pas de jaloux cette année. Enfin, la capacité proposée par le Magic6 Pro est en augmentation par rapport à celle du Magic5 Pro, gagnant 500 mAh. Ce n’est pas rien. D’autant que le Snapdragon 8 Gen 3 est tout de même gourmand, même s’il consomme moins que son prédécesseur pour une tâche équivalente. Notez aussi la présence d’un chipset maison appelé Honor E1. Son but est de gérer finement l’énergie.
À l’usage, l’autonomie du Magic6 Pro est très correcte. Elle permet au smartphone de tenir deux grosses journées en usage standard (web, réseaux sociaux, casual gaming, streaming, photo, messagerie, etc.). Vous pouvez optimiser cette durée de quelques heures en changeant quelques paramètres : définition, rafraichissement, mode sombre, Always-On, etc.). L’autonomie a été améliorée par rapport au Magic5 Pro d’une heure sur le benchmark PC Mark.
Pour les gamers, le Magic6 Pro offre une autonomie très correcte. Avec Honkai Star Rail, vous profitez d’une autonomie de 5 heures environ même si vous choisissez de jouer avec les paramètres graphiques les plus élevés (60 images par seconde, graphisme très haut). Et la batterie tient encore un peu plus longtemps si vous conservez les réglages par défaut.
Côté charge, vous avez le choix entre la charge filaire et la charge sans fil. Même s’il ne parvient pas aux puissances acceptées par le Magic4 Pro, le Magic6 Pro offre tout de même deux améliorations par rapport au Magic5 Pro. D’un côté, la charge filaire est plus rapide, passant de 66 watts à 80 watts. Et de l’autre côté, la charge sans fil passe de 50 watts à 66 watts. Cela permet au Magic6 Pro de se charger presque aussi vite que son prédécesseur, malgré l’augmentation de la capacité de la batterie.
Bien sûr, l’expérience dont vous bénéficiez dépend du chargeur que vous utilisez. Et comme vous n’avez pas de chargeur dans la boîte, vous allez devoir faire un choix : soit utiliser un ancien chargeur qui ne sera pas forcément compatible, soit acheter un chargeur et profiter pleinement de l’expérience. Nous avons testé le téléphone avec un chargeur Huawei 80 watts. Et voici nos mesures :
- 31 % en 15 mn
- 60 % en 30 mn
- 84 % en 45 mn
- 100 % en 55 mn
Nous pensons qu’un chargeur Honor adapté permettrait de charger le téléphone un peu plus vite. Avec un chargeur sans fil Honor, vous devriez être en mesure de remplir la batterie en une heure environ. Notez que le Magic6 Pro, comme son prédécesseur, comprend plusieurs outils pour entretenir et optimiser la batterie, notamment la charge limitée et la charge programmée.
Audio
Passons à la partie audio de ce test. Dans ce domaine, le Magic6 Pro s’appuie sur l’expérience offerte par le Magic5 Pro et le Magic4 Pro. Une expérience qui était complète et qualitative. Et nous la retrouvons presque intégralement. À commencer par la configuration stéréo quasi symétrique des haut-parleurs. L’un des deux haut-parleurs est placé sur la tranche inférieure. L’autre est caché dans l’écouteur téléphonique et profite de deux sorties (une en façade et une sur la tranche).
Le résultat est similaire à celui de l’année dernière : de beaux détails dans les médiums, mais un peu moins de granularité dans les aigus et des basses qui vont manquer de profondeur, même si le corps du téléphone peut dans une certaine mesure jouer le rôle de caisson. Quand vous montez le volume jusqu’à 50 %, le son reste clair même si nous percevons un léger sifflement. Et il n’y a pas de grésillement désagréable, même à 100 %. La puissance maximale n’est pas très élevée en comparaison du ROG Phone 8 par exemple. Mais elle est largement suffisante pour regarder un film ou une série sans écouteur.
Autre héritage du Magic5 Pro, le Magic6 Pro est équipé d’un microphone secondaire installé dans son module photo. Ce composant sert à enregistrer le son lors d’une captation vidéo. Il débloque une fonction que nous avions appréciée avec le précédent flagship de la marque : le zoom audio qui permet de concentrer la captation sur un sujet. L’effet est très intéressant et isole bien la voix d’une personne même dans un environnement bruyant.
À cela s’ajoutent quelques éléments logiciels. Le Magic6 Pro est compatible avec les codecs Bluetooth standard AAC et SBC, ainsi que l’aptX HD de Qualcomm. Sans oublier le DTS X Ultra. Ce dernier intègre plusieurs fonctionnalités avancées, comme un égaliseur complet, des profils audio selon les contenus et un mode audio spatial. Un menu permet également d’adapter le son selon le casque ou les écouteurs utilisés. Les produits Honor sont évidemment pris en charge.
Nous continuons de trouver cela dommage que les haut-parleurs du téléphone ne soient pas compatibles avec les paramètres audio proposés par le codec DTS X Ultra. Il vous faut obligatoirement un accessoire audio externe pour en tirer parti. Avec le risque que celui-ci ne soit pas compatible.
