Canal+ exige que Google bloque ces sites pirates, le groupe ne lâchera rien
Après le football et le rugby, Canal+ est maintenant déterminée à obtenir le blocage de nombreux sites qui diffusent sans autorisation le championnat du monde de Formule 1. La chaîne cryptée a donc décidé de poursuivre à nouveau justice Google, Cisco et Cloudflare.
Lorsqu'il s'agit de protéger ses droits de diffusion, Canal+ ne se fait pas prier pour passer à l'action. Souvenez-vous, en décembre 2023, la chaîne cryptée a assigné en justice trois géants américains de la Tech, à savoir Google, Crisco et Cloudflare.
D'ordinaire, les ayant-droits se contentent généralement d'exiger le blocage des sites pirates via les FAI. Seulement, cette méthode est loin de régler totalement le problème. Pour cause, il est très simple de contourner les restrictions d'accès instaurées par les opérateurs en changeant ses DNS. L'opération est un jeu d'enfant et de nombreux tutos existent sur le web pour vous assister.
Les fournisseurs de DNS alternatifs, la nouvelle cible de Canal+
Voilà pourquoi Canal+ a décidé de s'attaquer à Google, Cisco et Cloudflare, soit des géants du DNS alternatifs (ndrl : des annuaires qui relient les noms de domaine à des adresses IP). En premier lieu, la chaîne cryptée a poursuivi en justice les trois entités pour obtenir le blocage de plusieurs sites pirates qui diffusaient illégalement des matchs de la Champions League et de la Premier League. La justice s'était rangée de son côté dans une décision rendue ce 16 mai.
Le 30 mai, le tribunal judiciaire de Paris a donné une nouvelle fois raison à Canal+ pour protéger les droits de diffusion du TOP 14, la célèbre compétition de rugby. Fort de ses deux succès, la chaîne cryptée a décidé de poursuivre son offensive contre ces trois mêmes acteurs pour défendre les droits d'une autre compétition importante : le championnat du monde de Formule 1.
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Canal+ poursuit son offensive pour protéger la F1
Il s'agit d'un enjeu extrêmement important pour Canal, sachant que ce tournoi réunit plus d'un million de téléspectateurs chaque année. Comme pour le rugby et le foot, Canal+ a donc appuyé sa demande sur l'article L333-10 du Code du Sport. Cette disposition lui permet, en sa position d'ayant-droits, de réclamer de la part d'un tribunal “toutes mesures proportionnées propres à prévenir ou à faire cesser” toute opération de piratage susceptible de violer ses intérêts.
Comme le rapportent nos confrères de l'Informé, Canal+ a suivi la même démarche. Tout d'abord, des huissiers ont bel et bien constaté qu'une quinzaine de sites pirates diffusaient régulièrement des courses de F1 comme :
- futboenvivo.ru
- centralareana.live
- crvsport.ru
- livetv.lol
- streameast.buffstream.io
- sporttuna.sx
- freestream-live1se.nu
Une décision de justice qui pourrait tout changer
Comme lors des précédents procès, Canal+ exige que Google, Cloudflare et Cisco modifient dans les 3 jours leurs annuaires DNS pour empêcher l'accès vers ces noms de domaine. Pour l'heure, la décision du tribunal est attendue en juillet, mais au regard des jugements rendus jusqu'alors, il y a de fortes chances pour que Canal obtiennent gain de cause une nouvelle fois. Mine de rien, cela marquerait le début d'une nouvelle ère dans la lutte contre le piratage.
Comme dit plus haut, les ayant-droits assignaient jusqu'alors uniquement les FAI (pour procéder à des blocages), les moteurs de recherche (pour du déférencement) et les hébergeurs de fichiers (pour procéder à des retraits). Cette nouvelle décision de justice pourrait donc ajouter les DNS alternatifs à la liste des acteurs susceptibles d'être sanctionnés pour leur rôle indirect dans le piratage et le streaming illégal.
Source : l'Informé