Le piratage des jeux vidéo est une catastrophe pour les studios, cette nouvelle étude le prouve
Une étude vient de lever le voile sur l'impact réel du piratage dans l'industrie du jeu vidéo. Selon les travaux du chercheur William Volckmann de l'Université de Caroline du Nord, publiés dans la revue Entertainment Computing, le piratage peut réduire les revenus d'un jeu jusqu'à 20% pendant sa période cruciale de lancement.
L'étude, qui s'est concentrée sur 86 jeux protégés par le système anti-piratage Denuvo entre 2014 et 2022, apporte enfin des données concrètes sur un sujet longtemps débattu. Les résultats sont particulièrement éclairants : lorsqu'un jeu est piraté dès sa première semaine de commercialisation, il perd environ 20% de ses revenus potentiels.
L'impact du piratage diminue toutefois significativement avec le temps. Un jeu craqué six semaines après sa sortie ne perd qu'environ 5% de ses revenus totaux. Cette observation confirme au passage l'importance capitale des premières semaines de commercialisation, période durant laquelle la majorité des ventes sont réalisées.
Les jeux vidéo crackés représentent un manque à gagner énorme
La méthodologie de l'étude est particulièrement intéressante. Volckmann a utilisé le moment où la protection Denuvo est craquée comme point de référence, comparant les ventes avant et après le piratage. Cette approche permet d'observer l'impact direct du piratage sur les revenus des éditeurs.
Grâce à Denuvo, la majorité des jeux protégés par ce système restent inviolés pendant les 12 premières semaines suivant leur sortie, période cruciale pour les ventes. En 2024, sur 28 jeux utilisant Denuvo, 26 n'ont toujours pas été piratés.
Ces conclusions pourraient influencer significativement les stratégies des éditeurs. Robert Hernandez, vice-président des ventes chez Denuvo, l'affirme : « Notre objectif n'est pas de créer un système inviolable, mais de protéger les jeux pendant leur fenêtre de lancement initiale ».
L'étude vient donc apporter une première conclusion au débat sur l'impact réel du piratage, longtemps minimisé par certains et exagéré par d'autres, mais il faudra évidemment attendre d’autres études pour avoir un meilleur aperçu des conséquences du piratage. Elle suggère également que les éditeurs peuvent retirer leurs protections anti-piratage après 12 semaines sans impact significatif sur leurs revenus. Denuvo est connu pour baisser les performances de certains titres. Le retirer à postériori permettrait donc aux joueurs de pouvoir profiter d’une meilleure expérience pendant le plus longtemps possible.