Test Asus ROG Phone 9 Pro : deux objectifs opposés, impossibles à concilier
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Moins d’un an après le ROG Phone 8, Asus renouvèle déjà sa proposition gaming mobile. Le ROG Phone 9 est annoncé et arrivera avant la fin de l’année en France. Vendu dans la même fourchette que son prédécesseur, ce nouveau smartphone gaming profite « évidemment » du dernier SoC de Qualcomm, mais s’appuie beaucoup sur le châssis du ROG Phone 8. Voilà qui ressemble fort à une simple mise à jour technique. Est-ce le cas ? Réponse.
Annoncé et testé dans nos colonnes en janvier 2024, le ROG Phone 8 d’Asus inaugurait un nouveau « concept » : le smartphone gaming qui ne se fait pas remarquer. Dans un châssis beaucoup moins marqué que ses prédécesseurs, le ROG Phone 8 se rapprochait ostensiblement des Zenfone. Il perdait son double haut-parleur symétrique en façade et son écran sans poinçon ni encoche. Ça ne sentait pas bon pour les autres atouts historiques de la gamme.
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10 mois plus tard, à la faveur d’un renouvellement de gamme accéléré chez Qualcomm, Asus revient déjà avec un nouveau ROG Phone que nous avons découvert à Hawaï lors du Snapdragon Summit. Et nous constations déjà que ce nouveau ROG Phone 9 ressemblait beaucoup à son prédécesseur. S’agit-il donc d’une mise à jour ? Quelles nouveautés apporte Asus dans ce téléphone ? Réponse à ces questions et à bien d’autres encore dans ce test complet.
Prix et date de disponibilité
Le ROG Phone 9 se décline en trois versions : la version standard, la version Pro et la version Pro Edition (que nous testons ici). La première est disponible en deux coloris, blanc et noir, tandis que les deux suivantes sont proposées qu’en noir. Outre les accessoires fournis, les différences entre les trois versions concernent la RAM, le stockage, la définition de l’écran Anime Vision, sans oublier le prix. Voici les tarifs :
- ROG Phone 9 : 12 Go de RAM, 256 Go de stockage, sans chargeur ni ventilateur, 1099 euros
- ROG Phone 9 Pro : 16 Go de RAM et 512 Go de stockage, avec chargeur et sans ventilateur, 1299 euros
- ROG Phone 9 Pro Edition : 24 Go de RAM et 1 To de stockage, avec chargeur et ventilateur, 1499 euros
Le prix du ROG Phone 9 ne change pas par rapport à son prédécesseur, sauf pour la version intermédiaire dont le tarif augmente de 100 euros. Le smartphone n’est pas le smartphone sous Snapdragon 8 Elite le moins cher du marché, battu par le Realme GT 7 Pro. Compte tenu des différences entre les deux versions du ROG Phone 9 Pro, il est clairement plus avantageux d’acheter la version intermédiaire, malgré l’augmentation du prix. Parce que 16 Go de RAM, c’est déjà bien suffisant.
Le ROG Phone 9 sera commercialisé en janvier 2025 seulement, tandis que le ROG Phone 9 Pro (Edition ou non) sera proposé dès la première moitié de décembre 2024. Ses concurrents à son lancement sont, en grande partie, des flagships de début d’année, comme les Galaxy S24+ et S24 Ultra, le Magic6 Pro de Honor, le Motorola Edge 50 Ultra ou le Xiaomi 14 Ultra. Sans oublier deux concurrents de la rentrée : le Pixel 9 Pro XL et les iPhone 16 Plus et Pro Max. D’autres sont en train d'arriver, comme le Magic7 Pro, le Find X8 Pro d'Oppo ou encore le OnePlus 13.
Notre version de test le ROG Phone 9 Pro Edition. Elle est accompagnée de plusieurs accessoires dans sa boite. Un chargeur 65 watts avec un câble USB-C renforcé en nylon, toujours très qualitatif. Deux coques de protection : une pleine, assez classique, et une ouverte, à utiliser avec le ventilateur.
