Amazon : les commerçants exigent l’interdiction du Black Friday

Et si Amazon n'avait plus le droit de tenir le Black Friday en France ? Quatre fédérations de commerçants demandent l'interdiction de cette journée de promotions, dénonçant une inégalité de traitement “scandaleuse” entre les commerces physiques et internet en pleine crise du coronavirus. Les associations d'entrepreneurs demandent également la réouverture des magasins physiques dès le 12 novembre.

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Crédits : Unsplash

Quatre associations de commerçants (Confédération des commerçants de France, Conseil national des centres commerciaux, Fédération française des associations de commerçants et Fédération nationale des centres-villes “Vitrines de France”) viennent de publier une lettre ouverte dans le JDD. Ces derniers disent vouloir alerter le gouvernement “du grand danger dans lequel se trouve le commerce de France” depuis la mise en place de nouvelles mesures de confinement.

“Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu’accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds”, s'étranglent les auteurs de la lettre. “Amazon et Alibaba en tête, n’en attendaient pas tant et redoublent désormais de propagande pour attirer les clients, nos clients”, ajoutent-ils.

Amazon et ses promotions comme le Black Friday sont vus perçus une injustice par les commerces physiques

Une “injustice” qui accélère selon eux “la mort programmée de nos territoires et de nos emplois” : “vous vous devez d’y mettre un terme!”, lancent les associations de commerçants. Les quatre organisations proposent ainsi deux “décisions de bon sens chronologiquement urgentes” : tout d'abord rouvrir les magasins dès le 12 novembre avec des protocoles sanitaires adaptés et spécifiques. Mais aussi mettre en place des restrictions pour le commerce en ligne tant que cela ne sera pas le cas.

L'interdiction devrait concrètement, selon les commerçants, prendre la forme d'une interdiction immédiate du Black Friday la célèbre journée de promotion. L'idée n'est pas nouvelleAmazon lui même réfléchit à l'annulation de son Black Friday. En période de ‘guerre sanitaire', il faut savoir établir une ‘convention de Genève' de la concurrence. Celle-ci n’existe plus ; seul le monopole des ‘pure players' subsiste”, continue la lettre ouverte.

Et de détailler : “contrairement à ce dont se gaussent certains, [les commerces en ligne] n'ont aucunement remisé ni même réduit leurs campagnes de publicité outrancières appelant nos concitoyens à dépenser chez eux tout de suite – avant que les magasins de France puissent rouvrir – leurs salaires ou autres indemnités de travail partiel”.

Dans la dernière partie de leur missive, les commerçants relèvent que la situation actuelle est le fruit d'une longue indifférence. Sur fond de montée en puissance du commerce en ligne. Selon la lettre, la loi prévoit en effet des différences de traitement entre les structures uniquement présentes sur le web et les commerces physiques.

Ses auteurs réclament ainsi un traitement égalitaire en matière fiscale (Tascom, TVA, CVAE, Taxe foncière…), réglementaire, environnementale, d'aménagement du territoire (en particulier sur les projets d'entrepôts qu'il faudrait selon eux limiter), sociale, sociétale et sanitaire.

Pour Bruno Le Maire, il n'est pas question de taper sur Amazon

De son côté, le gouvernement est d'accord pour “rouvrir au plus vite” les magasins avec de nouvelles mesures sanitaires. Mais pas question de sanctionner les acteurs du commerce en ligne, ou encore moins de désavantager spécifiquement le Black Friday d'Amazon. Toujours sur le JDD, le ministre de l'Economie Bruno le Maire estime que la réouverture des commerces “ne pourra […] s’envisager qu’avec de nouvelles règles sanitaires”, notamment un relèvement de la jauge d'accueil qui est actuellement de “4 mètres carrés par clients”.

Bruno le Maire évoque également la possibilité pour certains commerces de proposer des accès sur rendez-vous. Mais responsable estime aussi que prendre Amazon pour cible va trop loin : “cet acteur ne représente que 20% du commerce en ligne en France”. Bruno le Maire croit davantage à des aides pour permettre aux petits commerces de faire leur mue vers le numérique. Avec par exemple le lancement d'un annuaire permettant de référencer les sites de petits commerçants clique-mon-commerce.gouv.fr (inaccessible au moment où nous écrivions ces lignes).

Les commerces frappés de fermeture administrative pourraient également “bénéficier d'une aide de 500 euros” pour mettre en place leur site de vente en ligne.

Lire également : Coronavirus – le commerce en ligne explose à cause d’une vague de commandes

Les communes pourraient également selon Bruno le Maire mettre en place des plateformes locales d'e-commerces pour regrouper l'ensemble des petits commerçants de leur ville et leur permettre d'exister dans un monde de plus en plus dématérialisé. Hélas, ces mesures prendront nécessairement du temps à être mise en place – alors même que de très nombreuses structures sont fragilisées dans le pays.

Source : JDD


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