Essai Dacia Spring 2024 : la voiture électrique la moins chère du marché méritait bien une mise à jour en profondeur
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Voiture électrique la moins chère du marché, la Dacia Spring fête ses trois ans et se réinvente pour l'occasion. Au programme un tout nouveau design extérieur, un système d'infodivertissement revu de fond en comble, et une seule et unique motorisation de 65 ch désormais. Mais cette montée en gamme sans hausse de prix ou presque suffira-t-elle pour faire face à une concurrence de plus en plus affûtée ?
Lancée au printemps 2021, la Dacia Spring fête ses trois ans cette année. Un anniversaire marqué par une toute nouvelle version, après le restylage de l'année dernière. Il faut dire que la première voiture électrique de la marque a connu un beau succès commercial avec quelque 150 000 exemplaires vendus en Europe depuis son lancement. Et même 61 803 exemplaires rien que pour l'année 2023, dont 30 000 rien qu'en France. Une année qui a marqué le lancement d'une troisième version après le facelift de 2022, la Spring Extreme 65 dotée d'une nouvelle motorisation plus puissante.
Pour autant, la Dacia Spring fait désormais face à un environnement de plus compliqué. D'une part avec la fin du bonus écologique. D'autre part avec l'arrivée de concurrentes sur le segment des modèles 100 % électriques à moins de 25 000 €, comme la Citroën e-C3 ou encore la prochaine Renault R5 électrique. Il était donc urgent de réagir pour que la Dacia Spring conserve sa place sur le podium des meilleures ventes de voiture électrique.
Un restylage en profondeur pour la nouvelle Dacia Spring
Alors que la Dacia Spring avait évolué par petites touches l'année dernière, le constructeur n'y est pas allé de main morte pour proposer une voiture électrique qui ne conserve pratiquement aucune pièce de carrosserie de la génération précédente. C'est bien simple, le toit est la seule pièce de carrosserie qui a été conservée.
Avec un look plus robuste et plus affirmé, la nouvelle version assume désormais totalement son statut de SUV compact, surfant ainsi sur le segment de marché le plus dynamique aujourd'hui. Un style qui devrait d'ailleurs séduire si l'on en croit l'intérêt et les commentaires des personnes croisées sur notre parcours dans la région de Bordeaux.
L'air de famille avec le Dacia Duster est assumé avec une face avant plus verticale, qui accueille les projecteurs avec la nouvelle signature lumineuse LED en Y couché, que l'on retrouve sur les autres modèles de la marque.
Comme sur la Citroën e-C3, un bandeau noir vient relier les deux feux pour élargir visuellement la voiture électrique. Celui-ci abrite également la trappe pour accéder à la prise de recharge.
Le bouclier est plus imposant et la partie inférieure peut être habillée avec un sticker décoratif sur la finition Extreme. Un accessoire qui n'est pas sans rappeler un autre modèle de la marque aux chevrons là encore, dont l'AMI peut être personnalisée de la même façon. Intérêt de la chose, il sera aisé de remplacer ce sticker en cas d'accroc.
De profil, la nouvelle Dacia Spring affiche des lignes tendues et des flancs marqués, qui se terminent sur des épaules plus musclées.
Enfin, l'arrière évolue pour accueillir là aussi des feux en Y couché, qui sont reliés par un bandeau noir englobant le nom de la marque. Cependant les proportions sont moins harmonieuses avec une lunette arrière qui semble bien étroite. Enfin, on retrouve encore des autocollants de part et d'autre de la plaque d'immatriculation.
Un habitacle enfin dans l'air du temps pour la Dacia Spring
Si l'extérieur de la Dacia Spring change du tout au tout, l'intérieur fait aussi un énorme bond en avant. Pas tant dans ses dimensions qui restent conformes à la précédente version avec laquelle elle partage sa plateforme CMF-A, mais d'abord dans son aspect plus moderne.
