Amazon teste des robots humanoïdes pour remplacer les employés de ses entrepôts
Lors de l'événement Delivering the Future, Amazon a annoncé qu'elle allait commencer à tester Digit, le robot bipède d'Agility, dans ses installations. À terme, le robot pourrait bien aider l’entreprise à accélérer certains processus.
Le géant du commerce en ligne Amazon dispose désormais de plus de 750 000 robots qui travaillent en collaboration avec ses employés, prenant en charge des tâches hautement répétitives et libérant les travailleurs pour qu'ils puissent mieux livrer les clients, a indiqué l'entreprise dans un billet de blog.
Parmi les robots déjà utilisés par l’entreprise, Amazon rappelle la présence d’un bras robotisé de ramassage de pièces appelé Sparrow, d’un bras robotisé de tri de paquets appelé Cardinal, et d’un premier robot mobile autonome (AMR) de la société connu sous le nom de Proteus. Cependant, comme Tesla avec Optimus, l’entreprise veut désormais aller plus loin en utilisant un robot humanoïde.
Amazon veut continuer à robotiser ses entrepôts
Amazon ambitionne désormais de doter ses entrepôts d’un véritable système robotique, baptisé Sequoia en référence aux arbres colossaux originaires de la région californienne de la Sierra Nevada, qui sera essentiellement une série de systèmes comprenant des robots mobiles et des bras robotisés.
Au cœur de ce projet, on retrouve notamment un robot humanoïde bipède de la société Agility Robotics de Corvallis, nommé Digit. Il sera notamment en charge de déplacer des bacs vides dans l'une de ses installations au sud de Seattle. Cela fait notamment aussi partie des capacités d’Optimus, le robot de Tesla. Agility a récemment annoncé son intention de produire en masse des robots Digit dans une usine située à Salem, dans l'Oregon, et ceux-ci seront donc probablement livrés à Amazon.
« Digit peut déplacer, saisir et manipuler des objets dans des espaces et des coins d'entrepôts de manière novatrice », écrit Amazon. « Sa taille et sa forme sont bien adaptées aux bâtiments conçus pour les humains, et nous pensons qu'il existe une grande opportunité de faire évoluer une solution de manipulation mobile, telle que Digit, qui peut travailler en collaboration avec les employés. Notre première utilisation de cette technologie sera d'aider les employés à recycler les bacs, un processus très répétitif qui consiste à ramasser et à déplacer les bacs vides une fois que l'inventaire en a été complètement retiré », dévoile la société.
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Les robots vont augmenter la productivité des entrepôts d’Amazon
Ces nouveaux robots permettront à Amazon de répertorier plus rapidement les articles à vendre sur son site web et de prévoir plus facilement les délais de livraison, d’après David Guerin, directeur de la technologie de stockage robotique de l'entreprise, au Wall Street Journal. Sequoia devrait permettre de réduire le temps nécessaire à l'exécution d'une commande de 25 % et d'identifier et de stocker les stocks jusqu'à 75 % plus rapidement, selon les précisions de Guerin.
Le problème, c’est que cette robotisation des entrepôts d’Amazon pourrait bien causer le licenciement de nombreux employés à long terme. Amazon, naturellement, fait valoir que les machines ont pour effet de supprimer la charge de travail physique des employés humains, et non de les remplacer.
De plus, certains employés pourraient craindre pour leur sécurité, puisqu’un rapport publié en 2020 par la publication Reveal du Center for Investigative Reporting a révélé qu'entre 2016 et 2019, les employés d'Amazon travaillant dans des entrepôts automatisés ont subi des blessures à un taux deux fois plus élevé que ceux qui ne travaillaient pas avec des robots. Cependant, Amazon avait formellement contesté ce rapport, et on imagine que la société a désormais mis en place des mesures pour éviter que ces accidents ne se reproduisent.
Ce qui est sûr, c’est que nous serons donc amenés à voir de plus en plus de robots chez Amazon au cours des prochains mois. Le directeur de la technologie de stockage robotisé, David Guerin, affirme qu'une grande partie de ses opérations les utiliseront dans les trois à cinq prochaines années.