Et, justement, le ROG Phone 9 Pro Edition est accompagné de cet accessoire très important : l’AeroActive Cooler X Pro, version évoluée du ventilateur livré avec le ROG Phone 8 Pro Edition. La grosse différence entre les deux générations est l’intégration d’un subwoofer pour apporter plus de basses. Il était présent dans l’AeroActive Cooler 7, mais retiré dans l’AeroActive Cooler X. Son retour est une excellente nouvelle. Notez qu’Asus offre aussi une pochette de transport pour le ventilateur. L’AeroActive Cooler X Pro, également compatible avec les ROG Phone 8. Vendu 100 euros, il est offert avec le ROG Phone 9 Pro pendant les précommandes. Une offre à ne louper sous aucun prétexte.
Design
Commençons ce test par faire le tour du propriétaire. Et faisons une première remarque générale : ce ROG Phone 9 ressemble quand même sacrément au ROG Phone 8. Les dimensions sont identiques. La taille de l’écran est identique. La majorité des marquages sont identiques. Les matériaux sont identiques. La certification IP68 est de retour. Le design du module photo est identique… Difficile de trouver plus proche entre deux générations de téléphones.
À l’avant, nous retrouvons donc une grande dalle de 6,78 pouces, avec un poinçon centré pour le capteur selfie, des bordures assez fines et un lecteur d’empreinte caché en dessous. Ce dernier n’est pas le plus rapide ou le plus précis que nous ayons rencontré. Mais il reste fonctionnel. L’écran est protégé par du Gorilla Victus 2, comme en début d’année.
Sur les tranches en aluminium, vous retrouvez les mêmes éléments que dans le ROG Phone 8, trois microphones, un haut-parleur principal, un port jack 3,5 mm, un port USB-C décalé sur la tranche inférieure et un autre port USB-C au centre de la tranche de gauche, deux touches tactiles AirTrigger aux coins de la tranche de droite. Les AirTrigger sont de plus en plus utiles : cette année, Asus les transforme en déclencheur photo tactile, pour une prise en main proche de celle des iPhone 16 ou des Xperia. L’ajout du zoom serait aussi une bonne idée…
Au dos, vous retrouvez un verre minéral mat et nanotexturé. Il est agréable au toucher et beau visuellement. Il glisse moins que du verre lisse. Et surtout il ne retient pas les traces de doigts. Ce verre est décoré de quelques éléments brillants pour rappeler l’esthétique de la marque. Mais c’est très discret. Et vous y trouvez aussi un module photo anguleux et protubérant qui a l’avantage de ne pas déséquilibrer le téléphone. Il est recouvert de verre transparent.
Toujours à l’arrière, vous retrouvez aussi Anime Vision, un affichage positionné derrière le verre minéral et composé de pixels qu’Asus a introduit avec le ROG Phone 8 Pro (le ROG Phone 8 disposant d’un logo illuminé seulement). L’Anime Vision du ROG Phone 9 compte 85 LED blanches et celui du ROG Phone 9 Pro compte 648 LED blanches et rouges.
Avec cet écran additionnel, vous pouvez afficher des informations (niveau de charge, par exemple), des notifications, des pictogrammes et même vos propres GIF animés. L’ensemble se gère dans ArmouryCrate, comme toujours. L’Anime Vision du ROG Phone 9 Pro peut aussi afficher des petits jeux (comme un Space Invaders ou un Arkanoid) qui se joue avec les AirTriggers. C’est gadget, mais c’est l’intention qui nous rappelle qu’Asus ne veut pas oublier (complètement) les gamers.
Le ROG Phone 9 est accompagné d’un écosystème d’accessoires. Nous avons évoqué l’AeroActive Cooler X Pro qui va aider le smartphone à dissiper la chaleur, mais apporte aussi quelques atouts non négligeables (boutons physiques, ports déportés, subwoofer). Ce n’est pas le seul. Il y a aussi la manette ROG Tessen qui remplace la ROG Kunai. Une manette qui n’a pas été développée pour le ROG Phone 9, mais qui s’adapte à son physique particulier. Mais cette adaptation n’est pas idéale.
En effet, il y a deux inconvénients. Le premier est l’incompatibilité entre le ROG Tessen et l’AeroActive Cooler X (version standard ou Pro). Et le second est l’inaccessibilité du port jack 3,5 mm quand le ROG Tessen est installé. L’avantage du Tessen par rapport aux différents Kunai est son adaptabilité : il fonctionne indifféremment avec tous les smartphones, Asus ou non (sauf les iPhone). Mais c’est aussi ce qui dessert le ROG Phone 9. Avec le ROG Phone 3, par exemple, nous pouvions combiner les versions d’époque de l’AeroActive Cooler et du ROG Kunai. Encore une concession à la « normalité ».
