Airbnb : cet homme a récolté 8,5 millions de dollars grâce à une arnaque nationale

Un homme a été inculpé pour escroquerie sur le site de locations ponctuelles Airbnb, entre autres. Pendant plusieurs années, lui et ses complices ont utilisé un stratagème à l'échelle nationale. Les arnaqueurs ont récupéré des millions de dollars.

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Crédits : 123RF

Pas la peine de s'embêter avec le piratage, le phishing ou autres procédures compliquées pour devenir un arnaqueur. Il suffit d'utiliser un site bien connu, et accessoirement de posséder de nombreux appartements. Shray Goel est un propriétaire américain proposant de louer ses biens sur Airbnb, célèbre plateforme de locations ponctuelles, ou encore Vrbo et Homeaway, dans le même genre. Celui qui se présente comme un “visionnaire de l'immobilier” ayant perdu son “empire” pendant la pandémie de 2020, mais souhaitant se relancer, n'a a priori rien de particulier.

Sauf que lui et ses complices sont des escrocs à grande échelle. Après avoir mis au point une combine à travers tous les États-Unis, ils ont commencé à sévir en 2018. Rien qu'entre 2018 et 2019, Shray Goel a gagné 8,5 millions de dollars grâce à son arnaque. Le 28 décembre 2023, il a été mis en examen pour fraude électronique et usurpation d’identité aggravée dans l'état de Californie. Pour parvenir à gagner de telles sommes, le groupe pratiquait la “double réservation” sur plus de 100 propriétés.

Des arnaqueurs ont gagné 8,5 millions de dollars sur Airbnb et d'autres sites de location

D'abord, Shray Goel crée plusieurs annonces pour le même bien, mais à des prix différents. Il annule ensuite la réservation la moins chère en prétextant des problèmes de plomberie, tout en redirigeant les locataires vers un appartement ou une maison beaucoup moins bien entretenu. Sur Airbnb, il n'est pas possible d'être intégralement remboursé si vous passez au moins une nuit dans le bien. En cas de refus de rester, Goel ment à Airbnb en indiquant que les personnes avaient bien dormi là. Lui et ses associés vont même jusqu'à menacer les conseillers du service client du site pour qu'ils n'acceptent pas le remboursement.

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Les comptes gérant les biens sont faux, utilisant des noms de couple comme “Becky & Andrew”, “Alex & Brittany”  ou “Kelsey & Jean”. Les photos de profil proviennent de banques d'images. Pour éviter que les futures victimes ne voient trop d'avis négatifs, Goel supprime et recrée souvent ses annonces, tout en utilisant ses faux comptes pour écrire des commentaires très positifs sur les locations.

Et afin de justifier l'annulation des réservations au dernier moment suite aux soi-disant problèmes de plomberie, les complices de l'escroc se font passer pour des intermédiaires entre Goel et les locataires. Ils écrivent à Airbnb ou les autres plateformes des messages comme : “Il a dit qu'il avait déjà contacté de nombreux plombiers, mais malheureusement personne n'a répondu. Il veut annuler la réservation”.

L'escroquerie à la location Airbnb faisait partie d'une arnaque encore plus grande

Si Shray Goel a pu mener à bien son manège pendant aussi longtemps, c'est qu'il ne faisait “que” surfer sur une vague de fraudes plus importante touchant à l'époque les plateformes de location à courte durée. En 2015 déjà, un rapport d'une organisation basée à Los Angeles montrait comment de grandes entreprises se faisaient passer pour des propriétaires beaucoup plus modestes afin de louer leurs biens immobiliers. À l'époque, bien que Airbnb interdisait l'utilisation d'une fausse identité, le site ne faisait pas grand chose pour lutter contre le phénomène.

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Le document de mise en examen de Shray Goel indique qu'en cas de condamnation, le gouvernement américain pourrait saisir l'ensemble de ses propriétés. L'homme ne semble pas particulièrement désolé de ses agissements. Le 30 décembre 2023, il écrit sur X (Twitter) : “Hier a été une journée incroyablement difficile pour moi. Même si je ne peux pas parler publiquement des circonstances, je me dirigeais vers mon appartement, m'apitoyant sur mon sort. À mes amis, à ma famille et même aux trolls de Twitter : si vous avez besoin de parler à quelqu'un, je suis là. La vie peut être difficile, mais elle apporte souvent des moments inattendus d'espoir et de clarté”. Depuis, le profil X et Instagram de l'accusé ont été supprimés.

Source : Vice

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