Photo
Présentation du matériel
Finissons ce test avec la photographie où Honor s’améliore d’année en année et hérite, de son passé commun avec Huawei, d’une bonne expertise. Le Magic5 Pro a clairement confirmé l’ambition de la marque dans ce domaine. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il est toujours dans le Top 10 mondial de DXOMARK, derrière le Pixel 8 Pro et devant le Mate 50 Pro. Le Magic6 Pro tire parti du travail réalisé sur le Magic5 Pro. Voici les détails techniques :
- Principal : capteur Omnivision 50 mégapixels, objectif 27 mm ouvrant à f/1.4-2.0, stabilisateur optique autofocus à détection de phase et autofocus laser
- Téléobjectif : capteur 180 mégapixels, objectif périscopique 68 mm ouvrant à f/2.6, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase, zoom optique 2,5x
- Panorama : capteur 50 mégapixels, objectif 13 mm ouvrant à f/2.0, autofocus à mesure de contraste, angle de vue 122°
- Selfie : capteur 50 mégapixels, objectif 22 mm ouvrant à f/2.0, autofocus à mesure de contraste, caméra ToF, angle de vue 90°
Derrière ces chiffres, plusieurs changements importants à noter. D’abord, l’ouverture variable de l’obturateur du capteur principal. Cette technologie permet d’augmenter ou réduire l’afflux de lumière en fonction des conditions de luminosité. Et cela permet aussi de créer des bokehs plus précis. Il n’y a cependant que deux positions (f/1.4 ou f/2.0). Et vous pouvez y accéder manuellement depuis le mode Pro.
Ensuite, le capteur principal est plus petit que celui du Magic5 Pro, passant de 1/1,12 pouce à 1/1,3 pouce. Cela veut dire que les pixels sont plus petits. Heureusement, l’ouverture maximale de l’objectif est plus importante : f/1.4 contre f/1.6. Troisième point : l’autofocus multidirectionnel disparait, au profit d’un autofocus à détection de phase plus classique. Heureusement, l’autofocus laser est toujours présent. Il est l’un des éléments essentiels d’une nouvelle fonction pour prendre des sujets en mouvement.
Il y a aussi des changements dans les autres modules. Téléobjectif plus lumineux et capteur associé plus précis pour compenser un zoom optique plus faible. Capteur ultra grand-angle plus petit (donc moins lumineux), mais toujours aussi précis. En outre, le module selfie est bien plus riche qu’avant : meilleure définition, meilleure luminosité et autofocus. Voilà un changement qui a tardé à arriver et qui fait vraiment plaisir.
Résultat des tests
Les photos produites par ce téléphone sont-elles bonnes ? Oui. Les clichés sont généralement colorés, contrastés et nets. Les détails sont nombreux. Et le piqué est précis. Nous retrouvons en grande partie les bons résultats du Magic5 Pro dans ce Magic6 Pro, avec quelques petits ajustements dus aux changements hardware.
Parmi ces changements, nous retrouvons notamment le module principal avec son objectif à ouverture variable, son nouveau capteur et ses deux autofocus. Cet ensemble permet de capturer des photos plus rapidement. La « détection de mouvement », qui s’active en appuyant sur le bouton virtuel dédié dans le mode principal, permet de capturer avec précision un sujet en mouvement. Grâce à l’intelligence artificielle, le Magic6 Pro prend automatiquement plusieurs photos et choisit la meilleure (selon lui). Et ça marche très bien. Nous aurions cependant bien aimé pouvoir choisir manuellement le moment.
Comme avec le Magic5 Pro, l’application photo intègre un mode « photo nocturne ». Mais, comme il y a un an, ce mode est de moins en moins utile avec le capteur principal. En effet, le mode principal peut adapter le temps d’exposition pour s’adapter aux conditions de lumière d’une soirée. En outre, l’objectif ouvre plus grand. Le temps d’exposition n’est donc généralement pas très long. Il y a donc moins de flous occasionnés par les mouvements parasites. Et les résultats sont plutôt qualitatifs.
Si vous souhaitez zoomer, vous avez à votre disposition plusieurs solutions. D’abord un zoom numérique 2x Lossless. Ensuite un zoom optique 2,5x associé à un stabilisateur et un autofocus. Puis un zoom numérique qui peut monter jusqu’à 100x. Tous trois proposent de très bons résultats, même si, dans le dernier cas, vous devrez rester sous la barre des 20x en journée pour ne pas trop perdre en qualité.
En soirée, vous pouvez monter jusqu'à 10x, avec ou sans mode nuit (le mode nuit bloque le zoom à ce rapport). Comme avec le Magic5 Pro, le zoom numérique 100x est non seulement difficile à utiliser, mais il réalise des photos où le bruit est trop présent et où les détails sont trop lissés, même en journée.
Le capteur ultra grand-angle n’a pas beaucoup évolué cette année. Le capteur est simplement plus petit avec la même définition. Il fait de bonnes photos en journée (et un peu moins bonnes en soirée). Les détails sont nombreux et le piqué est bon grâce à l’autofocus intégré. La colorimétrie est moins flatteuse et la lumière moins présente qu’avec le capteur principal. Les distorsions dans les coins sont bien gérées.
