Kaspersky, pionnier de l’antivirus, quitte officiellement l’un des plus grands pays du monde
Kapersky, éditeur d'antivirus mondialement connu, vient d'annoncer la cessation de toutes ses activités aux Etats-Unis. L'entreprise était sous le coup de lourdes sanctions décrétées par les autorités américaines.
Vous connaissez forcément Kapersky, ne serait-ce que pour ses logiciels anti-virus. Et bien, la société russe vient de prendre une décision historique : la fin de ses filiales et de ses activités sur le territoire américain.
Dès le 20 juillet 2024, l'entreprise va “progressivement” abandonner ses opérations aux Etats-Unis. Fatalement, ce choix va aboutir à des dizaines de licenciements. Au total, près de 50 personnes vont perdre leur emploi. Comme l'explique la compagnie dans un communiqué officiel, “cette décision et ce processus font suite à la décision finale du département américain du Commerce interdisant la vente et la distribution des produits Kapersky aux Etats-Unis”.
Kapersky ne voit plus d'intérêt à rester aux Etats-Unis
Elle poursuit : “La société a soigneusement examiné et évalué les implications des exigences légales américaines et a pris cette triste et difficile décision, car les perspectives de faire des affaires dans ce pays ne sont plus viables”.
En marge de cette annonce de l'entreprise russe, rappelons que les autorités américaines ont poursuivi en justice une douzaine de cadres de Kapersky. Dans la foulée, le département du Commerce américain avait pris la décision d'interdire la vente des logiciels de Kapersky au pays de l'Oncle Sam. La société avait également pour ordre de ne plus mettre à jour ses produits.
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Kapersky et les USA, des tensions de longue date
Pour comprendre les raisons qui ont poussé Kapersky à faire ce choix, il convient de redonner un peu de contexte. Depuis plusieurs années maintenant, la société basée à Moscou est dans le collimateur des autorités américaines en raison de ses liens présumés avec le Kremlin. Déjà en 2017 et à l'image de plusieurs compagnies chinoises comme Huawei et ZTE, l'éditeur de produits dédiés à la sécurité informatique avait été placé sur liste noire.
L'administration Trump avait par la même occasion banni l'utilisation des logiciels Kapersky au sein des agences fédérales américaines, face aux risques potentiels d'espionnage. En 2018, le Parlement européen avait également affirmé que le célèbre antivirus était un logiciel malveillant, sans preuves tangibles soit dit en passant.
Pour essayer de redorer son blason auprès des pays occidentaux, Kapersky avait pris certaines mesures. En 2020, l'entreprise a par exemple rapatrié l'ensemble des données personnelles des utilisateurs américains et européens vers son centre de données en Suisse, à Zurich. Malheureusement pour elle, le début de la guerre en Ukraine a réduit à néant tous ses efforts.
Source : Security Week