Huawei : les États-Unis commencent à autoriser des firmes américaines à fournir le constructeur
L'affaire Huawei vient de prendre un nouveau tournant. Quelques jours après la détente annoncée par Donald Trump au G20, les États-Unis ont promis de permettre à des firmes américaines de vendre leurs technologies au groupe chinois. En dépit de cet assouplissement, le constructeur demeure sur liste noire. Pour pouvoir commercer avec Huawei, ses fournisseurs devront donc demander une licence, qui sera délivrée au cas par cas sous certaines conditions. Explications.
Huawei pourra à nouveau commercer avec des entreprises américaines, annonce Wilbur Ross, Secrétaire au Commerce du gouvernement Trump, à nos confrères du Wall Street Journal. Cette annonce fait suite aux propos de Donald Trump lors du sommet du G20 à Osaka. Le président des États-Unis y avait en effet déclaré que “les entreprises américaines peuvent vendre leurs équipements à Huawei”. Depuis, on attendait à ce que Washington joigne les actes aux paroles.
Affaire Huawei : les États-Unis lèvent une partie des sanctions mais le constructeur reste sur liste noire
“Pour mettre en œuvre la directive du sommet du G20 il y a deux semaines, le Commerce va délivrer des licences là où il n'y a aucune menace pour la sécurité nationale américaine” précise Wilbur Ross. “Nous allons essayer de faire en sorte de ne pas simplement transférer les revenus des États-Unis à des entreprises étrangères” tempère le Secrétaire au Commerce.
Néanmoins, Huawei n'est toujours pas libre de commercer sans entrave avec ses fournisseurs américains. Afin de faire affaire, les firmes doivent d'abord prouver au gouvernement que les technologies vendues ne mettront pas en péril la sécurité nationale. Huawei reste en effet sur la liste noire dressée par Washington en mai dernier.
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Chaque demande de licence transmise au département du Commerce sera dûment examinée. Lors de son allocution, Wilbur Ross évoque une “présomption de refus”. En théorie, le gouvernement Trump devrait autoriser certaines firmes à fournir des technologies à Huawei. En pratique, il est à craindre que la plupart des demandes de licences soient donc rejetées. Pour l'heure, Huawei et ses fournisseurs restent dans le flou. On ignore comment les assouplissements promis se traduiront en actes.
Huawei va-t-il récupérer sa licence Android ?
Concrètement, Huawei pourrait à nouveau être autorisé à se fournir en composants auprès de Qualcomm, Intel ou Micron. De même, le fabricant pourrait théoriquement récupérer l'accès à Windows 10. Privé de Microsoft et des puces Intel, Huawei avait été contraint de mettre sa division PC en pause et à annuler la sortie de son nouveau MateBook. De ce côté là, le groupe pourrait-il trouver un moyen de rebondir ? Pour rappel, certains fournisseurs avaient déjà trouvé un moyen de contourner les sanctions.
De même, Huawei pourrait bien récupérer sa licence Android. Avant de renouer avec la firme, Google va devoir déposer une demande de licence au département du Commerce américain. Pour l'heure, on ignore si le partenariat entre Google et Huawei rentre dans les conditions fixées par Washington. On s'attend à ce que ces assouplissements restent évidement suspendus à l'évolution des négociations commerciales avec la Chine. En fonction de l'évolution du dossier, les États-Unis pourraient faire preuve de plus ou moins de souplesse lors de l'examen de chaque licence. On vous en dit plus dès que possible.
Source : The Wall Street Journal