Écran
Restons en façade et parlons de l’écran, une dalle AMOLED E6 produite par Samsung. La fiche technique de cet écran est excessivement proche de celle de l’écran du ROG Phone 8. Nous y retrouvons la même taille (6,78 pouces), la même luminosité théorique (1600 nits avec des contenus HDR et 2500 nits en pointe locale), le même ratio (20/9e), la même définition (Full HD+) et la même résolution (388 pixels par pouce). L’expérience offerte par cet écran est donc très proche, pour ne pas dire identique.
Cette expérience est déjà très qualitative. Les films, les sites web et les jeux s’affichent confortablement sur cet écran de pratiquement 7 pouces. La définition est suffisante pour tous les usages, notamment ludiques, tout en garantissant une très bonne fluidité à l’ensemble et une moindre consommation d’énergie. Nous continuons de regretter la présence du poinçon de la webcam qui oblige l’utilisateur à une concession : subir sa présence à l’image ou réduire la surface d’affichage avec des bordures virtuelles.
La colorimétrie de cet écran est également proche de celle de l’écran du ROG Phone 8. Nous retrouvons les trois profils habituels : optimal, naturel et cinéma. Le Delta E moyen est de 2 en mode naturel et 2,3 en mode cinéma. La température moyenne est de 6400° avec ces deux modes. Le mode optimal va augmenter le pourcentage de bleu, améliorant le contraste, mais altérant les couleurs.
La luminosité réelle reste excellente. En mode automatique, vous n’avez jamais de difficulté à profiter de vos contenus, même en extérieur par beau temps. La luminosité manuelle maximale dépasse les 800 nits quel que soit le profil colorimétrique. C’est légèrement moins que les 950 nits relevés avec le ROG Phone 8. Mais c’est anecdotique.
La seule différence annoncée par Asus est le taux de rafraichissement maximal. Il passe de 165 Hz à 185 Hz. L’augmentation du taux de rafraichissement n’est pour nous qu’un argument marketing. Pourquoi ? Parce qu’aucun jeu n’est aujourd’hui capable d’atteindre les 185 Hz. Et pratiquement aucun jeu n’est encore capable d’atteindre les 165 Hz proposés par le ROG Phone 8. En outre, l’interface ne peut dépasser les 120 Hz : seuls les jeux sont autorisés à passer au-dessus.
En revanche, l’adoption de la technologie LTPO, déjà présente avec le ROG Phone 8, est plus pertinente, puisqu’elle permet d’économiser de l’énergie. Grâce à elle, le smartphone peut réduire son taux de rafraichissement jusqu’à 1 Hz, avec une très bonne granularité entre 1Hz et 120 Hz (une dizaine de positions intermédiaires différentes). Et cela va évidemment avoir une incidence sur l’autonomie.
Interface
Comme ces prédécesseurs, le ROG Phone 9 fonctionne sur Android avec, au choix, l’interface ROG UI ou ZenUI. Vous pouvez même opter, au premier démarrage, pour une version édulcorée, sans les optimisations d’Asus. Asus est l’une des seules marques à proposer ce genre d’option. Comme si l’identité visuelle de l’interface d’Asus était… facultative. Nous apprécions le geste, mais nous choisissons ROG UI, bien évidemment. Notez que le ROG Phone 9 est livré avec Android 15 et tout ce que cela peut comporter comme nouveautés fonctionnelles.
Parmi ces fonctionnalités, nous retrouvons tout ce qui est lié à l’intelligence artificielle. Le ROG Phone 9 n’y coupera évidemment pas. Vous pouvez donc y retrouver les habituelles fonctions nourries à l’IA comme la conception de fonds d’écran avec un prompt, la recherche sémantique, la retranscription, la traduction instantanée, sans oublier les incontournables Circle to Search et Gemini de Google. L’IA concerne également la retouche photo, ainsi que la prise de vue pour améliorer certains effets. Mais ROG Phone oblige, Asus en intègre également dans Game Genie, le gestionnaire de jeu. Ce dernier débloque certaines fonctions avancées dans les jeux grâce à la reconnaissance d’image en temps réel.
