Google va faire exprès de saboter temporairement son moteur de recherche, et c’est la faute de l’UE

Google cherche toujours à trouver la bonne formule pour se plier aux exigences formulées par le DMA et la Commission européenne. La firme de Mountain View s'apprête à procéder à d'autres tests, quitte à détériorer l'efficacité de son moteur de recherche. Mais il y a une raison à cela.

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Crédits : Adobe Stock

Comme vous le savez peut-être, Google a modifié en profondeur le fonctionnement de ses services depuis l'entrée en vigueur le 6 mars dernier du DMA (Digital Markets Act). Pour se conformer à cette nouvelle législation, la firme de Mountain View a repensé considérablement certaines fonctionnalités en Europe. Certaines ont également été totalement supprimées. On pense par exemple à l'intégration native de Google Maps dans les résultats de recherche, désormais de l'histoire ancienne.

Avec le DMA, Google a aussi été contraint d'apporter certaines modifications pour favoriser les comparateurs en ligne dans certaines catégories, comme les hôtels ou les billets d'avion. Le constructeur a par exemple mis en place des emplacements dédiés contenant des groupes de liens vers des sites de comparo des prix.

Nous avons également supprimé des fonctionnalités utiles de la page des résultats de recherche et réduit les fonctionnalités de certaines de nos cartes cliquables – des modifications qui ont eu un impact négatif sur l'expérience de nos utilisateurs européens”, rappelle Oliver Bethell, directeur juridique de Google Europe.

Des changements positifs pour les uns, terribles pour d'autres

D'après Google, ces changements ont grandement profité aux grands agrégateurs de voyages en ligne et aux sites comparatifs. Malheureusement, c'est tout le contraire pour les compagnies aériennes, les hôteliers et les petits détaillants qui ont perdu jusqu'à 30 % de trafic selon les données du géant américain.

Seulement et comme l'explique la firme sur son blog officiel, ce n'est pas encore suffisant aux yeux des comparateurs en ligne. Pour espérer trouver un terrain d'entente, la compagnie a annoncé d'autres modifications à venir , à savoir :

  • l'instauration de nouveaux modules qui permettra aux utilisateurs de choisir entre des résultats les dirigeant vers des comparateurs, ou des résultats les menant directement sur les sites des hôtels, des compagnies aériennes ou des fournisseurs de services
  • l'introduction de “nouveaux formats” qui permettront aux comparateurs en ligne et aux fournisseurs d'afficher plus d'informations sur ce qui se trouve sur leurs sites Web (comme des prix ou des images)

Dans son article de blog, Google précise toutefois qu'il va faire ça à contrecoeur. “Même si de nombreuses parties prenantes sont satisfaites de nos changements, quelques sites continuent d'exiger davantage, comme l'interdiction de tout ce qui est plus sophistiqué qu'un simple lien bleu vers un site web. Cela empêcherait Google de montrer aux gens des informations utiles telles que les prix et les notes”, dénonce l'entreprise.

Un test en guise d'avertissement à l'UE

D'ailleurs, quel serait l'impact sur le trafic des sites des hôteliers si Google se contentait d'afficher seulement un paquet de liens bleus austères comme il y a quelques années ? C'est le test que s'apprête justement à mener la firme en Allemagne, Belgique et Estonie. Dans ces trois pays, les internautes ne pourront plus accéder à la carte cliquable qui s'affiche lorsqu'on cherche un hôtel sur Google. Ils devront se contenter de liens individuels “sans aucune fonctionnalité supplémentaire”. 

Avec ce test, Google cherche probablement à prouver à l'UE que certaines modifications de son fonctionnement peuvent être néfastes pour les utilisateurs (professionnels comme particuliers). “Nous sommes très réticents à franchir cette étape, car la suppression de fonctionnalités utiles ne profite ni aux consommateurs ni aux entreprises en Europe”, assène Google.


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