Amazon est accusé d’abus de position dominante aux Etats-Unis
Amazon est dans le viseur de la justice américaine. Le procureur de Washington vient en effet de lancer des poursuites à l'encontre de la firme de Jeff Bezos pour abus de position dominante. Le géant du commerce en ligne est accusé d'empêcher la concurrence avec des pratiques déloyales et d'imposer des commissions excessivement élevées aux vendeurs de sa marketplace. Amazon est rapidement monté au créneau pour se défendre.
Karl Racine, le procureur de Washington (Etats-Unis), vient de déposer une plainte contre Amazon, rapportent nos confrères de Reuters. « Le comportement d’Amazon et ses parts de marché prouvent son intention de bâtir un monopole, avec une dangereuse probabilité de succès » estime la plainte. Amazon avait déjà été ciblé par des critiques similaires l'an dernier en France lors du reconfinement.
Pour devancer la concurrence, Amazon aurait recours à des pratiques déloyales. Karl Racine accuse notamment l'entreprise d'empêcher les vendeurs de proposer des prix plus bas ailleurs que sur son marketplace. Cette restriction permettrait à Amazon de proposer artificiellement des prix plus intéressants que sur une autre boutique.
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Accusé de pratiques anticoncurrentielles, Amazon se défend
Une clause dans le contrat liant les commerçants et Amazon prévoit de sévères sanctions en cas d'infraction. “Les vendeurs tiers peuvent être sanctionnés ou même renvoyés d'Amazon s'ils commercialisent leurs produits pour des prix moins élevés ailleurs” assure le procureur.
“Amazon maximise ses profits aux dépens des vendeurs et des consommateurs contraints de payer des prix artificiellement élevés, tout en nuisant à la compétition et à l’innovation” poursuit Karl Racine, avant d'évoquer la commission excessivement élevée d'Amazon sur tous les produits vendus sur son marketplace. D'après le magistrat, Amazon récupère parfois jusqu'à 40% du prix de vente d'un article.
Dans ces conditions, Karl Racine réclame des dommages et intérêts et des mesures fortes visant à protéger la concurrence. L'homme de loi laisse même entendre que le groupe Amazon doit être démantelé. La question du démantèlement des GAFAM (Google, Facebook, Amazon, Microsoft et Apple) est dans le débat public américain depuis plusieurs mois. De nombreux élus démocrates réclament le démantèlement immédiat des entreprises du numériques en situation de monopole. Cette politique, héritée du début du siècle dernier aux Etats-Unis, a pour objectif de morceler l'activité des firmes s'étant emparé du monopole sur un secteur.
Peu après le dépôt de la plainte, Amazon s'est fermement défendu d'avoir recours à des pratiques anticoncurrentielles. “Les commerçants déterminent leurs prix pour les produits qu'ils vendent dans notre magasin. Amazon est fier de proposer des prix bas sur une sélection large, et, comme n'importe quel magasin, nous nous réservons le droit de ne pas mettre en avant des offres dont le prix n'est pas compétitif” explique le groupe de Seattle. Amazon estime même que “les demandes du procureur général forceraient Amazon à afficher des prix plus élevés pour les clients, ce qui est paradoxalement contraire aux objectifs essentiels des lois antitrust“.
Source : Reuters