Pour le reste, l’interface ROG UI conserve les acquis et les changements apportés par le ROG Phone 8. Deux écrans d’accueil. Un écran « Discover ». Deux volets séparés pour les notifications et les réglages rapides. Un tiroir d’application. Le petit volet « Outil de bord » pour quelques raccourcis (que vous retrouvez aussi chez Oppo et Honor par exemple). ArmouryCrate qui quitte le dock. Game Genie qui rejoint le menu de paramétrage général. Voilà pour l’essentiel.
Outre les applications de Google, vous retrouvez dans le ROG Phone 9 quelques applications d’Asus, ArmouryCrate notamment qui permet de gérer les jeux, d’optimiser le fonctionnement du téléphone et d’activer AnimeVision. Un puissant Gestionnaire de fichiers est également présent, ainsi qu’un gestionnaire de téléphone, une galerie pour les photos, etc. Pour connecter le smartphone à un PC dans un cadre professionnel, Asus propose GlideX qui se veut être une alternative à « Liens avec Windows ». Plusieurs applications commerciales sont également présentes, mais la liste est très réduite : Facebook, Messenger et Instagram.
Terminons cette partie en évoquant la politique de mise à jour d’Asus pour le ROG Phone 9. Le smartphone va bénéficier de deux ans de mise à jour du système d’exploitation (il devrait donc passer à Android 17) et de 5 ans de patch de sécurité. Interrogée par Phonandroid, la marque explique que la future loi européenne oblige les constructeurs à pourvoir 5 ans de mises à jour de sécurité et non d’Android. Que ce soit vrai ou non, ne proposer que deux versions d’Android nous parait très, très léger. Notamment face à Samsung, Honor ou Google.
Performances
Étudions maintenant le moteur du ROG Phone 9. Sans surprise, nous retrouvons le Snapdragon 8 Elite, dernier SoC haut de gamme de Qualcomm. Après avoir testé la plate-forme de test du fondeur californien, nous avions hâte d’éprouver la puissance du composant dans un produit commercial. Notre version de test est équipée de 24 Go de RAM. Soit la version la plus généreuse. Nos scores pourraient être différents des vôtres.
En outre, tous nos scores ont été effectués avec le « Mode X » qui optimise les performances du smartphone. Et certains ont été faits avec le ventilateur optionnel. Nous indiquerons iSelon nos constatations, ce dernier n’améliore pas la puissance du ROG Phone 9, mais optimise considérablement la dissipation de chaleur lors de tests longs, comme les stress tests de 3DMark.
Le ROG Phone 9 est à l’évidence un smartphone extrêmement puissant. Tous les scores des benchmarks habituels nous le prouvent. De tous les téléphones testés à la rédaction, il est aisément le plus performant, même si l’A18 Pro de l’iPhone 16 Pro n’est pas ridicule. En outre, les iPad Pro M4 et iPad Air M2 ont de meilleures notes sur certains tests. Le Snapdragon 8 Elite n’est donc pas le « banger » absolu. Et, petit spoiler, le Dimensity 9400 ne démérite pas non plus…
Temporisons cependant cette première remarque. Si le ROG Phone 9 ne fait pas tant la différence avec certaines plates-formes concurrentes sur les tests rapides, comme AnTuTu, Geekbench ou Wild Life, il fait la différence sur les tests longs, comme Wild Life Stress Test. Quand le test dure plus de 10 minutes, le ROG Phone 9 conserve toute sa puissance, tandis que d’autres doivent modérer leurs performances pour réduire l’émission de chaleur. Cela n’a jamais été le parti pris des ROG Phone.
Et nous retrouvons là tout le savoir-faire d’Asus : l’architecture interne du téléphone d’Asus organisée autour du SoC, l’augmentation de la masse de graphite utilisé, la chambre à vapeur 360°… tout cela concourt à conserver la puissance le plus longtemps possible. D’où des scores de stabilité hors norme, meilleurs encore que ceux du ROG Phone 8. Cela n’empêche pas le smartphone de chauffer considérablement : plus de 50°C par 3DMark et plus de 60°C par AIDA64. Malgré la distance entre le SoC et les doigts de l’utilisateur, le ROG Phone 9 est chaud. Très chaud même. D’où l’importance de l’AeroActive Cooler X Pro qui va descendre cette température de plus de 10°C.
Au-delà du SoC, le ROG Phone 9 est également bien loti au niveau des connexions réseau. WiFi 7 tri-band dont l’antenne fait le tour du cadre. Bluetooth 5.4. 5G. NFC. Double port USB-C, dont l’un est compatible DisplayPort. Nous retrouvons les fondamentaux. Pas d’appels ou de messages d’urgence par satellite ici. Mais nous n’en tiendrons pas rigueur à Asus.