Les portraits sont l’un des exercices préférés du Magic6 Pro. Ils sont bien détaillés. Ils n’altèrent pas les textures. Ils sont particulièrement nets. Le détourage est précis. Et le bokeh, réglable et désactivé par défaut, est élégant. Et les outils d’embellissement si chers aux consommateurs asiatiques ne s’activent pas automatiquement (une fenêtre de dialogue vous le demande à la première ouverture du mode portrait). Avec le capteur principal, vous avez quatre focales différentes (1x, 2x, 2,5x et 5x). Nous préférons le zoom Lossless 2x du capteur principal. Avec le capteur selfie, vous n’en avez qu’un. Mais il suffit largement.
Le mode « super macro » est également un exercice où le Magic6 Pro est à l’aise. Ce mode propose de faire des photos de près avec le capteur principal (focal 1x et 2x) ou avec le capteur ultra grand-angle. Dans tous les cas, les photos sont détaillées et nettes. Le capteur principal est le plus qualitatif ici aussi, même si l’ultra grand-angle offre, en journée, un angle de vue intéressant sans perte de détail.
Jusque là, nous avons plutôt été élogieux vis-à-vis du Magic6 Pro. Mais il n’est pas parfait. Trois détails nous chagrinent. Le plus important selon nous est le manque d’homogénéité entre les différents capteurs. Que ce soit au niveau des couleurs ou de la luminosité. Une même scène sera moins flatteuse avec les capteurs secondaires qu’avec le capteur principal. C’est vraiment dommage.
Deuxième petit défaut, le Magic6 Pro ne gère pas suffisamment bien les contre-jours. Parfois, vous avez des photos assez sombres et vous perdez des détails dans ces zones sous-illuminées. Et ce même si la fonction HDR est activée. C’est une petite déception, car le capteur principal dispose d’une optique à ouverture variable qui devrait justement être capable de compenser l’afflux trop important de lumière. Le Magic5 Pro gérait mieux les contre-jours.
Dernier point négatif, mais le moins important : la photo capturée ne correspond pas toujours à la prévisualisation. Quand vous ouvrez la photo après l’avoir prise, les algorithmes continuent de travailler et modifient le contraste, la colorimétrie, voire même le moment de prise de vue si vous avez activé le mode dédié aux sujets en mouvement. Pour regagner en contrôle, vous devez passer par le mode « Pro ».
En vidéo, le smartphone offre également d’excellents résultats. Il est l’un des rares à proposer une définition 4K en HDR, en 21/9e et à 60 images par seconde. Il faut généralement faire un choix entre le ratio, la plage dynamique, la définition et le taux de rafraichissement. Ce n’est pas le cas ici. Attention cependant une fois encore aux différences de couleurs et de lumière entre les différents capteurs. Le zoom numérique, bloqué à 10x, reste bien détaillé. Et le stabilisateur optique permet d’éviter les flous disgracieux.
Conclusion
Le Magic6 Pro n’a aucun vrai défaut. Et dans certains domaines, le smartphone est parfaitement équilibré. Que ce soit le design, l'écran, les performances ou encore certains exercices en photographie. Et là où le Magic6 Pro aurait pu être encore meilleur, il apporte déjà une expérience qualitative. Nous pensons à l’audio ou encore à l’autonomie. Rares sont les téléphones à proposer un bilan aussi positif. Et ceux qui le peuvent sont généralement vendus plus cher. Le Magic6 Pro se pose donc comme l’un des très bons choix sur le haut de gamme en ce début 2024.
Le Magic6 Pro est un très bon smartphone qui ne compte aucun défaut majeur, seulement quelques légers faux pas. Comparé à ses concurrents directs chez Xiaomi, Apple ou Samsung, il ne démérite clairement pas, grâce à une proposition technique solide, de belles améliorations, un design qui ne laisse pas indifférent et un prix plus agressif, malgré une augmentation tarifaire de 100 euros et une baisse chez certains adversaires. Un bel héritier pour l'excellent Magic5 Pro.
- Le prix moins élevé que la concurrence
- Le design premium et équilibré
- L'excellent écran
- Les quatre ans de mise à jour d'Android
- Les performances équilibrées et maitrisées
- Les bonnes idées de MagicOS 8 (même si elles sont inspirées par Apple)
- La qualité audio des enregistrements vidéo
- Le codec DTS X Ultra et son égaliseur complet
- La rapidité du double autofocus du module principal
- Les améliorations apportées au module selfie.
- Les modes portrait et macro, des atouts solides !
- L'inflation sur le prix
- L'absence de chargeur et de coque dans la boîte
- L'effet plastique de la coque cuir végan
- Les applications commerciales préinstallées
- L'absence d'intelligence artificielle en Europe
- Le manque d'homogénéité sur la gestion de la lumière entre les capteurs
- Le module ultra grand-angle qui mériterait une vraie mise à jour