WhatsApp : vers la fin des messages privés ? L’Europe veut faire sauter le chiffrement de l’application

Une proposition de règlement européen fait débat : il supprimerait le chiffrement de WhatsApp dans un but précis. Certains y voient une nécessité, d'autres une atteinte à la vie privée. Explications.

WhatsApp
Crédits : 123RF

La messagerie WhatsApp, qui a récemment changé de look, est l'une des plus populaires au monde. Avec ces nombreuses fonctionnalités et son adoption massive par les internautes, elle est utilisée au quotidien par des millions de personnes à travers le monde. Tous les échanges qui passent par l'application partagent un point commun : ils sont chiffrés de bout en bout. Cela signifie que personne, pas même Meta, la maison-mère de WhatsApp, ne peut voir ce que vous écrivez ou partagez.

Un gage de respect de la vie privée malheureusement exploité par certains à mauvais escient. On pense notamment à l'envoi d'images et de vidéos pédopornographiques, un fléau qui touche d'autres plateformes comme Instagram par exemple. D'après l'Ecpat France, association de protection de l'enfance, l'Europe abrite 62 % des contenus montrant des violences sexuelles sur mineurs. C'est dans ce contexte qu'elle et d'autres organisations similaires militent pour l'adoption d'un règlement européen controversé proposé en mai 2022.

Pourquoi l'Europe aimerait que les messages WhatsApp ne soient plus privés

Le texte a un but précis : lutter contre le partage de contenus pédopornographiques et le grooming, cette pratique où un adulte contacte un enfant dans le but de le piéger. Pour y parvenir, l'idée principale est de changer le fonctionnement de toutes les messageries chiffrées comme WhatsApp, Telegram, Signal ou encore iMessage. Elles ne seraient plus privées, vos photos ou vidéos étant scannées en permanence pour repérer celles qui relèvent de la pédocriminalité.

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Cela nécessiterait de l'accepter manuellement, tout en sachant que refuser vous autoriserait à utiliser l'application dans une version très limitée, sans pouvoir envoyer d'images, de vidéos ou de liens Web. Certains élus comme Patrick Breyer du parti Pirates parlent de “chantage“, tandis que Guillemette Vuillard, responsable programme d'Ecpat, pose la question de la responsabilité des gouvernements européens : “Est-ce que les pays sont souverains sur la sécurité en ligne ou est-ce les Gafam, les grandes plateformes internet ?“. Le texte est actuellement en discussion à Bruxelles.

Source : BFMTV

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