Premier prix oblige, le constructeur avait tout de même dû faire des sacrifices lors de la conception de la voiture. Des concessions qui se retrouvent dans cette nouvelle version de la Dacia Spring. Ainsi, le siège conducteur est uniquement réglable en longueur sans possibilité de le baisser ou de le monter. Heureusement pour les conducteurs de grande taille, la garde au toit est conséquente.
En contrepartie le volant à double méplat, qui est directement prélevé sur le Dacia Duster de dernière génération, est lui réglable en hauteur. Autre amélioration, les vitres avant sont enfin électriques tandis que les boutons de climatisation sont rétroéclairés pour souligner la qualité perçue qui progresse dans l'ensemble. Pour autant, certains éléments ne trompent pas, en témoignent les seuils de portes ou les tapis en caoutchouc. Un matériau qui a l'avantage d'être facile à nettoyer à défaut d'être très raffiné.
À l'arrière, les passagers les plus grands seront à l'étroit, l'espace aux genoux étant assez limité. Rien d'étonnant toutefois s'agissant d'une petite citadine de 3,70 m de long et 1,58 m de large.
En revanche la Dacia Spring reste la championne du segment en matière de volume de coffre avec désormais 308 litres. Et même 1 004 litres en rabattant le dossier arrière. À bord, le constructeur annonce 10 % d'espace de rangement supplémentaire, soit l'équivalent de 33 litres. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seul, Dacia a même pensé à loger un petit frunk sous le capot avant de sa petite citadine.
Celui-ci est très pratique pour accéder au câble de recharge quand le coffre arrière est plein. Mais il y a un mais : ce frunk est uniquement proposé en option à un tarif qui devrait osciller entre 150 et 200 €. Le cas échéant, on découvre un grand espace vide en soulevant le capot moteur.
Mais c'est surtout au niveau de son système d'infodivertissement que la Dacia Spring fait sa révolution, et cette fois de série quelle que soit la finition choisie. Une avancée à mettre au crédit là encore grâce au Dacia Duster. Ce dernier partage ainsi son écran d'infodivertissement Media Nav Live de 10,1 pouces de série sur la finition Extreme de la Dacia Spring et en option avec la finition Expression. Le cas échéant, cette dernière doit se contenter d'une application mobile dédiée qui transforme un smartphone en écran d'infodivertissement à bord de la Dacia Spring.
À propos d'application, celle de la Dacia Spring propose une fonctionnalité très attendue avec la possibilité de lancer la charge à distance (si la voiture n'est pas dans un parking sous-terrain), mais encore et surtout de programmer des horaires de recharge afin de profiter des heures creuses. En matière de connectivité, la Dacia Spring n'a rien à envier aux modèles du segment supérieur. En témoigne l'intégration d'Android Auto et d'Apple Carplay, le tout sans fil s'il vous plaît. De plus, la navigation connectée est disponible de série et offerte pendant huit ans avec une cartographie Europe. Fournie par Here, la navigation est efficace, avec une carte bien lisible et des indications claires. En revanche, la Dacia Spring doit faire sans planificateur d'itinéraire, sa vocation première restant avant tout urbaine.
L'interface du système d'infodivertissement est intuitive avec un bandeau fixe sur le côté gauche, qui regroupe les principales rubriques. Le reste de l'affichage peut adopter une présentation en quatre parties ou en plein écran. Basé sur Android 12, le système est efficace, mais on note quelques légers ralentissements par moment.
D'autre part, bien que la définition soit faible et que l'image soit assez sombre, la caméra de recul peut s'avérer bien pratique, surtout avec son angle de vision relativement large. Elle nous a par exemple permis de voir arriver un cycliste lors d'une manœuvre en marche arrière.
Autre nouveauté majeure de cette nouvelle version de la Dacia Spring, l'instrumentation de la voiture électrique la plus abordable du marché est assurée par un écran numérique couleur de sept pouces. Mieux, l'affichage de ce dernier peut être personnalisé via les commandes au volant, qui donnent aussi accès aux aides à la conduite sur lesquelles nous reviendrons plus loin.