Batterie
Pour alimenter cette belle plate-forme, nous avons évidemment besoin d’énergie. De beaucoup d’énergie. Et ce malgré les quelques optimisations réalisées par Qualcomm sur le Snapdragon 8 Elite et par Asus sur l’écran. Pour nourrir le gourmand, Asus a choisi d’intégrer deux batteries dont la capacité totale atteint 5800 mAh. Cela correspond à 300 mAh de plus que le ROG Phone 8. Cela reste toujours inférieur à ce dont profitait le ROG Phone 7 (6000 mAh), mais on s’en rapproche.
Avec ces 5800 mAh, le ROG Phone 9 profite d’une autonomie généreuse. Très généreuse, puisque le téléphone dépasse les 24 heures d’usage continu avec PCMark. Soit un peu plus de 3 jours en utilisation standard (web, streaming, casual gaming, messagerie, réseaux sociaux). C’est beaucoup mieux que le ROG Phone 8, mais c’est également un peu mieux que le ROG Phone 7 et ses 23 heures.
Et en gaming ? Le ROG Phone 9 perd 5 % de sa batterie en 20 minutes de Honkai Star Rail (graphisme au maximum et 60 images par seconde). Soit une autonomie théorique légèrement supérieure à 6 heures. Attention, si vous utilisez le ventilateur, le smartphone chauffera peut-être moins (sachant que très peu de jeux vont le solliciter au point d’en avoir besoin), mais son autonomie sera réduite.
Une fois la batterie vidée, il faut la remplir à nouveau d’énergie. Pour cela, vous avez le choix entre la charge filaire et la charge sans fil. Dans le premier cas, le ROG Phone 9 accepte une puissance de 65 watts maximum. Dans le second cas, la puissance maximale est de 15 watts. Le ROG Phone 9 Pro est accompagné d’un chargeur filaire adapté. Avec ce dernier, vous rechargez les deux batteries de 0 à 100 % en 51 minutes, soit 5 minutes de plus que la promesse des 46 minutes. Une expérience qui reste cependant qualitative. Voici nos mesures intermédiaires :
- 10 mn : 27 %
- 20 mn : 53 %
- 30 mn : 75 %
Comme toujours, Asus propose de nombreux outils pour optimiser la santé de la batterie. Un indicateur visuel pour vous aider à adopter les bons réflexes. Des modes de charge variés adaptés à vos usages : charge lente, charge limitée, charge programmée. Et bien sûr le contournement de charge qui alimente le smartphone sans passer par la batterie, afin d’éviter les surcharges pendant les longues séances de jeu.
Audio
Parlons maintenant de l’expérience audio. Et spoiler alerte : c’est une expérience en demi-teinte. En effet, dans ce domaine, le ROG Phone 9 est non seulement incomplet, mais il n’offre pas toujours la qualité que nous aurions pu attendre. La déception la plus importante concerne les haut-parleurs. Comme avec le ROG Phone 8, le ROG Phone 9 bénéficie d'une configuration asymétrique avec un haut-parleur principal placé sur la tranche inférieure et un petit haut-parleur caché dans l’écouteur téléphonique.
Ce duo offre une expérience correcte, sans plus. Les médiums sont les plus présents dans le son produit ici. Les autres fréquences seront bien plus timides, notamment sur le haut-parleur secondaire qui va manquer de détails dans les graves, sans surprise, mais aussi dans les aigus. Chaque haut-parleur joue en partie la piste audio de l’autre, apportant plus de rondeur. Mais cela n’est pas suffisant. En outre, le volume sonore est modéré. Il n’est pas rare de devoir monter le curseur du son au-dessus des 50 %.
Nous regrettons vraiment la suppression des haut-parleurs symétriques et frontaux du ROG Phone 7, parce qu’ils apportaient non seulement de la puissance, mais aussi de l’immersion et du détail dans le son. Pour retrouver cette expérience, nous devons maintenant nous tourner vers Sony, dernière marque à proposer ce genre d’équipement. Notez qu’Asus va vendre une coque qui va rediriger mécaniquement le son du haut-parleur principal pour simuler une configuration frontale. Nous n’avons pas pu essayer cet accessoire.
