Amazon : un bracelet connecté polémique pourrait bientôt surveiller les salariés
Amazon vient de breveter un bracelet connecté à la finalité discutable, puisque son but est avant tout de surveiller les salariés des entrepôts de l'entreprise de grande distribution pour augmenter leur productivité. Ces bracelets sont équipés d'un système de suivi du mouvement des mains et émettent des vibrations lorsque celui qui le porte pose ses mains au mauvais endroit par exemple. Ils pourraient également surveiller la durée des pauses prises par les salariés. Une perspective qui inquiète de nombreux responsables en Europe et dans le monde. Amazon va-t-il trop loin ?
Un nouveau brevet déposé par Amazon a fait beaucoup parler de lui ce weekend. Il s'agit en fait d'un bracelet connecté destiné aux manutentionnaires des entrepôts de la firme. Celui-ci permet, entre autres, selon le brevet de tracer les “mouvements des mains d'un employé […] pour surveiller la réalisation des tâches assignées“. En outre en cas d'erreur, le bracelet en question “prévu pour être porté […] près de la main” peut émettre des vibrations. Une perspective qui inquiète. D'autant que les conditions de travail dans les entrepôts de la firme sont déjà très difficiles.
Amazon : un bracelet connecté pour surveiller les employés ?
Dans une étude de 2015, le New York Times décrivait en effet des méthodes de management qualifiées alors de “néfastes” pour augmenter la productivité des employés et garantir des livraisons rapides. L'article parle par exemple d'incitation à la délation : “l'annuaire interne montrent aux collègues comment envoyer des retours secrets sur les managers d'untel ou d'untel. Les employés révèlent que cela est fréquemment utilisé pour mettre des bâtons dans les roues d'autres personnes“. Ou encore de mal-être au travail : “j'ai vu presque toutes les personnes avec lesquelles j'ai travaillé pleurer à leur bureau“, ajoute Bo Olson, un ex-employé cité par le journal. Un autre ajoute : “Si vous êtes un bon Amazonien, vous devenez un robot”.
Du coup la polémique enfle partout dans le monde. Nos confrères d'Europe 1 rapportent par exemple les propos virulents du chef du gouvernement italien Paolo Gentinoni : “Homme ou esclave? Je veux restituer la dignité du travail, certaines multinationales exploitent, pressent et ensuite mettent au rebut. Ca suffit !“. Les réactions en France se font encore attendre. Face au bad buzz, Amazon a tenu à réagir : “La spéculation à propos de ce brevet est erronée. Chaque jour, dans n'importe quelle entreprise dans le monde, les employés se servent de scanners à main pour faire l'inventaire et préparer les commandes. Placer ces équipements plutôt sur le poignet des employés leur permettrait d'avoir les mains libres et ne pas avoir les yeux rivés sur des écrans“.