Amazon : Jeff Bezos affirme qu’un quotidien menace de publier des photos de lui nu
Jeff Bezos, le patron d'Amazon, accuse le groupe American Media Inc (AMI) qui édite National Enquirer, un quotidien américain pro-Trump, de chantage et tentative d'extorsion. Selon le PDG, le journal menace rien de moins que de publier des photos de lui nu, après avoir déjà publié une série de textos intimes échangés avec une femme plusieurs mois avant l'annonce de sa séparation avec Mackenzie Bezos en janvier 2019. Une première enquête diligentée par des détectives aurait alors conclu que les motivations du journal pro-Trump seraient liés à des articles du Washington Post dont il est propriétaire, et aurait mis en évidence des liens entre AMI, l'Arabie Saoudite et Donald Trump. Selon Jeff Bezos, c'est après ces découvertes qu'il a été approché par des représentants du groupe média qui ont alors tenté de lui faire cette “offre qu'il ne pourrait pas refuser”.
“Quelque chose d'inhabituel m'est arrivé hier. En fait, pour moi, ce n'était pas simplement inhabituel – c'était une première. On m'a fait une offre que je ne pourrais pas refuser”, explique Jeff Bezos en introduction d'une lettre ouverte publiée sur Medium. Le patron d'Amazon aurait en effet été approché par David Pecker, le patron du groupe American Media Inc qui possède entre autres National Enquirer et Sun – et un ami du président Donald Trump. Dans les emails publiés par Jeff Bezos on découvre des menaces étonnantes : American Media affirme que si Jeff Bezos n'arrête pas d'enquêter sur les liens entre le groupe, l'Arabie Saoudite et Donald Trump, des photos de lui nu seront publiées par le journal. Le tabloïde avait d'ailleurs déjà publié des échanges de textos intimes avec Mme Sanchez, une femme présentée comme une amante, plus de six mois avant l'annonce de sa séparation d'avec Mackenzie Bezos, en janvier 2019.
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Jeff Bezos publie ses échanges menaçants avec le patron de National Inquirer
C'est pourquoi le patron d'Amazon a engagé des détectives privés pour “apprendre comment ces textos ont été obtenus et pour déterminer les motifs de nombreuses actions inhabituelles de The Inquirer”. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que sa curiosité semble avoir été satisfaite au-delà de ses espérances. Avant de poursuivre, il donne un important élément de contexte : “le fait que je sois propriétaire du Washington Post est quelque chose qui rend la situation plus complexe. Il est inévitable que certaines personnes puissantes qui font l'expérience de la couverture de l'actualité du Washington Post concluent à tort que je suis leur ennemi”, explique-t-il. Et d'ajouter : “le président Trump est l'un de ceux-là, ce qui est évident lorsqu'on lit ses nombreux tweets. Par ailleurs, la couverture essentielle et implacable du Washington Post autour du meurtre de son chroniqueur Jamal Khashoggi [dissident saoudien assassiné à l'issue d'une opération que l'on soupçonne le prince héritier Mohamed Ben Salmane d'avoir commanditée, ndlr] est indéniablement impopulaire dans certains cercles”.
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Or, selon Jeff Bezos “l'angle saoudien” auquel se sont intéressé ses détectives “semble avoir touché une corde particulièrement sensible”. AMI aurait alors approché Jeff Bezos pour lui faire une proposition aux accents menaçants : “ils ont dit qu'ils avaient davantage de mes messages texte et photos et qu'il les publieraient si on arrêtait pas notre enquête”. Le journal affirme avoir le droit de publier ces photos car elles ont “une valeur d'information”. Il publie un email d'AMI dans lequel un certain Dylan fait l'inventaire des documents compromettants en leur possession parmi lesquels :
- “Un selfie sous la ceinture – aussi appelé vulgairement une ‘dickpic'”
- “La réponse de Mme Sanchez – une photographie d'elle en train de fumer un cigare dans ce qui apparaît comme une scène de sexe simulé”
- “Une photo de Jeff Bezos sans le haut en train de tenir son téléphone dans sa main gauche – tout en portant sa bague de mariage” et est en “semi-érection”
- “Un selfie du corps de Mr Bezos intégral”
- “Un selfie nu dans la douche – alors qu'il porte sa bague de mariage”
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En plus de photos de lui l'échange mentionne d'autres photos nues de Mme Sanchez. Le mail menaçant de “Dylan” se conclut par “il n'y a aucun plaisir pour un éditeur à envoyer cet email. J'espère que le sens commun prévaudra – et vite”. Dans un autre email, AMI propose un accord en 7 points pour obtenir le silence du patron d'Amazon tant sur les découvertes de ses enquêteurs que sur ces échanges. Sauf qu'au lieu de se plier à ces menaces, le patron d'Amazon a décidé de publier l'intégralité de ses échanges avec le groupe AMI. Et Jeff Bezos de conclure : “bien sûr que je ne veux pas que ces photos personnelles soient publiées, mais je ne me plierai pas non plus à leur pratique bien établie de chantage, faveurs politiques, attaques politiques, et corruption. Je préfère rester debout, mettre un coup de pied dans la fourmilière et voir ce qui en ressort”.