Notez aussi que Dirac n’optimise plus vraiment les haut-parleurs du téléphone. Le travail de ce partenaire historique d’Asus ne concerne maintenant que les accessoires audio externes, connectés avec le port jack 3,5 mm (toujours présent, ouf!), le port USB-C ou la connexion Bluetooth. Dirac Virtuo est d’ailleurs toujours installé dans ROG UI et intègre un égaliseur complet avec des profils préconfigurés, mais personnalisables. Côté codec, vous retrouvez la suite de Qualcomm (aptX HD, aptX Lossless et aptX Adaptive). Dirac apporte également une technologie d’audio spatial.
Évoquons aussi ce qu’il manque : le ROG Phone 9 n’est pas équipé d’un microphone dédié à la captation vidéo. L’absence de ce micro dorsal est toutefois compensée par un micro additionnel placé sur la tranche de droite, près du bouton de mise en marche. Il sert à capter votre voix quand le téléphone est orienté à l’horizontale. Et il peut éventuellement enregistrer les voix en captation vidéo.
Cela ne nous dérangeait pas quand le ROG Phone n’avait pas d’ambition « grand public » : un smartphone gaming a le droit d’être incomplet en photo. Maintenant qu’Asus présente le ROG Phone 9 comme un téléphone « comme les autres », nous ne faisons donc plus de différence.
Photo
Terminons ce test avec la photographie. Un exercice dans lequel les ROG Phone n’ont jamais brillé, mais où ils s’améliorent pas à pas, génération après génération. L’ajout d’une webcam 32 mégapixels début 2023. Le remplacement du module macro par un téléobjectif et l’ajout d’un stabilisateur optique sur le capteur principal début 2024. Cette fois-ci, les changements sont un peu timides, certainement faute de temps. Ils ne concernent que le module principal : le capteur est plus récent (un Lytia 700 de Sony) et le stabilisateur couvre davantage de mouvements parasites. Pour le reste, pas de changement. Voici les forces en présence :
- Principal : capteur 50 MP, objectif ouvrant à f/1.9, pixel mesurant 1 µm, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique tombal 6 axes
- Panorama : capteur 13 MP, objectif ouvrant à f/2.2, pas d’autofocus, angle de vue 120°
- Téléobjectif : capteur 32 MP, objectif ouvrant à f/2.4, pixel mesurant 0,7 µm, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique, zoom optique 3x
- Selfie : capteur 32 MP RBGW, objectif ouvrant à f/2.5, pas d’autofocus, pixel mesurant 0,7 µm
Ajoutons à cela l’aspect logiciel : la capture avec les AirTrigger (en mode horizontal uniquement), les styles photographiques (comme chez Apple), le mode portrait en vidéo et la prise de vue avec intelligence artificielle (pour l’optimisation des scènes et des effets). Passons maintenant aux travaux pratiques.
En journée, quand la lumière est bonne, le ROG Phone 9 Pro réalise des photos naturelles avec ces trois capteurs placés à l'arrière. Couleurs réalistes. Beaucoup de détails. Des textures préservées. En revanche, l’autofocus est un peu lent, ratant généralement les sujets en mouvement d’une bonne demi-seconde. Et la netteté n’est pas toujours au rendez-vous, notamment avec les capteurs secondaires. La colorimétrie du capteur principal et du zoom optique est plus chaude et plus naturelle que celle du module ultra grand-angle.
En contre-jour, les photos restent détaillées, malgré la présence du soleil dans le cadre. Et la plage dynamique est large. En portrait, le ROG Phone 9 Pro offre de bons résultats, même si cela manque de détails et de piqué. Les couleurs restent naturelles et le détourage est précis. Il n’y a pas de mode macro ici, la faute à un module ultra grand-angle dépourvu d’autofocus. Il faut se contenter de se rapprocher et de zoomer, soit avec le capteur principal (avec le zoom lossless 2x), soit avec le téléobjectif 3x. La première solution est la meilleure.
La nuit, les problèmes s’accentuent. Seul le capteur principal est en mesure de produire des photos qualitatives. Le mode nuit s’active ici par défaut. Et c’est tant mieux : cela permet de mieux maitriser les sources lumineuses artificielles pour faire ressortir les couleurs et les détails. Le zoom lossless reste correct, alors que le zoom optique est nettement moins bon. En portrait, la netteté n’est pas au rendez-vous, quel que soit le capteur. Pire, l’algorithme ne peut s’empêcher de lisser le visage comme de la cire.