En revanche point de boutons dédiés au multimédia, ceux-ci sont tous regroupés sur un satellite à l'apparence un peu grossière. Celui-ci est intégré derrière le volant comme sur les modèles de Renault. Juste à côté on remarque le bon vieux contacteur à l'ancienne, l'accès et le démarrage sans clef n'étant pas au programme à ce niveau de prix.
Par ailleurs, alors que la tendance est à l'intégration de la plupart des commandes dans l'écran d'infodivertissement, la planche de bord de la Dacia Spring en regroupe énormément au niveau de la partie centrale. Feux de détresse, commandes d'ouverture et de fermeture des fenêtres, et bien sûr de climatisation une zone. Deux ports USB type C prennent aussi place au même endroit.
Enfin, la commande de boîte rotative laisse place à un levier plus classique, qui propose notamment une position B pour accentuer le freinage régénératif. Il est ainsi possible de conduire à une pédale, même si la nouvelle Dacia Spring ne va pas jusqu'à l'arrêt complet.
Une seule motorisation et des aides à la conduite pour la Dacia Spring
Avec la nouvelle génération de la Spring, Dacia a décidé de rationaliser sa structure de gamme, tout du moins pour la France. En effet, le premier niveau de finition baptisé Essential disparaît purement et simplement, au même titre que la motorisation la plus modeste de 33 kW (45 ch) qui est désormais réservée aux autres marchés.
Chez nous reste donc au catalogue la Dacia Spring de 48 kW (65 ch) uniquement, qui se décline dans deux finitions Expression et Extreme, avec des jantes de 15 pouces contre 14 pouces précédemment. Toutefois, cette montée en gamme ne se traduit pas par une importante hausse de prix. En effet, la voiture électrique est désormais affichée à partir de 18 900 € pour la finition Expression, qui représente maintenant l'entrée de gamme. Soit 500 € de plus pour une motorisation plus puissante et mieux équipée. De son côté, la finition Extreme de 48 kW est toujours proposée à partir de 19 900 €, de sorte à conserver le statut de voiture électrique la moins chère du marché.
En revanche, comme on l'a dit plus haut, la Dacia Spring ne peut plus prétendre au bonus écologique. En effet, un score environnemental, qui prend notamment en compte le site de fabrication des voitures électriques, a été mis en place depuis le début de l'année. La nouvelle version de la voiture électrique étant toujours fabriquée en Chine, elle est éliminée de facto et ne peut pas prétendre ni aux 4 000 € de bonus ni aux primes locales. Interrogée sur la possibilité de rapatrier la production en Europe, Dacia nous a indiqué que ce n'était pas à l'ordre du jour, surtout qu'il faudrait aussi déplacer l'écosystème de fournisseurs par la même occasion.
La Dacia Spring de nouvelle génération est toujours équipée de la même batterie de 26,8 kWh. Grâce au chargeur embarqué en courant alternatif de 7 KW, celle-ci demande près de 11 heures pour une charge complète sur une prise de courant standard de 10 Ampères, et moins de 7 heures sur une prise renforcée de 16 Ampères. Si vous prévoyez des trajets un peu plus longs à son volant, Dacia propose un chargeur en courant continu en option, qui viendra grever le budget de 500 €. Si ce dernier est limité à une puissance de 30 kW, il permet néanmoins de passer de 20 à 80 % en 45 minutes.
D'autre part, pour répondre à la norme européenne de sécurité GSR 2, Dacia a intégré différentes aides à la conduite dans la Dacia Spring. À commencer par l’aide au maintien dans la voie, le freinage automatique d’urgence avec détection des véhicules, des piétons et des cyclistes, l’alerte en cas de changement de voie, la surveillance de l’attention du conducteur, la fonction eCall d'appel d’urgence et la reconnaissance des panneaux de signalisation avec alerte de survitesse. Cette dernière est très facilement désactivable grâce au menu My Safety, qui permet de configurer les aides de son choix et de les activer ou désactiver via un bouton dédié. Bien vu.
