Ce créateur de console rétro-gaming se fait lyncher sur le web, les fans l’accusent d’être un escroc

Ce vendeur de consoles de rétro-gaming, basé en Seine-et-Marne, est au centre d'une violente polémique. Victime d'un lynchage implacable sur la toile, il a décidé de fermer récemment son site internet officiel. Mais pourquoi ? On vous explique tout.

gwardbox 2 polemique
Crédits : Gwarded

Tout a commencé avec un article du Parisien publié le 25 mai 2024. Dans son édition régionale de Seine-et-Marne, le quotidien dresse le portrait d'un entrepreneur local, un certain Gwénaël R. Ce trentenaire, basé à Bray-sur-Seine, s'est spécialisé depuis quelques années maintenant dans la création et la vente de consoles de rétro-gaming.

Dans cet article, le journal aborde le nouveau produit de Gwénaël R., la Gwardbox 2. Selon les dires du papier, il s'agit d'une console rétro-gaming “fabriquée quasi entièrement à Bray-sur-Seine”, le tout livrée avec plus de 10 700 jeuxtous devenus légalement gratuits après une période de commercialisation et sur décision de leur éditeur”. Enfin, la machine se négocie au prix plutôt élevé de 280 euros.

Une console 100 % made in France ? Pas vraiment non

Le problème, c'est que l'article est rempli d'inexactitudes et d'informations erronées qui ont valu au Parisien comme au principal concerné de nombreuses réactions virulentes. Tout d'abord, la Gwardbox 2 est loin, très loin d'être un produit 100 % made in Seine-et-Marne.

Dans les faits, cette console repose sur une carte-mère Asus : une Tinker Board 2.0. Il s'agit de l'un des principaux concurrents du Raspberry Pi, le célèbre micro-ordinateur souvent utilisé pour créer des consoles de rétro-gaming. Concernant la partie logicielle, elle est assumée par un Recalbox. En gros, un outil d'émulation gratuit. Quant à la manette, Gwénaël R. a opté pour une 8Bitdo SN30 Pro 2.

8bitDo propose de nombreuses manettes rétro sur son site

Dans son article, le Parisien explique qu'il s'agit d'un contrôleur fabriqué par un partenaire de Nintendo. Ce n'est absolument pas le cas. Oui, les manettes de rétro-gaming de 8Bitdo peuvent fonctionner sur les machines de BigN, mais la société chinoise n'a aucun lien commercial avec la firme nippone. Ajoutons que cette manette se négocie aux alentours des 50 € sur le site officiel du constructeur.

En vérité, seule la coque de la console peut se targuer d'être fabriquée localement. Dessinée et imprimée en 3D par l'entrepreneur, elle a été décorée par l'artiste peintre d'un garage AD de Bray-en-Seine.

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Un prix exorbitant pour une console de rétro-gaming très classique

Pour résumer donc, la Gwardbox 2 n'est rien d'autre qu'une console rétro-gaming réalisée avec des composants accessibles au grand public (on peut avoir tout le nécessaire pour moins de 180 €). Seul son boitier vient la différencier des autres propositions disponibles sur le marché. Suffisant pour justifier les 280 € demandés par son créateur ? Loin de là pour de nombreux utilisateurs qui dénoncent des marges indécentes.

Il y a ensuite un autre problème : les jeux. D'après l'article du quotidien, la console embarque plus de 10 700 jeux libres de droit. Totalement faux selon son concepteur, qui explique qu'il s'agit en réalité de la capacité de stockage de la machine. “Je ne vends pas de licences que je n'ai pas, évidemment. Je vends un boîtier, plus une carte mère qui permet de reproduire le comportement des vieilles consoles”, se justifie-t-il dans un autre article publié par le Parisien en réponse à la polémique.

Jeux pirates ou pas ? Trop de déclarations contradictoires

Néanmoins, on serait tenté de remettre en question l'honnêteté de l'entrepreneur. Comme le soulignent nos confrères de Frandroid, ce tweet promotionnel de la Gwardbox 2 publié ce 10 mai précise bien que la machine vous permet de profiter de 6 000 jeux. On notera d'ailleurs que Gwénaël R. a utilisé pour l'occasion des visuels de jeux cultes comme Tomb Raider, Metal Slug ou encore Sonic et RaymanDes titres qui ne sont absolument pas tombés dans le domaine public, bien au contraire. De quoi crier à la publicité mensongère dans un premier temps (si la console est effectivement fournie sans jeu) et au piratage dans un second.

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Capture d'un tweet officiel de Gwarded

Pour les connaisseurs de ce genre de produits, l'entrepreneur a simplement cherché à vendre une console rétro-gaming tout ce qu'il y a de plus classique dans sa conception, le tout remplie de copies pirates, à un prix avoisinant les 300 €… Face à la polémique, Gwénaël R. a choisi de fermer son site ce lundi 27 mai 2024 et de suspendre par extension la vente de sa machine. “Je n'en peux plus de m'expliquer. J'ai répondu à 47 mails depuis ce matin. C'est l'enfer. Je suis dépité par cet acharnement”, a-t-il dénoncé dans les colonnes du Parisien.


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