Le capteur selfie réalise des autoportraits d’assez bonne qualité, même si les couleurs sont un peu plus froides. En journée, les détails sont bien préservés. En soirée, le lissage est plus prononcé. En vidéo, le ROG Phone 9 offre un très bon rendu en journée avec ses trois capteurs. Les couleurs sont naturelles et les détails sont nombreux. En revanche, en soirée, seul le capteur principal tire son épingle du jeu. Le capteur ultra grand-angle est extrêmement sombre, avec des couleurs plus froides, tandis que le téléobjectif est brouillon, sombre et pas très respectueux des couleurs. Le zoom numérique monte jusqu’à 10x. Pour un résultat qui subit un bruit disgracieux en journée et se révèle peu exploitable en soirée.
Mention spéciale à l’excellent stabilisateur qui est très efficace en mode adaptatif et qui est redoutable en mode Hypersteady. Petit regret, ce dernier mode n’est compatible qu’en Full HD et en 30 images par seconde. Dans le même ordre d’idée, le téléobjectif ne filme pas en 4K, alors qu’il dispose d’une définition de 32 mégapixels. Le mode HDR n’est pas compatible 8K, ni 4K @ 60 images par seconde. Et le mode 8K n’est proposé qu’en 30 images par seconde.
Alors, on achète ?
Le ROG Phone 9 est un smartphone qui voudrait résoudre une équation insoluble. D’un côté, Asus voudrait en faire un smartphone qui convient à tout le monde. Et de l’autre, la marque taïwanaise ne veut pas perdre de vue les fondamentaux de la gamme : le gaming pur et dur. « Le cul coincé entre deux chaises », le ROG Phone 9 a donc un problème d’identité, puisque pour parvenir à un objectif, la marque a dû faire des concessions qui l’éloignent de l’autre objectif.
Le ROG Phone 9 est certes un très bon smartphone pour jouer. Mais ce n’est évidemment pas grâce aux nombreuses modifications que le téléphone a subi depuis le ROG Phone 7. C’est grâce à la puissance du processeur et les efforts fournis pour dissiper sa chaleur. C’est grâce à l’extravagance des configurations. C’est grâce aux AirTrigger. C’est grâce à ArmouryCrate. C’est grâce au second port USB-C et au port jack 3,5 mm qui n'ont heureusement pas disparu. C’est grâce aux accessoires, même si l'écosystème n'est pas aussi bien géré qu'auparavant.
Il y a bien sûr d’autres atouts dans ce ROG Phone 9. La photo s’améliore. L’autonomie redevient gargantuesque. L’écran est très bon. Et Anime Vision est une douce attention. Mais nous n’aurons pas cette année un coup de cœur comme pour le ROG Phone 7 qui reste à nos yeux le dernier vrai smartphone gamer d'Asus.
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Le passage du ROG Phone 7 au ROG Phone 8 a été compliqué pour les gamers. Certes, la plupart des atouts historiques étaient conservées. Mais le changement de design entrainait quelques concessions difficiles à accepter. Le ROG Phone 9 continue donc la mue de la gamme vers un public plus large. Si le problème d'autonomie de son prédécesseur est réglé et si la puissance est toujours au rendez-vous, le ROG Phone 9 est aujourd'hui davantage un smartphone capable de faire du gaming qu'un produit développé pour les gamers. C'est un bon smartphone proposé à un prix attractif. Mais Asus a perdu de vue, consciemment ou non, ce pour quoi nous aimions les ROG Phone.
- L'Anime Vision, une touche esthétique unique
- Les AirTriggers, le port jack, le 2nd port USB... tout ce qui faisait un ROG Phone
- L'excellente maitrise de la plate-forme de Qualcomm
- L'autonomie à nouveau excellente
- Dirac Virtuo qui améliore vraiment l'expérience audio
- L'AeroActive Cooler X Pro, toujours essentiel
- Le prix qui ne bouge pas pour 2 des 3 versions
- L'ajout du 185 Hz, complètement inutile
- La puissance et la qualité du son produit par les haut-parleurs
- L'incompatibilité entre le ROG Tessen et l'AeroActive Cooler X Pro
- Les deux ans de mise à jour d'Android seulement
- Le module téléobjectif assez sombre et pas toujours net