Enfin, la Dacia Spring est la seule voiture sur ce segment de prix à proposer la charge bidirectionnelle V2L. Proposée en option (son montant n'a pas été annoncé pour le moment), cette fonctionnalité permet d'utiliser la batterie de la voiture pour alimenter un appareil électrique via une prise domestique connectée à un adaptateur.
Au volant de la Dacia Spring
Au démarrage, la Dacia Spring émet un étrange bruit… de voiture thermique, la faute au système de climatisation. Le constructeur annonce une consommation moyenne de 13,5 kWh/100 km, soit une autonomie inchangée avec 225 km WLTP. Une valeur qui est certes relativement modeste aujourd'hui, mais qui correspond à la plupart des besoins avec des déplacements quotidiens estimés à 37 km en moyenne d'après la marque.
Lors de notre essai dans la région de Bordeaux, nous avons relevé une consommation moyenne de 12,1 kWh/100 km. Dont 1,7 kWh/100 km pour la climatisation avec une température extérieure de 32 °C. Notre essai s'est déroulé sur un parcours de près de 200 km, sur des routes limitées à 80 km/h au maximum. Dans ces conditions, et en utilisant le mode B en agglomération, il est clairement possible d'atteindre et même de dépasser l'autonomie annoncée par le constructeur. Sur voies rapides (limitées à 110 km/h), la consommation relevée est comprise entre 13 kWh/100 km et 15 kWh/100 km.
Comme pour la génération précédente, Dacia annonce de nouveaux réglages de direction et d’amortissement, auxquels s'ajoutent des pneumatiques Linglong améliorés. La direction se montre toujours aussi floue et les mouvements de caisse restent très présents. Globalement confortable, la suspension se fait plus ferme sur les ralentisseurs.
Côté motorisation, la Dacia Spring met à profit les 48 kW pour annoncer le 0 à 100 km/h en moins de 14 secondes. Pas de quoi nous coller au siège, mais largement mieux que sur la version moins puissante et amplement suffisant pour un usage urbain ou lors des dépassements.
Dans tous les cas, la voiture pourra s'aventurer sans peine sur autoroute. Il faut dire qu'avec ses 986 kg, la Spring fait office de poids plume sur le segment de la voiture électrique. Agile et dotée d'un rayon de braquage de 4,80 m, elle donnerait parfois presque envie d'augmenter le rythme si les pneus étaient un tant soit peu capables d'accuser le coup. À voir sur le mouillé, l'une des principales critiques des versions précédentes de la Dacia Spring. Enfin, il est désormais possible d'atteindre une vitesse de pointe de 130 km/h contre 125 km/h auparavant. Toujours bon à prendre.
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La Dacia Spring bénéficie d'une nouvelle version qui lui permet de rester dans la course face à une concurrence qui s'affute en entrée de gamme. Mieux équipée, elle rencontre néanmoins sur sa route la très réussie Citroën ë-C3. Un modèle encore plus convaincant tant dans sa présentation que dans son comportement routier et ses performances. D'autant que cette dernière est éligible au bonus écologique et donc affichée à partir de 19 300 € dans sa finition You de 113 ch, avec jusqu'à 459 d'autonomie WLTP. Attendue à la rentrée, la Dacia Spring pourrait aussi avoir fort à faire avec la Renault 5 électrique, qui devrait elle aussi croiser sa route. En attendant, cette nouvelle version progresse dans le bon sens pour convaincre les budgets les plus modestes de passer à l'électrique.
- Le design de mini SUV
- L'équipement plus riche
- La consommation contenue
- Le volume du coffre
- L'habitabilité aux places arrière
- L'autonomie en retrait face à la concurrence
- La faible puissance de recharge tant en AC qu'en DC
- Le comportement routier